[1er Rp] Face à face avec Sorzan [PV: Snowy+2 personnes max]

Theme de Shinrya: https://www.youtube.com/watch?v=gfhmQdI14go

Emiri était dans son vaisseau explorant la galaxie quand soudain un monde attira son attention. Ce fut d'abord son coeur qui lui dicta de s'approcher. Puis quand elle fut à portée, elle sursauta. C'était Shinrya, son monde natal, pourtant disparu. Elle n'osait y croire si bien qu'elle en fit deux fois le tour pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Après s'en être assuré, elle descendit sur Shinrya, devant les ruines de son château.

Elle marcha sur les dalles pavées du pont menant à celui-ci. Quand elle entra, la porte grinça férocement et puis tomba à terre en un grand fracas. Elle était dans la salle du trône. Sa salle du trône qui servait aussi de hall d'entrée. Elle chercha les escaliers qui menait à sa chambre.

Quand elle entra, sa porte n'était qu'à moitié là. Elle avait été en grande partie dévoré par les mites. Et c'était le cas aussi de son lit. Et pourtant malgré la poussière et l'usure, tout était encore comme avant, comme elle l'avait laissée, il y a longtemps.

Emiri ramassa un livre sur la table de chevet. Le dernier qu'elle ait lu et qu'elle n'avait jamais fini. Les pages avaient jaunis, les mots s'effaçaient. Soudain, elle entendit la porte craquer. Un courant d'air sans doute, si ce n'était qu'à la porte, lévitait un fantôme: celui de sa gouvernante: Martha.

-Vous êtes enfin de retour, ma reine. Vous n'allez plus nous quitter, hein ?

Emiri hésitait entre la joie et la peur. Elle avait entendu parler des morts vivants et de la folie qui avait étreint les derniers habitant de son monde avant qu'il ne disparaisse. Et cette "Vous n'allez plus nous quitter" ne lui disait rien qui vaille. Elle préféra ne pas répondre à la question et simplement dire:

-Je suis contente de vous revoir, Martha.

-Vous n'allez plus nous quitter, hein ? Il vous faut régner ici. Régner sur nos morts.

Son visage semblait se modifier, se laidir, fondre. Pas de doute, la folie était encore là. On se serait cru dans un mauvais film de zombies. Quand la gouvernante s'approcha et saisit les mains d'Emiri qui se mirent à disparaître, Emiri cria.

Snowy avançait sans trop savoir où il allait.
Déjà, il ne savait même pas pourquoi il était là. Son instinct, peut être. En tous cas, il ne se sentait pas bien : tout respirait la folie, tout suintait la démence ici. Cette forêt dégénérée qui s'étendait devant lui comme une créature immense, calme en surface et dangereuse en son sein, lui faisait peur. Il en était de même pour ces imposantes ruines qui se dressaient à quelques mètres de lui.
Le jeune homme n'avait pas ce sentiment qu'il avait pu avoir dans les autres mondes, ce sentiment de familiarité.
Rain n'était sûrement pas là. Ni lui ni personne d'autre, d'ailleurs. Il allait tourner les talons lorsqu'il entendit un cri, venant justement des ruines. Aussitôt il s'élança, le coeur battant. Il connaissait cette voix, mais il ne savait plus où il avait pu l'entendre. Il se rua dans ce qui pouvait faire penser à une grande salle du trône de châteaux anciens, puis il escalada des escaliers en un temps record.
Là encore, il ne savait pas où il allait, il fallait le préciser. Mais il était quasiment sûr d'être sur la bonne voie. Il déboula soudainement dans une chambre, et alla s'écraser contre une chose molle qui s'étala tout du long avec le choc. Et cette chose molle n'était autre que...
- Emiri ?! S'écria Snowy, interloqué. Mais que faites-vous là ? Puis il remarqua qu'il était étalé sur elle, et se releva précipitamment, puis l'aida à faire de même en bredouillant de minables excuses.
- Je suis désolé... Vous allez bien ? Oh là là, je suis vraiment une catastrophe ambulante... Je ne m'attendais vraiment pas vous trouver ici ! Je ne vous ai pas fait mal ?
En revanche il ne remarqua absolument pas le fantôme qui, l'air mécontent, flottait derrière lui...

Umbra ne savait pas vraiment comment elle était arrivée là. Elle avait rêvé de ce paysage, pendant plusieurs nuits, et après avoir déambulé dans les différents mondes, c'était celui-ci qui ressemblait grandement à celui de son rêve, omis le fait que tout semblait ruine, mort et qu'il émanait des paysages une aura mélancolique. La forêt non loin derrière elle semblait être un retroupement d'âmes humaines mais agrandies et un peu déformée. On avait l'impression qu'en leur centre, d'un trou sans fond ressemblant à une bouche, une musique s'échappait, une douce musique vous rendant nostalgique.
Alors qu'elle s'éloignait de la forêt vers quelque chose qui avait du être un château autrefois, un cris aigüe s'en éleva. Elle vu alors un jeune homme pénétrer dans les ruines. Intriguée par les deux, elle décida alors d'entrer.
Alors qu'elle cherchait son chemin, essayant d'écouter où menaient les pas du garçons, elle se trouva devant une porte donnant accès à une pièce assez grande, où il y avait du avoir, dans un ancien temps, des cheminées à présent en morceaux, des tables avec quelques vieilles lampes à huile poussiéreuses, des meubles en bois ayant du accueillir les services des anciens propriétaires, services dont il ne restait traces et meubles rongés par les ruines. Elle s'aventura encore un peu, esquivant les toiles d'araignées, et sorti de la pièce. Elle décida alors de continuer sa visite, au cas où il y aurait des objets d'une certaine valeur, revendable sur un marché.

Emiri n'aurait d'ordinaire pas prêté attention à la maladresse de Snowy. Et là elle pouvait encore moins s'en formaliser. Alors que le fantôme était en train de faire disparaître Emiri, Snowy la renversa et tout deux s'étalèrent sur le sol, l'un sur l'autre. Il l'aida à se relever et tandis qu'il se répandait en excuses, Emiri, elle, gardait un regard livide sur le fantôme. Celui-ci avait toujours les mains tendues vers Emiri, les yeux révulsés. Emiri prit la main de Snowy et courut dans les couloirs jusqu'au hall d'entrée. Là, quelle ne fut sa surprise.

On aurait pu croire du haut de l'escalier que le hall était rempli d'une vaste étendue d'un liquide vert gélatineux. Mais en fait, c'étaient des centaines de fantômes, errant dans le hall. Quand Emiri arriva, toutes les têtes se tournèrent vers elle. Deux hérauts sonnèrent de la trompette et on put entendre: "Messieurs, dames, la reine Emiri Kimidori". Deux laquais s'approchèrent.

-Je suis désolée, je crois que toi et moi sommes encore dans une situation pas possible.

Les laquais la prirent par la main et s'envolèrent jusqu'au trône. Ils la déposèrent délicatement sur celui-ci et posèrent sur sa tête une couronne verdâtre, translucide. Celle-ci lui fondit sur la tête comme un camembert pas frais. Les gens s'approchèrent d'elle, les mains tendues, comme Martha.

Emiri courut à nouveau vers l'escalier et reprit la main de Snowy pour l'entraîner à nouveau dans les couloirs.

-On va prendre un passage secret, j'espère qu'aucun fantôme n'y est.

Dans les couloirs, elle s'arrêta pour essayer de se souvenir du chemin à prendre. C'est alors qu'elle entendit des pas. Les fantômes ne faisaient pas de bruit. Quelqu'un de vivant autre qu'eux était aussi dans le château. Emiri ne pensa pas à un ennemi. Pour elle, les ennemis étaient déjà là. Elle pensa que cette personne traversant le château prenait de gros risques pour sa vie. Elle essaya de déterminer d'où venaient les pas. Ce n'était pas simple car cela résonnait beaucoup.

