The darkness is not so bad... [PV Hel]

Je me retrouvais là... Dans ce Monde où je m'étais réveillé et étais sorti du cœur de Ventus. J'avais aussi fait la rencontre d'Ophine, ma princesse de cœur que je devais protéger. Elle était la seule personne avec laquelle j'avais réussi à m'attacher et à apprendre à "aimer", mais il n'y avait vraiment qu'elle que je pouvais supporter et m'amuser sans être malicieux.

Je me mis à regarder nostalgiquement le ciel crépusculaire. Que de bons souvenirs de ce jour-là ! Ophine et moi nous nous connaissions même pas et pourtant, nous avions senti que quelque chose de spécial liait nos deux destins. Nous avions combattu ensemble une étrange créature qui avait voulu lui faire du mal puis nous avions mangé chacun une glace à l'eau de mer du haut de la Tour de l'Horloge, à la Place de la Gare. Ensuite, elle m'avait demandé si j'avais des choses à faire, car j'avais perdu beaucoup de temps, mais je lui répondis que j'avais fait une sorte de voyage au Pays Imaginaire. Je n'avais donc rien perdu. Et ce fut pour cette citation que nous y fûmes allés et nous nous fûmes bien amusés avec les habitants.

Mes pas me guidèrent pour une visite touristique une nouvelle fois des lieux. Néanmoins, je ne regardais pas vraiment les bâtiments. Non, là où je me dirigeait était un objectif : le marché de glaces à l'eau de mer. Je revis pour la troisième fois la vieille dame qui le gérait. Je me pris un de ces mets délicieux et repris ma balade en la dégustant.

Au bout d'un moment, je sentis un énorme ennui s'installer en moi. Je désirais de l'action, pas une petite vie tranquille. Je partis donc pour le manoir abandonné en espérant déniché une proie...

Deux jours s’étaient écoulés depuis ma rencontre avec Démoniaque. Et je n’avais pas – mais alors absolument pas – progressé auprès de Yen Sid.
« Tu as 3 jours pour gagner sa confiance et obtenir ses secrets ! Mais je pense que tu en es capable ! » … Non, je le l’étais pas.
Bien sûr que non, qui, honnêtement, en était capable ? Personne ne pouvait s’octroyer la confiance d’un homme tel que Yen Sid en trois malheureuses journées.
Surtout que mon dernier entretien avec le mage, si l’on y réfléchissait, ne s’était pas vraiment déroulé de la meilleure manière ; j’avais fait quelque chose de mal, mais j’ignorais quoi.
En tout cas, cette alliance avec le Démon me semblait, désormais, en faire partie. Surtout après ces deux derniers jours, où j’avais vu mon monde s’écrouler sur moi.

Je me recroquevillai dans l’herbe ; pour fuir les regards appuyés des habitants, leurs silences oppressants et leurs murmures insultants, j’avais trouvé refuge au Manoir Abandonné.
… Enfin, devant la grille, en tout cas ; pour une obscure raison, je n’osais y entrer. C’était stupide, depuis ma plus tendre enfance, j’avais toujours été attiré par ce genre d’endroits : les maisons hantées et les cimetières étaient mes principales cachettes, quand je n’étais pas tout simplement dans le toit des églises.

Mais ce manoir-là…
Je n’avais pas réellement envie de m’y aventurer, alors je restais stupidement assis devant la grille. Ces derniers jours avaient été prodigieusement éprouvants pour moi, et, au fond, je n’avais envie que d’une seule chose : la solitude.
Et aussi, pendant quelques minutes, oublier qui j’étais.
Oublier que j’étais.

Bien que je m'ennuyais, je prenais le temps dans ma marche, ma glace commençait à fondre autour de mes lèvres. Le soleil était bien chaud ce jour-là et parfois je fermais les yeux.
Je finis mon goûter avant d'arriver au Manoir Abandonné, néanmoins je gardais mon bâtonnet de glace entre mes dents.

Une fois sortis du bois qui donnait accès au bâtiment désert, je m'arrêtais et levais la tête pour analyser la situation. De l'extérieur, ce manoir semblait vide depuis plusieurs années. Il était plutôt haut et imposant. Plutôt isolé par rapport aux autres activités de la citée, peu de personne n'osait entrer en ces lieux. J'avais entendu dire qu'il serait hanté. En y repensant, cela me fit sourire, je me moquais alors de ces chochottes qui avaient beaucoup d'imagination et s'inquiétaient pour un oui ou pour un non.

