Arrivée en terre inconnue [PV Yuki]

Et voilà, c'est trop tard. Évanoui, je ne pouvais plus rien faire pour mon père qui était resté dans son monde pour affronté les sans-cœurs qui nous avaient attaqués.

Flashback.

Ce matin, après m'être levé, j'allais prendre ma douche quotidienne, et je m'étais vu dans le miroir. J'étais sous mon apparence transdémonique.

"Pu*in, ils vont passer a l'attaque..."

Mon langage appuyait sur ma transformation maintenant complète. Le monde que mon père avait créé était maintenant à la solde de nos ennemis. Je passa ja journée sans bruit. Vers dix-huit heures, on entendit un mur de la maison se briser. Nous étions tous sortis. Un Darkside, des méga-ombres, des ombres nova, un fourmillon... Une armée de sans-cœur... Ma mère s'était faite tuer en quelques secondes. Mon père avait invoqué sa keyblade, et moi ma faux. Le combat avait duré plusieurs heures. Mon père, épuisé, créa un portail.

"Ilpalazzo, enfuis-toi..."

"Non, on doit continuer, on peut pas abandonner!"

Il venait de disparaître et moi, les yeux écarquillés, le cherchant du regard, n'avait pas vu qu'il s'était glissé dans mon dos.

"Adieu, mon fils."

Je n'avais même pas eu le temps de répondre. Mon père m'assomma et me jeta dans le portail, avec un colis scellé que moi seul pouvait ouvrir.

Fin du flashback

Je finis par me réveiller. Le colis était juste derrière moi. Mais je n'y prêtai pas attention, car sur ma droite j'avais repéré quel qu'un.

"Qui est-tu... et ou sommes-nous?"

Yuki avait senti la mort. Elle avait senti la tristesse. Elle avait senti la douleur. Mais ce n'était pas à elle de ramasser les âmes apparemment. En fait, elle avait été missionné à la Cité du Crépuscule pour rencontrer le ou les survivants. Étrange, c'était tout l'inverse de son "job". Quoi qu'il en fut, elle se contenta de se rendre à la Cité du crépuscule sans poser de questions. De toute façon, elle se fichait bien de ce qu'on lui faisait faire. Elle espérait juste que cela finirait par déboucher sur quelque chose: son repos éternel au mieux, la fin de Stain à la rigueur.

Yuki se posta dans une ruelle sombre. Elle attendit patiemment en regardant devant elle, droite comme un I, plantée comme un piqué à ne rien faire, à juste rester immobile à attendre. Une activité qu'elle exécuta pendant deux heures sans broncher, sans montrer le moindre signe de fatigue ou d'ennui.

Soudain, un portail s'ouvrit et un homme sortit ainsi qu'un colis. La personne était évanouie. Elle resta là à l'observer toujours sans bouger. Seuls ses yeux allaient du corps au colis. Elle sentait qu'il allait bien et qu'il était encore en vie, ce pourquoi elle ne pensa pas nécessaire de bouger. A vrai dire, il aurait été en danger qu'elle n'aurait pas bougé. Elle n'aurait bougé que si c'était une âme à emmener au delà. Elle n'était même pas sûre qu'elle était là pour cet homme. Sans autres infos, elle se contenta de rester immobile à observer le nouveau venu.

Quand celui-ci se réveilla, il la repéra aussitôt à sa droite, malgré l'obscurité de la ruelle dans laquelle elle se tenait. Elle avança de quelques pas pour entrer dans la lumière. Elle observa le jeune homme sans un son. Elle ne répondit pas. Elle resta les yeux dans le regard de l'homme et quand elle fut certaine qu'il en faisait de même, elle posa les yeux sur le colis, comme pour lui signifier qu'il était là. Elle restait plantée là sans rien faire, les bras ballants, à attendre un signe. Elle n'était pas sociale. Mais elle était bien là pour une raison quelconque ? Elle même l'ignorait.

Yuki regarda le jeune homme sortir le contenu de la boîte sans sourciller, même lorsqu'il s'électrocuta. Elle resta silencieuse et immobile tandis qu'il lisait sa lettre. Quand il eut fini, il rangea la lettre et lui demanda à nouveau de répondre à sa question. Yuki bougea légèrement la tête en signe de négation.

