Au creux de tes bras [PV: Kavitchie+2 autres]

Fujino ne comptait pas les jours. Cela la déprimerait. Elle ne savait donc pas depuis quand elle errait de mondes en mondes sans savoir exactement ce qu'elle faisait là sur terre. Elle n'avait que deux buts: sauver Haruhi d'elle-même et tuer Ondine. Le premier but était véritablement celui qui la motivait, son plus bel espoir de retrouver une amie fidèle (du moins si ses souvenirs étaient exacts). Le deuxième but n'était rien d'autre qu'un service à rendre à sa gardienne, un service dont elle se passerait bien, dont elle ne voulait pas, mais il le fallait.

On pouvait rajouter: découvrir la vérité sur Emiri Kimidori. Elle sentait encore la haine bouillonner à l'évocation de ce nom, même si Shiki et Tom l'avaient convaincue de s'assurer qu'Emiri était bien celle qui avait ordonné son exécution. Elle se demandait où était Emiri en ce moment. Depuis le colisée, elle l'avait complètement laissée tomber. Elle n'aurait peut-être pas dû. Si jamais cela se confirmait qu'Emiri était son bourreau, alors elle apprécierait de l'avoir sous la main et pas errante dieu saurait où.

Elle ne comptait pas les jours et ne savait donc même pas depuis quand elle était enceinte. Encore fallait-il se souvenir qui était le père, quand cela s'était fait... A partir de quand compter quoi. Mais au vu de son ventre, il était clair qu'il n'en faudrait plus pour longtemps. Sa démarche de canard et le mal qu'elle avait à le porter, la fatigue qui pénétrait en elle de plus en plus...

Quand elle vit la tête du monde dans lequel elle atterrissait, elle sentit que ce n'était pas l'endroit idéal où accoucher. Elle allait repartir quand elle se retourna lentement, prise d'une impression étrange. En regardant le paysage, une grande forêt et des ruines au loin, ce paysage à la fois verdoyant et lugubre, elle se demanda si ce n'était pas... Elle huma l'air. Il avait bien changé, mais elle le reconnaissait, imperceptiblement, intérieurement. Elle sut que cet air et ce paysage, c'était Shinrya. Le monde où elle était née, le monde de la reine Emiri Kimidori. Le monde de sa naissance et de sa possible mort.

Elle en oublia son ventre comme un ballon et descendit de la colline où elle était postée pour traverser la forêt jusqu'aux ruines de la ville. Aux travers des rues, elle semblait voir la ville comme avant, des ombres passant entre les décombres comme des fantômes, des émanations du passé, recréant toute la vie, tout le tumulte qu'il pouvait y avoir à l'époque.

-Je suis... Chez moi... Dit-elle ayant l'impression de rêver. Elle en avait les larmes aux yeux, de joie, pour une fois, même si ce monde n'était plus que ruines. Son esprit semblait recréer ce monde et elle, elle voyait les choses différemment, les choses du passé, tout droit issu de ses souvenirs flous.

Elle chercha du coin de l'oeil où elle pouvait habiter par le passé, mais ça, elle ne s'en souvenait pas. Elle se souvenait d'ambiances, de couleurs, d'ombres, mais pas de choses concrètes. Elle erra dans les rues. Ces maisons tenaient encore le coup. Certaines semblaient même parfaitement intactes.

Elle s'arrêta dans une taverne, enfin, plutôt, une taverne abandonnée. Elle s'assit sur le bar de bois pourri en passant sa main sur le bois. Elle arrivait à sentir comme ce bois était différent des autres. Pourtant, n'importe qui n'aurait fait aucune différence, et ce bois n'était vraiment pas différent à vrai dire. Mais elle sentait ses sens se réveiller et goûter l'essence de Shinrya, ce monde si empreint par la nature autrefois, un monde où les humains s'étaient installés sur une terre, il y a plus longtemps encore, une terre elfique. Pas étonnant que ce monde respire tant la nature et la magie.

Fujino versa une larme. Elle ne savait pas si c'était vrai, mais elle crut un instant être fille de tavernière et avoir vécu ici. Peu importait si c'était vrai, cela lui faisait des souvenirs dans lesquels exister. Elle posa un peu de bois sec dans l'âtre et alluma un feu, un sourire aux lèvres. Elle avait envie de rester ici, à jamais. Là où ses racines l'appelaient.

Mais alors qu'elle se relevait, elle sentit soudain que son ventre lui faisait mal. Elle sentit qu'elle saignait. Elle suffoqua un peu et le dos au comptoir, elle s'écroula en gémissant. Le jour de la naissance de son enfant était venu. Et comme prévu, elle n'avait personne autour d'elle et si cette saleté d'Ondine avait eu la chance d'accoucher dans un palais, dans un lit riche... Elle, accoucherait dans la fange et le froid. Elle ravala son amertume et pria pour que tout se passe bien... Et vite. Elle poussa, car elle savait qu'il n'y avait plus que cela à faire à présent et elle hurla tandis que des gouttes de sueur perlaient sur son front et qu'une pluie commença au dehors, peu à peu torrentielle, s'engouffrant jusqu'au travers des fissures dans le toit de la taverne. La pluie et la sueur mouillèrent ses cheveux qui se collèrent à son visage.

[HRP: bon, ça fait presque trois semaines qu'on attend, Démo a pas répondu comme il l'avait dit et Mélodie ne nous rejoindra finalement peut-être pas, donc on continue. Désolé, vu depuis que ça dure, j'aurais sans doute pu répondre plus tôt]

Quand le petit groupe arriva à Shinrya, la première chose, le premier réflexe qu'eut Blackie, le petit corbeau, ce fut de se tourner vers l'elfe, Sylvanas. A Halloween, il s'était inquiété de son apparence étrange, mais il l'avait finalement relégué au monde lui-même qui changeait les gens qui le visitaient en créatures bizarres. Malheureusement, ce qu'il craignait était vrai: même une fois le monde quitté, l'apparence de Sylvanas ne changeait pas. Tout au plus, faisait-elle moins pâle, et encore. Son apparence était donc, soit naturelle (Blackie n'avait jamais vu d'elfes de Shinrya), soit dû au sang de Haruhi que Kavitchie avait transfusé à l'elfe par accident. Mieux valait (surtout pour Kavitchie qui devait déjà se sentir suffisamment coupable) privilégier la première hypothèse, encore, et refuser le pire.

A présent, il était du devoir de Blackie de ramener l'elfe chez elle. Ni le corbeau, ni l'elfe n'avait menti. Ce monde était ravagé. Il y avait comme une étrange brume qui semblait recouvrir la forêt et tout respirait une corruption étrange. Il y avait ce volcan dont un pan semblait s'être écroulé, mémoire d'une bataille épique. Il y avait la ville en ruines avec son beau château surplombant, et de l'autre côté, le volcan et la forêt entre les deux, le château noir. Manichéisme amer.

Mais alors que Blackie allait mettre en marche le groupe pour remplir la mission qui les amenait en ces lieux, ramener l'elfe chez elle, Kavitchie annonça qu'elle devait les quitter, s'éloigner pour "vérifier quelque chose". Chacun fut bien étonné de la chose, mais n'eut pas vraiment le temps d'essayer d'en savoir davantage. Blackie jeta un oeil à Flocon, demandant silencieusement s'il savait ce qui pouvait pousser Kavitchie à agir ainsi. Tout ce qu'il put lui faire comprendre, c'est qu'ils allaient devoir se débrouiller seuls.

Bah, cela ne devrait pas être trop difficile après tout. Toutefois, Flocon se changea en humain. Blackie préféra donc se poser sur l'épaule de son compagnon et en profita pour tendre le coeur de verre de Haruhi. Ses petites serres pouvaient à peine le porter, surtout que la chose était horriblement coupante. Il s'écorchait les serres à essayer de la soulever. Des mains d'humains seraient plus grandes pour s'en occuper.

"Tu pourras repartir une fois la mission terminé." Repartir ? Oui, sans doute, la curiosité le poussait à retrouver sa maîtresse à Port Royal et découvrir le fin mot de l'histoire des péripéties du tyran en herbe qu'Haruhi avait été. Mais une autre curiosité le prenait: celle de savoir ce que Kavitchie avait pu sentir. En plus, de la même façon qu'il avait regretté d'avoir quitté Aube, il avait peur de regretter de quitter Flocon et de se séparer, une fois encore d'une personne qu'il aimait bien.

A vrai dire, l'elfe aurait sans doute pu se débrouiller seule. En effet, ce ne fut pas Blackie ou même Flocon qui inaugura la marche. Sylvanas se mit à marcher sans prévenir, à allure soutenue, les pieds légers. Elle finit même, une fois les arbres ralliés, à sauter sur les branches les plus basses avec une agilité toute elfique. Blackie avait bien du mal à la suivre des yeux. Allez savoir si Flocon y arrivait. Finalement, se dit Blackie, pour suivre cette elfe dans la forêt dense, la forme humaine n'était peut-être pas la plus pratique.

