Exil à Illusiopolis [Libre]

Si tu ne veux pas que l'on te retrouve, va au dernier endroit où l'on penserait te chercher. C'est sans doute ce que Yuki avait pensé quand elle avait décidé de se rendre en urgence à Illusiopolis. Elle avait réussi à s'échapper des griffes d'Alois, mais à quel prix ? Et pour combien de temps ? Ce forcené ne la lâcherait pas d'une semelle. Enfin, c'est ce qu'elle pensait, sans se douter de ce qui occupait réellement les pensées d'Alois en ce moment même. En attendant, pour elle, il fallait se cacher et surtout panser ses blessures.

Quand elle arriva, elle était exténuée. Ses ailes la portaient à peine. Elle s'échoua sur le sol en grognant. Elle se releva en crachant pour dégager un peu de ce goût de sang dans la bouche. Elle passa son bras sur son ventre en titubant un peu. Son visage était toujours aussi mal en point mais pour cette fois, elle ne le devait pas à Alois. Il était comme une pomme flétrie, ou comme s'il avait brûlé. La malédiction de Shinrya. Son corps tout entier vivrait bientôt cela aussi. Habituellement, elle se cachait sous sa capuche, mais à cet instant son apparence était le cadet de ses soucis.

Personne à appeler à l'aide et elle était de toute façon trop fière pour le faire. Elle fit quelques pas en titubant, le dos voûté, le bras contre son ventre. Elle saignait un peu partout. Rien de grave en apparence hormis peut-être dans la jambe gauche. Elle avait juste été un peu lacéré, mordu et frappé un peu partout et ça avait laissé pas mal de traces, de traces de sang, mais au final ça devrait passer. De toute façon, elle ne pouvait pas mourir, alors... Et même elle aurait préféré enfin mourir.

Elle repensa à cette Emiri... Elle la retenait celle-la et ses airs de sainte nitouche. Elle avait été le complice d'Alois et ces blessures, elle lui devait. Si seulement, elle savait ce que c'était que cette histoire quant à son nom. Emiri Kimidori... Vérité ou mensonge ? Non. Semi-vérité ? Peut-être. Plutôt comme ça. Et c'est ce qui l'inquiétait. Mais de toute façon, une fois encore, Yuki était pour l'instant en exil, au repos, attendant que les choses se tassent et d'aller mieux. Ce qui ne saurait être le cas. En effet, pour exemple, l'orage approchait.

Elle prit son écharpe et en fit des lambeaux pour servir de bandage sur sa jambe. Il lui faudrait peut-être une attelle.

L'épée d'Alazard abattit le simili qui tentait de l'éviscérer avec un geste presque méprisant. Le jeune homme leva son bouclier pour se protéger d'une nouvelle attaque et riposta, le simili disparu quand l'épée à lame noire le transperça. Le rouquin sauta en arrière et les deux derniers similis se percutèrent et il en profita pour trancher les deux être blancs d'un seul coup.

Alazard attendit encore quelques secondes pour voir si d'autres similis allaient apparaitre puis il rengaina son épée. Cela faisait quelques semaines qu'il avait quitté sa famille pour chercher sa propre voix. Un de ses amis qui était le seigneur d'un petit royaume lui avait fournit un poste de capitaine de son armée et si Alazard lui en était reconnaissant, il n'en était pas vraiment satisfait. Il voulait le meilleur pour Ondine et ses enfants, mais aussi pour lui car même si elle avait diminué, son ambition était toujours présente, il cherchait donc à accumuler du pouvoir également pour lui même. Toutefois, il se refusait à trahir son ami ou d'entrer en guerre contre quelqu'un qui ne lui avait rien fait. Il y a quelques années ces solutions ne l'auraient pas dérangé mais sa rencontre avec Ondine l'avait changé.

Toutefois, ce n'était pas pour cette raison qu'il était arrivé sur ce monde, en effet, il était arrivé par accident. Son vaisseau gummi venait de s'y écraser suite à un problème de moteur, ce qui avait don d'énerver le jeune homme qui avait pailler chère ce vaisseau. Et à peine sortit il s'était fait attaqué par des similis. Heureusement, aucun d'entre eux ne pouvaient vraiment lui causer problème.
Ce fut alors qu'il entendit l'orage gronder.

*Et merde.* Se dit Alazard. Qui ne voulait pas être prit dans l'orage, son pouvoir de téléportation marchait mal et il voulait éviter de se téléporter n'importe où. Il mit donc son bouclier au-dessus de sa tête pour se protéger de la pluie et partit pour chercher un moyen de partir de ce monde sans user de portails de téléportations.

Yuki avait le regard baissé, presque en boule sur elle-même. Elle se posait encore et toujours des questions. C'était son quotidien de toute façon. Les énigmes encore et toujours. Il fallait croire que l'on appréciait la tourmenter autant physiquement que mentalement, sûrement plus mentalement que physiquement d'ailleurs. Seul Alois semblait penser que la torturer physiquement suffirait... Crétin ignorant... Bon d'accord, sans le vouloir, il lui posait aussi des énigmes...

Quand Yuki releva le regard, alertée par un bruit étrange, elle vit des similis autour d'elle, en arc de cercle devant son pan de mur. Elle se releva et tira son épée en grimaçant. Elle se prit à penser que son visage avait fini par épouser à nouveau des émotions. Le temps de la Yuki totalement inexpressive était-il passé ? Pour la douleur sans doute. Elle doutait pouvoir combattre tous ses ennemis sans y perdre quelques plumes... Tout ça, en sachant malgré tout qu'elle ne mourrait pas... Futile.

Mieux valait leur laisser l'initiative. Ils s'approchaient de concert. Ces similis étaient malins. Ils ne faisaient qu'une seule conscience et il n'y en aurait pas un qui attaquerait le premier. Ils attaqueraient tous ensemble. Dans ce genre de cas, il n'y a pas d'autres choix: c'est à soi-même de prendre l'initiative pour surprendre l'adversaire. Yuki courut droit devant elle et trancha le simili droit devant elle. Quand cela fut fait, elle sentit ausitôt qu'un autre simili venait d'atterrir et de s'étaler sur son dos. Elle sortit son aile de son dos pour expulser le gêneur et fit un tour sur elle-même tout en laissant son épée en avant pour donner un estoc autour d'elle. Ce fut un coup dans l'eau car les similis restaient attentifs.

[HRP: comme ce rp est important pour Yuki, je quitte ce rp pour le faire ailleurs. Rien de personnel, mais il faut que je continue et ça fait le "je sais pas combien de rp" qui ne commence pas.]

Pour disloquer une formation bien huilée, entièrement dévouée à un seul objectif, un groupe soudé et coordonné, y a pas photo, rien ne vaut l'effet de surprise, le paramètre inattendu dans la bataille bien rangée. Ce fut le cas ici. Une dague sortie de nulle part vint percer leurs lignes et abattit l'un des similis. Rapidement, sa propriétaire fit son apparition et se débarrassa des ennemis en les immobilisant avant de les resserrer dans un étau de terre qui vint bien vite à bout de leurs corps chétifs.

La jeune femme s'approcha alors de Yuki, accorte et compatissante. Mais sa grimace ne passa pas inaperçu. Bah, Yuki s'en fichait, tant que cette femme était adulte. Le pire était que ce visage fasse peur aux enfants, comme à la terre des dragons. Cela, elle ne voulait plus le revivre. La jeune femme proposa à Yuki de la soigner mais à la condition semblait-il de l'aider par la suite.

Yuki n'avait pas vraiment de but. Pour autant, ce n'était pour cela qu'elle en cherchait. En ce moment, son but, c'était plutôt de se faire oublier. Alors quand une jeune femme vous propose de vous engager comme un mercenaire, un chasseur de primes pour retrouver quelqu'un... Et bien, vous, vous y réfléchiriez. Yuki, elle, sa première réaction fut de refuser. Pas question d'entrer encore dans une histoire sordide qui ne la concernait pas.

Pour autant, quelques soins n'auraient pas été de refus, même si elle était trop fière pour l'admettre. Elle qui d'habitude se tenait droit, raide comme une planche, était cabré vers l'avant, une douleur dans le côté droit de son ventre. Elle avait un peu mal évalué les dégâts. Cet endroit de son ventre saignait un peu plus que le reste de son corps. Récapitulons: jambe cassée et ventre blessé. Même immortelle, si Yuki ne faisait rien, elle deviendrait paraplégique et trimbalerait cette douleur tout le restant de sa misérable "existence".

-Ai-je bien le choix ? En revanche, je ne sais pas si je pourrais vous être utile de suite à moins que votre capacité à soigner les autres ne tienne du miracle. Cingla t-elle, froide et méprisante.

Elle s'arrêta de respirer, le temps de s'allonger à demi sur le côté. Son bras sur le sol pour se tenir un minimum au dessus du sol et le côté blessé de son ventre vers le ciel.

-Dites-moi de qui il s'agit. Elle fut tentée de demander pourquoi. Mais puisqu'elle n'avait pas le choix... Elle préférait ne pas le savoir. Au moins, cela lui éviterait de savoir qu'elle fonçait tête baissée dans quelque chose qu'elle n'avait vraiment pas envie de faire.

Kairi, toujours sous sa forme de gamine, continuait de courir dans les ruelles d'Illusiopolis. A force de courir, elle retrouva Karah qu'elle ne vit pas et la percuta au moment même où elle allait expliquer à Yuki son utilité et lui donner la description de la personne qu'elle recherchait. Kairi se retrouva à terre, la tête en bas et les pieds en haut, ce qui était une position qui n'était pas du tout à son avantage. Etant tout très surprise, karah se pencha et attrapa ses mains pour l'aider à la remettre debout sur ses deux jambes.

- ça va petite ? Qu'est-ce que tu fais toute seule dehors à cette heure ? Un orage va bientôt éclater.

"Me suis perdue..."

Kairi voyant que Karah ne l'avait pas reconnue, car elle ne l'avait encore jamais vue sous cette apparence, ce qui était une bonne chose, car elle pourrait tester ses réactions avec les enfants. La princesse de cœur avait détourné la tête en lui avouant la vérité avec une voix fluette d'enfant qu'elle avait lorsqu'elle avait cette taille. Karah, quand à elle, était plutôt embêtée, car d'un côté elle devait soigner l'inconnue, de l'autre elle devait retrouver Kairi et pour rajouter de l'huile sur le feu, il y aurait sûrement cette gamine à aider pour qu'elle retrouve son chemin. Pendant le temps qu'elel réfléchissait, chibi Kairi s'approcha de Yuki et fût surprise de voir autant de blessures, puis lorsqu'elle vit sa tête, elle ne pu s'empêcher de pleurer, comme l'aurait fait un gamin de son âge, car ses émotions changeaient un peu sous cette forme, soit elles s'accentuaient ou soit elles diminuaient tout dépendait de la situation. La voyant dans cet état, Karah eût l'air désemparée, elle le fût encore plus quand Kairi s'approcha d'elle pour s'accrocher à un pan de son vêtement.

"Ouin ! Neesan tu dois sauver cette fille !"

- Euh oui... oui tout de suite, ne pleure plus, elle a rien de grave, elle a juste le visage un peu déformé, mais ce n'est pas contagieux, ça va passer.. Dit-toi que c'est une pomme flétrie qui finira par retrouver sa fraicheur d'antan...

"Une pomme flétrie ? Ihihih c'est rigolo comme surnom, en plus c'est bon les pommes !"

Kairi ne savait pas pourquoi, mais les mots qu'avaient utilisé Karah pour décrire Yuki l'avait beaucoup fait rire, ce qui soulagea l'invocation qui détestait entendre les gosses pleurer. Cependant, elle avait tout de même lancé un regard désolé à Yuki pour lui dire qu'elle n'avait rien contre elle, mais qu'il fallait bien faire quelque chose pour clamer cette petite fille aux cheveux roses clairs et à la robe blanche, oui hélas même ses habits et ses cheveux changeaient à cause des effets secondaires. Elle accéda à la requête de la petite fille et se concentra pour changer d'apparence. Elle se métamorphosa en une petite créature blanche qui ressemblait un peu à Mokona ou à Kuriboh, mais la particularité était qu'elle avait des ailes derrière le dos, c'était sa forme air, celle d'avant était sa forme terre, quelles formes pouvait-elle encore prendre en changeant d'élément ? Va savoir. En tout cas, le premier réflexe de Kairi fût de la prendre dans ses bras pour lui faire un câlin.

"Kawaii peluche !"

- Euh non lâche-moi s'il te plait, je connais des sorts de soins lié à cet élément, je ne vais pas pouvoir la soigner si tu ne me lâche pas.

"Oh une peluche qui parle ! Trop cool !! Okay d'accord mais après tu reviens, promis ?"

- Oui, ne t'inquiète pas, je te le promet !

Karah soupira, puis elle reprit son envol et se plaça juste au-dessus de la tête de Yuki, puis se mit à danser en chantant une petite mélodie dont les paroles étaient l'incantation qui permettait de soigner la fille. Quelques minutes plus tard, plusieurs petits faisceaux de lumières vinrent se placer sur les blessures de Yuki pour les soigner petit à petit.

En voyant Illusiopolis, il y a des spectacles particuliers auxquels on s'attend d'assister, et il y en a d'autres auxquels on ne se serait vraiment, mais vraiment pas, attendu. Celui que Yuki voyait se dérouler sous ses yeux faisait partie de la seconde catégorie. Déjà, qu'un enfant soit dans cette ville, tout seul, c'était déjà très étonnant, mais alors en plus qu'un spectacle pour enfant, tout rose, tout mignon se déroule, alors c'était du stade de la science-fiction.

