[ESPACE PROFOND] Space Trip | An ocean of stars [pv Hana Scarlett]

Un vaisseau spatial... jamais Akua n'avait imaginé utiliser ce type d'engin, même pas dans ses rêves les plus fous, ni même dans ses cauchemars les plus invraisemblables. Et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un type d'un moyen de locomotion fantastique et futuriste, ce n'est pas ça qui choquait la demoiselle à l'idée de se trouver dans ce genre de véhicule, c'était simplement le fait d'en utiliser un pour voyager de monde en monde alors qu'elle avait à sa disposition les portails des Ténèbres. C'était dans sa nature, elle ne s'était jamais posé la question de savoir comment elle bougerait d'un endroit à un autre. D'une parce qu'elle n'était pas vraiment du genre à aimer voyager et vagabonder pour la rigolade, mais surtout parce que les vortex qu'elle était capable de faire apparaître lui était jusqu'alors évidents ! Ne pas faire appel à ce genre de pouvoir remettait encore un peu plus en question la nature ténébreuse de la jeune femme à la chevelure bleutée; mais pas autant que les sentiments qu'elle avait ressenti aux côtés d'Hana. Des sentiments qu'un être comme elle, un être créé dans l'unique but d'incarner les Ténèbres d'un coeur sombrant dans la noirceur, un vestige des plus impures pensées et des émotions les plus négatifs; des sentiments qu'elle s'était convaincu qu'elle ne pourrait jamais ressentir.

Les Ténèbres, mon coeur... et moi-même. Mon individualité n'est pas encore prouvée, j'ai du chemin à faire pour savoir et comprendre ce que je suis, qui je suis, et ce que je veux être. Peut-être qu'une fois devenue quelqu'un, quelqu'un de bien, je pourrais te revoir et accepter ce que tu m'as fait...

Le vaisseau gummi du duo métallique avait tout d'un charmant et gentil coin douillet, où tout était agencé pour créer une ambiance chaleureuse, c'était un véritable lieu de vie bien plus qu'un simple véhicule spatial. Enfin, ces termes étaient des choses qui passaient totalement à la trappe pour Akua. Tout ce qu'elle y voyait, c'est qu'il y avait de quoi manger, se laver, dormir et s'occuper pendant des temps de transport certainement plus conséquent qu'avec l'aide de l'utilisation de la magie des Ténèbres. Oups ! Voilà qu'elle revenait à penser à ce qu'elle voulait pourtant tenter de mettre de côté. Peut-être qu'elle en était incapable ? Pourquoi est-ce que j'essaye de fuir les Ténèbres, je suis les Ténèbres ! qu'elle se disait, avant d'être accueilli agréablement par Kanashi qui l'invita à faire "comme chez elle" dans l'endroit.

Comme chez moi, hein ? Hm, chez moi... Peut-on seulement considérer qu'Akua ait un jour eu un "chez-elle" ? Les profondeurs du domaine au-delà de la Lumière ne pouvait pas être considérer comme un lieu appartenant à quelqu'un, et surtout pas comme un lieu d'habitation. Il y avait la toiture de Notre-Dame et son clocher qu'Akua habita également, mais elle y squattait plus qu'autre chose, et la preuve en elle qu'elle quitta cet endroit en sachant qu'elle ne pouvait pas y rester indéfiniment. Oh et puis, elle faisait semblant de l'oublier, pour ne pas se sentir attachée à ce qu'elle n'était plus, mais Akua avait bien des souvenirs de "son" monde natal; celui où Aqua était née et avait grandi... La Contrée du Départ... non, cet endroit n'existe plus, que ce soit pour moi ou l'ensemble du monde, il n'existe plus qu'un tas de ruines dans ces montagnes; et le Manoir Oblivion qui s'y dresse en écrasant la réalité sous ses pouvoirs de distorsion. Peut-être qu'un jour, Aqua devra payer pour avoir créer un tel lieu maudit; que dis-je, j'en suis certainement le prix.

Soudainement, ses nouvelles pensées noires furent interrompues par l'écoute d'une nouvelle voix dans l'habitacle du vaisseau gummi. Il s'agissait du GPS intelligent du navire cosmique, un nouvel être particulier qu'Akua allait devoir apprendre à côtoyer, peut-être sans difficulté si elle en venait à se dire que lui et elle avait des points communs, comme le fait de ne pas être "quelqu'un" à proprement parlé; selon la manière de voir les choses, du mauvais côté, de la demoiselle.