Ils finirent par atteindre une source claire dans une petite clairière. Il y avait une mini-cascade, un rocher blanc presque comme un banc de pierre. Le tout était enchanteur et bien différent de l'aspect oppressant et pourrissant de Shinrya. Un vrai îlot de pureté dans un océan de décrépitude. L'elfe se déshabilla. Blackie sursauta et se cacha derrière l'une de ses ailes, gêné. Elle s'engouffra dans la source d'eau claire en inspirant et en fermant les yeux. Peut-être un rituel de purification, se dit Blackie. Si cela pouvait marcher, Kavitchie n'aurait vraiment plus à s'en faire.

Pendant ce temps, Fujino était tout à son oeuvre quand soudain, elle entendit des pas. Certaine qu'il s'agissait d'un animal, qu'elle ne fut pas sa surprise de voir un visage connu et agréable pour changer.

-Ka... Kavi...Tchie ? Dit-elle plus faiblement que son amie, entre deux grognements.

Elle ne fut pas surprise de voir son amie s'affairer soudainement pour aider Fujino, ou tout du moins, faire de sa tâche, une tâche plus "simple". Malheureusement, "sage-femme" n'était sans doute pas la meilleure des aptitudes de Kavitchie. Mais peu importait, intérieurement, bien qu'elle ne put le formuler, tout à sa douleur, Fujino était infiniment reconnaissante à Kavitchie de l'aider. Et c'est sous le manteau, aussi bien réel que métaphorique, de l'amitié de Kavitchie, qu'elle continua à pousser.

Déjà, elle commençait à sentir que la tête dépassait peu à peu. Comme sorti de nulle part, elle commença même à entendre, mêlé à ses propres cris de douleur, les pleurs de l'enfant. Aussitôt, Fujino hurla, bien que cela n'était pas son intention:

-Enlève... Le manteau... Fais qu'il... Qu'il... Ne prenne pas froid... Lui.

Elle poussa... Poussa, tant et si bien, qu'avec l'aide de Kavitchie, l'enfant put enfin voir le jour. Et la mère put enfin voir de son visage devenu maladif, la belle bouille de son enfant. Un garçon.

-Il... Il... Est magnifique... Soupira t-elle à bout de souffle en un sourire las. -Prends-le... Si tu... Veux... Réchauffe-le... Je suis... Si fatiguée... Permets-moi... De me reposer... Juste un peu... Promis... Je ne... Meurs pas... Je reviens... Dit-elle en fermant les yeux. Mais, comme si elle avait peur de mentir, peur de disparaître, de manquer à sa promesse, elle murmura le nom qu'elle lui donnait, histoire qu'elle ne parte pas sans lui avoir au moins donné ça: -Alois... Il s'appelle Alois. Elle s'endormit.

Tandis que l'elfe se baignait sans aucune pudeur, Flocon et Blackie avaient toute la possibilité de bavasser. Il ne fut pas étonnant que l'inquiétude première du corbeau soit la même que celle du bonhomme de neige. Les deux comparses auront sans doute à se séparer mais, toute la question, c'était quand et pour quoi faire ? En effet, pour Blackie, rejoindre Haruhi tenait plus de la curiosité que de la fidélité. A vrai dire, la dernière manigance de sa maîtresse avait presque fini de l'écoeurer. Il jeta un coup d'oeil à Sylvanas, à la fois pour savoir si elle avait fini, tout comme se rappelant que c'était cet elfe qui en avait fait les frais.

-Elle... Elle ne me manque pas vraiment. Je crois que j'ai juste envie de la voir se justifier. Il est clair que je lui dois ma vie et que cela me lie à elle et que je ne pourrais jamais m'en défaire... Mais à vrai dire, ce lien finit par me dégoûter au plus haut point. Car toute sa réputation, tout ce que l'on voit d'elle rejaillit sur moi. Je ne sais donc pas ce que je vais faire. Vraiment pas... J'avoue que je suis un peu perdu pour le moment. Et plus je passe du temps loin de Haruhi, plus c'est difficile de faire un choix, comme si je n'avais encore jamais pu penser de moi-même en sa présence. Comme si j'étais libéré d'un sort.

Le coeur de Haruhi semblait l'appeler. Une sorte de chuchotement semblait en émaner. Il savait à présent que Haruhi n'était pas encore revenu à la vie et qu'en vérité, lui seul, Blackie avait la possibilité de la ramener. C'était une responsabilité difficile. Faire revenir un fléau pareil ? C'était un poids sur la conscience. Le devait-il vraiment ? Le devait-il à celle à qui elle devait la vie, même si elle était une personne dangereuse ?

Soudain, Flocon changea de sujet comme s'il avait eu un flash. Visiblement, Kavitchie avait un problème. Blackie retint son souffle en craignant le pire. Une maman ? Un nourisson ? Ici ? Dans ce monde désolé ? Comme c'était étrange. Il fallait à présent les aider. Mais de quelle sorte d'aide avaient-ils besoin ? Au vu des remarques de Flocon, rien de bien grave, Kavitchie ne semblait pas en danger de mort, auquel cas Flocon aurait sans doute bien plus paniqué. Il fallait à présent voir si l'elfe était prête ou non à aider Kavitchie. Blackie osa à peine se retourner lorsqu'il demanda:

-Tu as finaï ? Yos, Kavitchie-seï, a byllore serryph.

-Neï. Demo il fairha ramo.

A ces mots sibyllins, elle sortit de l'eau en un bond. Elle ne reprit que sa cape à capuche qu'elle n'enfila qu'en courant au travers des arbres. Blackie paniqua rien qu'à la voir partir avec autant d'empressement, de peur de la perdre de vue. Comment savait-elle même où aller ? Elle avait soudain une telle confiance en elle. Une nouvelle course-poursuite commença donc jusqu'aux ruines de Shinrya. Là, Sylvanas disparut de la vue du corbeau dans une taverne.

https://www.youtube.com/watch?v=HsPD9J9UwLs

Quand il entra dans le bâtiment, il put voir Kavitchie un enfant blond dans les bras, Sylvanas (habillé de sa cape mais simplement de feuilles pour les parties intimes, sans doute récoltées sur le chemin), une femme allongée au sol. Blackie reconnut aussitôt la femme: Fujino Asagami. La femme sur laquelle Haruhi avait tiré quand elles étaient aux enfers. Etait-elle vivante ? Que faisait-elle là ? Il se souvint qu'elle avait le ventre rebondi. C'était son enfant.

Il se souvint que Haruhi et Fujino se connaissaient. Qu'elles s'étaient dits amis de longue date... C'était sans doute vrai. Mais Fujino avait alors vu la fausse Haruhi, le reflet du miroir maléfique. Il sut qu'il se devrait de lui parler de cela dès que la situation serait plus propice.

L'elfe s'approcha de Fujino.

-Yami sonzaï... Yami princess... Yami...

-Elle dit qu'elle sent la présence des ténèbres. Une princesse. On pouvait voir aux yeux de Sylvanas qu'elle regardait la mère et l'enfant d'un regard qui en disait long: elle était méfiante, elle semblait même détester et traiter les deux comme des ennemis. Elle se retenait sûrement de les tuer tous deux.

-Yos dirmi shragh !

-Elle dit... Euh... Ben en fait... Qu'il faudrait les tuer... Les deux...

A cet instant, Alois hurla à pleins poumons ce qui réveilla Fujino. La vision trouble, elle vit l'elfe debout devant elle, avec ce regard empli de haine. Elle chercha Kavitchie du regard, craignant le pire.

-Il a peut-être faim.

Fujino ne connaissant pas la voix, elle mit un peu de temps à comprendre qu'on parlait de son bébé. Alors elle tendit les bras vers Alois et déboutonna son haut. Blackie détourna encore le regard... Décidément...

Les paroles de Flocon aurait pu rassurer Blackie, le soulager et pourtant, son choix n'étant pas fait malgré ses paroles, il n'arrivait pas à s'enlever cette épée de Damoclès d'au dessus de sa tête. Il finirait par faire un choix bien sûr, mais il n'arriverait jamais à se défaire de ses doutes, de cette idée qui le poursuivrait selon laquelle il y aurait à regretter peu importe le choix. C'était comme abandonner sa mère au fond et c'était sûrement le plus dur.

Dans l'auberge, une certaine tension s'installait vis à vis de Fujino et de son enfant. Kavitchie semblait les protéger. En revanche, l'elfe, que Kavitchie suppliait de l'aider, semblait bouillonner d'une haine immense envers Fujino et pour son enfant, progéniture de princesse des ténèbres, donc être des ténèbres également de par le fait, à ne pas douter.

Et bien sûr, Fujino, bien qu'elle n'arrivait qu'à saisir des bribes, comprenait peu à peu que sa présence et celle de son enfant n'étaient pas souhaitées. Intérieurement, bien qu'elle n'ait pas la force d'éclater, elle bouillonnait. On la chassait de partout et à présent, on voulait la chasser d'un monde que la civilisation avait quitté, où plus aucune règle, plus aucune autorité n'existait. Personne ne pouvait se dire maître de cet endroit, ou propriétaire légitime. Et c'est de cet endroit, du monde de naissance de Fujino qu'on voulait la chasser ? Qu'on la chasse, d'accord, mais de son monde d'origine, c'était bien trop injuste pour que cela fut acceptable.