Et pour couronner le tout, la jeune fille vit son visage et en fut effrayée aux larmes. Elle n'avait pas pris le soin de camoufler son visage, parce que justement elle ne pensait pas trouver d'enfants ici. Ca, c'était habituel: Yuki croyait toujours que quelque chose n'arriverait pas, mais le pire arrivait toujours. Elle était maudite. L'image du gamin à la terre des dragons lui revint. Qu'est ce qu'elle détestait ça. Faire pleurer un enfant, voilà le pire qui pouvait encore lui arriver.

Karah essaya de rassurer la jeune fille. Ca va passer ? Finira par retrouver sa fraîcheur d'antan ? La bonne blague. Si Yuki n'avait déjà pas beaucoup d'espoir de voir Karah soigner sa jambe et son ventre, elle n'en avait aucun de voir Karah "soigner" son visage. Yuki était victime d'une malédiction qui la transformait inéluctablement en une sorte de zombi sans volonté. Et c'étaient les dieux eux-même les responsables. Toutefois, Yuki préférait encore que Karah ne soigne pas son visage, sa malédiction. Car plus vite cette malédiction la prenait, plus vite elle perdrait sa conscience et ce serait comme mourir, arrêter de souffrir... Il fallait juste espérer qu'elle ne s'en prendrait pas à des enfants sous cette forme. Même si elle ne s'en rendrait plus jamais compte... Ca l'effrayait un peu. Encore plus si cet enfant était Mélodie. Elle priait aussi qu'elle serait méconnaissable afin que Mélodie n'ait pas à en souffrir. Finalement, la mort aurait été préférable.

En attendant, cette destinée lui permettait de ne plus s'en faire avec sa morale et ses valeurs. Vu le peu de temps qu'il lui restait, autant faire comme elle voulait, occuper le temps comme elle pouvait. En cherchant quelqu'un à Illusiopolis par exemple. Et pomme flétrie un beau surnom ? Pire encore que les surnoms de sa mère: "enfant de l'hiver" ou "Flocon", comme si Yuki ne suffisait pas. C'est bon on sait qu'elle a un nom qui signifie "Neige".

Donc, Yuki assista à un spectacle étonnant. Déjà cette femme se transformait en une petite boule lévitante. Du coup, elle ne savait même plus qui était vraiment cette... Chose. Une humaine, une créature ? Et en plus, la gamine la cajola comme si c'était bien le moment et l'endroit pour ça. La créature survola la tête de Yuki. Elle entonna une danse et une chanson qui l'illuminèrent et soignèrent ses blessures. Plus qu'à passer à la teinturerie nettoyer les tâches de sang, quoi.

Yuki put se relever péniblement. Elle n'avait presque plus mal et pouvait à peu près se tenir debout et marcher correctement quoiqu'en boitant très légèrement quand elle marchait, mais c'était surtout pour ne pas forcer trop souvent sur sa jambe. Sinon, elle serait capable de courir en cas de besoin. En revanche, son visage n'allait pas mieux, bien sûr. Elle rabattit sa capuche rapidement pour camoufler son visage dans l'ombre. Pas question de laisser cet enfant supporter plus longtemps l'horreur de son visage.

-Bon, alors ? C'est quoi que je dois faire ?

La gamine eût l'air d'être très heureuse lorsque Karah soigna Yuki, mais le fût encore plus lorsqu'elle revint se blottir dans ses bras. S'il ne fallait que ça pour que la petite ne pleure plus, ce n'était pas grave, elle continuerait à jouer le rôle de la peluche la plus mignonne qui soit, l'animal de compagnie par excellence pour éviter que les gosses pleurent. Elle soupira en entendant la question de Yuki, puis eût une idée.

- Tu la surveilles quelques minutes, je pense qu'elle va plus nous encombrer qu'autre chose dans nos recherches... Dit-moi petite aurais-tu vu une jeune fille aux cheveux rouges avec une robe rose et une Keyblade ? Serais-ce impoli que de te demander ton prénom ?

"M'appelle Kira neesan ! Je l'ai vue, un méchant monsieur voulait lui faire du mal, elle lui a donné une correction puis est partie dans un portail lumineux, c'était zoli il y avait pleins de couleurs ! Le méchant monsieur est parti aussi et ils ne m'ont même pas regardé, c'est pas gentil de leur part ! Et toi ? T'es quoi ? C'est quoi vos nom ?"

Kira n'était pas un nom choisit au hasard, car c'était celui de sa jumelle qu'elle avait rencontrée un jour et qu'elle n'avait plus revue depuis un long moment, va savoir ce qu'elle faisait, mais ce qui était sûre, c'est qu'elle devait sûrement bien se porter. En entendant sa réponse, Karash soupira d'exaspération en pensant que son invocatrice était irrécupérable.

- Je m'appelle Karah et elle c'est Yuki, je suis une invocation qui indépendante qui peu prendre plusieurs formes pour aider mon invocatrice.

"Yuki c'est joli comme prénom !"

Comment savait-elle que la déesse s'appelait ainsi ? Et bien, va savoir pourquoi, mais elle avait l'impression de l'avoir toujours su, que quelqu'un avait murmuré à son oreille cette précieuse information. Karah lui sourit, mais il ne resta pas longtemps sur son visage, car l'approche d'un homme étranger le lui fit perdre. En les voyant, l'homme qui était habillé comme quelqu'un de tout à fait banal s'approcha du trio en leur faisant un grand sourire.

- Oh vous avez retrouvé ma fille, c'est merveilleux ! Allez vient toi !

"Je veux pas aller avec le monsieur, il est méchant !"

Déclara la petite en allant se cacher derrière les jambes de Yuki, même si elel lui avait fait peur au début, elle en avait beaucoup moins que ce type qui l'avait vue s'enfuir en prenant cette forme d'enfant. Ce dernier n'ayant pas beaucoup de patience, s'approcha de la déesse et empoigna la gamine par le poignet pour la hisser jusqu'à lui pour l'avoir entièrement dans ses bras tout en lui donnant u passage une fessée. Karah qui avait été lâchée par accident, avait reprit sa forme humaine et regardait la scène en se demandant s'il fallait intervenir ou pas, car la gamine c'était juste perdue.

"Pourquoi ? Me suis pas enfuie, me suis perdue ! Yuki, Karah, veut pas y aller, au secours !!!"

- La ferme ! Pardonnez-la, elle joue encore la comédie, sur ce, je vous laisse au plaisir de vous revoir... Toi je vais t'attacher bien solidement et attendre que tu reprennes ta véritable apparence, ensuite je vais te disséquer pour prendre ton cœur et l'offrir à Xemnas, Maléfique, qui sait, tant que j'en fais un bon bénéfice, tout me va...

Il disait ces mots avec un grand sourire, puis s'est en s'en allant qu'il murmura ces mots à l'oreille de la gamine tout en ayant un grand sourire sadique au coin de ses lèvres. Kairi était tombé sur un grand cinglé et elle ne pouvait rien faire pour lui échapper, en tout cas pas pour le moment, pas tant que Yuki ou Karah capterait qu'il s'agissait d'un enlèvement organisé par un usurpateur de statut familiaux, d'ailleurs, Kairi était en train de se demander si elle avait un jour parlé à Karah de sa famille, peut-être que oui et elle n'avait pas capté l'arnaque ou peut-être que non et le fait qu'elle ne fasse rien n'était pas de sa faute.

Yuki haussa un sourcil dubitatif sur sa face froide et méprisante. Chercher quelqu'un c'était déjà une chose, mais jouer les baby-sitter c'était une autre. Yuki protégeait les enfants mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle appréciait de passer du temps avec elle. Bien au contraire, passer du temps avec un enfant, c'était prendre le risque qu'il se n'attache à elle, ce qui serait une tragédie. On avait bien vu ce que cela avait donné avec Mélodie. Donc, Yuki pensait que les enfants étaient la chose la plus importante au monde, elle les respectait et justement, pour cela, elle considérait qu'elle n'avait pas le droit de s'approcher d'eux. Encore moins avec un visage à faire peur.

Au moins, elle avait le signalement de la personne recherchée, même si sa mission semblait consister à rester là en attendant que Karah trouve cette personne. Nul besoin de préciser que lorsque la jeune fille demanda leur nom, Yuki ne pipa mot. Pas besoin, de toute façon la créature s'en chargea... Minute ! Comment elle connaissait son prénom ? Elle ne l'avait jamais dit et Karah avait dit qu'elles ne s'étaient jamais croisées, ce que Yuki confirmait.

Bon, tant pis. En attendant, tout s'expliquait ou presque quant à la nature de Karah. C'était une invocation, ce qui pouvait expliquer ses diverses apparences. Toutefois, cela signifiait que quelqu'un l'avait invoqué, mais qui ? Et pourquoi cette invocation se retrouvait seule sans son invocateur ? Au final, par déduction, Yuki imagina que c'était justement l'invocateur que Karah recherchait... Ou une personne que l'invocateur avait chargé de retrouver... Non, en fait, impossible de conclure.

Soudain, un homme s'avança et gaiement les remercia d'avoir retrouvé sa fille. Décidément, Yuki et les histoires de famille compliquées... Après Mélodie qui semblait ne pas trop être proche de sa mère et la considérait comme sa mère adoptive, voilà une fille qui craignait son "père" et devinez qui devait faire office de bouclier ? Yuki, bien sûr. Pff, en plus, un père...

Yuki n'avait jamais apprécié son père. C'est comme si elle n'en avait jamais eu. Il rentrait tard le soir et ne prêtait jamais attention à elle. Autant dire que la notion de père était floue pour elle et synonyme de frustration et de haine. Alors, voir ce mec frapper son enfant...


-Pourquoi que rien n'est prêt ? Pourquoi que rien n'est propre ?

-Par pitié ! Calme-toi ! Tu vas la réveiller.

-J'en ai rien à carrer de ta morveuse ! Quoi ? C'est parce qu'elle était dans tes pattes toute la journée comme d'habitude ? Vous êtes toujours dans les bras l'un de l'autre et tu t'étonnes que rien n'est fait. Puisque c'est comme ça...

-Qu'est ce que tu fais ?

-Tu vois ? La porte est fermée à clé maintenant. Je garde la clé. Si demain, quand je rentres, tout est prêt, je te permets d'aller la voir. Autrement, elle reste dans sa chambre et toi je t'enfermerais dans la tienne, c'est clair ?

-Papa ! Papa ! Ouvre !

-Tu la fermes, moutard !


Yuki s'était juré qu'elle le retrouverait un jour. Mais son idéal de chevalerie refusait la vengeance. Il y eut juste le jour où elle dut sauver son village d'enfance d'une attaque de bandits. Là, elle retrouva après des années d'absence, son père. Mais pas sa mère, morte battue à mort par son père. Et elle se devait en chevalier de sauver ce crevard. Alors, quand elle se retrouva devant lui, implorant, misérable, rabaissé au rang de larve comme il en avait fait de même avec elle et sa femme... Yuki le sortit de là, comme n'importe quel citoyen de Shinrya. Il était mort quelques jours après de ses blessures au plus grand soulagement de Yuki, même si ce sentiment lui donnait la sensation d'être indigne de son titre. Et ce même si Emiri la complimentait de ce noble geste... Le coeur n'y avait pas été.

Enfin bref, Yuki ne sentait pas les pères en général. Mais celui-ci encore moins. Elle soupira exaspérée. Pourquoi fallait-il que cela tombe toujours sur elle ? Non, elle n'avait pas envie de se jeter dans cette histoire ? Mais avait-elle le choix ? Aussi sûr qu'elle avait dû sauver son père parce que c'était son devoir de chevalier, elle se devait de sauver cette gamine de son "père". Car, clairement, elle ne l'apprécia pas, comme Yuki n'appréciait pas son père. Elles pouvaient se comprendre sur ce point et Yuki ne souhaitait à personne cette relation.

Elle dégaina son épée et clama:

-Plus un geste ! Si c'est vraiment ta fille, prouve-le ! Autrement, elle reste avec nous. Quel âge elle a ? C'est quoi son prénom ? Pourquoi qu'elle porte ce prénom ?

La dernière question était venue toute seule à cause de son propre prénom. Du coup qu'on était en plein dans les histoires de famille, elle se souvenait aussi du discours cent fois répété de sa mère sur les origines de son prénom. Alors, bien sûr, Yuki ignorait l'âge de Kira tout comme ses origines. Mais si l'homme hésitait, ou si la fille montrait bien que l'homme mentait... De plus, la fille avait dit son nom et Yuki était certaine que l'homme l'ignorait. Elle ne se doutait pas que l'homme connaissait la véritable identité de la jeune fille et donc qu'il risquait fort de se "tromper". Et puis, c'était aussi pour gagner du temps, car Yuki était déjà à peu près sûre de son idée. Quelque chose clochait, on ne dit pas "au secours" de cette manière quand on était perdue et finalement retrouvée.

Yuki avait vu juste et avait posé les questions qui lui permettaient de s'assurer de ce dont elle se doutait déjà: ce n'était pas son père ou alors un très mauvais père. Un très très mauvais père, car à sa connaissance, même le sien de père connaissait son nom et son âge, même si c'était plus pour compter les jours et repérer quand enfin Yuki pourrait partir. Toutefois, la jeune fille semblait jouer le jeu en appelant l'homme "papa". Soit elle n'avait pas tout compris, soit elle jouait le jeu pour l'exaspérer.