"Qui est...", commença à demander Akua, avant de se taire. Heureusement pour elle qui avait mis du temps à prononcer ces mots, elle pu rapidement comprendre que "Saido" n'était pas un prénom qu'il fallait évoquer au vu de la réaction vive et insistante d'Hana. Et puis elle n'avait pas envie de savoir qui il pouvait être pour Hana, de peur de se sentir à l'écart ou de trop. Akua ne pu néanmoins s'empêcher de songer au fait que, contrairement à elle, Hana semblait avoir déjà vécu des tas de choses; elle avait sa propre histoire, son propre passé, mais également un passé commun avec son vaisseau, avec Kanashi, avec Yuri, et peut-être aussi avec celui qu'elle avait apparemment été à la recherche. Hana avait même évoqué avoir reçu son véhicule gummi de la part de son père ! Un père ! Quelle chose invraisemblable pour Akua, qui obtenu une enveloppe charnelle à partir de sa propre volonté. Est-ce que cela fait d'Aqua ma mère ?! Elle se posa la question une fraction de seconde avant de se rendre compte que cela n'avait aucun sens et qu'elle divaguait. Bien sûr que non. Elle avait beau être pleinement organique, la notion de parents était quelque chose qu'Akua savait complètement incompatible avec ses origines.

La demoiselle s'était mise dans un coin, adossé contre un mur avec les bras croisés, légèrement mal à l'aise mais pas assez pour le faire remarquer, elle se fit discrète et observa tout le monde agir dans le vaisseau. Ils n'étaient que trois, ou plutôt seulement deux, voir un-et-demi; mais en tout cas, ils avaient l'air de parfaitement faire savoir tourner ce véhicule et par la même occasion, savoir donner un sens à leur vie.

Sentant que la destination de Disneyville, où Kanashi devait être déposé, se faisait de plus en plus proche; Akua commençait à se sentir mal. C'était peut-être psychologique, mais elle savait qu'à l'intérieur du château du Roi Mickey se trouvait la Pierre Angulaire de Lumière, artefact d'un âge primordial, dont les pouvoirs repoussaient les Ténèbres. Elle se sentait comme oppressée à l'idée de se rapprocher de quelque chose dont elle est totalement l'opposée. La pierre était baignée de Lumière, et elle n'étant que Ténèbres, elle voyait cela comme les deux pôles magnétiques d'un même astre qui ne peuvent être mis en contact. Je me sais assez forte pour résister à ça, j'ai résisté à bien des choses dans le Domaine des Ténèbres, j'ai même résisté aux prières de la Cité des Cloches, je peux résister à la Pierre Angul- bwarp. Ou pas. Peut-être à cause d'un mal du transport, un mal être personnel ou bien le réel effet de la protection de Disneyville; Akua se mis à avoir la nausée et régurgita le peu de choses qu'elle avait dernièrement mangé sur le plastron de son armure.

Ne voulant pas attirer l'attention sur son petit cas personnel et ne pas vouloir montrer le fait d'être faible physiquement à cause d'un simple état fébrile, par fierté et par crainte d'être critiquée, Akua s'éclipsa discrètement en direction de la salle d'eau qui arrivait à tenir dans le vaisseau qui ne semblait pas bien grand vu de l'extérieur.

Elle ferma la pièce derrière elle et fit couler le robinet après en avoir boucher le siphon pour voir la petite vasque de céramique se remplir d'eau, et pouvoir y plonger ses mains afin de se rafraîchir le visage (et les idées); mais aussi pour nettoyer sa combinaison qui se retrouvait fortement tâchée par son éructation spontanée. Elle avait beau frottée de toutes ses forces, jusqu'à s'en faire mal aux mains; Akua n'avait pas moyen de faire partir les résidus de vomis, disons le clairement, qui s'était imprégné sur sa tenue.