Alors que l'enfant tétait tout son soûl et que Fujino ruminait, Blackie, Sylvanas et Flocon s'éloignèrent pour parler. Et comme si le destin semblait vouloir se jouer du corbeau jusqu'au bout (comme de la pauve Fujino), il le mit face à un nouveau choix difficile.

Flocon rejoignit l'avis de Sylvanas, au grand dam de Blackie. Il convint qu'il fallait mettre Fujino hors d'état de nuire (formulation qui fit froid dans le dos, car c'était encore pire que de dire "tuer" ou quelque chose dans le genre, c'était flou) mais qu'il aurait été trop grave de s'en prendre à un nouveau-né. C'est la lèvre (enfin le bec) tremblante qu'il traduisit, en se dégoûtant lui-même. L'elfe acquiesça. Toutefois, bien qu'elle n'en dit rien, Blackie comprit à sa moue qu'elle détestait l'enfant et voulait le tuer (sans doute parce qu'elle imaginait ce que cet enfant risquait de devenir et qu'elle voulait couper la mauvaise herbe avant qu'elle n'ait eu le temps de grandir, après il serait trop tard)

Blackie ne savait plus quoi dire. D'un côté, il avait envie de frapper Flocon parce qu'il n'en croyait pas ses oreilles, et de l'autre, il refusait de perdre un ami juste pour une différence de point de vue. Au moins avait-il suffisamment de coeur pour ne pas tuer un enfant. Mais d'ailleurs...

-Mais sans sa mère, qu'adviendra t-il de l'enfant ? Et tu veux le laisser grandir dans l'idée de le tuer plus tard ? C'est assez... Cruel, non ?

En fait, Blackie pensait aussi à ce qu'il avait réfléchi quand il l'avait vu sur le sol de la taverne. Deux choses: qu'elle semblait bien inoffensive et bien malheureuse, et ensuite qu'elle était amie avec Haruhi, qu'il aurait voulu croire que Fujino puisse changer les choses pour Haruhi. Ce fut ce qu'il lui fallait pour le convaincre de dire:

-Non, je refuse. Cette femme a besoin d'aide. Et en plus, de ce que j'ai compris, il s'agissait de la meilleure amie de Haruhi. S'il y a une personne qui puisse encore sauver Haruhi d'elle-même, c'est peut-être bien cette femme.

Et comme si le ton de Blackie était suffisamment équivoque, l'elfe réagit:

-Neï ! Yos dirmi shragh ! Al arh rayanush !

-Ce sera sans moi ! Fit Blackie qui retourna auprès de Fujino. Il hésita à les prévenir. Mais il ne voulait pas entacher ce que Kavitchie pourrait penser de Flocon.

Fujino, l'enfant sur son sein, semblait paisible. Difficile de voir la moindre malveillance dans un tableau aussi touchant.

-Merci, Kavitchie. Je suis heureuse que tu ais été là. En fait, je m'en veux presque de ne pas être parti à ta recherche pour te rassurer. Quel hasard t'a amené dans ce monde désolé ?

L'elfe regardait de loin en serrant les poings. Il était clair qu'elle n'attendait que le feu vert ou le moindre geste déplacé de Fujino pour attaquer. Comment cela allait-il se finir ? Qu'allait-il se décider ? Une chose était sûre. Que Flocon revienne sur sa décision ou suive Sylvanas dans sa quête... Cette dernière ne laisserait pas d'instant de répit à Fujino, tel que Shiki l'avait fait en son temps.

-If tu volas foralogn tas mastïa... Fairha... Vista... [Trad.: Si tu veux éloigner ta maîtresse... Fais... Vite...]

Au fond, tant que Kavitchie était là, peu importait la raison de sa présence, même s'il était vrai que ce monde était le dernier endroit où elle aurait espérer trouver son amie. La chance lui souriait-elle enfin ? Elle aurait tant voulu s'installer ici avec son enfant, retaper la taverne, en faire son chez soi, loin de tout et enfin tranquille. Elle était venu ramener Sylvanas, donc. Fujino n'eut aucun mal à deviner qu'il devait s'agir de la seule personne qu'elle ne connaissait pas dans le groupe. En plus, comme il s'agissait d'un elfe, le nom semblait lui aller comme un gant à cette femme étrange qui la regardait d'un air suspicieux, que dis-je suspicieux?, carrément haineux.

Il était clair que Blackie ne comprenait pas toute la raison qui poussait Flocon à vouloir tuer Fujino. Peut-être que cela n'aurait rien changé de toute façon. A moins que la dite Fujino ne lui ait réellement laissé une impression de femme dangereuse comme il semblait que c'était le cas pour Flocon et l'elfe. Il ne savait pas du tout comment cette femme aiderait Haruhi, mais il savait qu'il devait lui en parler. Il ne savait pas encore à quel point cela importerait à Fujino que Blackie lui donne ce qu'il savait de la « pseudo-Haruhi ».

Malheureusement, avant que toute discussion ne fut lancé et comme pour briser soudainement les rêves de tranquillité et cette illusion de chance de Fujino, Flocon attrapa Kavitchie, ce qui effraya déjà Fujino, mais le pire, le plus terrible, le plus horrible pour elle, ce fut le fait qu'il attrapa également son enfant, l'arrachant de ses bras sous ses yeux médusés. Fujino hurla comme si on lui arrachait un membre de son corps. Et ses cris se mélangèrent à ceux de son enfant qui semblait comprendre ce qu'il se passait. Elle tendit le bras vers lui, sentant bien qu'elle était trop faible pour même bouger. Et ces même pleurs qui inondaient autant le visage d'Alois que celui de Fujino attisaient en un cercle infernal la douleur de la mère.

Blackie ne savait pas comment réagir. Il se sentait... Lâche. Pas impuissant, mais lâche. Mais il ne parvenait pas à choisir un camp. Il avait cette sensation qu'aucun camp ne saurait avoir complètement tort et en même temps, il ne pouvait se résoudre à laisser les choses s'envenimer. Que faire ? Il se sentait aussi égoïste. Au fond, seul lui importait que Fujino survive afin de sauver Haruhi. C'était la seule chose qui semblait peser lourd dans la balance et qui le força d'ailleurs à réagir par la suite.

Car, Sylvanas entra dans la taverne et sortit un arc long de sous sa cape. Entre ses doigts, elle fit apparaître une flèche d'argent et dévisagea avec férocité la mère éplorée, qui semblait ne rien pouvoir faire. Alors que l'elfe encochait sa flèche, Fujino put jeter un dernier regard à Alois et entendre ses cris, son appel. Alors, Fujino reporta son regard sur l'elfe et se leva. Des flammes noires émanaient d'elle alors que l'atmosphère se faisait pesante.

-Ne touchez pas à mon bébé !

Toute sa rage maternelle éclata en même temps que son cœur. Les fondations de la terre elle-même en furent ébranlés. Rien de plus puissant que la colère d'une mère voyant son enfant en danger. Peut-être même que même les puissances qui avaient ravagés cette terre n'avaient pas été aussi puissantes. A tel point, que le sol en tremblait. Si la taverne tenait miraculeusement bon, perdant quelques planches, en revanche, une tour du château en ruines qui ne demandait plus qu'à s'écrouler, le fit. Le sol s'ouvra en de multiples fissures et même le volcan en plein centre du monde sembla grogner d'une plainte sourde.

Sylvanas n'en perdait pas son sang froid et décocha sa première flèche qui vint se planter dans l'épaule droite de Fujino. Celle-ci hurla et envoya son sort de torture à l'elfe qui l'évita de justesse. Elle encocha une nouvelle flèche tandis que Fujino avançait à pas lents, sans se préoccuper de sa blessure. Blackie ne resta pas plus longtemps inactif. Il comprenait à présent tout le danger que représentait Fujino. Cependant, pour lui, la seule personne à blâmer c'était Flocon et Sylvanas. Car n'importe qui aurait réagi pareillement, même sans pouvoirs aussi dévastateurs. Elle était peut-être dangereuse mais ne l'était que si on la provoquait. Voilà ce qu'il en conclut. Il se jeta sur Sylvanas pour déstabiliser son tir. Il aurait même valu couper la corde de l'arc mais celle-ci était de facture elfique, un superbe ouvrage très solide.

Il n'empêche que même la flèche déviée, Sylvanas réussit à la faire dévier à nouveau en pleine course vers Fujino qui se la prit dans le ventre.

-Quoi ? Mais c'est impossible !

Fujino se mit alors à courir. Une colonne de marbre qui maintenait une arche dans la rue avoisinante s'écroula à son tour en sombrant dans une fissure qui venait de s'ouvrir et qui vint traverser soudainement le centre de la taverne. Fujino et Sylvanas furent engloutis par la crevasse et se battirent entre elles tout en chutant, avec une férocité toute animale. Ce fut finalement Sylvanas qui parvint à forcer Fujino à se fracasser contre le fond de la crevasse.