-Cité du Crépuscule Dit-elle de sa voix monocorde.

Elle garda son regard introspectif dans celui de l'homme en restant muette un temps. Puis, consciente de l'état d'égarement dans lequel il se trouvait, elle fit des efforts.

-C'est le monde dans lequel tu te trouves

On ne pouvait pas dire que cet homme était tombée sur la personne la plus appropriée pour lui donner des repères. Non pas qu'elle était complètement ignorante, au contraire, elle en savait des tonnes, mais plutôt, que Yuki ne divulguait que peu de ce qu'elle savait. Elle savait qu'elle était là pour lui mais ignorait pourquoi. Alors, elle se contentait de le regarder et de sentir qui il était réellement.

-Cette lettre... Sent la mort... Ressens-tu de la peine ? Demanda t-elle comme un robot qui essaie de comprendre ce que sont les sentiments. Pas sur un ton d'empathie mais plutôt avec un brin de curiosité presque enfantine.

Yuki ne comprit pas bien ce que l'homme essayait de lui dire. Ressentait-il de la peine ou pas ? Apparemment, il se le refusait pour éviter de se dévaloriser auprès de son père, pourtant absent, voir décédé. Réaction étrange. En même temps, elle pouvait parler. En matière de peine... Non ce n'est pas qu'elle ne la ressentait plus, c'est qu'elle l'intériorisait, elle et tous ses sentiments, au plus profond d'elle même.

Quand il lui demanda son nom, elle secoua la tête lentement en signe de négation une nouvelle fois.

-Question déjà posée. Réponse négative une première fois. Je ne reviendrais pas dessus. L'information c'est le pouvoir. Il vaut mieux que tu ignores le plus de choses possibles sur moi. Dans mon intérêt comme dans le tien. Si tu veux faire ami-ami, grand bien te fasse, mais pas avec moi. Je vais simplement rester là et te suivre jusqu'à ce que je comprenne pourquoi j'ai été mené à toi. Loin de toi si ça te gêne.

Eh beh, quel discours. Enfin elle parlait, en économisant ses mots, d'accord. Mais elle parlait. Elle parlait comme un ordinateur qui récapitule les paramètres, les commandes entrés par l'utilisateur. Elle fixait Ilpalazzo.

-Ilpalazzo... Elle posa son regard sur son death book mais ne vit pas son nom alors elle ordonna silencieusement d'avoir une liste de noms. -Intéressant. Mais superficielle. Dit-elle en reposant son regard sur Ilpalazzo. -Tu sais te battre ? Car sinon... C'est ptet pour ça que je suis là.

J'avais pas trop envie le long discours qu'elle venait de me raconter, mais de ce que j'ai compris, vallait mieux que je sache rien sur elle et que si je voulait des amis, j'allais voir ailleurs. Sympa. Mais elle me dit aussi qu'elle allait me suivre pour savoir ce qui l'a amennée à moi. Selon moi, ce n'était qu'un pur hasard.

"Si tu veux me suivre, libre à toi, ca me dérange pas."

Ensuite, elle me demanda si je savais me battre. Et a ce moment la, trois ombres et deux tangos écarlates apparurent derrière moi.

"Tu vas pouvoir évaluer ca en direct."

J'invoqua mes deux griffes et je me lanca dans la bataille. j'élimina rapidement les deux premières ombres et je neutralisa la troisième avec un cross cut*. restait les deux tangos écarlates. Je fis disparaître mes armes, me retourna, et repartit tranquillement tandis que mes ennemis furent achevés par deux Foudre X. Je retourna vers la jeune fille.

"Satisfaite?"

Yuki vit les sans-coeur apparaître, suite à quoi Ilpalazzo fit une démonstration de ses aptitudes martiales. Yuki regarda sans broncher. Depuis le début de la conversation, elle n'avait pas bougé d'un cil, elle en fit de même. Il demanda ensuite si Yuki était satisfaite. Si c'était le cas, elle ne le montrait pas. Elle dit après un court silence:

-Non. Ca veut dire que ce n'est pas parce que tu ne sais pas te battre que je suis là.

Yuki croisa les bras et regarda Ilpalazzo de haut en bas avant de s'approcher un peu plus.