Mais merde, j'ai eu cette armure naturellement en prenant forme physique, est-ce que je suis au moins capable de l'enlever ?!, se demandait Akua qui s'imaginait déjà garder à vie une armure salie et nauséabonde. Je ne peux pas garder cette odeur sur moi, Hana ne voudra plus jamais m'approcher et je ne pourrais plus la-, qu'elle commença à penser avant que son visage ne passe de son tin de peau blafard à un rouge des plus prononcés à la simple idée d’enlacer sa camarade de voyage; au point où Akua se plongea la tête dans l'eau du lavabo une minute entière pour se calmer. Une drôle d'action.

Il lui fallait d'autres vêtements, et c'est pourquoi elle quitta discrètement la salle de bain pour farfouiller dans ce qui ressemblait à la chambre d'Hana. Et si elle me voit, qu'est-ce que je lui raconte ? Que je cherche simplement de quoi m'habiller après m'être vomi dessus ? Bien sûr que non, je ne peux pas raconter ça, je dois faire vite. Vite, vite et vite.
Ouvrant tiroirs et placards à la chaîne, elle parvînt à se procurer tout ce qu'il fallait pour porter quelque chose d'un minimum dressant; elle profita du départ de Kanashi pour retourner dans la salle de bain, toujours en espérant ne pas s'être fait voir; avant de commencer à essayer de s'habille. Oui, essayer. Cela lui semblait bien plus facile d'enfiler un soutien-gorge à travers les yeux d'Aqua, mais maintenant que c'était à elle de le faire, avec son propre corps, c'était une toute autre histoire.

Alors qu'Akua se préparait, sa future aventure s'entreprenait déjà lorsque le vaisseau parti en direction d'un nouveau monde.

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Musique ♪

"Présidente, notre unité de localisation spatiotemporelle nous a indiqué la présence d'un objet non identifié dans le Secteur 4 sous la responsabilité du Conseil Intergalactique", informa un personnage aux traits extraterrestres à sa supérieure qui regardait le vide intersidérale au travers d'un hublot de plusieurs mètres de haut.

"Personne n'est censé se trouver là-bas, nous avons fait parvenir un message à travers les différentes galaxies pour faire savoir le problème qui touche actuellement le Secteur 4. Si le vaisseau repéré est habité, son équipage est certainement déjà contaminé", fit savoir la Présidente qui appuya sur un dispositif afin de transmettre un message dans l'ensemble du vaisseau hautement sécurisé, qui contenait à la fois la crème des soldats aliens des différentes galaxies du grand Conseil, mais également les pires criminels de l'espace qui y sont finement enfermés sans la moindre chance de s'y acheter.
"Préparez à harponner le vaisseau de type gummi qui se trouve sur vos radars", ordonna la Présidente dans un interphone, certainement aux membres d'une unité chargée de ce genre d'action. "Nous allons ensuite tracter le vaisseau jusqu'à notre sas de réception, assurez-vous de mettre la zone sous quarantaine avant d'entrer en contact avec son potentiel équipage, protégez-vous, et mettez-les dans la salle de confinement; les scientifiques de l'unité de recherche pour la santé se chargeront d'étudier leur cas", qu'elle ajouta d'un ton pouvant paraître dur, même si elle était en réalité une personne de compassion et ouverte d'esprit.

"Présidente, êtes-vous sûr de vouloir accueillir ces gens dans nos locaux ? S'il se passe quelque chose de non-prévu, toutes les personnes à bord de notre vaisseau seront infectés par le virus du secteur 4", se permis de répondre l'employé qui voyait dans les choix de sa supérieure de trop grand risque.

"Chaque personne à l'intérieur de ce vaisseau gummi va être isolée et mise sous haute surveillance, rien ne pourra arriver. Et si nous ne faisons rien, ce sont bientôt les secteurs 3 et 5 qui seront touchés par l'infection, puis rapidement toute la galaxie, toutes les galaxies, et par extension... tous les mondes", fit savoir la Présidente qui était prête à prendre le risque de contaminer sa propre personne et tout le vaisseau du Grand Conseil de crainte que ce ne soit le Domaine de la Lumière qui soit touché parce qu'elle craignait tant. Quel était donc ce "virus" du secteur 4 ?