D'un bond d'un seul, l'elfe rejoignit la surface. En jetant un coup d'oeil en bas, elle vit, que même horriblement blessée, Fujino s'agrippait aux parois pour remonter. Elle ne renoncerait pas. Les cris du bébé la dirigeaient. Sylvanas encocha une flèche du haut de la paroi. Blackie essaya de l'arrêter mais Sylvanas tira sur le corbeau dans l'aile pour l'attacher comme un papillon au mur. Puis, elle encocha une nouvelle flèche pour viser Fujino qui hurlait de rage tout en gravissant la paroi.

Fujino tâchait de remonter la pente poussé par cette même rage qui l'avait poussé à tuer Shiki, qui l'avait fait combattre jusqu'à un point tel qu'elle en avait dépassé ses limites. Une fois encore, malgré la douleur et la fatigue, Fujino continuait de lutter dans le seul espoir de sauver son enfant. Mais peu à peu, le goût de la douleur éloignait peu à peu ce but louable et ce dernier passait au second plan face à celui de se venger et de massacrer, étriper littéralement l'elfe qui lui faisait face et qui la tenait en joue du haut de la fissure. Aujourd'hui encore, elle avait chuté du haut de la falaise mais cette fois, elle ne se laissait pas engloutir, ne s'avouait pas vaincu comme lorsqu'Icy l'avait trouvé, comme à la nécropole. Et les ténèbres se libéraient encore et encore, incontrôlables.

Blackie, quant à lui, ne pouvait qu'observer impuissant le terrible spectacle qui se jouait sous ses yeux. Il aurait tant voulu que cela se passe autrement, que ce jour soit un jour merveilleux. Une naissance, n'était-ce pas de ces jours joyeux ? Puis, ensuite, ils seraient allés sauver Haruhi (c'était une idée fixe) et Fujino elle-même aurait sûrement vécu l'un des plus beaux jours de sa vie, ses amis, même Haruhi autour d'elle et de son enfant chéri.

Sylvanas allait décocher sa flèche. Elle mitraillerait Fujino si cela était nécessaire pour la tuer. Dans ce trou, elle était prise au piège, une cible de choix. Et même si elle était infatigable, elle tirerait encore et encore pour la maintenir dans le trou, la transformant en oursin. Elle allait décocher sa flèche quand soudain, elle dut à nouveau reporter son attention sur une nouvelle menace.

L'elfe dut refaire face à son pire cauchemar. Celle-la même qui l'avait mutilé alors que l'elfe avait l'apparence de Haruhi. L'elfe savait que Bloody Kavitchie l'aurait attaqué alors, même si elle n'avait pas eu les traits de Haruhi. Donc, elle sut à quel point, cette fois-ci encore, elle ne ferait pas dans la dentelle. Elle fut terrorrisée de revoir celle qui l'avait torturé. Sachant bien ce dont elle était capable, de toute sa cruauté gratuite, elle ne pouvait qu'en trembler. Sachant enfin qui elle était réellement, elle ne pouvait pas non plus riposer violemment, même avec cette quête démente de la destruction du Mal. Et pourtant, l'elfe, sentant les ténèbres, avouait qu'il semblait logique d'éliminer Kavitchie pour la menace qu'elle représentait (question de bon sens si on la comparait à Fujino)

Sylvanas se déconcentra de sa cible. Habilement, elle attrapa le javelot par la hampe et s'appuya dessus pour virevolter par dessus. Mais alors qu'elle redescendait sur terre, elle tomba presque nez à nez avec Fujino, enfin remontée. En serrant les dents, cette dernière murmura avant de hurler de plus en plus fort.

-Tors-toi ! Tords-toi ! TORDS-TOI !

Sylvanas sentit alors tout son corps se tordre. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que ses membres se séparent les uns des autres. Blackie observait ce déchaînement de rage et de colère. Et cela était effrayant. Aucune de ces trois femmes ne semblaient humaines, aucune ne semblait valoir l'autre. Dangereuses, toutes les trois. A le voir, comment ne pas avoir peur des trois, comment, effectivement, ne pas avoir l'idée de les vouloir mise "hors d'état de nuire" ? Mais comment en même temps oublier l'"autre elles", celle que chacun avait appris à apprécier, à aimer... ?

Alors que l'elfe se tordait de douleur, Fujino regarda son enfant, le souffle court. Elle n'appréciait pas, surtout dans son état, de le voir dans les bras de celle qui combattait, au risque de le blesser. Elle n'appréciait pas non plus de le voir entre les bras d'une Kavitchie qui ne semblait pas celle que Fujino connaissait. Elle tendit ses bras tremblants et exigea:

-Bien... Rends-le moi... Maintenant... Pitié...

Pendant ce temps, une figure connue faisait son apparition. Et de sous son haut de forme rouge, il observait ce que la rage de Fujino avait pu créer.

-Et bien, ma Fujinounette ! Ma Fujitatitatette ! Quelle magnifique débordement ! Je savais que tu pouvais le faire. J'aime quand tu es comme ça. Et tout ça pour un beau poupon. C'est tout ce qu'il manquait quoi ! La petite allumette pour allumer le feu d'artifice !

Fujino aurait dû s'y attendre, mais elle se refusait d'y penser, de l'imaginer. Elle ne tomba donc pas des nues quand Kavitchie refusa de lui rendre son enfant, mais cependant, elle sentit soudain qu'on lui plantait un pieu dans le coeur. Au final, elle menaçait son enfant de le transformer en cible de fléchette, mais au final, c'était elle qui recevait une flèche en plein coeur. Elle baissa les bras et les serra le long de son corps en serrant les poings. Elle luttait pour ne pas, une fois encore, laisser tous ses instincts prendre le dessus. Cette fois, il y avait un risque énorme de blesser son enfant et Kavitchie ne se gêna pas pour le rappeler.

Elle fut surprise à cet instant de voir l'homme en rouge s'avancer dans la pièce. Une personne qu'elle n'avait plus vu depuis un certain temps et que pourtant, elle se demandait souvent ce qu'il devenait puisqu'habituellement, il était partout, toujours là au pire moment.

-Cornelius...

-Oh allez... C'est tout ce que tu peux faire pour sauver ton propre enfant ? Quelle mère indigne tu fais...

Fujino savait très bien qu'il avait dit ça juste pour l'énerver davantage, mais elle devait passer outre, garder son calme et analyser la situation. Mais il ne fallait pas se mentir. Bien que le chaos ambiant se soit calmé, la nouvelle situation faisait à nouveau trembler le coeur de Fujino en même temps que le sol. Ce chaos prouvait bien que Fujino n'était toujours pas calmé et que le fait qu'on s'en prenait à son enfant la mettait de travers à un point tel que cela semblait inimaginable.

Dans un premier temps, elle reporta son attention sur l'elfe qui gémissait dans un coin. L'emprise du sort s'apaisait au fur et à mesure que Fujino ne la regardait plus. Aussi, Fujino en remit une couche et l'elfe sentit les os de son bras craquer dangereusement. Elle avait la sensation que la peau elle-même commençait à partir en lambeaux.

Ceci fait, ce qui ne l'avait malheureusement pas soulagée, elle reporta son attention sur Kavitchie et son enfant.

-Ne m'oblige pas à faire du mal à Kavitchie... A toi... Pour la dernière fois, rends-le moi !... Rends-le moi... Elle tomba à genoux sur cette dernière phrase en pleurant toutes les larmes de son corps. Elle en vint même à s'agripper aux pieds de Kavitchie pour la supplier. Devant ce spectacle pitoyable, Cornelius:

-Eh bien, quelle belle image de toi-même tu donnes à ton enfant. Pitoyable.

https://www.youtube.com/watch?v=6tmuiaX3uJQ

Fujino réagit au quart de tour et attaqua. Elle se releva d'un coup et saisit le bras de Kavitchie en mordant et griffant comme une harpie démente. Elle était prête aux plus gros risques même si elle ne se pardonnerait jamais si son enfant était blessé. Mais elle refusait tout simplement de ne rien faire.

Blackie put enfin dégager son aile. Une fois cela fait, il regarda Flocon dans un regard tiraillé entre la reconnaissance et le mépris. Il regarda la situation. Comment s'en sortir ? Même en arrêtant Bloody Kavitchie, quel problème s'ajouterait-il après ? Quand ce n'était pas l'elfe, c'était Bloody Kavitchie, et quand ce ne serait plus elle ? L'elfe reviendrait à la charge ? Cornelius ferait-il quelque chose ? Fujino se retournerait t-elle contre eux poussé par toute la rancoeur dans son coeur ?

Blackie s'envola pour tenter de prendre l'enfant (il n'y croyait pas car il était trop petit même pour soulever un nouveau-né).

Il semblait que la situation n'évoluait pas même si l'enfant avait été arraché des bras de Bloody Kavitchie. Mais cela ne changeait pas grand chose, l'enfant n'était pas hors de portée de la femme sanguinaire. Ses cris emplissaient l'endroit sous la pluie battante et l'orage qui commençait à gronder à son tour. Et tout ceci décuplait toute la rage de Fujino, toujours plus, au point que son coeur ne tarderait pas à exploser tant il était rempli de sentiments négatifs.