-Tu te sens bien ? Tu ne te sens pas faible ? Mourant ? Demanda t-elle le plus simplement possible.

Elle se détourna et retourna à sa place initiale comme si elle avait été montée sur rails.

-Bien. Que vas-tu faire, à présent ?

Ainsi donc, elle n'était pas là parce que je ne savais pas me battre. Mais elle y tient, à son histoire. Elle à vraiment l'air convaincue que ma venue à un rapport avec elle! D'ailleurs, je remarqua qu'elle n'avait pas bougé depuis qu'on avait commencé à parler.

En s'approchant -tiens, elle à enfin bougé- elle me demanda si j'allais bien, si je me sentais faible ou mourrant.

"Je ne vois pas pourquoi tu me poses la question, je vais très bien."

Ensuite, elle me demanda ce que j'allais faire. Très franchement, je n'en savais strictement rien.

"...À vrai dire, je n'en ai aucune idée. Je vais peut-être visiter d'autres mondes ou chasser des sans-cœurs."

Yuki commençait sérieusement à se demander ce qu'elle faisait là. Elle n'était jamais là pour rien. Elle avait bien trop à faire pour être quelque part sans raison. Alors pourquoi était-elle là ? Il savait se battre, il ne risquait donc pas; ou en tout cas pas vraiment, de mourir, et il n'était pas en mauvais état, il était en bonne forme. Yuki croisa les bras, témoignant par ce fait, un début d'agacement.

-Un but louable. Stupide, mais louable. Combattre pour combattre. Sans fin. J'espère que tu trouveras autre chose pour te motiver. Pour ma part, je sais que ça finit par m'énerver de n'avoir rien d'autre que mon devoir à respecter. Plus rien ne me retient dans ce monde, avec un grand M.

Enervée ? Elle ne le paraissait pas. Elle voulait insinuer le Monde dans son ensemble, pas juste la cité du crépuscule.

-Après... Tous les héros sont stupides. Dit-elle pour revenir sur le but de Ilpalazzo.

Elle y pensait sans arrêt. On lui avait dit de "rencontrer le survivant", c'est tout. Pourquoi faire ? Qu'est ce que ces dieux lui voulaient ? Lui alléger la vie en lui procurant un ami ? Peine perdue. Ils voulaient qu'elle se détende ? Qu'ils la laissent crever alors. Yuki regarda autour d'elle en commençant à penser qu'elle perdait son temps et qu'elle n'avait plus à rester. Cependant, elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait un sentiment qui commençait à l'étreindre... Un sentiment d'inquiétude. Pas pour elle, pas pour la cité, ni pour le Monde, comme souvent. Non. Pour Ilpalazzo. Elle avait un peu peur pour lui.

-Et... Tu comptes te déplacer comment ? Tu n'as pas de vaisseaux, j'imagine ? On peut... Tu peux... On... Je peux te mener à un concessionnaire de vaisseaux, mais ce serait mieux si tu allais voir un agent immobilier et que tu t'installes ici. Hésita t-elle. Elle n'avait pas été aussi confuse depuis un bon bout de temps. Qu'est ce qui lui arrivait ? Un oeil perçant pouvait même discerner une rougeur sur ses joues qu'elle arrivait à contenir.

-Trouve-toi un but. Un vrai but. Acheva t-elle en se ressaisissant et en retrouvant son air à la fois résolu et inexpressif.

Ce qu'elle disait était de plus en plus difficile à comprendre... Elle commencait a me faire un monologue sur un "but" à atteindre, me dit que tous les héros étaient des idiots, et sur sa tirade suivante, elle commencait même a s'embrouiller. J'avais perçu une mince rougeur sur ses joues.

"Elle est plus humaine que ce qu'elle souaite faire paraître..." murmurais-je pour moi-même.

Elle me demandait si j'avais un moyen de transport. Que voulait-elle dire par là?

"Un moyen de transport, tu dis? Si tu veux dire par la un moyen de voyager entre les mondes, j'ai. Si en revanche tu parles d'un moyen de transport dans le sens un moyen de déplacement rapide j'ai aussi."

Elle me conseilla -sembla même m'ordonner- de me trouver un but dans la vie. Un vrai but. Sur le long terme, j'avais toujours la keyblade de mon père a chercher. Sur le court terme....