Je fis alors plusieurs pas pour me rendre à l'intérieur de cette "maison hantée". Néanmoins, je n'avais pas remarqué qu'il y avait aussi une autre personne devant le manoir, une personne souhaitant se faire discrète. Mais comme j'étais trop préoccupé par ce bâtiment que je ne le vis pas et donc son objectif avait fonctionné.

J'entrais donc aisément à l'intérieur et fis une légère exploration des lieux. Un salon au rez-de-chaussé, une salle blanche et une bibliothèque au premier étage. Il n'y avait vraiment rien qui faisait peur ! Les habitants de la citée crépusculaire exagéraient beaucoup... J'en fus même légèrement déçu, je m'attendais à un endroit plus terrifiant...

Il ne m’avait pas vu.
Ce type en combinaison noire et à la peau livide ne m’avait pas vu. Je remerciai prestement le ciel, bien que je n’eusse aucun dieu à prier.
Moi, par contre, je l’avais vu.
Pâle comme la mort, les cheveux noirs de jais et les prunelles dorées. Le petit bâtonnet de glace à l’eau de mer entre ses dents n’était parvenu à atténuer l’image morbide que dégageait le jeune homme, et c’est avec un soulagement évident que je le vis entrer dans le manoir sans m’adresser un regard.

… Que devais-je faire ? Appeler la police ? Non, ils seraient bien incapables de vaincre cet individu. Et de toute façon, ils ne me croiraient pas.
Je soupirai ; ces derniers temps, la Cité du Crépuscule était devenue la principale destination touristique de tous les vilains de l’univers, semblait-il.
Quelqu’un doit l’arrêter…
Je me levai. Pourquoi faire ? Peut-être était-ce juste un jeune geek avide de sensations fortes.
Cesse de te mentir…
Je chassai ces idées de mon esprit. Ce n’était pas à moi de gérer cela. J’étais en « état de choc », tout de même.  

J’esquissai quelques pas vers les bois, prêt à retourner dans le centre-ville.
Ma curiosité me barra le passage. C’était ridicule, stupide, cela allait à l’encontre des règles les plus basiques de l’instinct de survie : j’avais envie de savoir…

L'ambiance du manoir était plutôt calme. Je ne me sentais aucunement mal à l'aise, et n'avais pas l'impression d'être observer de tous les côtés par une quelconque présence "machiavélique". Il n'y avait aucun bruit qui animait l'endroit, à part le son des mes pas errants sans aucun but cette fois-ci.
Le rez-de-chaussé m'intéressait alors de moins en moins, je pris l'escalier et marchai vers la salle blanche. Cette dernière était particulièrement intrigante pour les nombreux desseins, que j'avais regardé rapidement, accrochés sur les murs. Une question bouillonnait en moi : qui les avait dessinés et pour quelle raison ?

Je m'emparai d'une des œuvres qui était tranquillement posée sur le sol. Je vis alors des traits de personnages plutôt bien réussis et vis un jeune homme aux cheveux châtain et aux yeux bleus azurs accompagné de deux étranges animaux, on aurait dit un chien géant et un canard. Mon intérêt se fixait néanmoins sur le jeune homme. J'approchai de plus en plus la feuille pour bien observer son visage. Ce fut alors qu'il me fit penser à quelqu'un. On dirait que c'est moi... Serait-ce ... ? Je repensais à la Nécropole des Keyblades, le combat contre Shidow. Ce dernier m'avait confondu avec une certaine personne qu'il connaissait. Sora. Il trouvait que lui et moi nous nous ressemblions. Et en regardant ce dessein, il était vrai que nous étions à la fois similaires et contraires. Lui défendait la Lumière, était sans doute du genre optimiste, pensant que l'amitié était le pouvoir le plus puissant. Moi j'étais sombre, je combattais pour les Ténèbres, me moquais bien des "amis, préférant donc la solitude.
Voilà donc à quoi ressemblait ce fameux Sora...

Je m’étais finalement glissé dans le manoir, comme un voleur à l’instinct de survie défaillant.
Tu cherches les ennuis. Comme si tu n’avais pas suffisamment de problèmes !
Certes, mais j’avais envie de m’assurer que tout allait bien. J’avais envie de savoir qui il était, de comprendre qui il était.
Cette combinaison qu’il portait était étrange, son aura était puissante…
Plutôt que de fuir, pourquoi ne pas chercher à comprendre ? Après tout, je faisais désormais partie de ce monde, depuis le jour où Rêveur Lucide avait décidé de s’allier à moi.