Même son enfant hors de danger, il était peu probable que sa rage et sa soif de destruction se calmerait. Il faudrait d'abord qu'elle verse le sang de Bloody Kavitchie, sans même comprendre que c'était son amie qu'elle ferait également souffrir. Serait-elle seulement capable de reprendre ses esprits à temps pour ne pas blesser outrageusement son amie ? La situation n'était pas brillante et faisait horriblement peur à Blackie qui n'arrivait pas à envisager que cela puisse bien finir.

Blackie s'approcha de Flocon, pour s'assurer que lui et l'enfant allaient bien. L'invocation lui intima d'assommer Kavitchie. L'assommer ? Bonne idée, certes, mais comment un petit corbeau comme lui arriverait à asséner un coup suffisamment puissant pour assommer une humaine en pleine forme ?

Tandis qu'il se posait cette question, il sentit soudain un violent courant d'air qui passa à côté de lui à le faire s'envoler. Quelque chose passa à une vitesse telle qu'il ne put voir qu'une vague tâche noire et floue qui se déplaçait. Elle passa au dessus d'Alois et quand elle fut passée, l'enfant avait disparu. Blackie, sidéré, regarda vers Fujino. Elle n'avait rien vu, pas encore remarqué l'enlèvement, trop occupée par Bloody Kavitchie. Ca ne risquait pas de la rendre moins féroce.

Fujino voyait ces piques proches de ces yeux flamboyants. Elle rugissait, sachant déjà qu'elle n'arriverait pas à s'en débarrasser. Mais elle avait déjà prise des flèches dans le buste. Pour sauver son enfant et le venger, même se crever les yeux ne l'arrêterait pas. Elle fit fi des menaces de Bloody Kavitchie et s'avança et tendit les bras pour essayer d'attraper la femme au cou, sans même prendre la précaution de détourner le regard des piques ou de se protéger, ou de les contourner...

Et pendant ce temps, Blackie cherchait le moyen d'assommer Kavitchie.

-Alors mon oisillon ? On ne sait pas comment frapper ? Un conseil, plus que le centre de la tête, vise la nuque ! Clama Cornelius qui d'un revers de la main, plaqua sa main dans la nuque de Bloody Kavitchie.

Lorsque Cornelius vint en aide à Blackie, celui-ci put pousser un soupir de soulagement. Toutefois, il n'y avait pas encore vraiment de quoi se réjouir. L'enfant avait disparu, Kavitchie était seulement K.O. (que ferait-elle une fois réveillée ?), Sylvanas était blessée et, surtout, surtout, Fujino était encore en rage et en plus elle n'était même pas au courant que son bébé venait d'être enlevé. Cela n'arrangerait rien. L'histoire n'était pas finie comme Blackie l'avait subodoré et pour le moment, trouver un dénouement, surtout heureux, semblait tout à fait impossible. Comme il aurait voulu que cela se termine bien et que mieux que tout, lui et Fujino aillent rendre visite à Haruhi. Quoiqu'en même temps, il ne savait pas si ça aussi aurait un dénouement heureux. Il l'espérait, espérait que ce serait de vraies retrouvailles de vieux amies.

Fujino était donc toujours aussi furax. Les épines liquéfiées, elle put avancer davantage et saisit enfin le cou de Kavitchie qu'elle se mit à étrangler tout en sentant son pouvoir qui lui permettait de tordre les membres se déverser de ses mains au corps de Kavitchie.

Poussée par sa rage, elle ne voyait sûrement pas que Kavitchie était revenue à la normale et qu'il s'agissait toujours de son amie, victime de ses pouvoirs tout comme Fujino. Il fallut l'intervention de Blackie (car ne comptons pas sur Cornelius pour ce genre de choses). Il agrippa Fujino par les cheveux et lui intima:

-Du calme ! C'est Kavitchie ! C'est Kavitchie !

Mais la rage de Fujino ne semblait pas se calmer. Comme il n'avait pas d'arguments pour l'apaiser, il n'eut pas d'autres choix que de détourner son attention, changer la cible de sa rage en disant:

-Fujino ! Il y a plus important ! Alois a encore disparu, enlevé par dieu sait qui.

Fujino marqua une pause, bien qu'elle tenait toujours fermement le cou de Kavitchie entre ses mains. Elle hésitait. Son coeur tanguait. La peur, la tristesse, la colère... Devait-elle punir Bloody Kavitchie pour ce qu'elle avait fait, même si l'enfant avait été sauvé de ses griffes, juste pour le principe ? Son bébé n'était-il pas la première chose à sauver avant toute chose ? Mais puisqu'elle ne savait pas qui venait de prendre son enfant, où chercher et où déverser sa rage, sinon sur ceux qui se trouvaient là.

Toutefois, elle se releva, lâcha le cou de Kavitchie, le souffle court, entre la rage et la peur. Elle regarda autour d'elle, le sang de Sylvanas, les fissures dans le sol et les murs, le cou bleu de Kavitchie... Suffoquante, elle cherchait son bébé des yeux tout en déplorant sa rage soudaine.

-Quelqu'un doit payer pour ça... Quelqu'un m'a pris mon enfant... Et je n'ai pas le coupable... Personne à punir... Pourquoi tout le monde veut-il me prendre mon enfant ? Je veux mon enfant ! Elle tourna son regard vers Cornelius, souriant. -Toi ! Je t'ordonne de m'aider à retrouver mon enfant !

-Oh vraiment ? Oh oui, tu m'as satisfaite aujourd'hui. Alors je le ferais pour toi.

-Inutile. Je n'ai ordonné que cet enfant soit pris que pour le mettre en sûreté. Le temps que ça se calme. Fit une voix de jeune garçon dans l'embrasure de la porte. La lumière de dehors ne faisait de lui qu'une silhouette. Une autre vint s'ajouter, plus grande et des cris d'enfant survinrent. Fujino, les yeux ronds, s'approcha lentement de la porte, la main tendue vers les silhouettes.

-Mon... Alois...

-Claude. Rends-lui.

La grande silhouette s'avança, raide comme un balai. On put voir qu'il s'agissait d'un homme habillé d'un costume en queue de pie, des lunettes, des cheveux noirs, le bébé sur un bras. Il s'inclina devant Fujino en salut et tendit l'enfant que Fujino se pressa de prendre dans ses bras et de serrer sur son coeur.

-Merci... Qui êtes vous ?

Le jeune homme s'avança. A son tour, on put voir son visage: un jeune garçon aux cheveux blonds et aux yeux bleus, richement habillé comme un noble anglais, avec une canne de marche dans la main.

-On s'est déjà vus ? L'île du destin... Vous aviez enchanté Mélodie... Vous étiez avec cette femme... Yuki...

-C'est exact. Alois Trancy, à votre service. Je me suis permis de vous aider. Oublions toute cette sombre histoire sur l'île. Repartons du bon pied.

Fujino ne demandait pas moins. De toute façon, il ne lui avait pas fait de mal personnellement. Même si ce gamin était clairement diabolique... Blackie fit les gros yeux en entendant le nom du garçon. Incroyable coincidence. Une dernière silhouette arriva. Une voix de jeune fille:

-Merci mon chéri. Tu es généreux. Elle s'avança et s'agrippa au cou d'Alois Trancy. Blackie, pour le coup, fut choqué de leur différence d'âge. Alois faisait vraiment garçon très jeune, à peine douze ans. Et elle devait faire 16, 17 ans.

Alois et Claude: http://images.ados.fr/bd-manga/photo/7465305746/kuroshitsuji-ii/claude-alois-1904192081.jpg
La jeune fille: http://images4.wikia.nocookie.net/__cb20100304054303/haruhi/es/images/5/57/Novel10.jpg

Comme la rage retombait, du fait qu'elle avait retrouvé son enfant (et la rage tombée, Cornelius ne semblait pas l'apprécier), Fujino put entendre distinctement les paroles de Flocon qui résonnèrent comme des coups de poignard dans son coeur. A son tour de se sentir, à nouveau, très mal par la faute de l'immense pouvoir qu'elle possédait sans le contrôler et qui venait de blesser son amie. Ces deux-là, elle et Kavitchie, étaient décidément bien similaires. Toutes deux avaient cet horrible complexe, ce traumatisme qui les poursuivait et faisait de la culpabilité et du remords leur pain quotidien.

Elle se tourna vers Kavitchie lentement, une boule dans la gorge. Elle ne se sentait même plus le droit de s'approcher d'elle. Comme avant. Non, elle devait aller au delà de ça. Elles étaient semblables et pouvaient se comprendre du coup, outrepasser cette culpabilité. Même si vivre ensemble était dangereux pour elles, hélas. Mais ça c'était décidément toujours la même rengaine.

En plus, Flocon avait jeté un regard tel, et s'était déclaré son ennemi, alors elle osait encore moins approcher. En fait, elle put juste murmurer:

-Kavitchie ?

Alois tourna la tête vers la jeune fille qu'il embrassa sur la joue avant de sussurer:

-Tu dois bien pouvoir les soigner ?

-Arrête de me faire culpabiliser. Comment sais-tu que je puisse avoir le moindre pouvoir de soin ? J'en sais rien moi.

-Allons, un ange comme toi doit bien avoir ça.