"Pour le moment, je pensais peut-être visiter plus en détail ce monde ou aller voir d'autres mondes..."

-Je vois. Répondit-elle en baissant la tête.

Elle examina une nouvelle fois son death book en cherchant le nom d'Ilpalazzo. Toujours rien. Elle releva la tête. Elle commençait à hésiter entre partir et rester pour continuer à observer Ilpalazzo. Pas très sociale, elle ne s'imaginait pas lui proposer un verre dans le bar du coin, ou bien lui servir de guide. Mais comme elle n'avait pas envie de le quitter sans "marquer le coup", elle s'avança et tira son épée. Elle posa un genou à terre et dit avec élégance et conviction:

-Permettre que je vous fasse visiter la cité du Crépuscule. Allez où bon vous semble, je vous dirais ce que vous voulez savoir... Dans la limite du possible.

On aurait dit que les sexes venaient d'être inter-changés, qu'elle était un homme, un chevalier et lui, une princesse que Yuki voulait emmener voyager dans la cité. A présent... Etait-ce la même chose ? Un duo amoureux ? Ou juste de l'ennui ? Au final, si c'était ce que les dieux voulaient, ils avaient peut-être réussi à la décoincer un brin et à la persuader d'essayer de se permettre de prendre un peu de bon temps. Etrange. Son job était pourtant tellement prenant.

Yuki se releva. Elle fit non de la tête pour bien montrer qu'elle ne dirait pas ce qu'était son livre. Information confidentielle. Elle avait encore moins le droit de le montrer à qui que ce soit, cela pouvait avoir des répercussions absolument désastreuses. Elle suivit donc Ilpalazzo dans les rues de la cité du crépuscule.

Une fois arrivés dans le centre-ville, des crypto-ombres apparurent.

-Décidément. Les sans-coeurs t'en veulent autant que tu leur en veux.

Et ils se mettaient eux même couteau de la vengeance sous leur gorge, pensa t-elle. La vengeance d'Ilpalazzo se faisait toute seule. Dommage que ce soit une vengeance inutile et sans fin possible. Ilpalazzo invoqua une sorte de démon qui s'occupa des sans-coeur à leur place.

-Voilà tout ce qui fait le bras de ta vengeance ? J'aurais pensé que tu aurais préféré les tuer toi-même. Dit-elle sans vouloir particulièrement l'inciter à la pratiquer.

Elle fut assez soulagée de voir qu'elle n'avait pas à intervenir. Ce n'était pas dans ses droits. Elle ne pouvait, ne devait pas intervenir. Règle qu'elle s'amusait à enfreindre de temps à autre, mais qu'elle avait appris à respecter... De temps à autre aussi. Elle observa la chose qui avait détruit les sans-coeur. Ce Ilpalazzo était plein de surprise. Elle se dit qu'elle avait peut-être enfin en face d'elle un début de réponse à sa présence. Les démons... Une abomination aux yeux des dieux, jouant avec le fin tissu de la mort, dévorant les âmes destinés aux bras de la Mort, aux bras de Yuki et à celle de ses collègues.

-Voilà tout ce qui fait le bras de ta vengeance ? J'aurais pensé que tu aurais préféré les tuer toi-même.

Paranoïa avait commencé à scruter la jeune fille avec son oeil démoniaque. Soit il l'analysait pour en savoir plus sur elle, soit il se contentait de la regarder tout simplement, ce qui est peu probable.

-Tu te plantes, il l'a plus ou moins fait lui-même vu qu'on est la même personne... Mais abandonne tout espoir d'en savoir plus, vu que tu ne nous en a pas dit beaucoup... Yuki.

J'avais raison, il l'avait analysée. Au mois, je saurais comment elle s'appelle. Yuki? De ce que je sais, ça veut dire neige en japonais.

"Tu ne t'est pas contenté que de son prénom j'imagine?"

"Ouais. Si tu veux savoir, son bouquin, il s'appelle "Death Book", et il lui sert pour son "travail"."

"Le Death book? Son job? Attends, tu vas pas me dire que cette fille, c'est la mort en personne?

"Nan, pas possible, je dirais plus son successeur, c'est pas à elle que j'ai piqué ma faux."