Je marchai silencieusement dans le manoir.
Manoir hanté ? Si vous aviez ne serait-ce qu’un aperçu de mes rêves, vous sauriez que ce signifie réellement le terme « hanté ».
Je retrouvai le jeune homme dans une salle décorée de dessins. Il semblait d’ailleurs plongé dans la contemplation de l’un d’eux.
Je restai dans l’ombre, et le contemplai depuis ma cachette.
Qu’est-ce qui pouvait bien le motiver ?

Sora... Sora... Ce nom qui ne cessait de résonner dans ma tête faisait écho en moi... Je comprenais parfaitement qu'avec un tel prénom, ce garçon respirait la joie de vivre et peut-être même qu'il était naïf et était capable de croire en tout... Il devait être très intéressant de le battre et si possible de le vaincre. Il ressemblait aussi à Ventus... Était-il donc indirectement lié à moi ? Je me retins de faire une grimace à cette pensée. Un gamin ça suffisait déjà ! Ce Sora semblait aussi avoir des traits communs avec mon pire ennemi qui était pourtant mon sosie...

Je déposais le dessein là où je l'avais trouvé et pris un autre. Sur celui-ci, on voyait de nouveau Sora, de dos, qui se trouvait à côté d'un garçon, lui aussi de dos, blondinet. Sa coupe de cheveux me fit tout de suite pensé à Ventus. Néanmoins, ce manteau noir me faisait croire que ce jeune homme sur l’œuvre n'était pas le garçon habillé de vert rapide comme le vent. Y avait-il encore un autre lien entre lui et cet inconnu ?

Je lançai la feuille au hasard et sortis de la pièce. Je me rendis alors compte en la quittant qu'il y avait une autre présence dans le manoir. Je fis donc comme si je ne l'avais pas vu et me dirigeais vers la bibliothèque pour voir si il me suivait ou non...

Il finit par sortir, mais ne sembla pas me voir. Je me glissai alors dans la pièce, et observai les dessins. Des adolescents souriants, des adolescents de dos, des adolescents… Le coup de crayon n’était pas mauvais, et l’un des dessins me rappela curieusement le visage du jeune homme aux iris dorés. Si ce n’était que les yeux du dessin étaient bleus, et ses cheveux châtains. Et son regard n’était que pure franchise et droiture.

Je reposai le dessin. Au final, j’ignorai pourquoi je n’avais eu le courage d’entrer. C’était vide.
Je m’apprêtai à faire demi-tour lorsque je sentis une aura oppressante derrière moi.
Cela recommençait.
La terreur me noua l’estomac au moment où je vis frémir dans l’ombre d’un couloir. C’était là. Mes jambes s’activèrent toutes seules.
Je jaillis du manoir comme un diable de sa boîte, bondis par-dessus la grille et filai dans les bois.
Cela me suivait. Je le savais, c’était sur mes talons.

Je me ruai dans la rue principale. Je courais à en perdre haleine, le cœur cognant contre mes côtes comme un boxeur acharné.
Par malchance, il se trouva sur ma route ; je renversai, d’une épaule, le jeune homme en combinaison noire avant de m’étaler sur le bitume.
Le temps que je me relève, la sensation de panique avait disparu.
… Pour faire place à une impression bien pire : celle d’avoir bousculé cet homme.

... Ils me menaient où ils voulaient. J'étais une marionnette entre leurs griffes, et ils avaient encore frappé.

J'ouvrais quelques livres sans même lire une seule ligne de leur contenu pour les reposer à leur place. Finalement ce manoir ne m'avait servi qu'à apprendre un peu plus sur Sora. Oubliant complètement la présence que j'avais senti, je quittai le bâtiment et retournai dans la ville, où la population était beaucoup plus dense, plus active, plus présente. Je n'avais pas remarqué mais j'avais égaré mon bâtonnet de glace pendant la découverte des desseins où j'avais principalement vu le visage de Sora. Plus je pensais à ce gamin, plus l'envie de le rencontrer en personne grandissait en moi. Je ne voulais pas le connaître par mes idées de lui, je désirais savoir comment il était en réel. Avais-je raison à son sujet ? Ou bien avait-il évolué ? Les desseins ne semblaient pas récents, or j'aurais donné une petite quinzaine d'années à Sora sur les feuilles. Néanmoins, malgré toutes ces théories, je ne savais aucunement qui aurait bien pu dessiner tout cela.

Tandis que je m'égarais tranquillement dans les rues, quelque chose me bouscula, au niveau de l'épaule. Par pur réflexe, je fronçais les sourcils et affichai un regard mauvais. Je vis alors un jeune homme s'écrouler par terre après cet incident. Il se releva alors et paressait paniqué, terrorisé. Je le regardai alors, levant le menton fièrement et ressentis la même aura que dans le manoir. C'était donc lui qui m'observait. Un sourire arrogant apparut sur mon visage :


"Eh bien alors, on pousse les gens comme ça et on ne s'excuse même pas ? Où sont donc les bonnes manières ?"