Lorsque Emiri cessa enfin de courir, Snowy sentit ses jambes se liquider ; il se laissa tomber sur le sol, le cœur au bord des lèvres.
Tous ces gens morts... Incapables de trouver le repos... Il souffrait rien que de les voir...
Le jeune homme se releva péniblement. Bon, ce n'était pas la première fois qu'il était dans une situation "pas possible". Il se retourna vers Emiri. Ainsi, elle était vraiment reine... La dernière fois, elle avait parlé d'un Premier Ministre, de son Premier Ministre précisément, mais elle s'était bien gardée de lui dire franchement qu'elle était reine.
Elle devait avoir ses raisons... Après tout, Hikari aussi était reine, et elle ne voulait pas que ça se sache...
- Où allons-nous, maintenant ? Demanda Snowy d'une voix faible. Puis il ajouta soudainement : je ne savais pas que les fantômes faisaient du bruit quand il marchaient... Euuuh, rassure-moi, il n'y a rien d'autre que des fantômes, ici ?

Umbra continuait sa visite, elle marchait lentement, calculant chaque pas.
Vu l'état de la cuisine, le château doit être dans un état pitoyable... partout... rien à voler, quelqu'un à déjà du passer par là... tsss.
C'est alors que le tintamarre repris, comme si des personnes courraient avec des morts à leurs trousses. La jeune femme continua le plus doucement possible son chemin, "ne pas se faire repérer", c'était le plus important lorsqu'on venait gentiment piller les restes d'un chateau, mais avec des dalles comme celles-ci, le bruit devait surement résonner jusqu'à l'autre côté du bâtiment, c'est à dire, très très loin. Soudain, les bruits s'arrêtèrent, laissant place à des respirations saccadées. Umbra se fia à son ouïe pour se rapprocher des sons, le plus discrètement, comme d'habitude, mais bon, satané château....
C'est alors qu'au coin d'un long couloir, elle aperçut deux corps, celui du jeune homme qu'elle avait vu pénétrer dans les ruines, et celui d'une femme. D'un coup, elle eu une sorte d'étincelle d'intelligence Snowy !!!! Mais qu'est-ce qu'il fait là ...!. Elle décida alors de s'approcher et interpella Snowy et la jeune femme:
- Hum... excusez-moi de vous troubler dans votre repos, mais.... SNOWY !!! Qu'est-ce que tu fais là ?!

Emiri poussa un soupir de soulagement quand elle vit que la personne dont ils entendaient les pas était une amie de Snowy. Elle put enfin respirer. Toutefois, le terme qu'elle avait employé la choqua un peu.

- Hum... excusez-moi de vous troubler dans votre repos, mais.... SNOWY !!! Qu'est-ce que tu fais là ?!

Repos. C'était exagéré bien sûr, mais dans la situation actuelle, le terme de repos ne lui plaisait pas. Elle qui avait, plus d'une fois, en si peu de temps, frôlé son dernier repos, ça sonnait mal dans sa tête. Et puis ça lui rappelait un peu trop les fantômes qui eux, apparemment ne connaissaient pas le repos. Bref, ce mot ne lui plaisait au vu de la situation, elle en devenait plus livide encore. C'était stupide, mais peu importait... Au moins, ce n'était pas un nouvel ennemi.

Emiri tomba sur ses fesses en respirant à grands bruits. Ils n'avaient pas beaucoup couru mais les émotions qu'elle avait vécu la fatiguait. Quand on y pense, elle savait qu'elle ne vivrait pas des moments joyeux ici, mais elle ne s'attendait pas à ça. Pour elle, elle aurait revécu des souvenirs nostalgiques qui l'auraient rendue triste. Au lieu de ça, elle était morte de peur et n'avait même pas eu le temps pour le moindre souvenir nostalgique.

-Tu la connais Snowy ? Qu'est ce qu'elle fait là ?

Se demanda t-elle, presque juste à elle-même. Qu'est ce qui avait bien pu l'attirer ici ?

Soudain, elle entendit à nouveau des pas dans le couloir. Ils résonnèrent un peu, juste quelques secondes, puis se turent à nouveau. Puis, on entendit des râles. Cette fois, c'étaient les fantômes.

-On pourra discuter plus tard. Là, il faut filer.

Emiri courut à nouveau à travers les couloirs jusqu'à la chambre de sa nourrice. Elle appuya sur le visage d'un angelot sur la cheminée, et celle-ci laissa place à un couloir sombre s'enfonçant dans les profondeurs du château.

-Par ici, vite !

La cheminée se referma derrière eux. Il n'y avait plus qu'à prier qu'il n'y avait pas de fantômes dans les passages secrets. En tout cas, il y avait quelqu'un d'autre. En effet, les pas recommencèrent à se faire entendre, résonnant encore plus que dans le château. Emiri commença à avancer prudemment en recommandant aux deux jeunes gens de bien prendre garde de ne pas glisser.

Après s'être rapprochée, à peine eut-elle le temps de poser sa question que de nouveaux bruits retentirent, premièrement des pas puis des voix semblant à des râles de personnes souffrant d'un mal intense. C'est alors que la jeune femme accompagnant Snowy prit la parole:

-On pourra discuter plus tard. Là, il faut filer.

-Heu... si tu le dis, mais... pourquoi ? J'ai pas fini ma visite moi ! Et je ne connais même pas ton nom....

Sur ces derniers mots qui se perdirent dans la course, le petit groupe arriva dans une petite salle équipée d'une cheminée ornée d'une petite statuette d'angelot quelque peu poussiéreuse. D'un coup, un passage s'ouvrit dans la cheminée, laissant place à un couloir sombre. Mais ou est-ce qu'on va... j'vais perdre ma route à courir comme ça dans tout le château moi... et de plus, on s'enfonce dans un couloir secret... c'est bien ma veine, je sais pas dans quoi je suis tombée.....
Alors que les trois personnes avaient repris leur marche, prenant garde à ne pas glisser, les bruits de pas se firent de nouveaux entendre.

- Dites-moi, pourriez-vous me dire votre prénom ? C'est assez agaçant de ne pas savoir à qui l'on s'adresse... Pour ma part, appelez-moi Umbra.

- Umbra, voici Emiri ; Emiri, voici donc Umbra, fit soudainement Snowy, ayant repris son souffle.
Tu as une bien étrange conception du mot "séparés", Umbra. Je croyais que t'étais partie chercher Oskan de ton côté ?
Le jeune homme baissa d'un ton. D'abord parce que les fantômes étaient partout, ensuite parce qu'il ne s'était pas attendu à être aussi agressif. C'était une très bonne chose qu'elle soit là, non ?
- Excusez-moi, je n'ai pas voulu parler aussi fort... ni aussi méchamment. Murmura-t-il. Tu as des nouvelles d'Oskan ? Il se tourna vers Emiri. Et vous, comment allez vous depuis la dernière fois ?
"Tu crois vraiment que c'est le moment de tailler une bavette ? Je te signale qu'on est dans une cheminée, que ça caille, et qu'en plus on n'y voit que dalle ! Alors concentre-toi plutôt sur tes pie..." La voix mentale n'eut pas le temps de finir sa phrase : Snowy venait tout simplement de se gameller avec un grand bruit qui résonna longtemps à travers le château...

Emiri, une fois, dans le passage secret, vit bien qu'Umbra n'était pas vraiment enchantée d'être ainsi embarqué sans trop savoir avec qui, ni pourquoi. Elle rougit en se rendant compte qu'elle avait omis de répondre à une règle de bienséance: se présenter quand on est avec quelqu'un qu'on ne connaît pas. Fort heureusement, Snowy se chargea des présentations. Celui-ci se tourna ensuite vers Emiri en lui demandant ce qu'elle avait vécu de neuf, depuis leur dernière escapade ensemble. Emiri fut un peu prise au dépourvu par la question. Pour elle cela ne faisait pas très longtemps qu'il s'était croisé et puis, était-ce réellement l'endroit indiqué pour une discussion amicale ? L'endroit n'était pas encore ce qu'on pouvait appeler un endroit sûr, ni très commode.

-Ben, j'allais bien jusqu'à ce que tous ces fantômes s'en prennent à moi.

Snowy glissa. Le son de sa chute se répercuta dans tout le château. L'écho était ahurissant depuis que ce château était vide. Le plafond de la grotte s'éffrita même un peu. Emiri tremblota de froid et en se disant une fois encore que le lieu ne correspondait pas à une causette.