{Hrp, les paroles en italiques ne sont pas entendues par Yuki, c'est de la télépathie.}

C'est vrai, la faux de paranoïa à été volée à la Mort en personne, c'est pas rien. Je commençais vraiment à me poser des questions sur cette Yuki. Qui était elle? Et qu'était son travail exactement? Et aussi, qui sont ses supérieurs?

-Mais si tu veux savoir, au total on est trois. Au fait, ce Death book, que tu as consulté deux fois, il te sert pour ton job, c'est ça?

Autant avec son oeil il pouvait connaître des informations simples, autant après il cherche a en savoir toujours plus. Il y arrive dans 90% des cas.

Yuki sentait l'oeil démoniaque de cet être la fouiller à l'intérieur. Il cherchait à travers la façade de son visage inexpressif, des informations. Avant qu'elle n'ait eu le temps de fermer son esprit, le démon avait déjà pris quelques informations importantes qu'il aurait mieux valu garder secrètes. Toutefois, elle ferma pour de bon, à double tour son esprit pour ne plus rien laisser passer. Autant dire que dans cet état de concentration, de tension et de méfiance, elle laisserait encore moins passer ses émotions.

-Tu en sais déjà trop, démon. Je n'ai pas pour habitude de traiter avec les engeances de ton espèce.

Elle ignorait alors de la vraie nature de cet être. Les dieux lui en diraient davantage. Mais pourquoi ne l'avait-il pas prévenu ? Ce n'était pas n'importe qui, et il était peu probable qu'ils ignoraient qui il était. A moins qu'ils n'en étaient pas sûrs.

En son esprit, elle créait tout un attirail de pouvoirs mentaux. Une barrière pour son esprit, des mines, des sorts... C'est bien sûr exagéré de voir les choses ainsi, mais c'était l'idée. Elle n'avait pas de mine ou de rempart dans son esprit, mais elle se préparait à repousser violemment toute intrusion. S'il y parvenait malgré tout, elle n'aurait plus beaucoup d'autres choix, réagir violemment, voir s'enfuir, ce qui était encore la solution la plus sûre pour l'empêcher d'entrer en elle. Elle ne laissait pas passer aucune émotion pour qu'un démon arrive à sentir le moindre de ses secrets.

Yuki ne se cacha pas d'être soulagée de voir l'être partir. Elle pensa qu'il avait décidément de bien drôles de fréquentations ce Ilpalazzo. Un peu d'exorcisme ne serait pas de trop, se dit-elle.

-Instable ? Dangereux, plutôt.

Yuki avait toujours son faciès neutre, mais dans sa voix, on sentait une pointe d'agacement et de colère. Elle n'aimait clairement pas cet être et déjà qu'elle ne portait pas grand intérêt à Ilpalazzo, il en était devenu d'autant plus méprisable.

En attendant, elle savait pourquoi elle était là. Ce Paranoia était une menace. Elle mènerait sa petite enquête. En fait, elle allait la commencer maintenant. Seulement, petite Yuki, quand on pose des questions, il est d'usage de répondre à celles de son interlocuteur. Ilpalazzo n'était peut-être pas rancunier mais il pouvait refuser de répondre, simplement parce qu'elle n'avait pas fait preuve de sincérité elle même. On verrait. Mais Yuki s'en fichait. Les réponses, elle avait la certitude qu'elle les trouverait d'elle même s'il fallait.

-Qui est-il ? Qui est-tu ?

Yuki ne cacha pas son soulagement de voir mon côté obscur disparaître. Pas très étonnant, ce dernier étant curieux, téméraire et surtout très chiant. En même temps, vu qu'il est entièrement corrompu par les ténèbres.

-Instable? Dangereux, tu veux dire.

-Non, à ce stade là il n'est pas dangereux, il est surtout détestable. Mais après, c'est à toi de voir.

J'avais remarqué l'agacement et la colère dans la vois de Yuki. À mon avis, cette apparition de Paranoïa ne m'avait pas placé bien haut dans l'estime de la jeune fille.

-Qui est-il? Qui est-tu?