Ce jeune homme était étrangement vêtu, se penchant vers un style gothique, il semblait aussi un peu faible... Hphh... J'espère que les apparences sont trompeuses... Je déteste gagner facilement. Sur ces pensées je lâchai un petit rire malicieux et satisfait.

- Eh bien alors, on pousse les gens comme ça et on ne s'excuse même pas ? Où sont donc les bonnes manières ?
Le jeune homme darda sur moi un regard arrogant et fier qui le rendit aussi antipathique.
- Je suis navré de vous avoir bousculé, répondis-je d’un ton neutre en regagnant mon sang-froid.
Une fois de plus, j’avais paniqué pour rien.
Ces terreurs qui s’emparaient de moi sans aucune explication devenaient préoccupantes. Si l’on ajoutait à cela mon manque de sommeil chronique et ma tension bien trop élevée, j’avais le combo parfait pour finir aux urgences.
Ou dans un hôpital psychiatrique.

En tout cas, je n’aimais pas ses yeux. Il avait le visage d’un enfant prêt à arracher les ailes des insectes pour le plaisir de les voir ramper désespérément.

- Je suis navré de vous avoir bousculé

Cette phrase me fit encore plus sourire. Finalement, ce jeune homme semblait posséder quelques ressources, il n'était pas si faible que cela. J'étais plutôt soulagé. Il y avait donc un défi à relevé en combattant ce garçon. Ce garçon qui ne semblait tout de même pas bien moralement. Cela se voyait en particulier avec son regard. Il semblait fatigué, passant d’innombrables nuits blanches, sûrement hanté. Par des songes ? Des cauchemars ? Des souvenirs ? Il y avait tellement de possibilité. De plus, on aurait dit qu'il était perturbé. Par quoi ? Encore une fois, il y avait beaucoup de réponses à cela. Mais cela ne m'intéressait guère. Ce que je savais de lui m'étais suffisant. Pour quoi ? Pour juste pouvoir le connaître un peu mieux. De plus, j'avais l'impression qu'il paniquait rapidement pour au final se reprendre quelques secondes après. Peut-être des coups de stress ? Des frayeurs ?

"Eh bien, la prochaine fois fais donc plus attention."

Tandis que lui me vouvoyait, moi je le tutoyais pour la simple et bonne raison que je n'éprouvais du respect pour personne. Alors, ce ne serait pas aujourd'hui que cela changerait !

- Eh bien, la prochaine fois fais donc plus attention.
Je haussai un sourcil. Dans sa manière d’être, de parler et de bouger, il m’évoquait Seifer. La même expression arrogante, le même étouffant sentiment de supériorité. Cette même attitude pathétiquement puérile.

Je m’étais trompé sur son compte ; au final, ce n’était qu’un môme se prenant trop au sérieux. Il n’en restait pas moins dangereux, je le concédais ; mais ce genre d’individu restait, finalement, assez facile à mater.

- Je m’y emploierai, répondis-je, toujours aussi neutre. Le calme était revenu, seul mon cœur continuait de pulser comme un forcené dans ma cage thoracique. Je ne pus m’empêcher d’observer sa tenue, et, en dépit de mon a priori peu flatteur, je lui trouvai un certain style. Encore désolé et passez une bonne soirée...
Je reculai, prêt à partir.

Je n’avais pas envie de me frotter à lui ; j’avais envie de partir, avant de devoir subir son courroux.

Il y eut un léger moment de silence entre nous deux. Nous nous observions l'un et l'autre, se jugeant sans doute. Sur les capacités de combat, sur le moral, sur le physique, bref sur la personne elle-même. Aucun de nous deux ne prenait la parole. Seuls le chant des animaux, le sifflement du vent et les discutions des passants se faisaient entendre.

Le jeune homme répondit en disant qu'il ferait en sorte de faire plus attention comme je lui avais conseillé précédemment. Il s'excusa de nouveau avant de m'annoncer une "bonne soirée". Il voulait donc partir ? Me craignait-il autant que cela ? J'en levai même un sourcils intrigué. Il se pressait de ne plus être dans mon champ de vision. Il en fit même quelques pas en arrière, confirmant ce que je pensais. Je pensais alors qu'il était ennuyeux. Il n'était pas capable de faire face... Néanmoins, je voulais me divertir ! Ce n'était pas compliqué à faire cela ! Or, il n'y avait que ce garçon qui semblait avoir du potentiel à se battre, tous les autres n'étaient que des pauvres habitants ne sachant pas se défendre devant le moindre danger bien qu'il soit faible.