-Parlons en marchant. Je ne désires pas rester ici plus longtemps.

Emiri aida Snowy à se relever. Puis, elle invoqua son mog qui illumina son pompom, pour éclairer leurs pas. Le mog prit les devants, Emiri le suivit. Elle eut soudain l'impression d'un vide.

-C'est bizarre. Je ne t'ai pas beaucoup entendu depuis tout ce temps, Haruhi ?

-Je réfléchis.

-Ce serait bien la première fois.

Emiri continua de marcher.

-C'est qui ce Oskan ? C'est le frère que tu cherches, Snowy ? Tu ne m'as jamais dit son nom ? Quant à toi, Umbra, je me demande ce qui t'a attiré ici. Toi aussi Snowy. Ce monde est pourtant censé avoir disparu il y a des années.

-Il y a 8 ans.

-8 ans, c'est ça Fit Emiri à Haruhi que personne n'avait pu entendre à part elle. Outre cela, Emiri gardait en tête les pas qu'elle avait entendu. Elle l'aurait juré, ils n'étaient pas seuls. Une autre personne vivante foulait ce sol.

[J'ai juste fait deux-trois modif' dans mon message, c'est rien]

Snowy était rouge tomate. Ce qui était assez commique : on aurait dit qu'il avait deux paires d'yeux disposés en carré sur le visage.
C'était un miracle si les fantômes n'avait rien entendu de sa bruyante chute. Il savait qu'il mettait tout le monde en danger, mais il avait envie de savoir si la jeune femme avait progressé depuis la dernière fois ; si elle avait retrouvé ce Zarxnos. Il se demandait également si Haruhi allait bien. Tout allait trop vite pour lui dans ce monde, et il se sentait encore plus idiot que d'habitude.
Il jeta un coup d'œil à sa main droite : une profonde entaille lui barrait la paume : il n'avait même pas remarqué qu'il s'était fait mal en tombant. Mais la blessure ne saignait pas...
"Ce corps arrive en fin de vie, on dirait..." murmura la voix.
- Oskan, mon frère ? Non, non ! Murmura Snowy, ignorant une fois de plus son double. C'est l'ami d'enfance d'Umbra. Nous sommes à sa recherche ; c'est pour ça que nous sommes ici.
Il baissa les yeux.
- Pour ce qui est de mon frère, il s'appelle Rain. Comme la pluie. Mais ce n'est plus important...
"Plus important ?! Non mais t'es pas dingue ? Vociféra soudain la voix dans la tête du jeune homme, le faisant vaciller.
Je viens de te dire que ce corps arrivait en fin de vie ! Rain, c'est ta priorité ! Si ces deux gourdes n'ont pas su retenir leurs mecs, c'est leurs problèmes ! T'as le droit de les aider, mais pas d'oublier ta mission première !"
Snowy eut l'impression qu'on lui enfonçait une épée dans les oreilles, et que son estomac se retournait. Il porta aussitôt sa main à sa bouche. Du sang coulait de son nez.
Le jeune homme fut surpris par tant d'agressivité et de haine. Qu'est-ce qui lui prenait ? Mais la voix s'était tue, et Snowy eut de nouveau cette sensation de vide.
Malgré ses oreilles encore bourdonnantes, il entendit de nouveau ces bruits de pas.
- Nous ne sommes pas seuls, on dirait... murmura le jeune homme. Tu sais des choses concernant ce monde ? Demanda-t-il à Emiri, comme pour se rassurer. À part les fantômes, qu'y a-t-il ? Des zombies, des squelettes... Il espérait que ce genre de créature n'existait pas ici. Pourtant, avec cette quatrième personne qui marchait...

Emiri continuait d'avancer prudemment dans le sombre tunnel avec le petit mog devant eux qui avancait gaiement comme si ses pieds étaient munis de ventouses qui l'empêchaient de glisser. Ce n'était pas le cas pour les trois aventuriers qui menaçaient de glisser à tout moment et dans ce tunnel, une chute avait tôt fait de vous blesser gravement avec ces rochers coupants.

- Nous ne sommes pas seuls, on dirait... murmura Snowy. Tu sais des choses concernant ce monde ? Demanda-t-il à Emiri, comme pour se rassurer. À part les fantômes, qu'y a-t-il ? Des zombies, des squelettes...

Les cheveux d'Emiri se dressèrent sur sa tête et elle s'immobilisa un instant raide comme un manche à balai, les yeux gros comme des boules de billard. Elle n'y avait pas pensé et ça lui faisait peur au plus haut point.

-Je... Je... ne sais pas. Autrefois dans ce monde, il n'y avait ce genre de créatures que dans les grottes reculées, les endroits tels que la crevasse infernale, ce genre d'endroits où ils n'embêtaient personne mais là...

Ils avaient pu décider étant donné qu'il n'y avait plus personne de sortir de leurs cachettes. Emiri frissonna et si les pas qu'elle entendait étaient ceux d'un zombie ?

-Je sais des choses sur ce monde. Mais je suppose que tu veux surtout parler de ces fantômes. Et ben dans le cas présent, je ne saurais te dire quoi que ce soit, ils n'étaient pas là avant.

-T'es morte trop tôt pour le savoir, pas moi. Mon père et moi on a vécu les derniers instants de ce monde.

-Ben t'es gentille, tu nous laisses avec ça.

-Bon, bon. Ce que je propose, c'est qu'une fois sortie tu me laisses vous guider, je sais où on pourra faire une halte.

-Pourquoi une halte ?

-PARCE QUE J'AI ENVIE !!!

Emiri ne préféra pas savoir pourquoi. Ce monde échauffait la bile des gens. Ils étaient sur les nerfs et ça ne devait pas s'arranger. Emiri guida le groupe jusqu'au tunnel ascendant qui les mena dehors, à l'extérieur de la ville. Haruhi prit les commandes. Les cheveux d'Emiri se raccourcirent et devinrent rouges. Haruhi, sans un regard pour les deux autres, prit les devants et retourna jusqu'à la porte principale et rentra à nouveau dans la ville. Elle se dirigea vers une maison assez riche, en fait un manoir au dessus de toutes les autres maisons.

Elle entra et soupira. Elle appuya sur un bouton. Des chaises apparurent ainsi qu'un feu dans l'âtre de la cheminée. Puis elle appuya sur un autre bouton, un bouclier transparent entoura la maison, l'isolant des fantômes des citadins.

-Ma maison. Celle depuis laquelle je vis mon monde tomber en lambeaux.

Elle regarda l'emblème sur la cheminée avec émotion: une chouette aux grands yeux impétueux.

Snowy s'éloigna de la cheminée quand celle-ci s'alluma.
- Ma maison. Celle depuis laquelle je vis mon monde tomber en lambeaux, fit soudain Haruhi en regardant l'emblème sur cette cheminée.
Le jeune homme se tourna vers la jeune fille : c'était la première fois qu'elle parlait depuis qu'elle était apparue. Un nouveau sentiment germa en Snowy, s'ajoutant au reste (ce qui faisait décidemment beaucoup d'émotions pour une seule personne) : de la compassion. Elle avait vu son monde, ses amis, un pan de sa vie, en fait, se faire détruire. Snowy se demanda si elle était aussi insensible qu'elle voulait le faire croire. Il aurait aimé pouvoir la réconforter, mais il était presque sûr qu'elle le prendrait mal. Par ailleurs, il n'avait jamais été très doué pour ce genre de choses.
- Que fait-on, maintenant ? Demanda-t-il. On ne va pas attendre que les fantômes partent pour sortir, sinon on a pour bout de temps !
En disant ces mots, il jeta un coup d'oeil à Umbra. Il fallait retrouver Oskan. Pour elle.
Remarque, elle avait l'air plutôt en forme, ces derniers temps. Très en forme. Pourvu qu'il ne lui prenne pas l'envie de se mettre à piquer des trucs ça et là dans la maison : Snowy ne voulait franchement pas d'une Haruhi folle de rage à côté de lui.