Ce qui marcha plutôt bien puisque la jeune fille se prit encore une fessée. Karah réagit aussitôt, ne pouvant plus en endurer davantage. Elle lança une dague dans l'épaule de l'homme qui dut lâcher la jeune fille qui retourna se réfugier derrière les jambes de Yuki. Bien franchement, Yuki aurait choisi Karah pour se réfugier... Mais on n'explique pas tout.

Karah sermonna l'homme sur la relation parents/enfants. Yuki ne put s'empêcher de penser que c'était plus compliqué que ça. Une relation sacrée qu'il faut préserver quand on a encore des parents aimants... Et dire que Yuki avait un parent aimant en la personne de sa mère et que pour autant, Yuki l'avait quittée à l'âge de dix ans pour se former au titre de chevalier. Elle l'avait laissée avec ce monstre qu'était son père. Quelque part, Yuki l'avait condamnée à la mort qui lui était destinée. Si seulement elle avait pu emmener sa mère... Ce fut un vrai déchirement. En attendant, la philosophie de Karah, Yuki n'en était pas un bon exemple.

Vous vous rappelez que Yuki se demandait pourquoi elle se retrouvait toujours dans des situations pas possibles ? Et bien, ce fut encore ce qu'elle se dit en voyant apparaître la véritable nature de l'homme. Comme par hasard, la voilà face à un autre démon. Et bien sûr, un cercle de flamme vint les encercler. Et bien sûr également, les flammes vinrent s'abattre sur eux. Alors, autant quand on est une invocation on n'a que peu d'inquiétude à avoir sur son corps, autant quand on est une demi-déesse, on n'a quelques inquiétudes.

Yuki ne pouvait mourir mais n'en demeurait pas moins fragile. Déjà que son visage semblait avoir été caramélisé, les flammes n'allaient rien arranger. Mais en tant que chevalier, elle ne pouvait pas se permettre de laisser la douleur dicter sa conduite. Elle devait se montrer forte et surpasser la douleur pour continuer d'avancer.

Spoiler:

Yuki lutta contre les flammes et traversa le cercle. Son ombre découpa les flammes tandis qu'elle avançait en sortant ses ailes. Un ange noir apparaissait tel une ombre menaçante sur ce fond apocalyptique des flammes rougeoyantes, l'épée à la main. En s'approchant, Yuki laissa un peu plus entrevoir ses traits. L'air résolu, son visage avait perdu encore plus de chair. Son oeil droit était encore plus visible, comme si on avait enlevé toute la peau autour. Sa dentition était presque entièrement visible. Bref, il restait plus d'os que de peau.

Son corps était noircie par endroit et ses vêtements étaient presque tous anéantis. Dieu merci, Karah avait masqué les yeux de Kira. Elle était encore pire que Double-Face de Batman lui-même.

-Pour ton malheur, je fus shinigami. Les démons ont toujours été nos ennemis. Et moi vivante, tu ne toucheras pas à un cheveu de cette fille !

Yuki rangea son épée et sortit à toute vitesse, ses dagues et fit apparaître lance et épées. Par son pouvoir de télékinésie, elle les fit tenir en l'air autour d'elle avant de dégainer à nouveau son épée d'argent et se rua vers l'ennemi en se faisant précéder de toutes ses armes. Elle lança un à un ses armes durant sa course avant d'achever par un violent coup d'épée d'argent.

Un seul coup des coups envoyés par Yuki fit mouche. Et quel coup ! Elle fit une profonde entaille au torse de son ennemi. Mais elle savait qu'il en ferait un peu plus pour repousser un démon. Sentant peut-être le vent tourner, le démon essaya de corrompre Yuki, de l'inciter à céder et à lui rendre Kira. Et en échange ? Une nouvelle peau. Bien que Yuki haïssait cette peau pourrissante, elle n'en avait cure que si un enfant posait les yeux dessus. Sinon, elle s'en fichait. Peut-être un jour cela la rendrait incapable de bouger... Et cela l'achèverait enfin. C'était sa malédiction, on ne pouvait rien y faire et elle s'en fichait.

-Tu fais une grossière erreur. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est ceux qui pensent pouvoir décider de l'avenir des autres. Tu crois qu'on ne vaut pas mieux l'un que l'autre ? Peut-être, mais toi tu n'as aucune considération pour la vie humaine, moi j'en ai pour la génération future.

Pour Yuki, ce mec venait de déclarer qu'il savait ce qu'il allait faire de l'enfant une fois grande. Et un peu comme Ondine qui lui avait dit que l'enfant qu'elle avait rencontré au château Disney allait devenir chevalier parce qu'il avait ça dans le sang, ça l'énervait qu'on puisse décider du destin de quelqu'un à sa place. Et si en plus c'était un destin aussi répugnant...

La réponse de Yuki ne se fit pas attendre et ce fut Karah qui la donna: un violent coup de poing dans le torse. Ca ne coupa le sifflet de cet insolent qui se vit à nouveau punir par une force invisible. Bien que Yuki en fut surprise, elle ne chercha pas à comprendre. Cela semblait de leur côté, c'était suffisant.

-Emmenez l'enfant. Je vais m'assurer que ce démon ne puisse pas nous poursuivre. Dit Yuki en s'avançant pour rejoindre le démon.

Qu'elle ne fut pas sa surprise d'entendre une autre voix que celle de Karah lui répondre:

-Bien. Et on se retrouve où ?

C'était une voix suave, empreinte d'un certain cynisme comme si elle venait de faire une plaisanterie de mauvais goût. Yuki se retourna et vit ce qui semblait être une fille. Elle portait une cape à capuche pour cacher son visage. Sous son bras, elle portait Kira assise sur son bras et c'était chose étonnante car la fille à capuche n'était pas très grande, ni très costaude. Kira était loin d'être un bébé. Dans l'autre main, elle tenait une canne noble à pommeau d'argent.

-Qui êtes-vous ? Qu'est ce que vous faites avec Kira ?

-Relax. Je l'emmène avec moi le temps que vous en finissiez avec le tout feu, tout flamme et vous nous retrouvez elle et moi à cette adresse. Dit-elle sur un ton tout sauf rassurant. Dans ce genre de cas, on tâche de se montre sincère, rassurante, chaleureuse. Là, elle semblait expéditive. Elle lança une carte de visite à Yuki sur laquelle, il y avait écrit "Retournez-moi sans tourner de l'oeil mais en tournant votre regard vers la tour. Signé: MM". Les deux M écrits en lettres d'or était enchâssée l'une dans l'autre.

Pas le temps de répliquer que la fille était déjà disparue avec son "paquet". Yuki ne savait plus si elle devait continuer sa poursuite du démon ou retrouver Kira pour en avoir le coeur net. Que faire ? Karah aurait peut-être la réponse... Ou bien, le démon les rappellerait à l'ordre avant.

De son côté, la fille mystérieuse apparut dans un immeuble en ruines et poussiéreux dans lequel elle déposa la fille sur le sol froid et humide. Elle enleva sa capuche et sans un regard vers la fille, elle alla regarder à la fenêtre. Elle avait des cheveux noirs coupés mi-courts et surtout un oeil rouge et un bandeau sur l'autre oeil. En tout cas, elle ne devait pas être payé pour la conversation car c'est tout ce que la fille fit une fois arrivée.

Karah allait emmener Kira à l'abri, mais malheureusement, une femme mystérieuse la lui vola et l'emmena à l'abri, mince elles n'avaient pas de chance, le démon était encore en vie et la gamine n'était plus là, de plus, la carte de visite que Yuki avait reçue et qu'elle avait regardée du coin de l'œil, n'était pas très explicite, il fallait qu'elles agissent avant qu'il n'arrive un malheur à la petite fille qui commençait à devenir aussi pénible que Kairi à force de tout le temps se faire enlever, d'ailleurs elle était passée où celle-la ? Jamais là quand il le fallait ! Quant au démon, il utilisa ses flammes pour se soigner, puis il retourna auprès des filles en ayant l'air plus qu'énervé de ne pas trouver la gamine.

- Où est-elle ?

- Dans notre bide, on l'a mangée...

- Sale peste ! Je vais être obligé de te faire parler !

- Oh... de la torture physique et psychologique.. chouette... Yuki, tente de retrouver la gamine, je m'occupe de ce sale type !

Karah semblait être très cynique et sarcastique, ce qui ne semblait pas du tout plaire au démon qui était encore plus enragé qu'avant. Pendant ce temps, Kairi se demandait comment la femme avait fait pour atterrir si vite dans cet endroit poussiéreux et froid qu'elle ne connaissait pas. Elle leva son visage vers la demoiselle en lui lançant un regard interrogateur.

"J'peux au moins savoir pourquoi vous m'avez emmenée ici ? J'vous connais pas et mes neesan ne doivent pas être contentes, elles risque de vous casser la figure si elles vous retrouvent !"

Avec sa voix fluette et sa taille de guêpe, ses paroles ne semblaient pas être très sérieuses. Ne se sentant pas très à l'aise avec cette fille, Kairi tenta d'invoquer sa Keyblade, mais rien ne se passa, ce qui eût l'air de la décevoir, tant pis si elle était grillée, il fallait qu'elle se sorte de ce guêpier où elle s'était fourrée... Elle essaya d'utiliser ses sorts de lumières pour se défendre au cas ou, car jusqu'à présent, c'était Yuki et Karah qui l'avait défendue, il fallait qu'elle se prenne en main et qu'elle se débrouille seule, mais sa lumière qui jadis était si puissante et lumineuse, aujourd'hui, elle ne fût pas plus grande qu'une balle de tennis, pff c'était nul, ce n'était pas avec ça qu'elle allait s'en sortir.

Yuki aurait préféré que Karah parte chercher la fille et qu'elle, elle reste à le combattre. Pour plusieurs raisons: elle préférait le combat aux recherches et aux énigmes; de plus, avec le feu, sa nouvelle apparence ne manquerait pas d'effrayer Kira; et en plus, sauver Kira pour qu'elle s'attache à elle davantage... Bref, Yuki n'avait pas franchement envie de s'en occuper. En d'autres circonstances, elle aurait insisté, elle aurait demandé à Kira de s'en occuper, mais là elles avaient un démon enragé à s'occuper et pas le temps de discuter... Vous me direz, la situation aurait été différente, elles seraient parties toutes les deux chercher Kira et la question ne se poserait pas.

Du coup, Yuki s'éloigna pour pouvoir réfléchir tranquillement à deux choses: l'énigme de la carte de la jeune fille et comment ne pas effrayer Kira. Malheureusement, elle ne trouva aucune solution. Même son écharpe et sa capuche avaient été brûlées. Impossible de s'y camoufler. Et la ville, bien que la reproduction d'une ville, n'avait aucune poubelle dans laquelle trouver quoi que ce soit. Pas le moindre truc qui traînait. Yuki soupira. Elle n'avait pas du tout envie d'aller voir Kira dans cet état. Mais elle ne pouvait la laisser seule sans savoir si elle était en sécurité.

-Yuki, tu es idiote. Se blâma t-elle.

Elle relut la carte. La retourner ? Elle le fit. Au dos, il y avait une tour dessinée. Pas pour autant qu'elle savait où se cachait Kira. Toutefois, la tour dessinée rappelait l'architecture particulière de cette ville. Elle regarda autour d'elle. Elle vit une tour surplombant la ville, en tous points identiques à celle dessinée. Yuki se rua vers cette tour. Enfin... Ce grand immeuble, car ce que la fille de la lettre appelait une tour, Yuki appelait ça un immeuble plus grand que les autres.

Pendant ce temps, Kira n'était pas à l'aise avec sa nouvelle "protectrice". Et même elle était prête à l'affronter en cas de gestes déplacés. La jeune femme ne se retourna pas et resta muette un instant avant de se retourner et de s'adosser à la fenêtre, dans une tenue désinvolte.

-Sais-tu la différence entre un corbeau et un bureau ? Non ? Ca n'a pas d'importance. Je dois parler à Yuki et ta transformation en enfant ajoutée à ta présence ici fut une vraie chance. Car tu n'es pas vraiment une enfant, n'est-ce pas ?... Kairi. Sourit-elle, sournoise en se grattant le nez.

Une fois arrivée à la tour, elle monta les escaliers quatre à quatre et ouvrit toutes les portes. Ce ne fut qu'une fois au tout dernier étage, le 47ème si elle avait bien compté, que Yuki arriva devant une porte devant laquelle on avait adossé une chaise sur laquelle on avait disposé un manteau gris-vert à capuche ainsi qu'un masque blanc. Certes, ce n'était pas son style mais cela tombait bien, ça la camouflerait entièrement... Ca tombait même trop bien.

Du coup, elle enfila le tout à toute vitesse et enfonça la porte d'un grand coup de pied. Elle ne fut pas étonnée de voir qu'elle avait enfin retrouvé Kira. Elle ne s'occupa d'elle et avança directement vers la jeune fille mystérieuse qu'elle empoigna par le cou. D'un coup sec, elle fit basculer la fille au dessus du vide, ses jambes encore à l'intérieur.

-Qui es-tu ? Que veux-tu à Kira ? Pourquoi l'avoir enlevé ? Parle !