Un sourire sadique se dessina alors sur mes lèvres et je lui acclamais, en écartant les bras telle une prestation théâtrale :


"Voyons ! Je ne me suis pas amusé aujourd'hui ! Que dirais-tu d'un petit combat ?"

Bien que cela soit une proposition, mon ton de voix dévoilait bien que c'était un ordre, une obligation. Peu importe où il irait, je le poursuivrais jusqu'à ce que je sois satisfait !

- Voyons ! Je ne me suis pas amusé aujourd'hui ! Que dirais-tu d'un petit combat ?
Je tressaillis légèrement.
Comment savait-il…
Non, c’était une question idiote, en vérité ; il devait ressentir mon aura de la même manière que j’étais capable de percevoir sa puissance.
Et, au ton de sa voix, je compris très vite que cette proposition était en réalité un ordre déguisé. Ce môme avait décidé de s’amuser, et c’était avec moi ou de moi.
Mais pas sans moi, visiblement.

Je me doutais que mentir ne servirait à rien, alors je décidai d’être honnête :
- Je ne souhaite pas me battre contre vous, désolé. Il y a un bac à sable dans le parc, si vous désirez vous amuser.
Le ton avait été froid, mon regard dur. Je commençais à en avoir assez que l’on joue à mes dépends, et j'avais vraiment envie qu'on me laisse tranquille.

Tandis que j'attendais une réponse, le jeune homme semblait réfléchir. Réfléchir à quoi ? Pendant le combat, on ne réfléchissait pas, on improvisait et était stratégique. Tout cela était dans la nature de chaque être avec une plus ou moins grande puissance. Il n'avait pas l'air de vouloir se battre, peut-être cherchait-il ses paroles pour refuser cet ordre.

- Je ne souhaite pas me battre contre vous, désolé. Il y a un bac à sable dans le parc, si vous désirez vous amuser.

S'il s'attendait à ce que je le prenne mal, il allait être déçu. Je ne le prenais pas comme une insulte, mais en tant que provocation. Il cherchait des poux dans mes cheveux, cela n'en valait pas la peine. Il ne désirait pas de duel ? Et alors ? Je m'en moquais bien de son avis. Dans tous les cas, qu'il ait accepté ou refusé je l'aurais tout de même forcé à se défendre. Malgré lui, il avait engagé le combat... Ce fut pour cette raison que je ne quittais pas ce sourire.
Je fis vivement apparaître ma Keyblade et enchaînai par la suite rapidement l'attaque Zantetsuken*. Cette action était incapable à prévoir. Néanmoins, avec mon expression faciale, on pouvait comprendre que j'allais attaquer. Peut-être qu'avec un peu de lucidité, ma victime avait elle aussi compris mais n'avait pas pu anticiper le coup.

Après cela, je riais :

"Tes insultes sonnent dans mes oreilles telles des provocations ! Mais tu ne pouvais pas le savoir ! C'est trop tard pour toi, tu ne peux plus faire marche arrière ! Le combat a commencé !"

Et je me positionnais prêt à rentrer de nouveau dans le duel.

*Zantetsuken : Immobilise l'ennemi et débarrasse-toi de lui d'un seul coup puissant

Je n’avais pas trop compris ce qu’il venait de se passer ; je savais que j’avais mal, et que mes genoux avaient heurté le sol.
Je portai la main à mon estomac, choqué : il m’avait frappé ?
Un liquide chaud et poisseux macula mes doigts.

- Tes insultes sonnent dans mes oreilles telles des provocations ! Mais tu ne pouvais pas le savoir ! C'est trop tard pour toi, tu ne peux plus faire marche arrière ! Le combat a commencé !
Cette fois, je n’attendis pas qu’il prenne l’avantage.
Je fondis sur mon adversaire en une attaque en vrille horizontale : le panneton de Rêveur Lucide se mit à tournoyer sur lui-même, perforant tout ce qui se trouvait son mon passage.
Il voulait se battre ? Soit, j’allais me battre.

… Mais ne viens pas pleurer après.

Enfin, le véritable duel allait commencer ! Enfin, j'allais être divertis ! Enfin, je pourrais utiliser le pouvoir des Ténèbres !
La Citée du Crépuscule... Ce Monde où j'avais découvert mes pouvoirs de Gardien des Ténèbres... Cette pensée augmenta légèrement mes forces, mais pas autant que lorsque j'étais dans la Nécropole des Keyblades, ce qui était bien normal dans le fond... C'était mon Monde d'origine, là où j'étais né. Sur ces terres arides où la vie n'était plus présente.
Ici dans ce Monde, il n'y avait eu que cet évènement avec Ophine qui comptait, et rien de plus.