Haruhi garda son regard sur la chouette comme si elle l'hypnotisait. De sa poitrine sortit alors un fin rayon qui créa en un assemblage de 0 et de 1, le docteur Satrestou, le père d'Haruhi, qui avait implanté en Emiri une puce capable de recréer son image et de servir d'encyclopédie. Jusqu'alors, elles ne s'en étaient jamais servis, et la puce ne s'était jamais manifesté hormis à de rares occasions.
Le docteur salua les personnes en présence. Haruhi, chargée d'émotion, se rua, bras en avant vers son père pour se retrouver face à terre en ayant traversé l'hologramme.

-La chouette, symbole de la sagesse. Le symbole de notre famille qui te guidera aussi Haruhi.

Emiri aurait voulu tousser en se demandant si la sagesse était vraiment le fort d'Haruhi.

-La maladie qui infeste ce monde ne rend pas maléfique. Elle altère avant tout le corps. Ce n'est que plus tard que l'esprit vacille. Vous n'avez pas que des ennemis parmi ces morts-vivants, j'en suis convaincu.

-Comment trouver les alliés dans ce tas d'ectoplasmes ?

-Fais confiance à la chouette.

Le docteur disparut.

-C'est ça qu'on appelle une base de données ? Un truc qui parle par énigmes ? Ca devrait pas plutôt nous donner direct des réponses ? Bon il faut trouver une solution pour sortir d'ici sans se faire ectoplasmifier.

Elle tripota la chouette machinalement. Aussitôt, en appuyant sur les yeux, une chouette mécanique s'assembla avec les objets en métal de la maison. Tous les objets en métal, fourchettes, serrures, ciseaux et j'en passe, s'assemblèrent. Sur son dos, un siège.

-Prem's !

Haruhi embarqua à bord avant de se tourner vers Snowy.

-Ce que je te propose c'est que je vais chercher du renfort et toi tu attends là avec ta petite copine ? Hein ? Petit ?

Tout dans la finesse, Haruhi, tout dans la finesse.

- Mais euh... Tu ne sais même pas où ça va te mener... commença Snowy, surpris, mais il s'interrompit. En même temps, c'est le seul moyen que nous ayons à notre disposition, on dirait... Dit-il, comme pour lui même. Il ajouta avec une note de déception dans la voix : et puis il n'y a qu'un seul siège... Le jeune homme s'assit dans un fauteuil. Bon, et bien sois prudente, alors...
Il attendit que Haruhi ait disparut pour s'enfouir le visage dans les mains. Il était crevé, nauséeux, et déçu. Lorsque la jeune fille avait traversé l'hologramme, il avait reçu comme une gifle. Une impression de déjà vu... qui lui avait fait mal au cœur.
Il ne savait pas trop combien de temps s'était écoulé depuis le départ de la jeune fille, quand la voix résonna de nouveau, faiblement.
"Elle va revenir, ta rouquine, stress pas... Tu devrais profiter de son absence pour aller te promener."
- Ce n'est pas ma rouquine. Et avec tous ces fantômes dehors, il n'est pas question que je sorte. Je te croyais plus sensé, marmonna Snowy.
"C'est toi qui es stupide ! Le vieux a dit que la maladie ne touchait que le corps ! De ce côté là tu es tranquille ! Et puis, ces fantômes ne peuvent rien te faire... Lève-toi, et sort de cette maison... L'air est bien plus saint, dehors... Sans feu de cheminée dans l'âtre..."
Snowy obéit, incapable de faire autrement, comme une marionnette. C'est vrai qu'il faisait trop chaud, ici. C'était étouffant, cet air, ces souvenirs de cette famille. Il sortit discrètement de la maison, sans un mot pour Umbra, et s'éloigna rapidement dans les rues de la ville, en direction de la forêt. Car malgré tout, il voulait savoir. Et il voulait savoir maintenant.

Haruhi acquiesça vivement Snowy qui la laissa s'envoler. A bord de cette chouette auto-dirigée par le mécanisme, elle survola sa ville natale jusqu'à survoler la forêt. Là, il y avait une clairière dans laquelle la chouette se posa. Dans cette clairière, il y avait une source d'eau pure avec une petite cascade. Dans l'eau, quelque chose brillait. Une pièce dorée. Haruhi la saisit aussitôt. Elle eut aussitôt la sensation que cette pièce la protégerait des fantômes. Elle la rangea dans sa poche avant de retourner sur la chouette. Celle-ci s'envola, retour au point de départ.

En survolant la forêt, elle vit Snowy marcher machinalement. Elle réprima un cri de peur. Elle tenta de prendre le contrôle de la chouette mais pas une seule commande. Elle prit son courage à deux mains et sauta de la chouette. Elle eut de la chance. A cette hauteur, c'était du suicide pure et simple mais elle tomba sur un arbre, s'accrocha aux branches pour arrêter sa chute avant de la reprendre, plus proche du sol.

Elle se rua sur Snowy et le gifla violemment.

-Ca va pas de sortir comme ça ? Tu veux que je m'inquiète ou quoi ?

C'est à ce moment qu'elle vit un homme sur la route. Il marchait lentement vers le volcan. Il se retourna et en voyant les deux personnes derrière lui, il déploya une aile grise avant de s'envoler vers le volcan. Sa ressemblance avec Zarxnos était frappante. Il ne lui ressemblait pas comme deux gouttes d'eau, mais il y avait une sorte d'air de famille. Haruhi laissa pendre sa mâchoire inférieure, béate. Elle aggrippa Snowy par le col, derrière sa nuque, et le traîna en courant vers le volcan afin de rattrapper ce curieux personnage.

C'est là que des fantômes les encerclèrent. Haruhi eut aussitôt le réflexe de sortir sa pièce d'or. Un cavalier blanc surgit de nulle part et empala les fantômes qui disparurent. Tous sauf un. Stain. Encore lui. Il se rua sur Haruhi. Et au coup qu'il lui fit à la tête, il était plus qu'un spectre. Haruhi tomba à terre, inerte, les yeux fermés.

Puis Stain s'approcha de Snowy, prêt à lui planter son épée dans le buste.

La gifle surprit tellement Snowy qu'il tomba à la renverse.
- Ça va pas de sortir comme ça ? Tu veux que je m'inquiète ou quoi ?
La surprise fut aussitôt remplacée par de la culpabilité.
- Non, bien sûr, ce n'est pas ce que je veux, fit-il d'une faible voix, en portant lentement sa main à sa joue ; des larmes firent briller ses yeux.
"Et m**** ! Cria la voix, féroce. Mais d'où elle sort, celle-là ? ! Rah, et puis arrête de chialer, mauviette ! Qu'est-ce que tu peux m'énerver, des fois !"
La vérité, c'est que la voix était bien plus qu'énervée : elle était carrément folle de rage. Elle était sur le point de réussir ce à quoi elle travaillait depuis maintenant six ans. Elle n'avait plus qu'une seule envie, massacrer cette sale gosse irrespectueuse, impolie, et insupportable. Mais pour cela, il aurait fallu qu'elle ait le contrôle du corps. Et ce n'était pas le cas.
Soudain Haruhi saisit Snowy par le col et l'entraîna vers le volcan.
- M-mais qu'est ce que tu fais ? Où on va ? Demanda Snowy, paniqué. J'ai eu tort de partir, je suis désolé ! Mais c'est pas la peine de me tirer comme ça ! Je ne vais pas m'enfuir !
Là dessus les fantômes surgirent. Et zut.
Et là dessus une forme blanche les détruisit tous. Ah tiens. Ça, c'était nouveau.
Snowy se releva, juste à temps pour voir un des fantômes que le cavalier avait raté assommer la jeune femme rousse.
- Haruhi !
Puis il reconnut le fantôme, qui n'en était plus un, d'ailleurs. Celui-ci le menaçait de son épée.
- Toi, tu es Stain, fit le garçon à la chevelure violette, d'une voix peu assurée.
"Ne cherche pas à discuter avec lui ! Détruis-le ! TUE-LE ! ! !"
Snowy fondit sur Stain, et lui administra une dizaine de coups de chakrams rapides et précis, avant de lui expédier un coup puissant au niveau du visage. Enfin, aussi puissant que ce que Snowy pouvait faire. Le jeune homme recula de quelques pas, et planta ses chakrams dans le sol :
- Crocs de glace ! ! !
Puis il profita du court laps de temps durant lequel Stain se retrouva déséquilibré par les tranchants pics de glaces pour aller vers Haruhi et la secouer.
- Allez, debout... Je t'en prie, réveille-toi...
"Plus tard ! Tu as un ennemi à friter, et là TU LUI TOURNE LE DOS ! ! !"
Snowy commençait à en avoir assez que cette voix qui lui hurlait mentalement des ordres, mais bon, elle avait raison.
- Blizzard !
Le jeune homme sentit le liquide glacé courir le long des veines, et un puissant vent, chargé de milliers cristaux de glace, semblable à un essaim de guêpes blanches, jaillit de ses bras sur Stain.