-L'art et la manière de demander, tu connais ? Exemple: qui est monstre, celui qui s'en cache ou celui qui en a l'apparence ?

-Réponds !

-Je peux t'aider, Yuki. A ta place, j'éviterais de répandre mon sang en contrebas, c'est impoli pour ceux qui doivent ramasser.

Yuki perdit patience et asséna un violent coup de tête à celle de la fille mystère. La fille en perdit connaissance, la tête ballante dans le vide.

-Et zut.

Mais la fille n'était pas assommée, elle rit d'un rire narquois et saisit Yuki au cou. Aussitôt, par un coup de magie inexpliquée, leurs rôles s'échangèrent. Ce fut la fille qui tenait Yuki par le cou au dessus du vide.

-On ne pas se mentir, tu ne peux pas mourir, tu n'as donc pas peur d'une chute potentiellement mortelle. Si ? Alors voici, je m'appelle Mei Misaki et je peux t'aider, ou au moins donner un sens au peu de temps qu'il reste à vivre ta misérable existence.

Mei lâcha Yuki dans le vide. Celle-ci crut faire une chute de plusieurs mètres, mais à la place, elle chuta dans la pièce qu'elle venait de quitter, avec Mei et Kira. Mei s'approcha et lui chuchota:

-Dans un premier temps, tu peux avoir un beau petit lifting histoire de pas effrayer les gamins. On sait tous les deux que ça ne changera rien, la malédiction poursuivra son cours, mais on peut au moins enlever toutes ces brûlures. Ensuite, je peux t'aider à découvrir la vérité sur cette soi-disante Emiri Kimidori.

Mei se releva en souriant avant de retourner à sa place. Yuki était complètement déboussolée et n'arrivait pas à réagir. Même en sachant qu'elle ne pouvait mourir, faire une chute même finalement irréaliste, de plusieurs étages, ça faisait quelque chose. Elle en avait le souffle coupé.

Yuki ne savait plus trop où elle était, ni ce qu'elle faisait. Qu'est ce qu'elle voulait cette Mei ? C'était une amie ou une ennemie ? Elle avait vraiment une tête qui ne lui revenait pas. Ce n'était pas du tout le genre de personne auquel tu donnerais ta confiance dès le premier regard. Mais elle en savait un peu plus sur Emiri Kimidori et elle semblait connaître son affaire. Yuki se ressaisit. Elle jeta un regard à Kira... Elle n'aurait peut-être pas dû réagir aussi brutalement sans réfléchir, surtout avec une enfant dans la pièce. Surtout que bien qu'étant bizarre, Mei ne semblait vouloir que parler, attirer son attention. Certes, cela ne voulait pas dire qu'elle avait le droit de s'en prendre à Kira sans prévenir, mais...

Soudain, le démon réapparut et s'empara de Kira sans qu'elles ne puissent rien faire. Il disparut en un clin d'oeil emportant son butin. Yuki rugit. Au final, les choses ne s'arrangeaient pas. Au moins, elle n'avait plus à se préoccuper de Mei. Celle-ci réagit d'ailleurs:

-Ah... Et euh... Je peux aussi t'aider à retrouver cette gamine si ça te chante. Murmura t-elle en baillant.

-Parce que vous savez où il l'emmène ?

-Aucune idée, mais ça ne saurait tarder. J'avais prévu un coup du genre et Illusiopolis est sous étroite surveillance. Il ne pourra pas rester caché indéfiniment. Un démon ça ne disparaît pas sans laisser de traces.

-Et en échange ? Vous n'allez pas me dire que vous me rendez tous ces services gratuitement ?

-Directe, hein ? Comme je m'y attendais, tu sais comment le monde tourne. En fait, plusieurs choses. Comme tu es en ce moment un peu laissé à l'abandon, je me suis dit que tu aurais peut-être envie de travailler pour moi. Surtout que ça concerne ton Emiri Kimidori et ta Shinrya.

Yuki n'aimait pas qu'on parle d'Emiri. Mais l'apparition de cette fille qui se faisait passer pour Emiri et que Yuki détestait pour cela, tout en ayant cette désagréable impression qu'elle ne mentait pas tant que ça, cette apparition lui laissait penser qu'elle devait tirer ça au clair et une aide ne serait pas de refus. Bref, Yuki ne promettait rien, mais si Mei prouvait qu'elle travaillait dans le même sens que Yuki... Et elle avait raison, Yuki n'avait rien à faire pour occuper ses dernières années. Autant passer à autre chose, tant qu'elle avait le droit de refuser si cela allait à l'encontre de ses valeurs....

-On verra. Vous m'expliquez, en détails quand nous aurons le temps, et si ça me convient, on fera affaires.

-Je ne doute pas que cela devrait te plaire. Le cas Emiri, c'est dit, je t'en parlerais plus tard quand on aura sauvé la gamine. Sinon, j'essaye de prévenir une menace qui pèse sur Shinrya et peut-être même l'univers. Tu te rappelles de Marina ?

Comment oublier Marina ? Cette sorcière insectoïde avait ressuscité Zarxnos et l'avait charmé pour l'aider à libérer son peuple des profondeurs de Shinrya. Ils avaient réussi à la vaincre... Ou plutôt, Emiri, Zarxnos, Ondine, Tom et Kairi l'avaient vaincue il y a déjà un certain temps. Mais à cause d'elle, en quelque sorte, Yuki avait dû voir Emiri mourir une seconde fois et c'était elle qui avait dû s'assurer que son âme trouve enfin la paix, la mener au royaume des morts elle-même.

-Grâce à Kairi, les geôles des "enfants" de Marina, les Zir'khiss, ont été verrouillées. Je suis à présent convaincus que tout ceci n'a fait que retarder l'inévitable, une fois encore. Quelqu'un ou quelque chose a poussé les Zir'khiss à sortir de leur prison. Apparemment, une "autre Marina" les pousse à se lever et ils ont commencé à coloniser les profondeurs de la terre: Il faut que l'on en sache plus afin qu'Emiri ne soit pas morte en vain.

Yuki grinça des dents. C'était encore une situation bien compliquée que celle-ci. Mei n'en parlait pas, mais cette histoire sentait les intrigues politiques à plein nez. Cela sentait la guerre, le chaos, bref, en effet, si l'on ne faisait rien pour endiguer la situation, alors la bataille entre Marina et Emiri et ses amis n'auraient servi à rien. Et plutôt mourir que voir ça arriver. Donc, oui, Mei avait convaincu Yuki.

-Mais dans un premier temps, la gamine... Fit remarquer Mei, blasée comme si elle n'avait pas envie de s'occuper de ça. C'était certain que face aux Zir'khiss, Kira ne pesait pas bien lourd. Comme on dit, il faut choisir entre sauver une vie ou en sauver des milliers. Mais en l'état actuel des choses, hors de question de laisser Kira seule.

Yuki dévala les escaliers pour rejoindre l'extérieur en quatrième vitesse.... Pour se rendre compte que Mei l'attendait déjà en bas.

-Non seulement t'as des ailes donc tu pourrais descendre plus rapidement mais tu aurais dû aussi demander à ce que je nous téléporte tu sais ?

Gnyah, gnyah, si elle n'avait pas utilisé ses ailes, c'est qu'elles étaient crâmées au quatrième degré alors camembert... Euh pardon. Mei et Yuki marchèrent dans les rues. Yuki regardait tout autour d'elle pour retrouver le démon ou même trouver Karah, qui savait si elle allait bien, si elle pouvait être utile. Mei, en revanche, regardait droit devant elle.

-Vous disiez que vous pouvez la retrouver. Alors ?

-Patience. De plus, vous avez vu comme ce démon a récupéré la gamine ? Même encore si on la retrouve, on fait quoi ? On la reprend, il nous la reprend et ainsi de suite ? Nous prenons le temps d'analyser la situation afin que ça soit la dernière fois que ce démon nous cause des problèmes et en tant que shinigami, vous devez vous douter qu'on ne se débarrasse pas d'un démon facilement.

Yuki fronça le nez. Elle n'aimait pas Mei parce qu'elle avait l'impression d'être les muscles et elle la tête, et elle détestait avoir la sensation d'être celle qui n'était pas très fine. Alors que... Bah si, elle pouvait être très fine et subtile, mais quand la situation la pressait comme ça, c'était difficile de rester calme.

-Hmm, la gamine se trouve dans cet immeuble. Seul souci: on ne pourra pas entrer aussi facilement. Il va falloir se débarrasser d'un cerbère qui...

Yuki était déjà entrée et avait maté le cerbère en un tour de main, les bruits de bagarre interrompant Mei, surprise. Yuki passa la tête par la porte et déclara:

-Non seulement vous savez comment faire mais en plus vous êtes magicienne. Pourtant, vous ne faites rien. Alors ? Vous entrez ?

-Et après vous vous plaindrez d'être considéré comme les muscles et moi la tête.

Comment elle avait deviné ça ? En attendant, si ces deux-là passaient leur temps à s'envoyer des fions... La collaboration allait être passionnante.

Yuki et Mei étaient entrées dans le hall du bâtiment. Toutes deux observèrent l'intérieur obscur et le "cerbère" étalé au sol. Mei sortit un appareil, comme une télécommande avec une longue antenne de fer. Yuki se demanda ce qu'elle pouvait bien en faire. Au vu de l'appareil et de ce qu'elle en faisait, on aurait dit qu'elle analysait la pièce. Mais dans quel but ? Qu'est ce qu'elle cherchait ? Il n'y avait pas de temps à perdre à faire des expériences scientifiques, l'heure était aux effusions de sang. Mais Mei restait convaincue qu'il était l'heure d...

-Du thé !

Non, je voulais dire, l'heure de planifier un plan et de se préparer sérieusement. Pourquoi du thé au fait ? Et bien, Mei venait de pointer le sol avec son appareil et au bout de l'antenne, on pouvait voir une flaque au sol. Yuki se pencha et plongea son doigt dans la flaque et porta son doigt à sa bouche pour y goûter. C'était effectivement du thé, mais quelle importance cela avait-il pour Mei pour qu'elle le fasse remarquer à la cantonade comme ça ? Mei rangea son appareil et préleva un peu du thé dans une éprouvette. Elle y mit un peu d'un produit rouge et secoua bien le tout. A croire que je raconte une recette de cuisine.

Quand ce fut fait, Mei observa son prélèvement et sourit.

-Vous m'expliquez ?

-Un de mes agents me signale qu'il est en place et qu'il a un visuel sur l'ennemi. Possibilité plus que probable de pièges.

-Tout ça dans une goutte de thé ? Et ils n'ont pas des moyens plus discrets de vous transmettre des messages ?

-Vous le pensez vous-même. Qui imaginerait un message dans une flaque de thé ?

Logique, mais ce n'est pas ce que Yuki avait en tête. Elle pensait plutôt au fait qu'une flaque comme ça, laissé là pouvait indiquer à l'ennemi qu'il y avait quelqu'un. Certes, il ne se méfierait pas, mais il devinerait que quelqu'un avait renversé du thé et que cela ne pouvait être qu'un intrus. Mais Yuki sentit que converser avec Mei de ce genre de trucs, c'était un coup à s'attraper une sale migraine alors autant passer à autre chose.

-Bien, l'escalier donc puisque cette fois on ne peut pas faire autrement.

Yuki emboîta le pas à Mei dans les escaliers. Cet immeuble semblait aussi froid que les autres. On n'y voyait pas à un mètre devant soi. Et avec un masque devant la figure cela n'arrangeait rien. Vivement que Mei lui répare ça, histoire qu'elle puisse arrêter de se cacher. Quoique... Réparer c'était pas le bon terme. Elle espérait que Mei ne songeait pas à la soigner avec des bouts de métaux ou autre, à la rendre mi-machine, mi-humaine. Parce que là, elle n'accepterait pas.

Arrivée non loin de l'appartement, Mei vit un long couloir se profiler devant elles. Ca sentait le piège, le meilleur endroit possible où disposer des pièges.

-Puis-je suggérer que l'immortelle passe la première ?

-On se dégonfle ? Moi pour ma part, j'ai déjà été assez amochée pour aujourd'hui.

Mei haussa les épaules. Elle fit tournoyer sa canne entre ses doigts et s'avança dans le couloir. Aussitôt, des flammes enflammèrent tout le couloir, séparant Yuki et Mei, cachant cette dernière derrière un mur de flammes. Yuki ne vit rien et dut plisser les yeux pour ne pas s'éblouir et mit même sa main devant ses yeux pour se protéger.

Quand les flammes s'éteignirent, il n'y avait plus personne dans le couloir. Yuki plissa les yeux encore pour essayer de distinguer quelque chose dans l'obscurité presque totale de ce couloir.

-Mei ? Osa t-elle appeler. Pas de réponses.

-Vous avez raison, on devrait trouver un autre chemin. Fit une voix derrière elle. Yuki sursauta en voyant Mei indemne, pas une seule émotion sur le visage. Elle lui avait fait peur à surgir comme ça dans son dos, et pis comment elle avait fait ?

-Je suggère le toit.

Yuki suivit Mei, quelque peu décontenancé, cette fille était vraiment surprenante. Cinglée, sombre, dangereuse, sans doute, mais aussi surprenante, ça c'était certain. Elle ne pouvait rien faire comme tout le monde, se disait Yuki. En empruntant les escaliers, elles arrivèrent sur le toit où les attendait un petit enfant de presque huit ans. Il accrochait des filins au sol. Yuki comprit bien vite que le plan était de descendre en rappel.