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Terminant de boutonner le chemisier qu'elle avait emprunté, parfumé par l'odeur naturelle d'Hana, Akua fût trimbalée d'un coin à l'autre de la salle de bain après que le vaisseau gummi ait reçu un sacré coup faisant trembler l'ensemble de l'engin. Inquiète à l'idée qu'il puisse être arriver quelque chose à celle qu'elle avait si durement sauvée au préalable, Akua sorti rapidement de la salle d'eau pour retrouver Hana au commande du vaisseau gummi.

"Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que l'on se fait attaquer ?!", voulu savoir Akua qui était prête à agir, faisant apparaître sa Keyblade par instinct, même si elle ne savait pas d'où pouvait bien provenir "l'attaque" qu'ils étaient en train de subir. Elle ignorait alors que l'embarcation était sur le point d'être amarré à un gigantesque navire spatial qu'Akua, ou plutôt Aqua, avait connu.

Comment est-ce que j'en suis arrivé là ? Pourquoi est-ce que je me pose cette question sans cesse ? Et même celle là, je commence à en avoir vraiment marre. Je n'ai peut-être tout simplement pas été conçue pour vivre aux côtés de quelqu'un d'autre, si ce n'est la conscience qui habite les Ténèbres..., pensive et pleine d'auto-réflexion, Akua venait de pointer quelque chose du doigt dans ses pensées sans même s'en rendre pleinement compte. J'ai peut-être moyen de m'en sortir grâce à... cette conscience...

Non loin d'elle, sans qu'elle ne le sache, Hana s'était retrouvée dans le même genre de posture et dans une situation tout aussi claustrophobique à l'intérieur de l'une des salles de confinement que le Conseil Interlagactique utilisait pour étudier et contrôler les dangers de l'univers, notamment ce dont les demoiselles étaient victimes.

"Vous êtes réveillée, très bien", dit une voix inconnue qui sortait à nouveau d'un haut-parleur futuriste dans le coin d'une salle, s'adressant à la Fleur tagueuse qui venait de se reprendre ses esprits. "Je vais vous expliquer la situation, ce que nous craignez dont vous soyez atteint, ce que nous vous avons fait et ce que nous allons vous faire", des mots peu rassurants, mais qui n'étaient pas prononcés pour effrayer la demoiselle. Même si la voix était totalement aseptisée, sans la moindre émotion négative comme si elle était prononcée par une machine sans esprit et sentiment, elle ne paraissait se vouloir rassurante; bien que la situation ne l'était pas.

"Vous vous trouviez dans le secteur 4, une zone contaminée par un virus épidémique qui se répand à une vitesse folle à travers les quatre coins de la galaxie. Nous avons effectué des tests pour connaître votre taux de contamination, et il s'est avéré que vous a-a-a-vvvvvvvvv", expliquait la voix avant de s'arrêter soudainement après un bruit saturé comme lorsqu'il y a un manque de tonalité sur une ligne, avant qu'un nouveau son électronique bien plus flagrant ne se fasse entendre, un son dont les hautes décibels brisèrent l'une des parois de la prison d'Hana; comme si ce mur avait été un miroir opaque derrière laquelle on l'observait.

Il se trouvait alors en face d'elle une salle de laboratoire abandonnée il y a peu, dans laquelle se trouvait encore des appareils en fonctionnement, comme si l'équipe qui y travaillait l'avait quitté subitement. Est-ce qu'il s'agissait d'une attaque ? La crainte que le virus se soit déplacé jusqu'à eux ? Il n'y avait pas de trace de lutte dans le laboratoire dans lequel Hana pouvait peut-être découvrir ce qui lui était arrivé à travers divers écrans informatiques et dossiers encore ouverts, même si certains sièges et tabourets se trouvaient renforcés, accentuant l'impression que les personnes ayant travaillés dans cet endroit venaient de s’enfuir subitement.

Non loin de là, Akua encore prisonnière, venait de ressentir que les choses ne se déroulaient pas comme prévus pour leurs oppresseurs.

C'est en vain qu'Akua tentait de faire apparaître sa Keyblade dans le but de détruire un mur sauvagement pour s'échapper de sa prison qu'elle espérait temporaire. Cela faisait peu de temps qu'elle s'y trouvait enfermée, et pourtant, elle avait déjà l'impression d'avoir passé une éternité de torpeur dans ce lieu neutre et stérile qui avait le malheur de lui rappeler ses années à attendre dans le Domaine des Ténèbres; où elle était restée prisonnière de sa propre souffrance et solitude.