[attaques : Combo, Crocs de glace, Blizzard]

Stain se prit tous les coups avant de disparaître. Aussitôt, Haruhi se réveilla, elle secoua sa tête machinalement, observa Snowy, et sans un "merci", elle le saisit à nouveau par le col et recommença sa ruée vers le volcan.

Là, elle vit sur un pan de la montagne, un homme étrange.

Spoiler:

Sans autre boniments, il déclara:

-C'est d'êtres impures comme vous que le monde est pollué. Mère a demandé la purification de ce monde. Ainsi soit-il.

Il se rua sur Haruhi.

-Encore ? Ras le bol !

Haruhi sortit sa keyblade.

-Cette fois, on se le fait ensemble, Snosno.

Et le combat s'engagea entre cet homme et Haruhi. Il cracha du venin dans tous les sens, tandis qu'Haruhi chargeait animée de son aimant électrique. Il assénait de violents coups de poing tandis qu'Haruhi donnait des coups de pied, et même mordait.
Il sortit son aile grise pour asséner des coups avec elle. Elle était tranchante, le t-shirt d'Haruhi en fut déchiré de partout.

-Ouf, il est encore sur moi. Le premier de vous deux qui s'avise à mater, je le bouffe.

Rugit-elle à l'intention de Snowy et l'homme mystérieux.

Stain disparut brutalement. Snowy massa ses bras avec une grimace : "Blizzard" était une technique à éviter, elle lui faisait mal et le fatiguait. Mais il fallait admettre qu'elle était efficace. Haruhi se leva soudainement.
- Haruhi ! Ça va, ta tête ? Snowy regarda autour de lui. Je crois que j'ai eu Stain, mais je ne suis pas sûr... On dirait qu'il n'y a plus de danger dans le co... Waaargl !
Haruhi venait de ressaisir le garçon par le col, et s'était remise en marche, sans un mot. Snowy soupira : il commençait à s'habituer aux manies de la Miss Haruhi.
Soudain un homme les arrêta.
- Encore ? Ras le bol ! Cette fois, on se le fait ensemble, Snosno, fit Haruhi, lâchant le jeune homme pour attraper sa clé.
- Et il va encore falloir se battre...
Malgré ses plaintes, le jeune homme frappait vite et de façon précise, et esquivait les coups avec légèreté ; sa petite taille le lui permettait.
Mais il s'essoufflait trop vite. Beaucoup trop vite. Lorsque l'homme sortit son aile, Snowy crut qu'il allait tomber de fatigue.
"Le problème, c'est cette aile grise... Il faudrait l'immobiliser... Songea-t-il. Il recula, cherchant quelque chose qui pourrait l'aider. Il doit bien me rester un semblant de magie... Juste de quoi le bloquer... Et si je me servais de..." Snowy recula, superposa ses chakrams :
- Épée Longue ! La longue épée apparut, blanche, brillante, élégante. Sa lame semblait faite de cristal. Snowy ne s'en servait jamais, pour la simple et bonne raison qu'il ne savait pas s'en servir. Mais là... Snowy se rua sur l'homme, profitant qu'il s'occupait d'Haruhi. Il se glissa sous lui, esquiva l'aile à plusieurs reprises, se la prit également à plusieurs reprises ("Et une veste de foutue ! Une !"), passa derrière lui, et lui expédia un grand coup d'épée à la jointure de l'aile.
"On verra bien si ça marche ! Au moins j'aurais essayé !"
"Tu es complètement inconscient. Si jamais on meurt, c'est simple, je te trucide."

L'homme reçut le coup sur l'aile. Celle-ci se détacha du reste du corps en un flot de sang noir. Il recula. Apparemment, le coup ne lui avait pas fait mal mais il n'en menait pas large. Son aile était un gros atout en combat et la perdre n'était pas dans son intérêt.

-Saleté d'êtres impures ! Je suis Sorzan, fils de la Grande Mère Fondatrice. Ensemble nous ouvrirons la porte qui a vu ma mère naître. Et alors...

Sorzan disparut en une gerbe de fumée verdâtre. Haruhi sautilla sur place d'énervement de ne pas avoir achever ce minus. Elle ne se laissa pas abattre et invoqua son mog: Silyas.

-Une nouvelle chemise pour nous deux, stp.

Le mog fit apparaître deux chemises, les mêmes que chacun portait avant de les voir découpées en lambeaux.

-Ca fera 2000 munnies, kupo.

Haruhi frappa son mog à la tête et il disparut sans demander son reste. Un jour, il finirait par ne plus rendre service à ce régime là. Haruhi enfila la sienne avant de passer l'autre à Snowy. Bien qu'elle avait hurlé quand elle avait eu son habit déchiré pour que Snowy ne la regarde pas, elle enleva la chemise déchirée sans aucune pudeur avant de mettre la nouvelle. C'est normal. Pour Haruhi, les garçons avaient la transparence de l'air et n'existait pas. Seul importait: elle.

-Bien joué Snowy. Bon maintenant qu'on a fini ça. Tu peux me dire pourquoi que tu t'es eclipsé comme ça ?

Snowy fut surpris de sa réussite. Il s'était attendu à tout, sauf à ce que ça marche.
"Sorzan ? La Grande Mère Fondatrice ? Ça ne m'évoque rien du tout. Peut être qu'Haruhi ou Emiri saurait..." Il se tourna vers la jeune fille pour la questionner, puis resta figé devant le spectacle qui s'offrait à lui.
Haruhi à moitié nue ? ! ?
Snowy vira au rouge-tomate, tandis qu'il détournait brusquement le regard.
"Je n'ai rien vu, je n'ai rien vu, absolument rien vu... Envie de pommes... Wah, non, sortez de ma tête !"
- Bien joué Snowy. Bon maintenant qu'on a fini ça. Tu peux me dire pourquoi que tu t'es eclipsé comme ça ?
Snowy se retourna, les joues encore en feu. Pourquoi s'était-il éclipsé ?
"Et elle, pourquoi nous a-t-elle fait cavaler comme ça, hein ? Qu'a-t-on fini, qui urgeait à ce point ?"
- Haruhi, je suis encore désolé si je t'ai inquiété... Mais...
Mais quoi ? C'était trop dur à dire. Souffrir en silence, pour ne pas atteindre les autres. Ne pas communiquer sa douleur, tout garder pour soi : les pleurs, les déceptions, les angoisses, les besoins... La panique, qui rend dingue... En fait, j'avais besoin de prendre l'air. Voir tout ces fantômes... Je me demandais s'il n'y avait pas un moyen de les aider... Mais je comptais revenir...
Excuses minables pour ne pas lui dire qu'une fois seul, il avait eu envie d'en finir. Ne pas lui dire qu'il était un assassin, et que ça le rongeait. Ne pas lui dire qu'il s'inquiétait pour elle, peut être plus que n'importe qui.
Ne surtout pas lui dire qu'il était en état de pression permanent, et que chaque cellule de son corps lui faisait mal.
Toujours en silence.
Même au détriment de sa vie.
- Euh... Alors ? Et toi, tu as trouvé les alliés ? Où t'a mené la chouette ?

Haruhi tapotait du pied et observait Snowy. Vivement, elle approcha sa tête de celle de Snowy pour l'observer dans les yeux.

Spoiler:

Puis, elle se redressa, secoua son nez avec son doigt comme pour en chasser une saleté et sourit malicieusement.