-J'ai oublié de vous dire que mes agents sont tous des enfants. En apparence. Vous allez drôlement vous plaire avec nous alors.

Yuki trouvait que dans sa bouche ça sonnait un peu trop accusation de pédophilie. Celle-la, elle allait se prendre une taloche dans la tronche ça n'allait pas traîner. Le temps de s'accrocher au filin et Mei et Yuki descendait en rappel le long du mur.

Akitô regardait les demoiselles avancer avec sa caméra de surveillance et avait presque l'air de s'ennuyer, car il ne se passait pas grand chose, par chance, elles finirent par trouver ses pièges, mais elles ne tombèrent pas dedans et les désactivèrent... oh grosse frustration ! Par la suite, elles disparurent, ce qui eût l'air de l'énerver, où étaient-elles ces pestes ? Ayant un très mauvais pressentiment, il appuya sur un autre bouton pour renforcer les vitres de sa maison, puis il se précipita dans son laboratoire pour s'assurer que son sujet d'expérience était encore présente, heureusement, c'était le cas, il soupira de soulagement. Par la suite, il fit disparaître les barreaux enflammées, puis il donna une claque monumentale à la gamine qui le regarda avec un air incrédule, car elle ne comprenait pas ce qu'il ce passait.

- Sale garce ! C'est de ta faute si je dois en baver pour réussir ma mission ! Tu empoisonnes ma vie, tu n'es qu'un fardeau ! Pourquoi n'es-tu pas mortes ? Hein ? Pourquoi ? Tu n'apportes que des ennuis et nuis à ton entourage !

"Qui es-tu sale monstre pour me dire ce que je suis et ce que je ne devrais pas être ? Tu me dégoûtes !"

Flash-Back

Kairi se trouvait devant l'autel qui se trouvait au fond de la cour qui se trouvait derrière la maison de son oncle qui vivait à Illusiopolis, d'ailleurs ce dernier était à ses côtés et avait l'air soucieux. Ils ne dirent rien durant quelques minutes, puis Kairi cassa le silence en soupirant, puis en prenant la parole.

"Il va prendre encore beaucoup de temps avant d'éclore ?"

- Dans cinq ans, cette garce renaîtra de ses cendres tel le phénix flamboyant.. Pff quelle galère et moi qui croyait m'être débarrassé de ce poison, je me trompais. Elle ne sera qu'un fardeau toute sa vie, je me demande d'ailleurs pourquoi elle n'est pas morte, elle va encore m'apporter des ennuis et nuire à mon entourage...

"Tonton tu es dégoûtant, il s'agit de ta sœur ! Elle a peut-être fait des choses horribles, mais c'est le passé, tu n'as plus le droit de dire ce qu'elle était et ce qu'elle n'était pas, tourne la page, je suis sûre qu'à son réveil, Sayuki aura changé"

- Tu es pleine de sagesse, comme ta mère l'étati, j'espère que tu ne t'es pas trompée et que nous pourrons repartir sur de bonnes bases.

"Moi aussi je j'espère, après tout, tout le monde à une part de lumière en soit et si tu ne l'exploites pas, tu ne pourras jamais lier une bonne relation avec elle"

- Alors qu'est-ce que je dois faire d'après toi ? Croire en sa nouvelle bonté ?

"Oui, parce qu'au fil du temps, les gens changent et oublient leur colères et leurs rancunes, tu verras, quand elle renaîtra, vous serez super copain tout les deux !"

Fin Flash-Back

*Désolée tonton, je me suis trompée, il y a des gens qu'on ne peut pas sauver, car même avec beaucoup de patience et de tolérance, la lumière dans leur cœur reste éteinte, on ne peut pas l'exploiter, ni faire changer d'avis la personne qui la détient...*

Pensa la demoiselle en ayant l'air déçue tout en portant sa main à sa joue en fusillant du regard le démon qui la regardait avec un air plus doux, comme si l'avoir frappée l'avait permit de se calmer et de se détendre pour pouvoir mieux réfléchir. L'homme resta un moment à la regarder, puis il lui montra son porte-bonheur avec un regard triomphant.

- Si tu n'es pas sage, je le détruirais

"Mais... non tu ne peux pas !"

- Si je peux, regarde !

Spoiler:

L'homme ricana, puis il enflamma son doigt et commença à descendre doucement le porte-bonheur sur la flamme. En le voyant faire ce geste, Kairi eût l'air horrifiée, elle le supplia de ne pas détruire son précieux porte-bonheur, mais il fit comme s'il était sourd. Au bout de deux minutes, la demoiselle s'énerva et lui cria d'arrêter. Suite à cette demande, une aura lumineuse entoura la demoiselle et explosa, ce qui fit rire le démon comme un dément, ça y est, il avait réussi, la fille était entre ses mains, il allait gagner la partie ! Il éteignit son doigt et jeta à terre le porte-bonheur de Kairi. Lorsque la lumière disparut, il n'y avait plus une gamine assise sur le trône, mais une jeune fille resplendissante. C'est au moment même où la transformation s'enclencha puis se stoppa que normalement les deux filles devaient apparaître, enfin si elles n'avaient pas de problèmes pour casser la fenêtre de l'appartement de ce fou d'Akitô. Kairi le regarda avec un air méchant avant de lui adresser la parole.

"Espèce de psycopathe comment tu as pu maltraiter une pauvre fillette sans défense ? Je vais t'apprendre à faire des expériences interdites sale type !"

En disant ces paroles, elle avait levé la main puis s'était levée de son trône et lorsqu'elle fût debout, elle mit sa main le long de son corps et sa Keyblade apparut dans sa main droite. Une fois son arme en main, elle fonça à toute allures vers le démon qui la regarda avec un regard choqué. Lorsqu'elle fût prêt de lui, elle lui assena plusieurs combat et fini par l'assommer d'une telle violence que son corps parti se cogner contre l'un des murs de son appartement. Par la suite, la miss le traina et l'attacha à l'une de ses tables où il faisait ses expériences, puis elle alla se rasseoir en ayant l'air exténuée. Elle soupira de soulagement, puis elle eût l'air très ennuyée lorsqu'elle vit Mei et Yuki dans la pièce.

Yuki et Mei amorçaient leur descente infernale. Au coude à coude, elles arpentaient le mur de l'immeuble. Yuki se demandait juste si Mei savait où elle allait. Elle se doutait que c'étaient ses enfants qui la tenaient au courant de l'emplacement exact de leur cible. Opération commando... Elle se disait que pour une fois elle participait à une mission plutôt bien rodée. Cela paraissait très efficace et travailler pour elle serait peut-être agréable de ce point de vue. Elle aurait peut-être la sensation d'être épaulée, d'être suivie. Tant que cela ne faisait pas d'elle un pion sans volonté...

-Et ça se passe souvent comme ça vos mission ?

-Ca dépend. Tant que c'est amusant...

-Amusant ?

-Je vous l'ai dit. Ce sont des enfants. Il faut donc mieux voir tout ceci comme un jeu.

Yuki ne trouvait pas la définition correcte. Parler d'un jeu pour quelque chose de ce genre c'était de la naïveté, voir de l'inconscience. Mais Mei semblait croire dur comme fer qu'ils ne faisaient que reproduire un jeu. Soudainement, le sérieux professionnel que Yuki accordait à Mei s'évaporait. En même temps, était-ce bien étonnant au vu du caractère de cette fille à part ? Et puis, pour quelqu'un qui disait qu'il fallait que cela soit amusant, un jeu, elle n'avait pas l'air de s'amuser avec son visage qui semblait faire la tête sans arrêt. Elle ne souriait que lorsque c'était flippant, que pour effrayer elle-même.

-Je n'ai aucun respect pour vous... Je crois... Alors ça vous dirait pas qu'on se tutoie plutôt ?

-A ta guise, moi pour ma part, j'ai du respect pour les gens comme toi.

-C'est à dire ? Demanda Yuki aussi surprise que méfiante.

-Les vieilles antiquités du passé.

Tiens, bah là elle avait souri. Mais parce qu'elle était méprisante, moqueuse. Lui en foutrait des antiquités... Soudain, Mei leva la main pour lui indiquer de s'arrêter. Elle était face à une vitre. Mei donna un coup de pied dedans, cela fit juste un "bomp". Yuki s'y mit aussi, mais pas de meilleur résultat. Un "bomp" plus fort, tout au plus. A l'évidence, les fenêtres étaient solides. Renforcées peut-être ?

-Bon, ben on n'a pas le choix, tant qu'on joue aux braqueurs et à l'infiltration, autant sortir les bons vieux classiques.

Mei sortit un diamant de sa poche. A croire qu'elle avait toujours tout quand il fallait. Jamais elle ne se retrouvait décontenancée ou sans ressources ? Elle passa la pointe du diamant pour créer un cercle sur lequel elle appuya pour faire tomber le cercle de verre. Puis, elle passa la main par la fenêtre et ouvrit la fenêtre de l'intérieur. Plus qu'à se débarrasser du câblage.

-Et maintenant, le labo.

-C'est tout ce que tu as prévu pour neutraliser le démon ? Je croyais que tu avais prévu un plan.

-J'ai dit qu'il en fallait un. Ce n'est pas pour ça que j'en ai fait un.

Logique douteuse. Yuki suivit tout de même Mei jusque dans le labo. Yuki enfonça la porte. A l'intérieur, la jeune Kira subissait une transformation aussi inattendue que lumineuse. Devant les yeux ébahis de Yuki apparut Kairi... Comment avait-elle fait ? Je veux dire, comment Yuki avait-elle pu ne pas la reconnaître ? Parce qu'elle était différente sous forme d'enfant, bon d'accord, mais... Certes elles ne se connaissaient pas, mais Yuki avait bien sûr entendu parler d'elle. Hormis le fait d'être une princesse de cœur, Kairi était quand même celle qui avait aidé à vaincre Marina.

En attendant, finalement, elles étaient venus pour... Rien. Enfin, surtout Yuki. Pas d'enfant à sauver, pas même une princesse de coeur puisqu'elle s'en était chargée elle-même.

-Dis-moi ça ne change rien pour toi n'est-ce pas ? Je veux dire, sauver une princesse plutôt qu'un enfant... Sa vie vaut-elle moins que celle de l'enfant qu'elle était il y a cinq minutes ? C'était la même personne.

Pas la peine d'en rajouter. Comme si Yuki était un monstre sans coeur qui ne pouvait sauver Kairi. Si elle avait su que Kairi était en danger, elle serait venu l'aider quoiqu'il arrive... Avec moins d'entrain, certes, mais quand même.

-Bien, voilà qui est fait. Encore quelque chose qui se termine bien.

-Euh... Oui... Sans doute, mais...

Yuki aurait bien aimé comprendre. Et puis, où était Karah ? Bof, Yuki s'en fichait un peu, même si elle aurait été curieuse de le savoir.

Yuki n'était ni vraiment heureuse d'avoir retrouvé Kairi, ni vraiment en colère. Elle aurait préféré le savoir tout de suite et au final, avoir sauvé Kairi ne lui apportait pas grand chose. C'était triste à dire, mais s'il avait été une enfant, elle aurait été soulagée de la savoir vivante et en bonne santé. Mais que ça soit Kairi, et bien, cela ne lui faisait ni chaud, ni froid. En revanche, ne vous y trompez pas, elle aurait juré, elle aurait été furax d'être arrivé trop tard et d'avoir encore échoué. Disons que Yuki était du genre pragmatique.

En attendant, Kairi sembla avoir la réponse quant à Karah. Elle avait été détruite. Toutefois, cela n'inquiétait pas Kairi. Yuki se disait aussi qu'elle devait sûrement avoir survécu, et qu'elle réapparaîtrait. Bien que n'étant pas certaine, Yuki déduisit que Karah devait être l'invocation de Kairi et que c'était cette dernière que Karah cherchait. Sa mission et sa dette étaient donc toutes remplies. Même si au final l'aide de Karah quant à ses blessures n'avait fait que retarder l'inévitable. Puisqu'à présent, Yuki était encore plus mal au point. Tiens, d'ailleurs, oserait-elle le montrer à Kairi, puisqu'il ne s'agissait pas d'une enfant ? Non quand même pas, un peu de savoir-vivre. Elle était quand même curieuse de savoir comment Mei s'y prendrait pour soigner une telle "blessure" (le mot était faible).

A la demande de Kairi, Mei répondit simplement:

-Pour ma part, j'ai eu ce que je voulais. Yuki jeta un coup d'oeil à Mei. Elle aurait parié le reste de son bras gauche que ce qu'elle voulait, c'était Yuki elle-même.

-Il n'y a rien que vous puissiez m'offrir qui ait la moindre importance à mes yeux. Dites-moi juste pourquoi vous étiez changée en enfant et pourquoi vous n'avez rien dit.

Ce fut le tour de Mei de jeter un coup d'oeil à Yuki. Elle souriait légèrement comme si elle s'était attendu à cette question. Elle croisa les bras. Visiblement, elle n'avait plus grand chose à faire ici et du coup, Mei n'attendait que sa nouvelle "partenaire" pour partir d'ici.