-Arrête, c'est que de la flatterie.

-Je suis sincère... Mon ange.

-Bon... Je veux bien essayer.

La jeune fille s'avança d'abord de Fujino. Rappelons quand même qu'elle avait le buste qui avait reçu des flèches, une était encore plantée. La jeune fille fit une grimace, elle pâlit et eut même la nausée. Mais toutefois, elle posa quand même ses doigts sur les plaies, visiblement sans savoir quoi faire d'autre. Elle essaya, sans trop y croire, de penser qu'elle avait un pouvoir de guérison et du bout de ses doigts sortit une lumière qui referma les plaies de Fujino. La jeune fille semblait plus impressionnée encore que Fujino elle-même.

Ensuite, elle s'avança vers Sylvanas. Pour le petit coeur de la jeune fille, c'était un peu trop... Crû. Des lambeaux de chair étaient tous ce qui retenait l'avant bras et le bras de Sylvanas. La jeune fille en vomit. Mais alors qu'elle retourna son attention sur l'elfe, Fujino réagit:

-Non ! Elle, ne la soigne... Euh... Je... En fait... Je ne sais pas...

-Vous et pas elle ? C'est pas un peu... Injuste ?

-Injuste ? Elle a essayé de me tuer ! Elle... Mais ce n'est pas avec cette cruauté que j'aurais aimé qu'on me traite.

Cornelius poussa un soupir de découragement. Visiblement, il était déçu. Fujino pensait qu'elle ne vaudrait pas mieux que Sylvanas si elle refusait qu'on la soigne, juste par vengeance... Elle hocha la tête et son bébé se mit à pleurer à nouveau tandis que la jeune fille retentait son sort sur Sylvanas. Ce n'était pas parfait. Peut-être à cause de la corruption de Haruhi que la jeune fille ressentit.

A présent, c'était le tour de Kavitchie.

-Je crois qu'elle est juste dans les vapes. Elle s'en remettra.

-Mais mieux vaut prévenir que guérir hein ? Fit la jeune fille dans un magnifique sourire qui aurait fait rougir Blackie s'il n'avait pas été noir. Elle posa le doigt sur le cou de Kavitchie...

HRP: Je répond enfin ! Désolé du retard !

Démoniaque était venu à Shinrya sous sa forme humaine pour affronter des dragons dans la forêt. Lorsqu'il sortit de la forêt, il apperçu une auberge. Il y entra et vit plusieurs personnes et un nouveau né.

Démonique n'était pas là pourfaire le mal, mais il sentit un potentiel qui lui plaisait chez l'enfant. Il s'avança dans l'auberge et se présenta.

" - Bonjour ! Je suis Mordrake, le célèbre chasseur de dragon! Je viens ici pour me reposer ! Et qui êtes vous ! Surtout vous ma belle demoselle !"

Sous sa forme humaine, personne ne pouvait sentir son aura, sauf un démon.

Quand il parla de belle demoiselle, il parlait de Fujino Asagami, dont il apprécié la beauté.

Démoniaque était un séduisant homme blond au cheveux long et yeux bleu très clair. Il portait un blouson en cuire de Dragon. Il s'approcha d'elle.

" - Vous avez froid ? Si oui prenez mon blouson, il est fait du cuire le plus isolant, celui de dragon. Sinon à qui est cet ange, que je voit. "

Démoniaque humain:

Spoiler:

La jeune fille fut déçue, après les véritables petits miracles qu'elle avait opéré précédemment de ne pas réussir à réveiller Kavitchie. Toutefois, comme Blackie l'avait précisé, le problème n'était pas le même que celui de Fujino et Sylvanas, ce n'était pas une blessure physique. Elle était juste dans les vapes. En attendant, elle retourna derrière Alois en baissant la tête, et mit ses mains jointes sur le long du devant de son corps, presque attendant qu'on la sonne.

Alois, le jeune homme se tourna vers le grand homme en noir et dit:

-Bien, nous avons fait notre devoir. Il est temps de nous en aller. Claude, Emiri.

-Un instant monsieur. Fit Claude avant de chuchoter à Alois. -Je crois que notre invité est un démon. Chuchota t-il très discrètement à Alois.

-Hmm, c'était prévu ça ? Bien, alors le bébé est peut-être encore en danger. Restons encore. Chuchota t-il également. -Nous allons rester encore un peu. Je crois après tout que vous êtes encore loin d'être en sûreté.

L'arrivée du nouvel venu, arrivant en cet instant de calme à peu retrouvé, était assez étrange. Peut-être parce qu'on pouvait se demander comment il pouvait arriver de façon aussi détendue après ce vacarme, cette catastrophe, et dans ce lieu qui respirait le sang et la mort. Pourquoi n'arrivait-il que maintenant ? Et surtout comment pouvait-il avoir ce ton si détaché ? C'était un véritable cheveu dans la soupe qui tombait là. Se reposer ? Ici ? A Shinrya ? Vraiment ça ne collait pas. La seule explication logique c'était qu'il cherchait des dragons, à la rigueur, ce que Cornelius fit remarquer:

-Chasseur de dragons ? Célèbre ? Désolé, connais pas. Et en plus, ici, des dragons vous ne risquez pas d'en trouver. Shinrya a bien connu des choses, mais des dragons...

Pas de dragons ici ? Fujino, tout ceci pris en compte (son détachement hors de propos, son statut, l'absence de dragons...), n'en fut que plus méfiante. De toute façon, même en d'autres occasions, elle aurait sûrement été méfiante. Rares étaient les rencontres qui finissaient bien dans son cas. Donc elle avait appris à ne se fier à personne. Seule Kavitchie s'était ouverte une porte dans son coeur.

Cornelius fit la moue quand il vit le jeune homme se montrer un peu trop avenant envers Fujino. Il lui proposa sa veste, et bien sûr que Fujino avait froid. Sa température corporelle avait bien monté sous le feu bouillant de la rage, mais à présent, sous la pluie qui se changeait peu à peu en bruine, elle grelottait. Cependant...

-Je ne veux pas de votre blouson. Et si c'est de mon bébé que vous parlez, je ne vous permets pas de vous en approcher.

-Excusez, damoiseau. Mais la journée a été éprouvante pour la dame. Les voilà trop éreintés pour faire preuve de courtoisie. Claude, s'il te plaît. Fit Alois en un sourire. Claude, le majordome, s'avança et droit comme un I, les bras le long du corps, il annonça avec solennité.

-Voici le comte Alois Trancy, suivi de Lady Emiri Kimidori. Voici également Fujino Asagami et son nouveau-né: Alois Asagami. Et enfin, Kavitchie Chibi. Dame Sylvanas et Cornelius Alba également ici présents.

Ca en faisait du monde mis bout à bout. Blackie en voulait presque à Claude d'avoir ommis de le présenter, mais n'étant qu'un corbeau... Il préféra ne pas en parler et se tourna vers Fujino. Elle ne semblait pas très disposée, mais il avait une question qui le taraudait depuis un certain temps et qu'il espérait pouvoir poser dès à présent.

-Mademoiselle Fujino, puis-je vous poser une question ? De préférence, à vous seul, bien que cela ne soit pas important que cela reste entre nous.

-Viens sur mon épaule, je t'écoute. Fujino subodorait déjà de quoi il retournait et sa curiosité était piquée au vif.

-Voilà. Vous connaissiez Haruhi, n'est-ce pas ? Celle que vous avez croisé n'était que le reflet de la vraie. Si vous le souhaitez, nous pourrions nous rendre auprès d'elle dès que vous le souhaiterez pour mettre les choses au point.

-On m'a donné un moyen de retracer son âme une fois morte pour que je sache où trouver l'endroit où elle est enfermée.

-Justement. Vous n'aurez pas à la tuer. Je peux vous mener à la prison de la vraie Haruhi où nous pourrons, je l'espère, vous permettre de remettre les choses à la normale. Pour Blackie, cette dernière phrase faisait peur. Lui-même n'était que le fruit de la magie du reflet de Haruhi, allait-il disparaître si Haruhi revenait comme avant ? Pour Fujino, c'était un bel espoir qui revenait. Mais pas question de laisser Kavitchie toute seule tant qu'elle ignorait si elle allait parfaitement bien. Elle guetta Sylvanas de l'oeil en priant pour qu'elle ne retrouve pas trop tôt ses forces au cas où elle aurait à nouveau envie de s'en prendre à elle. Cette elfe semblait très obstinée.

Fujino sentit le chaud blouson se poser sur ses épaules. Elle ne le refusa pas encore. Sans doute parce que le fait était qu'elle avait vraiment froid et en plus, elle avait un bébé à protéger. Plus encore qu'elle même, elle referma le blouson sur son bébé en prenant garde de ne pas l'étouffer. Le manteau de Kavitchie, plus le blouson, il ne risquait pas de prendre froid, espérons-le.

Cornelius ne semblait pas du tout convaincu par le plaidoyer du nouveau venu. Et sur quoi se basait sa frustration:

-Des dragons... Des drakes à la rigueur, mais des dragons... Je maintiens qu'il n'y en a jamais eu, je suis quand même Shinryen.