Je reçu un coup de la part de mon adversaire. Je me relevais alors après une téléportation. Je regardais rapidement mon état : quelques égratignures, plus une plaie au niveau de ma cuisse droite. Néanmoins cela n'allait sûrement pas m'empêcher de me battre ! Au contraire, ces blessures me donnaient plus l'envie de m'enfoncer dans la bataille. Elles étaient une sorte de source de rage pour pouvoir se venger.

Je me concentrais de nouveau sur le combat, et rentrai dans le sol. Une fois en dessous de mon adversaire, j'en ressortis avec des salves de brasiers qui tombèrent en cercle assez proches de moi, pour pouvoir le toucher. Quel plaisir fou cela me donnait !

J’analysai sa technique de combat, ou du moins, j’essayai. Pour l’instant, il n’avait pas employé deux fois la même attaque : téléportation, brasier…
Je quittai la zone incendiée d’une série de roue arrière ; je l’avais échappé belle, mais combien de temps tiendrais-je face à cet énergumène ?

Le corps à corps me semblait déconseillé, mais je ne maîtrisais rien d’autre. Je me ruai sur lui, et lui portai une série d’attaques simples, suivie d’une attaque latérale circulaire dans le but de le projeter au loin.

Derrière mes côtes, mon cœur protesta.

Il me semblait que j'étais plus prêt au combat que mon adversaire. Tandis que je ne cessais de changer d'attaque, usant de la magie et du corps à corps, ce dernier utilisait sa force dans les coups qu'il portait à l'aide de sa Keyblade, qui sans mentir, était plutôt belle. Néanmoins, je préférais, naturellement, la mienne à la sienne. Elle me représentait plus, comme chaque Keyblade par rapport à son porteur. La Clé du jeune homme paraissait légère, facile à manier. Facile à manier ? Je secouai la tête et reprenais de plus belle mes attaques.

Nous faisions tous les deux des coups au corps à corps. On pouvait entendre les bruits de métal de nos armes se croisant souvent. Accompagné aussi par les bruits sourds, représentant le son de la Clé lorsqu'elle frappait un membre du corps de l'un ou l'autre.

Je ne me sentais aucunement fatigué. Je ne m'étais pas battu ainsi depuis le duel face à Shidow, qui fut plus ou moins facile grâce à l'ambiance de la Nécropole des Keyblades. Je ne regrettais point d'avoir sorti mon arme et tester les compétences de ce jeune homme.

Je dois avouer que, cependant que vous croisions le fer – enfin, j’ignorais en quoi était faites nos armes, à dire vrai –, je craignais, à chaque instant, de voir Rêveur Lucide se briser.
Elle était si frêle, si fragile comparée à l’arme destructrice du jeune homme. Sa lame produisait un son cristallin et laissait derrière elle une légère traînée bleutée.

Quant à moi, je tournoyais, enchaînais combos et attaques circulaires. Mais je ne parvenais à garder l’allure ; alors que mon adversaire ne montrait aucun signe d’épuisement, la fatigue brouillait mes sens, engourdissait mes membres et endormait mes réflexes.
J’étais en train de perdre ; mes attaques se muaient en ripostes, puis en parade. Si je ne faisais pas quelque chose, j’allais finir par être coincé dans une attitude défensive.

Chaque coup que j'entendais me faisait étrangement sourire. Était-ce un jeu pour moi ? C'était une excellente question... Moi-même je ne savais plus ce que je ressentais exactement. Devenais-je fou ? Je n'y pensais même pas ! C'était plus que de l'amusement pour moi.
Je me sentais prêt ! Prêt à quoi ? Prêt à aller vaincre Ventus ! Si ce gamin pointait ne serait-ce qu'une mèche blonde de ses cheveux, il recevrait alors un assaut venant de ma part, avec des coups dans lesquels on retrouverait toute ma rage, ma haine envers lui.
Était-ce alors un entraînement ? Voulais-je plus que tester les compétences du jeune homme ? Et s'il s'agissait de ma propre puissance que je désirais mettre à l'épreuve ?

Alors que je me battais, la tête à moitié partie dans des réflexions, je sentais tout de même mon adversaire flanché légèrement. L'aurais-je surestimé ? Si c'était le cas, alors j'aurais fait tout cela pour rien ! Sur cette pensée, je criais de rage et donnai un puissant coup de Clé.
Je ne voulais pas gagner un combat facile ! Il en était hors de question !