Elles ne voulaient rien ? Comme c'était dommage, bon tant pis, ça sera pour une prochaine fois. Yuki lui posa par la suite la question qu'elle redoutait le plus, arf il fallait bien s'y attendre, ça aurait trop beau qu'elle fiche le camp sans lui avoir posé cette question existentielle. La jeune femme soupira et était prête à répondre, mais au même instant, le démon se réveilla, il n'eût pas le temps de dire grand chose, car il se fit assommer avec violence par un coup de Keyblade, il était donc préférable de ne pas énerver une princesse, car les arguments qu'elle utilisait pour se faire entendre étaient trop radicaux pour avoir envie de la remettre dans le droit chemin. Kairi soupira, puis elle se retourna et se décida enfin à répondre. Elle décrocha sa barrette de ses cheveux et la montra à la principale intéressée.

"C'est à cause de ceci si j'ai rétrécit, c'est un effet secondaire, normalement, tu n'aurais pas eu à me voir sous cette forme, mais dans ce monde, j'ai pu découvrir que cette malédiction ne s'en allait que grâce à une forte réaction. Désolée de n'avoir rien dit, j'ai tellement honte quand je me retrouve coincée dans ce corps que je préfère ne pas dire la vérité. Bon je pense qu'il serait préférable de s'en aller"

La miss s'assura que le démon était bel et bien KO, puis elle s'en alla et descendit les marches d'escalier sans problèmes vu que tout les pièges avaient été désactiver grâce à Mei. Une fois hors de l'immeuble, Kairi pu voir un homme, tout ce qu'il y avait de plus normal, dont le visage et les cheveux semblaient être identique à ceux que possédait Sora, le maître de la Keyblade. Cet homme était habillé d'une unique pièce de tissus qui recouvrait son corps et qui était de couleur brun, bizarre, d'habitude, il portait des habits plus décontractés. Il avait l'air plutôt heureux de voir sa nièce qui le regarda avec un regard interrogateur.

- Comme tu étais de passage, j'ai fais des pieds et des mains pour te retrouver. Sayuki va bientôt briser sa coquille, elle est en avance, il doit y avoir quelque chose qui la dérange

"ça fait plaisir de te revoir tonton, j'étais coincée avec un fou, je te raconte pas l'histoire, mais tu dois peut-être le connaître puisqu'il est de ton époque. Ce qui pourrait la forcer à revenir plus vite que prévu est sans doute dû à un grand événement qui va se produire dans les prochains jours. L'un des dernier problèmes que j'ai réglé ce trouvait à Shinrya, ensuite, au château du roi où nous avons dû repousser les ténèbres, puis à Sky Sanctuary, pfiou, c'est sûrement l'un de ces trois mondes qui doivent être menacé, mais je m'en occuperais quand j'aurais récupéré"

- Tu as raison, ne force pas trop, de plus, tu n'es pas seule à te battre, tu as pleins d'allier, ne l'oublie pas. Ah tu es vraiment comme ta défunte mère, toujours en mouvement, ce n'est que lorsqu'elle a accouché qu'elle s'est calmée, mais passons, je vois que tu es bien entourée. Merci d'avoir aidé ma nièce, elle est un peu turbulente et tête en l'air, mais je pense que l'aider dans sa quête ne lui fait pas de mal

En entendant les propos de son oncle, Kair eût l'air un peu exaspérée, mais elle ne cherchait pas à fuir cet homme, ce qui prouvait qu'il faisait bien partie de la famille et puis, sa compagnie était tout de même bien plus agréable que cette de ce fou qui voulait absolument la découper pour prendre son cœur. Par contre, dès qu'ils seraient seul à seul, elle n'hésiterait pas à lui poser la question ultime qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle voulait la lui poser.

Yuki écouta avec attention Kairi. Ses raisons lui semblaient bien futiles. Honte d'être réduit au rang d'enfant ? Au fond, elle aurait préféré entendre dire que c'était un moyen efficace d'échapper à ses poursuivants... Ou presque, puisque ce démon n'avait pas été bluffé. Une fois sa réponse en poche, Yuki soupira en se disant que tout ceci était bien futile et parfaitement inutile. Pour une fois, elle aurait dû ne rien dire, comme d'habitude. Rester stoïque.

Comme Mei emboîta le pas à Kairi, Yuki fit de même non sans se demander ce qui l'attendait à présent. Dans un premier temps, elle espérait que l'on réglerait son problème de peau calcinée et qu'ensuite, elle lui parlerait d'Emiri et des Zir'khiss. Mais elle avait hâte, bien qu'elle s'en cachait, de voir jusqu'où elle et Mei pouvaient travailler ensemble. Elle le sentait, avec appréhension et enthousiasme refréné, que Mei changerait les choses, qu'en travaillant pour elle, Yuki prendrait place dans des actions qui auraient des conséquences, opéreraient des changements importants. Pour le pire ou le meilleur. Yuki devrait bien choisir.

Dehors, un homme s'adressa à Kairi. Il parla d'un ou d'une certaine Sakuyi, qui briserait bientôt sa coquille. Et visiblement, cela n'était pas une nouvelle réjouissante. Pas que la "naissance" de ce Sakuyi semblait une mauvaise chose, mais que le fait semblait annonciateur de mauvaises choses à venir, comme si ce Sakuyi voulait se dépêcher d'intervenir ou de prévenir le pire. Kairi parla de Shinrya et sembla penser que ce monde, ainsi que deux autres seraient dans la liste des mondes dans lesquels un problème pourrait surgir. Yuki repensa aux paroles de Mei sur les Zir'Khiss. Est-ce que Sakuyi s'inquiétait de cela aussi comme Mei ? Ou même, cette Mei si bien renseignée, n'avait-elle pas elle aussi interprétée la venue de Sakuyi comme un mauvais présage pour Shinrya... Mais Mei ne disait rien.

En même temps, Shinrya... Il n'y avait plus grand chose à sauver. Il fallait surtout s'assurer que d'autres problèmes ne provienne pas de Shinrya et menace du coup les autres mondes.

-Ah, renaître comme le phénix. Un beau présage si Shinrya se voit concerné. Un "phénix", ou tout comme, se relevant de ses cendres alors que Shinrya se redresserait à son tour... Mei ne semblait pas du tout prise d'une envolée lyrique ou rêveuse. Elle paraissait au contraire moqueuse et cynique.

Quand l'homme les remercia, Mei s'inclina, se plia vers l'avant, sans vraiment attester de plaisir à le faire. Yuki, elle, se demandait... Devait-elle demander à en savoir plus ? Kairi ne faisait qu'une hypothèse et donc, ils ne sauraient sans doute pas dire grand chose de plus qu'elle ne le savait déjà. Mais tout de même, entendre parler d'une menace, qui pourrait, peut-être, concerner Shinrya, et ce deux fois dans la même journée, c'était une coïncidence troublante. Et puis, même si elle se moquait, les paroles de Mei tournaient dans sa tête. C'était quoi le rapport entre ce Sakuyi et les problèmes possibles pour les autres mondes ?

-Tu sais Yuki. Tu ne devrais pas croire que Shinrya est perdue. Elle ne l'est que si plus personne ne peut croire à son rétablissement.

Pourquoi Mei lui disait-elle ça maintenant ? Yuki se demandait si elle ne lisait pas dans ses pensées. Un peu comme un encouragement, Yuki se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

-Qui est ce Sakuyi ? Quel rapport pourrait-il avoir avec Shinrya ?

Elle était convaincue que sa question était stupide, parce que Kairi avait énuméré d'autres mondes et donc que le rapport entre les deux était mince. Ca pouvait être Shinrya comme n'importe quel monde. Mais puisqu'en plus, Mei voulait la mandater sur une mission concernant son monde d'origine... Elle devait en avoir le coeur net.

Il était évident que renaître de ces cendres tel un phénix c'était merveilleux, mais pas quand la personne qui était capable d'un tel prodige était une personne indésirable. Ryô soupira en se disant qu'il était tout à fait justifié de savoir qui était Sayuki, mais il se serait bien passé de donner des explications sur ce sujet dont il n'aimait pas parler et dont il se demandait encore pourquoi il l'avait gardée au lieu de la détruire pendant qu'il en avait encore le temps. Etais-ce Kairi qui l'avait fait changer à ce point ? Non ce n'était pas sa faute, c'était juste qu'au fond de lui il appréciait encore cette personne, ce qui l'empêchait de l'anéantir.

- Sayuki est ma petite sœur, nous avons tout les deux été frappé par une malédiction qui as permit de nous transformer en dragon. Cette calamité ne peu pas mourir à cause d'une prophétie qui l'empêche de partir vers un monde meilleur tant que sa mission ne sera pas terminée. Laquelle, je n'en sais rien, mais elle doit sûrement être liée à Shinrya, car vous n'avez pas l'air de venir des deux autres mondes qu'a cité précédemment Kairi, elle a dû réagir à votre présence

"Le problème tonton, c'est qu'on ne sait pas ce qu'elle attend, y aurait-il une menace qui frapperait Shnyria en ce moment même ? J'espère que ce n'est pas un nouveau coup de Marina, elle était pourtant sensée être morte ! Sinon tonton c'est quoi cette tenue ? Tu m'expliques ?"

- Ah ça ?! C'est une combinaison anti-feu que je porte quand je vais la voir, son œuf s'enflamme quand je m'en approche du coup, il faut bien que je me protége. Cette garce fait tout pour me pourrir la vie et elle n'est pas encore née !

"Ne parle pas comme ça de ta sœur, elle avait sûrement une bonne raison pour tomber dans le néant des ténèbres et devenir ce qu'elle est devenue, mais je pense que depuis ce temps, elle a dû changer, tu ne crois pas ? De toute façon, elle aura sûrement un rôle à jouer, donc autant être sympa avec"

- M'ouais je sens encore une fois que cette histoire va mal terminer

Déclara l'homme en étant pas du tout convaincu par la bonne volonté de sa nièce qui était persuadée que la dragonne blanche avait pu changer en étant enfermée durant tout ce temps dans cette coquille protectrice. Si elle était redevenue au stade d'œuf, c'était uniquement par la faute de son frère qui l'avait vaincue dans un combat singulier, car elle était encore en train de vouloir répondre le chaos et l'horreur sur son passage. En faites, s'il la détestait, ce n'était pas à cause des ténèbres qui envahissaient son cœur, mais parce qu'elle n'était pas venue donner un coup de main pour défendre le monde où s'était installé son frère et n'avait donc rien fait pour empêcher ce dernier de mourir, voilà pourquoi il lui en voulait à mort et avait des propos aussi durs envers sa petite personne. Kairi elle se fichait bien de ce qu'elle avait pu être par le passé, car pour la demoiselle, elle avait sûrement dû avoir une raison précise pour ne rien faire pour empêcher ce massacre.[/color]

Yuki écouta une fois encore avec attention ce qu'on pouvait lui rapporter sur cette Sayuki. Non sans remarquer, anedoctiquement que son prénom ressemblait au sien à deux lettres près... Et c'est seulement maintenant qu'on s'en rendait compte... Bref, elle écouta Ryô raconter qui était Sayuki. Une mortelle changée en dragon. Yuki se prit à penser que les dragons étaient un sujet assez flou pour les Shinryens. Il n'y en avait pas à Shinrya, il n'y en avait jamais eu. Quoique puisse en dire ces chasseurs de dragons. En fait, c'était à un point tel qu'il n'y avait jamais eu d'histoires, pas plus que de contes, sur les dragons. Ils ne faisaient pas partie du folklore shinryen.

Les seules histoires de dragons ne parvinrent que des années plus tard de l'étranger, d'autres contrées où là, on croyait aux dragons. Du coup, certains shinryens adoptèrent ces histoires, mais plus comme de petites amusettes que sérieusement. Pas même un écrivain shinryen n'en profita pour imaginer à son tour ses propres histoires de dragons. Du coup, pour Yuki, les dragons, c'étaient des trucs dont elle ignorait tout. Elle savait à peine à quoi cela pouvait ressembler.

Elle avait en attendant visiblement bien fait de demander car Ryô avança que leur présence, à elle et à Mei, avaient peut-être influencé Sayuki, créé une réaction de sa part. Et comme les deux femmes ne venaient ni de Sky Sanctuary, ni du château du roi, et que Yuki venait de Shinrya... Peut-être y avait-il un lien. Cependant, Yuki jeta un oeil à Mei. De quel monde venait-elle ? Elle ne pouvait pas se vanter de connaître tous les Shinryens, mais... Il y a certes toujours des gens différents, mais Mei n'avait pas trop le type Shinryen... Mais comment savoir ? En lui demandant... Mais ce n'était pas trop le moment... Et puis Mei réagirait peut-être d'elle-même aux dires de Ryô en affirmant qu'elle n'était pas Shinryenne. Non, elle ne dit rien. Toutefois, elle s'intéressait à l'avenir de Shinrya... Alors que penser ?

En attendant, l'hypothèse de Ryô avait du sens, même si cela restait du domaine de l'hypothèse. Ils avaient cités trois mondes. Pourquoi cela ne pouvait-il pas concerner un autre monde ? Un quatrième ? Celui de Mei peut-être ? Ou un tout autre ? Mais Ryô semblait certain que c'était leur présence qui avait créé une réaction inhabituelle chez cette Sayuki. Disons en tout cas que les coïncidences étaient certes troublante: une dragonne qui réagirait à leur présence, Mei qui parlait de Shinrya et soudain, un autre semble affirmer que quelque chose se prépare, peut-être à Shinrya... Même Kairi cita Marina, quand Mei avait parlé d'une "autre Marina". Au risque d'être paranoïaque, ça suscitait quand même quelques questions.