C'est long, je m'ennuie, j'ai mal, j'ai froid, je n'en peux plus.
Ce sont les pensées qu'elle avait eu lorsqu'elle était restée inerte dans les abysses du sombre domaine avant de pouvoir prendre une forme physique reliée à sa conscience qui n'avait été, jusque là, qu'un simple esprit dans une moitié de coeur; patientant sans avoir le moindre espoir de pouvoir choisir entre vivre ou mourir.

Hana...
Et c'était maintenant la seule pensée qu'elle avait dans son attente; elle pensait à celle qu'elle avait sauvé et qui lui manquait, celle pour qui elle cherchait à combattre sa nature, celle pour qui elle était prête à embrasser une nouvelle voie; une nouvelle destinée; une nouvelle chance placée sous le signe d'une relation qui la mènerait, peut-être, jusqu'aux portes de la simple et pure joie de vivre. Pensant plus fort que tout à celle qu'elle espérait déjà loin de cette prison spatiale à vivre de nouvelles aventures parmi les étoiles, Akua parvînt à capter ce qui émanait du corps artificielle de sa compère; elle su qu'elle n'était pas proche, très proche. Ce qui constituait le coeur d'Hana émanait jusqu'aux Ténèbres de celui d'Akua, qui dans un sursaut d'espoir et de confiance, parvînt à faire réapparaître son arme avant de s'élancer violemment contre l'une des parois de sa cage.

"Hana ! Tu es saine et sauve !", s'écria Akua qui venait de briser l'un des murs de sa prison pour en sortir, et qui tomba sur Hana qui était arrivée jusqu'à elle en traversant les dédales de la station spatiale. Pleine de joie en revoyant sa camarade, elle s'élança vers celle-ci pour la prendre dans ses bras et s'assurer qu'elle n'avait rien de casser, vérifiant qu'elle n'avait pas une jambe en mois ou en trop, et pouvoir retrouver son visage qui la remotivait en un clin d'oeil. Ce qui apparu également en un clin d'oeil, c'est la gêne chez la demoiselle des Ténèbres, qui ne pu cautionner la réaction affectueuse et si soudaine qu'elle venait d'avoir; elle qui se considérait comme un être purement négatif, elle était encore bien trop dérangée par ses émotions ambiguës.

"Pourquoi est-ce que tu es restée ici ?! Tu me cherchais ?!", repris alors rapidement la jeune femme pour changer de sujet et faire la morale à la fleur tagueuse. "Je n'ai aucune importance, tu aurais dû t'en aller le plus vite possible et ne penser qu'à toi", qu'elle ajouta avant de se rendre compte que sa phrase pouvait inciter Hana à lui faire des compliments, ce qu'elle n'était pas prête à recevoir.

Non mais ça alors, je m'inquiète pour elle et m'assure qu'il ne lui soit rien arrivé dans cette situation tendue et elle rigole en me retrouvant ? ... C'est sûrement ce qu'il me fallait et ce qu'il me manque, une joie qui me permettrait de combattre l'adversité de la vie avec le sourire. Hana, même en mon contact, même en contact de la noirceur de mon coeur et de la négativité affamée qui dévore toutes choses bonnes; s'il te plaît, ne change pas. Soulagée d'avoir retrouver sa protégée et camarade d'aventure, elle écouta celle-ci se justifier de ne pas s'être encore enfuie et appris une drôle de nouvelle.

"Tu en es sûre ? Tu sais où le retrouver ? Je te fais confiance, je te suis, mais aux moindres problèmes on abandonne le vai-...", commença à faire savoir Akua, avant de se rendre compte qu'elle ne pouvait pas demander à Hana une telle chose. Si Hana n'avait pas voulu abandonner Akua, comment pourrait-elle abandonner son Gummi ? Et puis cet engin était presque indissociable de la brunette, ils avaient certainement vécu des tas de choses ensembles et il était le lieu de vie de la demoiselle, il était certainement impensable pour aller de l'oublier. "... on va trouver un moyen de le récupérer, je ferai tout pour t'y aider", repris la demoiselle en pesant ses mots cette fois-ci.