[Hors-jeu : Réaction en retard : ma Keyblade te plaît ? Ça me fait plaisir ^^]



Quelque chose changea dans l’attitude de mon adversaire ; brutalement, il se mit à frapper plus fort, avec un hurlement de rage. Le coup m’ébranla de la tête aux pieds, et je dus fléchir les genoux pour l’encaisser.
Il va me tuer, songeai avec horreur, tandis qu’une douleur aiguë traversait mon bras gauche. J’ignorais la raison de cette colère soudaine, mais c’était vraisemblablement sur moi qu’il allait la passer.
Et j’étais au bout du rouleau alors que lui était encore frais comme un gardon ; la vie était sans pitié. J’avais envie de déclarer forfait. J’avais envie d’abandonner ce combat dont l’issue me paraissait inéluctable. À quoi servait de lutter, de toute façon… ? Je ne faisais que retarder l’échéance dont je me languissais.
Mes parades perdirent de leur efficacité, ma défense se fit moins solide. La Keyblade rouge et noire aux yeux bleus frappait ma chair, mes os.

Soudain, je sentis que Rêveur Lucide m’était arrachée des mains ; la douleur me transperça les doigts et le cœur. Le gamin venait de me désarmer.

Bien. Finissons-en, maintenant.
Je fis face à mon adversaire, attendant le suite d'un air inexpressif.

[Alors, Vanitas l'a trouve belle, moi je la trouve juste magnifique ! *Q* ]

Ce coup remplit de haine donna, pour résultat, une blessure plus ou moins grave au jeune homme. Ceci me rendit encore plus furax. Je ne voulais pas combattre un faiblard ! Je voulais évoluer dans l'art de la guerre, or si j'affrontais quelqu'un de faible, je n'y arriverais jamais ! Pourtant, comme me l'avait dit Shidow, "on trouve toujours plus fort que soi". Alors pourquoi ? Pourquoi je n'arrivais pas à trouver cette personne qui avait plus de puissance que moi ?! Ventus ? Non ! Lui a juste eu de la chance de me vaincre. Cela ne se reproduirait pas ! J'y comptais bien, voilà pourquoi je souhaitais m'améliorer, je désirais faire souffrir Ventus, je ne voulais pas qu'il meurt, ce qui conviendrait le mieux ce serait le voir désespéré, demandant de l'achever, chose que je ne ferais qu'une fois satisfait.

Alors où se cachait donc cet adversaire qui détenait une force plus grande que la mienne ?!
Je réussis même à désarmer le jeune homme que je battais sans même étant concentré sur le duel. Il se mit alors à attendre que j'en finisse avec lui. Je repris mon calme et un discret sourire s'afficha sur mon visage. Je rangeai ma Keyblade et lui disais :


"Pas la peine de t'achever... Je te laisse... Essais donc de t'améliorer. Cela vaudrait mieux pour toi. Tu possèdes en toi un potentiel mais tu es incapable de l'utiliser correctement. J'espère qu'à notre prochaine rencontre, tu auras augmenter tes capacités."

A la fin de ce petit discours, je lui tournai le dos, en lui lançant une de mes potions que je n'utilisais jamais.

"Bonne chance pour la suite."

Et je commençai à partir, le laissant se reposer. Pour moi c'était évident, il serait incapable de m'attaquer par surprise, étant trop blessé. Le combat était donc clos.

[HRPG : merci, elle m’a pris du temps (la conception, ça allait, l’encrage aussi… mais alors le dessin ; j’ai dû ressortir mon compas, truc de fou ><) ^^
… Par contre, je m’attendais pas à un combat aussi court:/]


- Pas la peine de t'achever... Je te laisse... Essais donc de t'améliorer. Cela vaudrait mieux pour toi. Tu possèdes en toi un potentiel mais tu es incapable de l'utiliser correctement. J'espère qu'à notre prochaine rencontre, tu auras augmenter tes capacités.

Encore. Ce fameux « potentiel » dont tout le monde me parlait…
Pourquoi étais-je le seul à ne pas le voir ? Pourquoi ne pouvais-je m’en servir ? Pourquoi étais-je le seul à ignorer qu’il était là ? !

Il me lança, avec un mépris évident, une potion que je rattrapais de justesse.
- Bonne chance pour la suite, lâcha-t-il en me tournant le dos.

Mon sang-froid m’abandonna. C’était tout ? C’était juste ça ? Deux-trois passes, le temps de me briser quelques os et puis partir sans un mot ?
« Essais donc de t'améliorer ». La remarque fit monter une colère irrépressible en mon sein.
Essais donc de t'améliorer.