J'eus un petit sourire malgré moi. Elle n'était pas causante depuis que je l'ai recontrée et elle me pose une question quand même assez cruciale. J'étais peut être très mystérieux, mais je me posais des centaines de questions sur cette fille. Qui est-elle? Pourquoi a-t-elle refuser de me dire jusqu'à son nom? Pourquoi est-elle aussi peu bavarde? Enfin, pour cette dernière question... C'est peut-etre qu'elle a un caractère qui la rend peu bavarde et assez froide. Son Death Book, aussi. Que cherche-t-elle à l'interieur? Et que contient-il?

-Pour Paranoïa, sache que c'est ce que je deviendrais si je venais à être corrompu par lès ténèbres. Pour le reste, je te dirais tout ce que tu souhaites sur moi si tu me dis d'abord qui tu est et ce qu'est ce Death book.

Yuki n'était pas d'accord. Pour elle, ce genre d'être dans le corps d'un autre était une bombe à retardement. Elle avait toujours été inquiète par le fait qu'Emiri ait partagé, malgré elle, son corps avec Haruhi. Mais au final, cela s'était plutôt bien passé, mais Haruhi, elle, n'était pas un démon... Enfin, un être pareil à Paranoia. Elle effaça le moindre de ses sentiments de renfrognement de son visage avant de redevenir droite et froide comme le marbre.

Ilpalazzo lui avoua que Paranoia serait ce qu'il serait si il était pris par les Ténèbres. Là encore, Yuki ne put que considérer la menace encore plus grande. Si elle avait encore été chevalier de la reine, elle se serait jetée sur lui et lui aurait plantée son épée dans le ventre, mais elle ne pouvait plus tuer sans permission, sans... "Commande" à l'avance. Et avec ceci ? Hop, une petite fille morte de faim, c'est comme ça, pas autrement.

Ilpalazzo réagit comme Yuki aurait dû s'y attendre. Il ne répondrait que si Yuki se montrait plus... Généreuse en informations. Mais c'était mal connaître Yuki. Elle se renferma dans sa bulle et agita la tête en signe de négation. Machinalement elle mit la main à sa ceinture pour tenir fermement le livre accroché à sa ceinture par un sac en cuir.

Yuki fit signe qu'elle ne dirait rien. C'en était tellement prévisible, renfermée comme elle est. Je la vis poser machinalement sa main sur son livre si mystérieux, comme si elle croyait que je pouvais le lui voler en quelques instants. Elle ne me fesait pas trop confiance. Je me contenta d'hausser les épaules avant de lui répondre.

-Tant pis, dans ce cas, tu ne sauras rien de plus sur moi.

Après tout, pourquoi lui révelerais-je quoi que ce soit sur moi alors qu'elle refuse catégoriquement de me dire qui elle est?

Yuki se contenta de pousser un léger son de dédain.

-De toute façon, je suis plus renseignée que tu ne le penses

"Serais plus renseignée" aurait été le terme exact, car pour le moment, Yuki était dans le flou complet, et elle se disait qu'une fois retournée en haut de sa montagne, elle pourrait obtenir des renseignements auprès des dieux. En fait, elle exigerait des infos, car ce Paranoia l'inquiétait énormément. Elle demanderait même la permission d'intervenir si elle jugeait qu'il était réellement dangereux, même au prix de la mort d'Ilpalazzo. Les mondes étaient déjà suffisamment en danger, sans avoir besoin d'une bombe à retardement supplémentaire.

Elle croisa les bras. Elle sentit que tout ceci ne mènerait plus nulle part. Ils se dévisageaient à voir lequel des deux craquerait et donnerait des infos à l'autre. La conversation était close, et plus le silence s'installait, plus la tension entre les deux montait. Plutôt que de rester à ne rien faire, étant donné qu'elle était plutôt demandée, et manquer la chance d'avoir des infos ailleurs sur lui, elle décida de partir.

Elle le retrouverait quand elle en saurait plus. Et là, ce serait la vie ou la mort. En fait, ou elle reviendrait et le tuerait, ou elle ne reviendrait pas, le laisserait en paix puisqu'il n'y avait pas de danger, et que Yuki n'avait pas d'amis à entretenir. Ce serait peut-être la dernière fois qu'il la verrait. Ou si alors il la revoyait, ce serait sans doute de mauvaise augure pour lui.

Elle déploya ses ailes noires et sauta haut dans le ciel. Elle tournoya autour de la tour de la gare et disparut dans le ciel sans un au revoir, un adieu, un regard...