-Les alliés ? Ah oui ! Bah en fait, la chouette m'a fait découvrir cette pièce qui nous a sauvé des fantômes. Par contre, j'ai pas trouvé d'alliés parmi les fantômes comme mon vieux semblait le prétendre. Si tu veux mon avis, tous ces fantômes sont des pourris jusqu'aux os.

Haruhi regarda autour d'elle. Elle avait la sensation d'être observé. Etait-ce encore Sorzan ? Stain ? Un fantôme ? Elle grimpa en haut d'un arbre pour mieux voir où ils étaient dans cette forêt. A côté du volcan, bon ça c'était facile, mais surtout bien loin de la ville. Mais au fond, c'était pas plus mal avec tous les fantômes qui s'y trouvaient. Elle regarda vers l'ouest et vit la forteresse noire. Celle de Zarxnos. En ruines. Est-ce que tout y était pareil ?

Elle glissa en bas de l'arbre et décida de se rendre là bas. Après tout, quand elle était petite, on lui interdisait d'aller là bas, alors pourquoi maintenant qu'elle était grande et que la donne avait changé, devrait-elle continuer à suivre cet ordre.

-Tu viens à la forteresse du Mal ou je dois encore te traîner par le col ?

Fit-elle en craquant ses doigts.

Les épaules de Snowy s'affaissèrent.
- Ah bon, pas d'alliés, donc. Bon, ben, demi-tour, alors ?
Haruhi ne sembla pas l'entendre. Elle escalada un arbre, puis fini par redescendre au bout d'un moment.
- Tu viens à la forteresse du Mal ou je dois encore te traîner par le col ? Fit-elle en faisant craquer ses doigts. Snowy déglutit, peu rassuré. Elle allait vraiment finir par le faire flipper.
- Euh, non non, je te suis...
"Elle veut pas te coller une laisse, tant qu'elle y est ? Remarque, t'en aurais même pas besoin... La forteresse du Mal ? C'est hyper engageant, dis-donc ! Et je suppose que cet endroit, avec un nom pareil, est pire que tout ce que nous avons vu jusqu'à présent ? Et l'option "rentrer à la maison", elle est pas envisageable ?"
Snowy leva les yeux au ciel. La voix était insupportable. Encore plus que d'habitude. Le jeune homme aux cheveux violets avait très envie de lui hurler de la fermer _ le truc typiquement idiot et inutile. Il préféra discuter avec Haruhi, à ses risques et périls.
- Mais pourquoi veux-tu y aller ? Je veux dire... Que cherches-tu ? Zarxnos ?

Haruhi soupira. Elle regarda Snowy comme s'il lui faisait de la peine.

-On visite, Sno-sno. Et puis pour l'aventure.

Elle continua sa route vers la forteresse en chantonnant un petit air, les mains dans le dos, le visage évasif, sans se rendre compte que sur son chemin, la forêt semblait s'animer de plus en plus. Des lianes carnivores s'animaient à son passage la regardant d'un air affamé, des branches sortaient des loups tout aussi affamés. Et Haruhi passait à côté comme une visiteuse de musée, tandis que les loups et les lianes la suivaient en se léchant les bâbines.

Quand elle arriva devant la forteresse, elle se campa sur ses deux pieds, les mains sur les hanches. On ne pouvait pas qualifier la forteresse de rassurante mais Haruhi entra tout de même sans autre forme de procès.

-Entrez ! C'est ouvert !

Cria t-elle avant de disparaître dans les ténèbres de la forteresse. A l'intérieur, c'était pas mieux qu'ailleurs. Tout était en ruines. Et bien sûr, il y avait ici aussi, des fantômes.

-Ah zut. Et comme j'ai jamais terminé de regarder Ghost Busters, je saurais pas comment me débarrasser d'eux.

Elle se mit juste en garde avec sa Keyblade en main.

-Dis, Sno ? T'as pas l'air bien, si ?

En fait, elle voulait juste faire la conversation. Peut-être pour se rassurer même si elle n'avait pas l'air effrayée.

-Bienvenue Snowy et Haruhi. Fit un des fantômes.

Mais pourquoi visite-t-on cet endroit là ? Failli demander Snowy, mais il se retint, et se contenta de grimacer.
"Elle va se moquer de moi si je lui dis que ce lieu me rend dingue. Déjà qu'on dirait que je lui fais pitié à chaque fois que j'ouvre la bouche..."
Un mouvement sur sa gauche le fit soudain sursauter : des plantes carnivores. Snowy trancha la liane juste à temps, liane que Haruhi sembla ignorer totalement. D'ailleurs, elle semblait ignorer toutes les lianes, et Snowy se démena à les repousser.
Voir la forteresse fut presque un soulagement pour le jeune homme.
Ce soulagement fut, bien sûr, de courte durée : une fois de plus le lieu était saturé de fantômes.
- Ah zut. Et comme j'ai jamais terminé de regarder Ghost Busters, je saurais pas comment me débarrasser d'eux, dit simplement Haruhi.
Snowy n'était pas du genre à péter les plombs, mais là, c'était limite.
- Je ne sais pas si ce film nous aurait vraiment aidé, mais si tu veux tester, tu peux toujours t'imaginer un énorme bonhomme en marshmallows ! Pendant ce temps, moi je tenterais de nous sauver la mise ! Rétorqua-t-il, d'une voix où perçait une pointe d'exaspération. Il ne s'en rendait pas compte, mais il avait pris une méchante teinte verdâtre, et ses cernes ressortaient encore plus.
- Dis, Sno ? T'as pas l'air bien, si ?
- Je vais très bien. Et non, je ne vais pas "m'éclipser", si c'est ça ta question suivante.
En fait, plus ça allait, plus l'envie de vomir se changeait en autre chose : une panique horrible, un tremblement violent, un très mauvais pressentiment. Le jeune homme avait déjà eu cette sensation. C'était quand...
À ce moment l'un des fantômes leur souhaita la bienvenue. Snowy poussa un cri, et fit un bond qui le catapulta derrière Haruhi.
Dommage, car en un instant, il avait perdu le fil de sa pensée.
Erreur, car au même instant, une petite fille aux cheveux blonds coiffés en couettes s'enfuit en courant.
- Uuh, d-désolé, j'ai été pris au dépourvu...
"C'était quoi, ta derière phrase, déjà ? Ah oui : je ne vais pas m'éclipser. C'est mal barré, mon grand."
Snowy avança prudemment, encore tremblant, malgré son regard résolu. Alors, les fantômes allaient-ils l'attaquer, ou non ? S'ils étaient les bienvenus ?
- En même temps, lorsque un fantôme dit à un humain "Bienvenue" en connaissant son nom, c'est jamais bon signe... Euh, bonjour ! Fit-il aux revenants, comment connaissez-vous nos noms ? Vous vous attendiez à notre visite ? Il s'approcha du fantôme qui leur avait souhaité la bienvenue.

Haruhi leva un sourcil quand elle vit Snowy se carapater derrière son dos. Le fantôme qui les avait accueilli gloussa un peu.

-Je me nomme Drell. Nous vous observions depuis votre arrivée. Même si nous ne doutions pas que vous finiriez par nous rendre visite. La reine est-elle avec vous ?

-Elle est doit être quelque par par là. Dit-Haruhi en pointant sa poitrine.

-Merveilleux ! J'aimerais lui parler. Mais ça peut attendre, vous pouvez rester ici pour vous détendre si vous voulez.

-Facile à dire.

En effet, facile à dire. Se détendre auprès de fantômes, ce n'était guère commun. D'autant que Snowy ne semblait pas particulièrement rassuré. Tous ces fantômes ça finissait par stresser, c'est certain. Haruhi rangea sa keyblade et partit s'asseoir dans un coin où traînait quelques branchages, elle y mit le feu et s'installa confortablement sur le sac. C'est alors que Drell s'approcha.

-Pourrais-je m'entretenir avec la reine ?

Le corps d'Haruhi se changea et Emiri prit place sur la pierre froide sur laquelle Haruhi était assise deux secondes plus tôt.

-Drell ! Je suis ravie de vous voir.

-Et moi donc. Je voulais vous prévenir que vous ne devriez pas rester à Shinrya.