De quel droit osait-il ? Se prenait-il soudain pour mon professeur ? Pour un donneur de leçons ?
- À la fin, va-t-on m’expliquer ce que l’on entend par « potentiel » ? ! Rugis-je, à bout de nerfs.

[ Héhé... ^^' ]


- À la fin, va-t-on m’expliquer ce que l’on entend par « potentiel » ? !

Alors il ne connaissait vraiment rien. Était-il amnésique ? On le remarquait bien en le combattant qu'il possédait le talent pour se défendre. Et pourtant, il n'arrivait pas à combattre comme il le devrait avec son pouvoir et sa puissance. De plus comme je l'avais pensé pendant le duel, une Keyblade reflète le cœur de son porteur. Or, celle du jeune homme était belle, forte et de maniabilité facile. Peut-être qu'il lui était arrivé un évènement tragique et qu'il en a perdu ses souvenirs ? Quelqu'un pourrait bien l'aider. Quelqu'un possédant un certain don, ou pouvoir. C'était possible.

"Ton potentiel... C'est pourtant simple... Lorsque je t'ai combattu, je sentais bien que tu étais capable de t'opposer à moi. Pourtant, tu n'as pas réussi à l'atteindre."

Comment cela faisait-il qu'il n'arrivait pas à voir sa force ? Il y avait tellement de questions qui tournaient autour de ce jeune homme. Si un jour il retrouvait la mémoire, et que sa vraie puissance serait de retour, j'accepterais de le demander de nouveau en duel. Et alors cette fois-ci, ce serait beaucoup plus amusant et intéressant !

[Je m'attendais à ce que Vanitas tente de l'achever, en fait ; mais faudrait que je relise sa description, ce ne doit pas être dans son caractère...]


- Ton potentiel... C'est pourtant simple... Lorsque je t'ai combattu, je sentais bien que tu étais capable de t'opposer à moi. Pourtant, tu n'as pas réussi à l'atteindre.

Non, ce n’était pas simple. C’était affreusement compliqué. Ce n’était pas la première fois que l’on me parlait de mon « potentiel », et pourtant, j’avais l’impression de patauger dans la médiocrité.
Je savais manier la Keyblade, et pourtant je ne me souvenais pas l’avoir jamais appris. Je savais manier l’épée, mais j’ignorais comment.
J’étais devenu cardiaque ; je n’avais aucun souvenir de pourquoi.
Mon amnésie était probablement  mon plus gros handicap. Oh, par deux fois, j’avais ressenti la puissance, ma fameuse force cachée ; mais elle ne semblait s’activer que lorsque j’étais au seuil de la mort.

Alors pourquoi ne pouvais-je l’activer alors que j’étais sur le point de mourir de l’intérieur ? J’avais envie de hurler, de pleurer toutes les larmes de mon corps. J’étais faible et épuisé.
Et je ne valais même pas la peine qu’on me tue.
C’était, de loin, ma plus grande frustration.
Je n’avalai ni la potion, ni même mes cachets ; je me contentai de baisser les yeux, et d’attendre qu’il parte.

Un épais silence s'installa alors que le jeune homme s'enfonçait dans des réflexions après avoir entendu mes paroles. Il devait être réellement amnésique. Il devait sans doute savoir se battre avant d'avoir perdu tous ses souvenirs. S'il les récupérerait sa mémoire, peut-être arriverait-il à se défendre à nouveau et utiliser ses pouvoirs avec puissance et stratégie ? Je n'en savais rien, et puis cela ne me regardais pas. Néanmoins, je ne cessais d'y penser, mais s'il arrivait à retrouver sa mémoire, le défier dans un duel pourrait se révéler être amusant. Et cette fois-ci, il m'aiderait à m'améliorer.

Je le regardais encore pendant quelques secondes dans sa posture de faiblesse avant de lui tourner le dos pour une énième fois et partis de pied ferme. Peu importe s'il allait encore parler, je ne me retournerais pas et ne lui adresserait pas la parole.

Je restai pendant encore quelques minutes, pour me reposer bien que je n'avais pas vraiment utiliser beaucoup de force lors du combat, enfin si on pouvait l'appeler ainsi... Après avoir repris une glace pour me récompenser de la découverte des informations par rapport à Sora, je me posai sur un banc. Pendant cette journée, la seule chose qui me fut utile fut donc ces renseignements sur le jeune homme qui était mon sosie de Lumière.

Après avoir finit la gourmandise, je me levai, fis apparaître un couloir de Ténèbres avant de partir de la Citée du Crépuscule.