L'autre inquiétude de Yuki venait de la nature de Sayuki. Sa réaction à leur encontre (et peut-être à Shinrya) était-elle une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle ? En effet, cette Sayuki n'avait pas l'air d'être une sainte, mais en même temps, ils espéraient voir cette Sayuki changer de camp, marcher sur le chemin de la rédemption. Est-ce que cela présageait l'arrivée d'une aide inespérée dans cette nouvelle lutte pour le destin de sa terre natale, ou l'arrivée d'un nouveau problème, d'une menace plus grande encore ? Les paroles de Mei tournaient dans la tête de Yuki. Un phénix se levant quand une terre pourrait se relever à son tour. Pour le coup, ça ressemblait presque à une prophétie même si Mei l'avait tourné en dérision. Yuki tourna encore les yeux vers elle. Kairi avait parlé de Marina. Kairi craignait exactement ce que Mei avait annoncé à Yuki... Mais encore une fois, Mei ne disait rien.

De ce côté-là, Yuki ne pouvait rien dire. Elle aurait été la première à ne rien dire, à ne pas réagir à ce sujet, mais Yuki, c'était parce qu'elle n'était vraiment pas causante, et parfaitement misanthrope. Mei, en revanche... Aucune idée. En attendant, il aurait été bien hypocrite de reprocher à Mei de rester muette. De son côté, puisque l'information venait de Mei (et que celle-ci restait muette), Yuki décida de ne prendre aucune initiative et de ne rien dire non plus au sujet de cette "autre Marina".

Dans tout ça, Yuki était assez inquiète. Habituellement, elle détestait parler... Et à vrai dire, là encore, elle détestait l'idée de parler, de s'éterniser avec eux, mais là... Elle sentait qu'elle devait être certaine de toutes les pistes qui s'offraient à elle. Elle sut avec certitude à cet instant seulement, plus encore que lorsque Mei lui avait parlé de Shinrya, que son monde était à nouveau entrée dans une sombre histoire qu'il lui fallait régler avant de devenir le pantin des dieux. Ce n'était peut-être plus qu'un vulgaire caillou sans vie, mais c'était de ce caillou qu'elle venait et elle se battrait pour lui, comme chevalier et non en servante écervelée des dieux.

-Quelle est cette prophétie ? Si cette dragonne a une dernière mission à accomplir, cela pourrait être d'achever Shinrya. Ou si ce n'est le cas, je ne peux que vous recommander de la tenir éloignée de Stain. S'il apprend quoique ce soit à son sujet, il pourrait vouloir se servir d'elle, la corrompre. En attendant, je suis certaine, en tant que shinigami, que l'âme de Marina a bien été envoyé en enfer. Je m'en suis moi-même chargée.

- Cela n'en empêche pas certains de revenir pourtant... Constata cyniquement Mei. -Mais Stain a déjà une autre arme en tête pour achever Shinrya. Et moi j'en ai une en tête pour peut-être la sauver. Qui sait ? Cette Sayuki se situera peut-être dans l'un de ces plans... Ou au milieu.

Yuki se tourna vers Mei. Elle n'avait pas prononcé un mot depuis un certain temps et là voilà qui déblatèrait sur une arme.

-Qu'as-tu en tête ?

-Des papillons noirs et un serpent qui gigote pour déverser son venin de ma langue à ma peau.

Yuki s'était doutée qu'elle aurait dû être plus précise et lui demander directement quelles étaient ces armes dont elle parlait.

-Tu me... Fatigues.

-Compréhensible.

Pouvait-il exister encore le moindre doute ? Oui, mais c'était peut-être davantage en refusant de regarder la vérité en face. Car à présent, au vu de toutes les informations récoltées, on parlait bien de Shinrya et toutes ces personnes étaient liées à ce monde. Adieu les présomptions, bonjour les certitudes.

Ryô lui raconta tout ce qu'il savait. Une vieille légende oubliée, même des Shinryens eux-même. Après tout, ceux-ci avaient même oublié que les Zir'khiss étaient les premiers à avoir peuplé Shinrya. Apparemment, Ryô était de ces dragons qui avaient ravagé Shinrya à cause de leur "maître". La discorde avait mené deux personnes à s'auto-détruire et à ravager leur monde par le même coup. Au final, Ryô et Sakuyi devaient à présent espérer voir leur malédiction se briser et étaient liés au destin de Shinrya. Autant dire que la destruction de ce monde il y a quelques années, par la faute de Stain, ne devait pas avoir arrangé leur malédiction. Ils n'étaient pas en bonne voie de voir leur malédiction se briser au vu de l'état de Shinrya. Mais peut-être les événements à venir, que Mei avait annoncé, leur permettrait de se racheter.

Yuki comprit que Ryô, au moins lui, était donc un allié et avait tout intérêt à connaître les derniers potins de Shinrya. Bien sûr, Mei ne disait rien. Comme c'était à proprement parler sa nouvelle "chef", Yuki se demanda si elle devait tout dire à Ryô. Elle, elle l'aurait fait, même si elle n'était pas bavarde, elle savait quand il fallait parler, et là c'était le cas. En plus, le fait que Ryô soit maudit la rapprochait un peu d'elle. Tous deux étaient maudits.

-Tu ne devrais pas leur en toucher deux mots ? Faut-il que je leur dise moi-même ? Qu'est ce que tu as à dire ? Allez, parle. Dis-nous ce que tu sais, et surtout au sujet de cette arme dont tu parles.

Mei resta silencieuse. Elle tourna le regard vers Yuki, lasse et désabusée. Elle hocha la tête positivement ce que Yuki traduisit comme un accord pour raconter à Ryô ce que Mei lui avait dit. Toutefois, est-ce qu'elle se déciderait enfin à révéler quelle était l'arme que Mei voulait utiliser ? Qu'elle ne veuille pas en parler devant Ryô, OK. Mais elle avait intérêt à le lui dire en privé, de jouer franc-jeu avec elle, parce que sinon, Yuki pourrait bien refuser toute collaboration.

-Tout ce que vous dites ne laisse aucun doute: Shinrya a encore besoin que l'on se batte pour elle. Yuki eut un sale goût amer dans la bouche. Elle parlait bien du monde, de sa terre natale, mais comme la déesse qui l'avait maudit avait le même nom... Elle avait l'impression de dire qu'elle devait se battre au nom de cette déesse qu'elle haïssait. -Et cela ne fait que confirmer ce que Mei m'a dit. Les Zir'khiss, les créatures de la même race que cette Marina, sont toujours vivants et se préparent à s'emparer de Shinrya.

-A proprement parler, cela n'est pas une menace...

Tiens, Mei savait encore parler ? Yuki se tourna vers elle, surprise. Qu'est ce qu'elle disait ? Fallait savoir... Les Zir'khiss étaient la menace ou pas ? Quoique en y repensant, elle avait parlé d'une "autre Marina" et qu'il fallait enquêter. Il était vrai qu'à aucun moment, elle n'en avait parlé comme d'une menace. C'était plus pour honorer la mémoire de Emiri qu'il fallait se battre contre eux.

-Les Zir'khiss sont une race intelligente qui furent les premiers habitants de Shinrya avant que les humains n'y naissent. En d'autres termes, qu'ils colonisent à nouveau Shinrya ne serait que justice. Et rien ne permet de dire s'ils sont hostiles aux humains. Marina était une... Avait une vision extrême des choses et voulait tout détruire pour repartir de zéro. Nous devons enquêter pour savoir s'il en est de même pour ces Zir'khiss. La vraie menace réside plutôt dans celui qui les dirige, celui qui les force à se lever. Car les Zir'khiss ne sont pas immortels, ils devraient être morts depuis longtemps. Pour résumer, les Zir'khiss peuvent représenter une menace certes, mais la véritable menace se cache encore, l'origine est encore mystérieuse.

-Tu veux dire que ces créatures n'ont pas d'intentions malveillantes ?

-Pas si on ne leur en inculque pas. Elles ont autant le droit d'habiter Shinrya que vous. Mais la rancune envers les humains peut être tenace. C'est pour cela que je voulais que nous enquêtions, Yuki. Afin d'évaluer la menace réelle qu'ils représentent.

Yuki baissa la tête. Mei n'avait pas tort, mais difficile d'imaginer sa terre gouvernée par des insectes. Pour elle, Shinrya appartenait aux humains et c'était aussi le sens qu'avait leur bataille contre Marina. Ca se compliquait si on ne pouvait plus déterminer qui était le Mal dans l'histoire, si tout le monde avait de bonnes intentions... Mais Yuki n'y croyait pas. Si cette Sakuyi sentait une menace, c'est qu'il y en avait une. Ce n'était peut-être pas les Zir'khiss, pas directement, mais il y avait sûrement un rapport et elle devait le découvrir. Pour ça: pas de doute, il fallait se rendre à Shinrya.

-Entendu. Rassurez-vous, Ryô. Je vais me rendre là-bas et découvrir tout ce que je peux.

Yuki se doutait que Ryô aurait réagi de la sorte. Bien sûr, il était volontaire pour se rendre également à Shinrya et les aider. Yuki n'aimait pas avoir de la compagnie. En fait, elle espérait même se rendre là bas toute seule, sans Mei et faire son boulot. Comme elle disait, "elle travaillait mieux en solo". Phrase cliché mais qu'on sort toujours dans ces cas-là. En même temps, elle se disait qu'elle ne pouvait pas lui refuser de vouloir participer à ce qui pourrait contribuer à la fin de sa malédiction.

Elle aurait voulu lui répondre ceci. Insister sur l'impolitesse dont elle aurait fait preuve si elle lui enlevait ce privilège de combattre sa malédiction, mais en même temps lui souffler qu'elle n'aimait pas la compagnie. Mais elle ne put le faire. En effet, une explosion eut lieu. Et Ryô la localisa avec inquiétude: elle s'était produite chez lui. Pas besoin d'être un génie pour affirmer que c'était déjà en soi une mauvaise nouvelle, mais qu'il fallait s'attendre aussi à ce que Kairi ait des ennuis, et Sakuyi aussi peut-être.

Ryô décida de se rendre là bas, en invitant les deux femmes de se joindre à lui. Dans l'élan et la panique, Yuki ne réfléchit pas et décida de le suivre... C'était sans compter Mei qui l'attrapa par le poignet.

-L'occasion me semble toute choisie pour déguerpir et revenir à des affaires plus pressantes qu'une maison qui brûle.

D'un côté, Yuki acquiesçait, parce qu'elle n'avait pas encore fait son choix quant à la participation de Ryô, si oui ou non, elle le laisserait la suivre. Comme en plus, elle n'était pas sociable, lui épargner la compagnie d'un homme l'aurait séduit au prime abord. Cependant, la froideur et ce mépris étaient révoltant. D'accord, une maison qui brûle, ce n'est pas la fin du monde, mais il y avait Kairi dans cette maison.

-Oh quoi ? Tu le pensais déjà. Si Kairi n'avait pas été changée en gamine, tu n'aurais pas accouru à son secours. Tu ne vas pas changer d'avis maintenant et t'enchaîner au destin de cette fille ?

-Ce n'est pas la question ! Ca ne se dit pas !

-Mais as-tu toujours pensé autrement ? Pour qui que ce soit ?

Yuki la toisa du regard. Ce n'était vraiment pas la question. Oui, elle sentait qu'il y avait contradiction, qu'elle n'avait pas toujours agi de la sorte ces dernières années, qu'elle ne s'était pas toujours montrée ainsi... Mais ici on parlait de Kairi, une princesse de coeur, et d'une histoire qui concernait Shinrya...

-Alors la vie de cette fille vaut plus qu'une autre ? Tu laisserais mourir une va-nu-pied, un moins que rien, mais pas une princesse ? Quel mépris pour la vie tu peux avoir toi aussi.

Yuki attrapa le bras de Mei qui lui tenait la main. Elle attira Mei vers elle et lui fit une prise pour lui briser le bras et la renverser et enfin se libérer. Puis, elle courut droit devant elle avant de s'arrêter et de jeter à Mei:

-Je ne peux pas sauver tout le monde. Je ne peux sauver personne en fait. Mais cela ne m'empêche pas de rester humaine et de faire mes propres choix. Même s'ils ne sont pas justes, même s'ils ne sont pas les bons, je choisis vers quel but je dois me diriger. Je ne peux décider de chaque vie.

-Et c'est toi, shinigami, qui dit ça ?

-Ne t'avise pas de revenir vers moi tant que tu n'auras pas compris que tu ne pourras pas me manipuler comme tu veux. Je veux bien travailler avec toi si ça peut sauver Shinrya, mais je déciderais moi-même de comment je compte le faire.

Sur ces mots, elle reprit sa route en laissant Mei, seule avec son bras douloureux, déboîté. Toutefois, Mei semblait satisfaite.

-C'est... Très bien. Conclut-elle en disparaissant.

Yuki courra jusqu'au lieu de l'explosion. Égoïstement, elle se dit qu'après ce coup là, elle pourrait dire adieu à son petit "lifting". Elle devrait garder ce masque et cette cape, un peu plus longtemps que prévu. Elle ne pouvait même plus utiliser ses ailes. Chaque pas de course lui faisait un mal de chien aux jambes et dans les poumons. Elle avait du mal à respirer, elle était faible, les cendres de la bataille passée lui brûlait encore les poumons. Elle avait beau souffrir depuis des jours, pour d'autres raisons, elle ne s'y ferait jamais. Elle en gardait une rancune tenace pour tous ceux qui lui avait causé tout ceci: Shinrya la déesse, Stain, Alois, cette "Emiri", ce démon... Elle aurait tant voulu avoir un jour sa revanche... Mais jusqu'à maintenant, elle ne l'avait jamais pris sur personne... Tous étaient encore bien vivants et sûrement en bonne santé quand elle, souffrait le martyr tous les jours que Dieu faisait.