-Pourquoi me dire ça à moi plutôt qu'à Haruhi ?

-Peut-être parce que vous êtes plus sage qu'elle. Non, plus sérieusement, j'ai autre chose à vous dire à vous plus qu'à elle. Il faut que vous sachiez que le volcan abrite en son sein une porte que Stain a voulu ouvrir. Mais par la prévenance de votre chevalier de la reine, ces plans furent mis à mal. Cependant, la porte est toujours là et Marina en est sortie. Vous devrez bientôt vous y rendre et sceller la porte, vous devez donc rassembler une armée.

-Une armée ? Comme vous y allez. Si c'est dans ce volcan, pourquoi me dites-vous de fuir au lieu d'y aller ?

-Pour de nombreuses raisons: vous n'avez pas le moyen de sceller la porte, pas d'armée, et puis, ce monde est maudit. Nous tâchons de résister ici au mal qui nous corrompt mais la gangrène nous ronge et nous serons bientôt comme les autres. Fous à lier, avide de sang et de chair humaine. Vous n'êtes pas en sécurité ici. Vous et votre écuyer devez rallier votre vaisseau au plus vite et vous éloigner du chien de la sorcière: Sorzan.

-Entendu.

Haruhi prit la place d'Emiri souhaitant défendre Emiri sur le trajet.

Snowy, tu vas bien ? On doit y aller. Demanda t-elle.

Haruhi et Snowy se remirent en route. Ce n'est qu'après avoir parcouru quelques mètres que Snowy osa enfin parler, d'une voix redevenue calme et posée.
- On ne peut vraiment rien faire pour eux ? Il n'y a aucun remède à la maladie ? C'est quand même horrible d'attendre son sort comme ça, résolument, non ?
À ce moment son estomac se contracta violemment. Encore ? Mais ce n'était pas possible !
Le jeune homme dû s'appuyer sur un arbre pour ne pas tomber. La panique de tout à l'heure revint, accompagnée d'un goût de sang dans la bouche.
Un petit rire se fit soudain entendre, tandis qu'une petite silhouette sortait de l'ombre.

Lullaby's theme :


C'était une petite fille, vêtue d'une petite robe de dentelle et de voiles roses, avec deux petites ailes de papillon de soie dans le dos. Elle avait les cheveux blonds attachés en deux petites couettes, et décorés de petites barrettes en forme de petits papillons.
Et elle abordait cet immense sourire que seul les déments peuvent avoir.
- Hih hih hih... Vous jouez avec moi ? Demanda-t-elle, d'une voix à la fois fluette et éraillée, un peu comme une poupée dont les piles seraient presque mortes. Elle fit bouger son cou, et un bruit effroyable de craquements d'os retentit. Snowy comprit soudain. Un Seigneur. C'était un Seigneur. Bon sang, on allait de Charybde en Scylla dans ce monde de fou !
- Mais comment ai-je pu ne pas m'en rendre compte... Haruhi, ne restons pas là ! Souffla le jeune homme, et sans explications, il la prit par la main et la tira. Mais il n'eut pas le temps de fuir : une imposante créature leur barra la route. Ça ressemblait à un immonde cadavre de rat à moitié pelé ; mais en regardant bien, on s'apercevait que le monstre entier était composé de petits rats pelés, qui grouillaient au milieu de petits vers blanchâtres. Ses yeux, deux orbites noires et vides, étaient pires que n'importe quel regard.
Snowy recula, le souffle coupé. Ce n'était pas tant à cause de cette apparence repoussante qu'à cause de l'aura de la créature : on aurait dit que toute la haine, toute la folie, toute l'agressivité du monde se trouvait réunie en un seul monstre. Elle suintait l'horreur, la décadence et la dépravation. Ces sentiments, inconnus de Snowy, le heurtèrent avec violence, et c'est au prix d'un gros effort qu'il se retint de vomir. Ou pire, de se rouler en boule sur le sol, de creuser un trou et de la reboucher sur lui.
- Vous jouez avec moi, répéta la gamine. Mais cette fois, ce n'était pas une question. La bête se jeta sur les deux jeunes gens, décidée à les réduire en miettes.

Petit topo sur les Seigneurs et sur Lullaby (la gamine aux couettes) :

Spoiler:

HRPG : N'hésite pas à me dire s'il y a un problème.

Haruhi sentit Snowy la tirer par la main. Tiens ? D'habitude, c'était elle qui entraînait les gens dans sa course, pas l'inverse. Haruhi en fut déstabilisée. Cette petite poupée... Haruhi avait envie de la prendre dans ses bras et de jouer... Mais ce n'était apparemment pas la chose à faire. En courant, ils tombèrent sur un énorme rat en décomposition. Ils étaient entre le marteau et l'enclume. Ils ne pouvaient plus avancer, ni reculer. Le rat leur sauta dessus. Haruhi se mit en travers et s'ensuivit un combat au corps à corps.

Haruhi et le rat firent des tonneaux, se roulaient l'un sur l'autre pour tenter de dégager l'autre. Chacun tâchant d'empêcher l'autre de le toucher. Mais le rat, lui, savait mordre, et la gueule de l'animal s'avançait dangereusement sur sa figure. Sa bave dégoulinait sur celui-ci.

-Tu vas voir saleté !

Haruhi parvint à sentir ses jambes se libérer un court instant du poids du rat. Elle en profita pour les placer sur le buste de l'animal pour le repousser. Elle se remit vite sur ses pieds avant de se ruer sur l'animal pour lui infliger quelques coups de keyblade. Mais l'animal malgré le peu de chair qu'il lui restait, était solide.

-Vous jouez avec moi !

Haruhi eut un regard pour la poupée.

-S'il y a que ça pour te faire plaisir.

Haruhi s'approcha tout doucement de la poupée.

Durant toute la bagarre, Snowy ne bougea pas d'un pouce : paralysé par une terreur sans nom, il ne put que regarder Haruhi, en priant pour qu'il ne lui arrive rien.
Pas très efficace, comme méthode.
Mais la jeune fille parvint, heureusement, à s'en sortir indemne. Les choses se corsèrent lorsqu'elle s'approcha de la Seigneure...
"Réagis ! Bouge ! Parle ! Empêche-la de commettre une énorme connerie ! Snowy aurait bien voulu, mais il n'arrivait même pas à remuer les lèvres. Cette fille est dangereuse, Snowy, et Haruhi ne sait même pas à quel point..."
Et la gamine aux couettes continuait de sourire. Malsaine. Et attirante malgré tout, comme pouvait l'être ces jolies poupées de porcelaine en vitrine.
- Tu vas jouer avec moi ? Et le garçon aussi ? Demanda-telle de sa voix flûtée, tandis que son sourire s'étirait encore (comme si cela était possible !). On joue à papa-maman. Papa n'a pas été sage, il a trompé maman... Alors maman l'a tuée. Ensuite elle a blessé le pauvre Gorgy, elle l'a traité de monstre, et ensuite, elle a vu Lullaby... La diction de la Seigneure évoquait celle d'une gamine qui récitait sagement sa leçon, mot pour mot, sans pour autant en comprendre le sens. Ses yeux se plissèrent, et un éclair de haine passa dans ses prunelles noires. Mais elle n'a pas pu tuer Lullaby, parce que l'ange l'a protégée...
Et là dessus, elle éclata d'un rire dément, tandis que d'immenses tentacules noirs jaillissaient de son dos. D'une texture semblable à celle du goudron, ils s'enroulèrent autour des arbres, des plantes, glissèrent sur le sol comme des serpents, tandis que l'air se refroidissait, et s'épaississait. Snowy parvint enfin à parler :
- Ne te laisse pas toucher, Haruhi ! C'est une Seigneure ! Un être corrompu par les ténèbres dont le but est de... Sa voix fut interrompue par le grand rire dément.
C'est qu'elle avait du coffre, la môme !
Les tentacules se déployèrent, cherchant à saisirent les deux jeunes gens, à les écarteler...
... Ou à les serrer dans une étreinte mortelle.
Au choix.
Étonnement, ils semblaient en avoir d'avantage après Haruhi, et, comme un épais magma noir, ils la poursuivaient, enrobés dans cette espèce d'aura malfaisante qui donnait la nausée.
- Et l'ange a puni maman, parce qu'elle était méchante, il l'a massacrée, massacrée, massacrée, massacrée ! ! ! Hurla la gamine, et le monde entier aurait pu en conclure qu'elle avait définitivement pété les plombs.