Fujino frissonna soudain quand l'homme termina son discours en parlant du fait qu'il n'avait jamais trouvé de "jolie fille". D'abord, parce que l'attention à son égard lui laissait penser que cette phrase laissait entendre que la jolie fille en question, c'était elle, mais aussi à cause de la toute dernière partie de la phrase "qui voulait me faire un héritier". Il la prenait pour une mère couveuse ou quoi ? Qu'il aille le faire ailleurs son héritier, le dégoûtant. Elle eut un cri étouffé, choquée. La tournure de la phrase faisait vraiment penser qu'il n'y avait que ça dans la recherche d'une femme.

-Il faut le comprendre, Fujino. Tu as entendu ? La fin de tout ? C'est une question de survie. Fit Cornelius, ayant visiblement vu la réaction de Fujino et l'ayant comprise.

-Oh mais... Je... Je n'ai pas... Elle gifla Cornelius. Pour un mari, il défendait assez peu sa femme contre les damoiseaux. Bon, d'accord, leur relation n'était plus la même, et hormis la fois où elle l'avait embrassée pour lui dire au revoir, dans les ténèbres, heureuse de retrouver un but dans la vie, hormis cette fois-là, elle avait toujours refusé de croire que cet homme ait pu être son mari. Pour elle, c'était encore moins que du passé, c'était un mensonge.

Claude écouta le nouveau venu et lui renda son chuchotement. Fujino n'aimait pas bien ses messes basses mais que dire ?

-Je vous avais reconnu, mais pour votre malheur, je n'obéis plus qu'à mon maître ici présent. Pour votre bonheur, il ne m'a pas encore ordonné de tout révéler. Un pacte nous lie jusqu'à ce que je prenne son âme. Alors, faites profil bas à son égard. En attendant, je doute que la damoiselle partage vos sentiments.

Enfin, Kavitchie se réveilla au grand bonheur de Fujino qui put enfin se détourner de tous ces hommes étranges et se tourner vers une figure amicale. Toutefois, la première réaction fut de gifler Flocon. Elle se tourna enfin vers tout ce monde, visiblement surprise. Puis, vers Cornelius avec une réaction... Compréhensible.

-Et bien quoi ? Vous qui me considérez comme le père de ce gamin, vous devriez être ravi que son papa vienne voir son enfant. Enfin... Bien sûr, ça c'est si vous croyez toujours que je le sois vraiment.

-Kavitchie. Dieu merci, tu vas bien. Dieu merci, personne n'est... Enfin, je veux dire, tu vas bien ?

Elle avait jeté un regard à Sylvanas, en se disant sans doute qu'il était peut-être un peu prématuré de dire que personne n'avait été blessée. Pour Fujino, on aurait presque cru que tout rentrait dans l'ordre. Mais pour Blackie, il se disait que si les blessures physiques avaient été refermés, les blessures morales étaient encore bien entrouvertes et sujettes à beaucoup de remords et de haine. C'étaient des blessures bien pires donc.

-Nous devrions boire quelque chose pour fêter ça ? C'est une auberge après tout ? Fit la jeune fille, Emiri.

-Dame Fujino doit être fatiguée. Ils doivent tous l'être. Mais un goûter pour ceux qui le peuvent encore, voilà qui semble une bonne idée, mon ange.

Démoniaque écouta les paroles que Cornellius disa à sa femme, Fujino. Stupéfait par ses paroles odieuse, Démoniaque ne put s'empêcher de se mêlé à la conversation.

" - Mon cher monsieur, cette demoiselle n'est pas une prostitué ! De plus je ne suis pas du style à le faire comme ça par intérêt ! Pour ma celle qui portera mon enfant, sera la femme qui m'aimera pour ce que je suis ! Mais à 25 ans, je ne pense pas que je la trouverais ! De plus, vu la puissance que dégage cet enfant, vous ne pouvais pas être le père ! "

Démoniaque était un peu énervé de voir comme un homme qui se dit être le père de l'enfant se comporte comme un abroutie envers celle qui aurait donner naissance à son enfant, c'est pour ceci qu'il sortit cette dernière phrase.

Ensuite Démoniaque se retourna de nouveau vers Claude et lui glissa légèrement.

" - Je vois bien qu'elle ne craque pas pour moi ! Mais bon, je suis quand même un grand séducteur, je suis le seul démon qui a séduit la belle Athéna ! Sinon merci ! Je suis reconnaissant de ton acte ! "

Ensuite Démoniaque se tourna vers Fujino et lui dit à l'oreil.

" - Ma cher demoiselle, sachez que je ne veux pas faire de vous une mère porteuse ! Je suis assez respectueux de la femme ! Sinon, mon blouson vous va ? Je vous en ferais un plus chaud avec le cuire du plus grand dragon encore vivant, Sylvana, la dragonne des terres froide ! Mais vu qu'elle couvait les oeufs la denière fois que je l'ai croiser je l'ai laisser en vie ! "

Ensuite Démoniaque regarda le monde et dit.

" - Je sens la présence d'un dragon ici, mais bon ! Et sachez, que si il y a des dragons, ici ! Le premier dragon que j'ai tué était ici, même à côté de cette auberge, il se nommait Rex, j'avais 10 ans à l'époque ! Et c'est ici même que j'ai apportait son corp et que je l'ai découppé devant letavernier et que j'ai fais se blouson ! "

Quand Emiri proposa de manger et boire, Démoniaque répondit.

" - Oui, je veux bien manger ! J'était venu ici pour ça et me reposer de plus ! Mais j'ai trouver mieux que le confort, des nouvelles rencontre, et vu pour la première fois de ma vie, la tête d'un ange qui vient de naitre et sa jolie mère qui le tient !"

A la proposition d'Alois et Emiri, Fujino hocha négativement la tête. A présent que Kavitchie allait bien, elle avait un besoin pressant de s'occuper du "cas Haruhi". Cependant, bien sûr, elle ne voulait pas quitter Kavitchie sans être absolument sûre qu'elle allait bien, que tout était réglé. Elle n'était donc pas tout à fait prête, mais elle affirma quand même ses intentions:

-C'est très aimable. Cependant, je dois suivre ce... Corbeau (excuse-moi je ne connais pas ton nom...), afin d'aller aider mon amie Haruhi. La délivrer. Aussi, si ça ne vous fait rien, dès que je me serais assurée que tu va parfaitement bien, Kavitchie, je me mettrais en route. A vous, merci.

Elle avait un peu expédiée ça vite fait, surtout concernant les autres, pour Kavitchie, elle avait pris le temps d'être sincère et de s'assurer qu'elle n'était pas trop brutale.

-Haruhi est à Port Royal. Enfin, plus précisément, sur une île déserte au large de Port Royal. Il nous faudra donc nous téléporter. Et je m'appelle Blackie.

Fujino tourna la tête vers Cornelius en étant fort étonnée de voir, qu'une fois encore, il avait la tête occupée par une seule chose: réfuter l'existence de dragons shinryens. Fujino croyait bien plus volontiers Cornelius pour une fois, car elle savait qu'ils étaient tous deux shinryens, elle et lui. De plus, croire qu'un homme pouvait abattre un dragon, c'était assez peu croyable pour elle.

-Et comment auriez-vous pu tuer un dragon ici il y a dix ans ? Il y a dix ans, ce monde venait à peine d'être détruit. Il devrait y avoir encore des traces de la lutte et vous n'auriez pas pu le découper devant un quelconque tavernier puisque plus personne n'habitait ici du fait de la destruction de ce monde. Et qui plus est, nous avons ici une elfe shinryenne. Elle qui doit bien avoir plus de cent ans d'âge, peut-être pourra t-elle vous le confirmer.

-Vous savez, je doute que dans son état, l'existence des dragons à Shinrya soit vraiment un sujet qui l'intéresse.

-Roh, ça va. Un oui, ou un non suffira.

-Ouais ben vous traduirez vous-même. Je ne me sens pas de lui demander.

La question était donc en suspens et de toute façon, c'était un détail bien insignifiant. Qu'il y en ait ou pas, qu'est ce que ça changeait ? En tout cas, cela n'intéressait pas du tout Fujino. Et si l'homme croyait qu'il l'intéresserait davantage à être capable de tuer un dragon, c'était raté. Fujino détestait faire du mal inutilement. A sa proposition, elle lui siffla:

-Laissez donc les dragons tranquille. Je refuse qu'un être vivant meure juste pour un cadeau, pour mon confort. A vrai dire, elle n'y avait jamais pensé, ce pourquoi elle se trouva ensuite un peu idiote à penser cela car elle savait que des animaux qui avaient contribué à son "confort", il y en avait sûrement, c'est juste qu'elle n'y avait jamais pensé avant.