Quand elle arriva sur les lieux, elle vit l'oeuf se briser et un petit dragon en sortir. Le miracle de la naissance... Enfin, de la renaissance. Cyniquement, elle se disait "Le combat commence pour toi, petit". Elle pensa à Mélodie... Au fond, même si elle avait dû se séparer d'elle, Yuki se sentit qu'elle pouvait se féliciter d'une chose: sa douleur lui avait enseigné des valeurs... Elle voulait que les enfants ne connaissent pas le malheur, mais sans pour autant leur voiler la face. Elle voulait leur éviter ce qui était évitable, mais elle se refusait de leur mentir, en leur disant que la vie était un long fleuve tranquille. De ça, elle était fière. Sa douleur ne lui avait pas fait perdre la boule, et même, elle l'avait rendue plus sage... Enfin, c'est ce qu'elle se disait en repensant à Mélodie... Oui, elle était triste d'avoir fait ça à Mélodie, mais elle en restait fière ou au moins convaincue qu'elle avait pris la bonne décision.

Bien qu'ayant déjà vécu, la vue de ce petit être émut Yuki. Et dire que c'était supposé être un dragon qui n'avait pas toujours été bienveillant, mais que là, c'était juste un petit lézard. Bien que ce n'était qu'un dragon, pas un humain, Yuki, en voyant cela, restait certaine que c'était pour ça, pour cette beauté là, ce miracle de la vie qu'elle voulait se battre.

-Je suis Shinryenne. Fut tout ce qu'elle trouva à dire à ce dragon. Mei n'avait pas tort... Si ce dragon était lié à Shinrya, alors le voir renaître, c'était comme un message d'espoir pour Shinrya.

La petite dragonne émit quelques sons pour exprimer à Yuki sa joie de la rencontrer, ce qui fit sourire Kairi et Ryô. Maintenant que Sayuki était née, il fallait bien que quelqu'un s'en occupe jusqu'à ce qu'elle retrouve sa taille adulte, ce petit détail, l'homme-dragon n'y avait pas pensé, cependant, il était primordial que cela soit lui qui s'en occupe, car la princesse de cœur avait d'autres chats à fouetter que de faire les sales besognes.

- Sayuki a l'air ravie de faire votre connaissance. Kairi, elle a l'air de bien t'aimer, c'est à toi que reviens la lourde tâche de t'en occuper.

"Moi ? Pourquoi ? C'est pas mon bébé !"

- Oui mais tu sais t'y faire avec les gosses et pis, ça ne te changeras pas de... de... comment elle s'appelle déjà cette sale mioche ?!

- Merélindas et je te ferais signaler qu'elle n'est pas sale, au contraire, pas vrai ma chérie ?

Heureusement que la maison n'avait pas cramé, car il y avait bien quelqu'un à l'intérieur, une femme qui ressemblait légèrement à Kairi, sauf qu'elle était plus grande qu'elle et avait des cheveux bouclés et violets ainsi qu'une tenue très provocatrice qui faisait ressortir ses formes. Elle tenait dans ses bras une petite fille agitée dans ses bras, elle avait deux ans et semblait reconnaître Kairi, d'ailleurs la principale intéressée la reconnu aussi et confia l'œuf à Ryô pour se précipiter vers elle pour la tenir dans ses bras dès que la femme la lui donna pour lui faire, faire l'avion, ce qui eût l'air de faire rire la petite fille.

"Tonton t'es vraiment pas sérieux ! Je te la confie parce que sa nounou ne pouvait pas s'en occuper durant ce mois et tu la donnes à une inconnue ! Je ne savais même pas qu'il y avait quelqu'un dans ta vie, tu aurais pu me prévenir !"

- Alors c'est toi la fameuse Kairi ? Je ne m'attendais pas à rencontrer la jeune mère de cette petite fille, elle s'ennuie un peu de temps en temps, c'est normal après tout, sa mère n'est jamais à ses côtés ?

"Qu'est-ce que vous insinuez ? Moi je sauve le monde et j'ai tout le temps des ennemis collés à mes basket, je ne peux pas faire courir de risques inutiles à ma petite !"

- Oh mais je ne remet pas en cause ton instinct maternelle, tu as des obligations après tout, tu ne peux pas être à deux endroits à la fois... Oh mais qu'est-ce que ceci ?

- Une dragonne ma toute belle, elle s'appelle Sayuki tu seras capable de t'en occuper ?

- Je ne sais pas comment m'y prendre avec un bébé dragon, mais je ferais tout mon possible pour m'en occuper mon tout beau, après tout, tu sais que je ferais n'importe quoi pour payer la dette que j'ai envers toi... Oui comme vous l'avez comprit, nous ne sortons pas ensemble, ce vil tentateur ne veux qu'une collocation, comme c'est regrettable.

- Vu où tu passes toutes tes soirées, il me semble convenable que je ne tente rien avec toi Shira

Kairi regardait la femme avec un regard suspicieux tandis que cette dernière lui parlait avec une voix sensuelle et langoureuse, a peu près la même façon de parler que le faisais une fille de joie pour attirer un jeune homme qui lui permettrait de gagner un peu d'argents, d'ailleurs cette fille n'avait pas l'air nette, est-ce que Ryô faisait bien de confier les filles à une enragée des visites nocturnes ? Kairi était en train de se poser de grandes questions existentielles sur le fait de laisser sa fillette et sa jeune tante au bon soins de deux malades mentaux.

"Cette histoire me semble louche, Ryô t'a au moins intérêt que Mélina soit bien traitée, car sinon dragon ou pas, tu auras de mes nouvelles ! Comment ça ce fait que vous ne soyez pas effrayée à la vue d'un dragon ? ESt-ce que c'est bien sûr de laisser des gosses à des gens comme vous deux ?"

- On s'en occupe au moins pas comme une certaine personne... Je l'ai vu se transformer une ou deux fois et il m'a tout expliqué. Ryô est un être exceptionnel, il doit être libéré de cette malédiction, j'espère par contre qu'en te libérant de ton fardeau tu ne mourra pas, je tiens trop à toi mon petit dragounet chéri

Bien qu'ils disaient qu'ils ne sortaient pas ensemble, la demoiselle, toujours avec sa voix sensuelle que Kairi n'arrivait pas à supporter, lui avait parlé comme s'ils en formaient un et puis, elle lui avait volé un baiser... Ouais pas ensemble, à d'autres ! Sur ces mots, elle enleva Sayuki à Ryô tout en lui disant des petits mots doux et à double-sens pour aller l'installer dans l'appartement, après tout, il fallait qu'elle soit bien installé vu qu'elle allait passer un bon bout de temps avec eux. Avant qu'elle disparaisse, Kairi la suivit pour ramener sa petite fille à l'intérieur, d'ailleurs cette dernière s'était endormie dans ses bras, signe qu'elle n'attendait plus que sa mère biologique pour paser une bonne nuit de sommeil. Etant donc enfin seul, Ryô soupira puis regarda Yuki avec un regard grave.

- Si la malédiction s'efface, nous serons libre, mais je ne sais pas ce qu'il ce passera par la suite, j'espère tout simplement ne pas me tromper en voulant absolument m'en débarrasser. Je ne veux pas les embêter, pouvons-nous partir à présent en direction de Shinrya ?

Ryô préférait partir sans rien dire aux filles, car bêtes comme elles l'étaient, elles auraient voulu le suivre, ce qu'il ne voulait pas, elles avaient toutes deux des obligations et puis, il ne voulait pas leur faire courir un éventuel danger qui pourrait leur faire perdre la vie. Oh bien sûr, Kairi était déjà allée là-bas, elle lui avait raconté ses aventures, mais pourtant, il préférait tout de même faire une carrière solo en faisant temporairement équipe avec Yuki, le temps d'embarquer pour ce monde dont il avait hâte de poser les pieds dessus.

Yuki se sentait un peu de trop dans cette... Réunion. Il fallait bien admettre que la femme qui venait d'entrer n'était pas forcément... Avenante. Enfin, tout dépendait quelle genre d'inclinaison féminine on avait. Il était clair que Yuki ne lui aurait pas confié même sa paire de chaussettes. Son ton nonchalant et ses manières n'étaient pas forcément engageants. Mais quand en plus il s'agissait de s'occuper d'enfants... A proprement parler, si cette femme était une femme de petite vertu, cela ne l'empêchait pas d'être une bonne mère. Yuki avait connu des prostituées absolument charmantes et qui s'occupait des enfants avec un coeur d'or. Mais... Celle-ci... C'était autre chose que les prostituées avenantes et ressemblant à des mères aimantes... Là on avait plutôt l'impression de voir débarquer la belle-mère.

Yuki vit bien sûr aussi la petite fille. Encore si petite, si jeune. Décidément, son propre instinct maternel était mis à rude épreuve ces temps-ci. Enfin, tant qu'on lui proposait pas de prendre l'enfant dans ses bras... Triste à dire, mais elle avait quand même mieux à faire que de jouer avec des mioches. On pouvait les apprécier, se battre pour elle, et éviter tout contact ou tout geste affectif avec eux, nan ?

En attendant, plus de peur que de mal. La chambre avait subi une explosion mais tout le monde semblait ne plus rien à avoir à en faire. C'était juste Yuki ou... En plus avec un enfant en bas âge dans le coin... Personne ne s'inquiétait plus que ça ?

Bah, Yuki, si. D'ailleurs quand Ryô lui proposa de se rendre à Shinrya directement, elle fut tentée d'accepter, mais il y avait quand même plusieurs points qui la chagrinaient. Le premier déjà cité, mais aussi le fait que ses ailes ne la porteraient pas.

-Je voudrais bien, mais pour l'instant je suis incapable de voler. De plus, je voudrais sécuriser le périmètre, m'assurer que ces gens ne risquent plus rien. Votre chambre a explosé, Ryô. Celui qui a fait ça est peut-être encore là, prêt à frapper dès que vous ne serez plus là pour veiller sur elles. Pensez-vous qu'il soit sage de partir maintenant ?

Personnellement, Yuki lui aurait même conseillé de trouver un autre appartement qu'à Illusiopolis. Quelle drôle d'idée que d'habiter dans un endroit pareil. Elle comprenait que Kairi ne soit pas ravie des conditions dans lesquelles Mérélindas vivait. Shinrya avait urgemment besoin de Yuki, mais Kairi avait besoin de Ryô encore à l'heure actuelle. De choses l'une: soit ils sécurisaient rapidement les lieux, soit ils partaient tous (de préférence ailleurs, avant d'aller à Shinrya), soit Yuki partait seule afin que Ryô puisse garder Kairi et cie.

Hum Yuki n'avait pas tord, il n'y avait pas pensé, comme d'habitude, il oubliait les petits détails importants. Cependant, il ne pu s'empêcher de sourire, elle ne connaissait pas Shira, belle rose dont les piquants n'étaient visibles que lorsqu'on tentait de casser sa tige... Il n'avait donc rien à craindre pour elle.

- Shira sait se défendre, elle manie l'art des ombres, elle peut donc moduler la sienne pour se débarrasser de ses assaillants sans problèmes, sinon je ne l'aurais jamais laissée seule avec une gamine... Pour vos ailes, ce n'est pas grave, j'ai les miennes, vous n'avez qu'à m'indiquer le chemin qu'il faut prendre et je suis votre homme.

Ryô vit une ombre assez proche de la maison, ce qui l'interpella, il se concentra et libéra un puissant jet enflammé. Plusieurs hurlements se firent entendre, puis plus rien, voilà donc une bonne chose de faite, bon la méthode était assez barbare certes, mais au moins l'ennemi n'aura plus l'occasion de frapper là où il a été envoyé. Ryô étant donc assez confiant, se concentra, puis petit à petit se transforma en grand dragon brun. Il prit par la suite la shinigami dans ses pattes-avants puis prit son envol.

*Indiquez-moi la route à suivre*

Voilà ce que pu entendre Yuki dans sa tête. Pendant ce temps, Kairi s'inquiéta d'entendre des hurlements. Shira voulant aussi savoir ce qu'il ce passait, allèrent voir à la fenêtre, mais ne virent rien à part un dragon qui prenait son envol. Oh les fourbes ils étaient parti sans dire au revoir, ni l'attendre ! Kairi poussa un soupir d'exaspération avant d'aller coucher sa fille tout en se disant que son oncle ne perdait rien pour attendre et que quoi qu'ils puissent dire ou faire pour l'éloigner, ça ne fonctionnerait pas, car à un moment où à un autre, ils auraient besoin de sa présence sur ce monde.

[HRP: Couroucoucou. Vu où on en est, je commence un RP à Shinrya ou on fait tout sur ce sujet ?Comme Kairi y est pas pour l'instant, je me demandais comment tu allais procéder.]

HS : Hum je pense que c'est mieux d'en faire un à Shinrya, ça fait plus de sens ^^

[HRP: OK; bah c'est fait https://kingdom-hearts-rpg.niceboard.com/t2832-rise-of-the-zir-khiss-libre#49090 ]