""Haku" ? Tu voudrais que ton vaisseau et tout ce qu'il représente porte ce nom ?", tiqua Akua. Elle fit totalement abstraction du reste des paroles d'Hana, et seul ce petit détail lui restait en tête. Qu'il y ait d'autres personnes dans l'Espace Profond à sauver, Akua s'en fichait complètement, ça lui faisait une belle jambe de s'inquiéter pour eux et de les aider; mais si cela était ce qu'Hana souhaitait elle était prête à revoir son raisonnement, même si son jugement d'autrui ne changerait certainement pas aussi facilement. Sa mission principale était de protéger sa camarade et de retrouver leur moyen de s'en aller de l'endroit métallique, sauver d'autres vies n'étaient qu'une étape secondaire et totalement esquivable pour la demoiselle ténébreuse.

"Hm, je ne suis pas certaine d'être vraiment très bonne pour trouver des noms, mais s'il te convient, il me convient", ajouta Akua en guise de réponse pour approuver le nom choisi par la brunette lorsque celle-ci se recula, en espérant que le vaisseau était toujours dans un état apte à recevoir un nom et qu'il n'était pas qu'un simple tas de débris broyés et compactés.
"Retrouvons donc Haku dans ce labyrinthe si ses dédales n'ont aucuns secrets pour toi", fit savoir Akua en brandissant sa Keyblade comme l'aurait fait un chevalier en l'honneur de son capitaine d’infanterie.

C'était clairement la chose la plus douce qu'Akua n'ait jamais pu touché. Bien plus agréable que les parois cinglantes du Domaine des Ténèbres, bien plus que la texture rocailleuse des gargouilles de Notre-Dame ; la main d'Hana était bien plus revigorante de part sa douceur que tout ce qu'Akua avait pu connaître. Et pourtant, quelque chose clochait. Il était impossible pour la jeune femme des Ténèbres de simplement apprécier ce contact physique qui aurait dû normalement l'apaiser dans un tel moment à priori angoissant, pendant qu'elle suivait les pas de sa camarade dans l'intention de retrouver leur vaisseau fétiche. Le cœur meurtri de l'incarnation des Ténèbres d'Aqua se trouvait tirailler entre des sentiments impossibles : apprendre à être heureux et savoir apprécier une vie aux côtés d'une personne l'acceptant d'un côté ; souffrir éternellement pour mieux embrasser une nature qu'elle n'arrivait pas à rejeter de l'autre.

Dans la vie, il est parfois nécessaire de se secouer ; de se forcer à faire quelque chose que l'on ne veut pas forcément afin d'améliorer ses chances de parvenir à un bonheur futur, quitte à souffrir un temps. Il peut être difficile de franchir ce cap, de trouver la force de le faire et de surmonter son manque de motivation ; mais dans le cas d'Akua... elle ne se sentait pas capable de pouvoir pleinement supporter le fait d'agir contre le gré de ses instincts et ses envies. Elle était trop faible pour réussir à faire comme si de rien n'était dans le but d'hypothétiquement se sentir mieux à l'avenir. Akua était incapable de se mentir à elle-même, ou du moins, il était plus facile pour elle de faire comme si elle n'en était pas capable. La jeune femme préférait lâcher les bras, abandonner ses maigres chances de rédemption vers la Lumière et l'insouciance du bonheur ; dans le but incertain de ne pas avoir à se secouer. Elle préférait endurer une douleur constante mais à laquelle elle était habituée plutôt que de subir de fortes souffrances un temps qui aurait fini par tout apaiser. C'était son choix, même si elle n'arrivait pas véritablement à le confirmer et à se l'avouer ; une fois de plus car elle était trop faible psychologiquement pour remettre en question son existence et ses sentiments.

Et puis... dans le fond, elle ne voulait simplement pas blesser Hana ; que cela soit physiquement ou psychologiquement. Seules les Ténèbres pouvaient s’abattre sur ce duo dans l'esprit d'Akua ; inévitablement parce qu'elle en faisait partie. Akua ne voulait pas que le sourire d'Hana disparaisse, et à ce moment là, elle ne pensa pas une seconde qu'il pouvait se fondre dans le néant si elle-même venait à sombrer en dehors de l'existence de la fleur tagueuse.