Au final, Fujino lança un regard reconnaissant à Kavitchie avant que Flocon ne remette Sylvanas sur le tapis. La question: quid de Sylvanas ? Fujino répondit au quart de tour:

-Peu importe cette sale garce ! Elle a essayé de me tuer, elle n'a que ce qu'elle mérite ! Une fois encore, elle se rendit compte de tout ce qu'elle disait, ce que cela impliquait. Elle avait déjà causé tant de souffrances à elle seule. Ne voudrait-elle pas aussi qu'on lui pardonne, qu'on réagisse plus généreusement à son égard si elle était dans la même situation ? C'était si dur de pardonner, surtout quand une femme venait de tenter de vous tuer volontairement. Et si dangereux bien sûr. N'allait-elle pas trancher la main qu'elle s'apprêtait à lui tendre ? Finalement, elle se calma, et préféra revenir sur sa décision: -Hmpf, au fond peu importe, faites ce que vous croyez juste. Sauvez-la si vous voulez, mais je ne ferais rien pour elle. Qu'elle ne m'approche pas. Elle repensa à Emiri. Elle aussi, elle l'avait épargné et réfréné son désir de vengeance. Mais là c'était parce qu'on lui avait mis en face le fait qu'elle n'était pas sûre qu'Emiri était responsable de ses malheurs.

Elle posa son regard sur Emiri. Elle l'avait perdue, elle la retrouvait ici même... Si Kavitchie savait ce que Fujino avait fait à cette fille lorsqu'elle était aux enfers, elle ne lui pardonnerait sans doute jamais. Donc, vengeance ou pas, Fujino ne ferait rien, ici, à Emiri. De toute façon, elle avait promis qu'elle ne lui ferait rien tant qu'elle ne serait pas sûre de ce qu'avait fait Emiri il y a longtemps. En plus, d'une certaine manière, Emiri venait de sauver son bébé. N'était-ce pas une bonne raison de la regarder différemment ? En tout cas, étrangement, Emiri la regardait avec bienveillance comme si elle se fichait que Fujino l'avait torturé ou avait voulu lui faire du mal. Qu'était cette fille ?

Sylvanas se releva soudain. Fujino sursauta, convaincue que l'elfe allait encore s'en prendre à elle.

-Li chi Haruhi... Elly shlaïm ! Il arh shragh !

-Elle dit que le sang de Haruhi, elle sent qu'il le ronge et qu'elle est morte.

-Plutôt vivante pour une morte. Je crois que le sang, rajouté à la corruption ambiante de ce monde l'a changé en ce que nous appelons dans le jargon: une morte-vivante. Il n'y a plus rien à faire.

-Il arh shragh ! Il reschy neï ! Neï fillyen illo ! Kavitchie, il yuruï. Neï, yami. Ahi, il yuruï Kavitchie ! Kavitchie, neï fillyen illo !

Sylvanas s'embrasa soudainement comme un brasier humain. En un cri déchirant, elle disparut dans les flammes qui s'éteignirent sur un grand vide. Même pas de cendres.

-Qu'est ce qu'elle a dit ?

-Qu'elle mourrait, qu'elle ne respirait plus. De ne pas la suivre. A Kavitchie... C'était pas clair. D'abord elle disait qu'elle lui pardonnait, et puis non, et puis si, comme si elle luttait contre elle-même. Et puis, elle lui a dit de ne pas la suivre.

Fujino l'avouait intérieurement, elle se réjouissait de la disparition de Sylvanas. Mais elle ne voulait surtout pas l'avouer de vive voix, de peur de blesser. Sauf que... Son visage était figée dans un rictus qui la trahissait sans qu'elle s'en rende compte. En attendant, elle ne savait pas si c'était très convenant de déclarer qu'à présent il fallait aller chercher Haruhi, cela serait impoli et voudrait dire qu'elle se fichait de ce qui venait de se passer.

Fujino avait toujours ce rictus sur le visage, comme si on lui avait tordu les lèvres, quand elle remarqua que Kavitchie semblait à nouveau bizarre. Elle ne savait pas pourquoi la disparition brutale de Sylvanas la touchait à ce point, car pour elle, c'était une bénédiction. N'étant pas au courant pour ce qu'il s'était passé à Halloween, elle ne put que constater que Kavitchie semblait vraiment abattue de voir Sylvanas ainsi disparue. Elle tendit la main vers elle, mais Flocon attira sa maîtresse vers elle en décochant un terrible regard méprisant sur Fujino.

-Dame Fujino ! héla Claude en lui lançant un sac de toile. Fujino se demanda de suite ce qu'il voulait avec son sac. En l'examinant rapidement, elle vit qu'il y avait cinq trous, un grand et quatre petits sur les côtés, et que le sac possédait deux lanières de cuir sur un côté. En voyant Alois (le plus vieux des deux) faire un geste autour de son ventre, elle comprit qu'il lui désignait qu'il s'agissait d'un porte-bébé à accrocher dans son dos ou sur son ventre. Bien pratique en voyage.

Mais elle n'avait pas encore la tête à ça. Elle reporta son attention sur Kavitchie. Fujino était toute tremblante, les yeux ronds comme des soucoupes. Elle ne savait pas si le pire était de ne pas savoir comment aider Kavitchie ou le regard désapprobateur de Flocon. Celui-ci lui intima férocement de partir. Cette haine, c'était insupportable. Pourquoi ce... Machin, lui empêchait de s'approcher de sa... Seule amie. C'était injuste. Encore et encore, on lui enlevait ses clés vers des matins plus doux.

-Kavitchie ? Fut-elle seulement capable de dire. Elle ne pouvait pas partir en laissant son amie dans le besoin, sans même savoir si elle la reverrait, si elles seraient en droit de se reparler, de rester amies. Elle avait besoin de l'entendre, de voir dans ses yeux que rien n'était changé, qu'elles resteraient amies. Et pourtant, le regard de Flocon la forçait à reculer doucement, en tremblant, sans savoir si elle avait le droit d'approcher.

Mais ce fut finalement les cheveux de Kavitchie qui la firent davantage reculer et prendre conscience d'autre chose. Peu importait la haine de Flocon, la raison pour laquelle elle devait fuir quitte à s'arracher le coeur, c'était le fait que Kavitchie ne devait pas se sentir coupable de tuer quelqu'un d'autre par accident. Surtout pas elle, assez égoïstement.

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En reculant, elle avait la sensation de revivre, pas à pas, sa chute du haut de la falaise: les yeux fixés vers Kavitchie, sans comprendre, reculant, perdue, prête à chuter. Elle avait cette horrible sensation que jamais elle et Kavitchie ne pourraient se revoir, être réellement amies tant qu'elles seraient ce qu'elles sont: des femmes possédées par la haine et la rage qui les poussaient à tuer et s'entretuer. Ca ce n'était pas l'amitié qu'elles voulaient se vouer. Mais ça c'était dur pour Fujino.

-Pourquoi ? Je te promets que je ne te laisserais pas tomber.

Blackie ne savait pas comment téléporter Fujino autre part. Mais ce fut le coeur de verre de Haruhi qui donna la réponse. Il brilla de milles feux. Blackie s'approcha de Fujino, celle-ci enfila son porte-bébé et plaça Alois dedans avant que la lumière n'emmène Blackie et Fujino à Port Royal.

-Bien ceci est donc fait. Claude, Emiri, nous y allons. Déclara Alois tandis que Cornelius, de son côté disparaissait. Alois et Claude détournèrent leur pas de Kavitchie et s'éloignèrent. Emiri resta un court instant à observer Kavitchie et Flocon, visiblement très triste. Elle pleurait, au moins pour cinq. -Ce ne sont pas mes larmes. Si tu as mal, ça me fait mal. Alois l'appela et Emiri rejoignit Alois.

HRP: Avant d'archiver le RP, je ferais un dernier post, car je me retrouve seul et j'adore faire des monologues !

[HRP: merci à toi Kavitchie, ce fut encore une fois intense et un super moment agréable. J'attends de même avec impatience notre prochain RP. ^^
Je précise Démo que si tu souhaites suivre ta dulcinée dans ses péripéties à Port Royal, tu peux.]

HRP: Ok pour te rejoindre ! Bon je soliloque !

Démoniaque se trouva être seul dans cette auberge. Il se dirigeât dans un petit couloir qui se trouvait derrière le comptoir. En passant, il prit un verre de sa boisson préféré, un ténébreux, une boisson rouge, avec dedans du sang de rat, un œil de bœuf et du schewepse.

Le couloir était remplit de photo et de trophée. Démoniaque se dirigea vers l'une d'elle. On appercevait le tavernier avec à ses côtés Démoniaque sous forme humaine, il ressemblait à un enfant de 10 ans. Il dit.

" - Ah c'était la belle époque ! Tu me manque Fred, tu était un gars bien ! Tu faisais aucune différence entre le bien et le mal et on faisais tous la fête chez toi ! "

Sur la photo, on appercevait sur le comptoir le cadavre d'un dragon, c'était celui de Rex. Démoniaque continua.

" - C'était la première fois que je tué un dragon avec ce nouveau personnage, que je venais de créer le nouveau Mordrake car son père était mort et la première fois que je venais ici pour féter ça ! "

Démoniaque se mit à rire.

" - Ahahah ! Dire que ça fait plusieurs siècles que je joue le rôle des Mordrake et personne ne m'a reconnu jusqu'à aujourd'hui ! "

Puis Démoniaque se prépara pour se téléporter à Port Royal !

" - Allons retrouver cette jolie fille ! "