Haruhi se dirigeait inexorablement vers la poupée, hypnotisée par sa voix, et ses yeux. Mais lorsqu'elle vit les tentacules sortir du corps de la poupée, elle sursauta et recula à toute vitesse, en essayant de ne pas se faire prendre comme Snowy lui conseillait, ou plutôt lui intimidait. On se saurait cru dans ses horribles films d'horreur qu'Haruhi aimait tant. Comme interminables, ces tentacules dégoûtantes ne lâchaient pas Haruhi. Haruhi essayait de les coincer entre les arbres en les entortillant mais rien ne faisait.

Elle commençait à manquer de souffle. Elle s'était éloignée, éloignée, laissant Snowy et la poupée loin derrière, avec la tentacule qui continuait sa course effrénée. Haruhi n'en pouvait plus. Elle s'arrêta de courir. Quel dommage ! Elle avait pris une telle avance, elle aurait pu lui échapper, mais elle n'en pouvait définitivement plus de courir.

Elle fit face, la keyblade à la main, haletante avant de tomber à la renverse. Elle tomba comme une masse dans... les bras de quelqu'un. Surprise, elle releva la tête pour mieux voir. Elle était dans les bras de Sorzan. L'homme de tout à l'heure. C'était, dans son esprit, comme tomber de Charybde en Scylla. L'homme battit des ailes pour s'envoler au dessus des tentacules qui montaient elles aussi vers le ciel.

Puis, il sortit son épée et trancha les tentacules, avant de redescendre tranquillement. Haruhi se dégagea vite et se mit en garde devant le jeune homme.

-Qu'est ce que vous voulez ?

-Ce que je viens de faire.

-Vous ne voulez plus me tuer ?

-Les choses ont... changé, depuis.

Mouais... Bien louche tout ça. Elle recula encore pour partir rejoindre Snowy, laissant Sorzan seul.

-Il en reste encore de la poupée de son ?

Snowy regarda Haruhi fuir avec un certain soulagement.
Faites qu'elle lui échappe, par pitié, faites qu'elle lui échappe...
Non, les tentacules ne voulaient pas la lâcher.
Le jeune homme s'en voulait à mort de ne pas l'avoir prévenue avant des dangers qu'elle encourait à cause de lui.
À cause de lui.
Si elle mourrait, ce serait de sa faute.
"Hey, Snowy, t'en a pas marre d'être une tortue sans carapace ?"
Snwoy tressaillit tandis que Gorgy le chargeait.
"Non, parce que là, comme t'es parti, tu vas en voir pas mal, des Seigneurs... Il serait tant de t'armer, non ?"

Gorgy se prit violemment un arbre en pleine poire. La bestiole décolorée qu'il visait s'était volatilisée...
- Lullaby ! Dit Snowy d'une voix forte qui se voulait assurée. Qui se voulait seulement. Il avait esquivé le rat et maintenant, il faisait face à cette gamine au regard de démente. Laisse-là tranquille !
Lullaby hurla de rire. Tu m'étonnes. Mais Snowy ne se démonta pas. Il se renforça, même.
- Laisse-là. Elle n'a rien à voir avec nos histoires.
Nouveau hurlement de rire, tandis que Gorgy re-préparait une attaque.
- C'est moi que tu veux, non ? Tu me cherche, toi et les tiens, depuis longtemps. Je suis là.
Là, Lullaby se tut. Et Gorgy se figea (excellente nouvelle). Snowy se sentait un peu comme ces personnages de romans hyper-courageux, prêts à se sacrifier en beauté pour les autres. Ça le mettait très mal à l'aise, d'ailleurs. Mais il savait cacher ses sentiments... Quand il le voulait bien.
- Toi ? Répondit Lullaby, d'un ton qui aurait tout aussi pu dire "tu te prend pour le centre du monde, sale petit prétentieux ?"
- Je ne suis pas stupide, j'ai bien remarqué que les attaques des Seigneurs se multipliaient, ces temps si. Sevenrings, Ragdoll...
- Des idiots, tous des idiots ! Hurla Lullaby, soudain hystérique. Tous des idiots ! Ils ne comprennent rien ! Ils sont nuls, ils faut les tuer, tous les tuer, comme Rain !

C'est ce moment que choisi Haruhi pour revenir.
- Il en reste encore de la poupée de son ?
Si elle s'attendait à du combat, elle risquait d'être déçue, puisque Snowy était en train de se taper la discute avec la Seigneure.
Le regard de Lullaby se mit à briller de convoitise. Snowy réagit rapidement, avant que la gamine ne se mette en tête d'attaquer la jeune femme.
- Lullaby, stop, je te parle ! (regard dédaigneux de Lullaby) Haruhi, attend, ne bouge pas... J'en ai pour deux minutes... Il se tourna vers Lullaby. Laisse-là... Snowy réfléchit rapidement, puis après un rapide calcul, sortit la chose qui lui paraissait la plus censée : ...et je me rend.
"Tu appelles ça "censée" ? Mais t'es pas d..."
- Je sais ce que je fais, marmonna Snowy. Il reprit d'une voix plus forte : Depuis combien de temps es-tu sur mes traces, Lullaby ? Loin de chez toi... En manque de Gorgenoire... Et Gorgy qui doit être si fatigué... Tu n'en as pas assez ? Moi j'en ai assez de fuir, en tous cas. Donc je me rend. Je vais avec toi. Tu es une fille intelligente, tu n'es pas une idiote, toi, comme les autres... Tu n'as pas envie de le leur montrer ?
"Et en plus, ça colle parfaitement à mon caractère..."
"Tu es dingue, voilà tout. Te cherche pas d'excuses." Râla la voix.
Lullaby réfléchissait, elle aussi. Ses tentacules, au repos, avaient disparut, mais l'air restait saturé et l'ambiance tendue.
- Ils me traitent toujours de petite fille, ils disent que des méchancetés sur moi...
"Ça m'étonne pas..." Grommella la voix.
Snowy cherchait l'argument-choc, et le trouva :
- Tu n'as donc pas envie de retrouver Rain ?
La gamine se redressa, et un sourire fleurit sur son visage. Très malsain, le sourire. Snowy avait tapé dans le mille : la gamine ne connaissait rien aux relations humaines, c'était évident. Elle ne pouvait donc pas imaginer une seconde que d'habitude, les gens ne vendaient pas leur frangins. Fussent-ils des dégénérés.
- Je pourrais le fouetter ? Le saigner ? L'écarteler ? Et l'étriper, lui arracher ses yeux, et lui couper la langue, et puis ...
- Oui, oui, si tu veux, répondit Snowy, avec le ton de quelqu'un qui promet une glace à une gamine si elle se tenait sage.
Lullaby hurla de rire.
- Tu es bête, dit-elle, enfantine.
"J'espère que bien que non..." Songea Snowy, qui se retenait à grande peine de trembler. Il se tourna vers Haruhi, bien embarrassé. Étape 2.
- Haruhi... Je suis désolé, mais je dois y aller. C'est important pour moi. Je n'ai pas le... Oui, si, en fait, j'ai carrément le choix. Et j'ai choisi. Euh... C'est mieux pour tout le monde, je crois. J'ai causé pas mal d'ennuis à tout le monde, alors... Il lui adressa un petit signe de main. Et un petit sourire triste en prime. Bon courage à vous (par "vous", il s'adressait aussi à Emiri). Ne t'inquiète pas pour moi, je ne risque rien. Je le sais... Même si je pense qu'il y a peu de chances pour que tu t'inquiètes...
Il sourit de nouveau. Un sourire sans joie. L'air se réchauffa doucement. Lullaby escalada Gorgy, donnant le signal du départ. Elle jeta un regard absolument sadique à Haruhi, puis gloussa. Et Snowy commença à les suivre.
"Tu peux dire ce que tu veux, moi je répète que tu fais n'importe quoi."