« On... Tu ne vas pas t'en sortir si l'on continue comme ça », déclara la demoiselle aux cheveux bleus, brisant le silence que les jeunes femmes avaient mis en place pour ne pas se faire repérer par les ennemis aux alentours qu'Akua avait également repéré ; même si elle avait préféré ne pas le faire savoir pour faire croire à Hana que celle-ci remplissait le rôle qu'elle voulait se donner.
« Tu sais parfaitement où se trouve ton vaisseau, n'est-ce pas ? » voulu savoir à nouveau Akua avant d'agir, afin de s'assurer qu'Hana allait pouvoir s'en aller d'ici sans avoir à se noyer dans les Ténèbres à l'instar d'Akua. « Tu ne peux pas rester ici plus longtemps, tu ne peux pas rester en ces lieux, ni en ma compagnie » ; lâcha alors sèchement la demoiselle en sentant les ennemis arrivés. « On nous a parlé d'un virus, et j'ai compris de quel type il est ; il n'est pas question que cela t'arrive, ou bien tu finiras comme moi ; une chose pire qu'une coquille vide, un être entièrement négatif et incapable d'apprécier les bienfaits du bonheur sans avoir une boule au ventre à combattre sa nature noire. Les Ténèbres ne doivent pas t'avoir, alors, cours. Maintenant. », fit savoir Akua en faisant exploser une paroi à l'aide d'une forte impulsion ; afin de créer un passage vers une zone qu'elle savait non-occupé par les troupes recherchant le duo.

Le grabuge provoqué attira inévitablement l'attention des opposants, attention qu'Akua voulait entièrement s'accaparer, et c'est pourquoi elle poussa avec violence Hana par le chemin qu'elle avait dégagé; afin que tout le monde ne s'empresse de ne trouver qu'Akua qui allait être capable de résoudre les soucis de cet endroit et des personnes s'y trouvant; mais seule. C'est seule qu'Akua se voyait vivre, et c'est seule qu'elle voulait régler tout cela; par pour elle, non, mais pour Hana qui lui avait demandé d'aider ces personnes. Sans la présence d'Hana, Akua se serait simplement évader en un instant; probablement après avoir fait quelques victimes. Mais ce jour là, ce n'était pas ce qu'elle avait prévu de faire.

Voyant les troupes arrivés, des mercenaires en combinaison blanches, armés et protégés, desquels se dégageaient des nuées d'essence obscure, des nuages de Ténèbres informes et menaçantes; le genre de chose qu'Akua pouvait bien mieux comprendre que des émotions positives. Faisant faces aux "ennemis", Akua accepta sa nature mais également le fait de faire une dernière chose pour Hana, qu'elle espérait capable de s'en sortir maintenant.

"J'ai compris ce qui vous arrive, ce qui se trame ici et ce que nous avons ramené dans votre vaisseau en s'aventurant dans le secteur délimité. Ce que nous avons ramené ici, ce sont les Ténèbres, je le ressent dans vos cœurs. La noirceur y grossit et les engouffres. Evidemment, en tant que créature des Ténèbres, ce virus ne m'a pas suivi, et j'imagine que la nature artificielle d'Hana l'a protégé en partie; mais le virus nous a suivi et s'est aventuré ici...", fit savoir Akua, aux mercenaires qui se tordaient de douleur et qui n'allaient pas tardé à perdre leurs cœurs dans l'obscurité si la demoiselle ne faisait rien.

La négativité qui habitait les différents hommes vînt s'échapper de leurs enveloppes charnelles pour venir se réfugier dans celle d'Akua, comme si elle aspirait le vice qui s'installait dans le cœur de ces individus pour les protéger de ce que seule elle semblait être capable de vivre constamment. Elle aurait probablement pu tous les tuer à l'aide de ce procédé, mais elle tenta de rester calme pour réussir à le maîtriser et ne pas faire d'excès; en se concentrant sur le sourire d'Hana qu'elle visualisait dans son esprit.

Une fois la démarche terminée, les hommes à terre retrouvant petit à petit conscience; Akua s'échappa dans un couloir des Ténèbres après s'être assurée qu'Hana avait retrouvé son véritable acolyte de voyage : son vaisseau, engin qui l’emmènerait vers un destin loin de celui d'Akua; mais qui allait ainsi la protéger du danger qu'elle représentait.

Aqua... si tu tombes un jour sur elle, fais toi pardonner pour moi.