Sugar and Sinister [PV : Phoenix]

- J'aimerais que nous parlions de ta dernière escapade, Hel, veux-tu ?
Je ne le voulais absolument pas, mais nous en discutâmes malgré tout.
- Mais cette ville que tu décris, Silent Hill... Tu sais qu'elle n'existe pas, n'est-ce pas ? Il n'y avait pas de ville, lorsque les autorités t'ont retrouvé.
Parlez pour vous : je savais ce que j'avais vu. Les contusions sur mes bras et mes jambes en témoignaient.
- Et ce garçon qui était avec toi, sais-tu qui il était ?
Pour cette question, je préférai mentir, et ce, malgré le fait que l'homme en face de moi était mon psy. Je jouai donc l'amnésie, chose que je commençais à maîtriser désormais.
- Ce sera tout pour aujourd'hui, Hel. À demain.

Thème Musical ♪ Surrounded by Sinister:

Je sortis de l'immeuble avec la tête lourde et le cœur gros. J'étais de retour à la Cité du Crépuscule, cette cité que je commençais sérieusement à exécrer. Je tâchai d'ignorer les regards inquisiteurs des passants : « regardez, c'est le garçon qui a agressé Seifer », « que fait-il encore en liberté ? », « il aurait échappé à la surveillance des autorité et aurait fugué, récemment »...
Oui, j'avais fugué. J'avais terriblement envie de partir pour ne plus voir vos visage méprisants et entendre vos remarques blessantes.
J'étais persuadé de ne pas avoir fait de mal à Seifer ; mais personne ne m'avait cru, et lui n'avait pas été en état de témoigner.

Mes pas me menèrent vers la gare. Je n'avais plus le droit d'y aller depuis ma fugue, aussi, l'on me regarda avec plus d'insistance encore. J'étais le malvenu, ici. Leur dégoût me faisait froid dans le dos, si bien qu'en dépit de la lumière du jour et la présence d'autres personnes, je me sentais seul et menacé.

J'étais tellement perdu dans mes pensées morbides que je ne remarquai pas les subtiles changements dans l'atmosphère du monde, la présence d'une nouveauté.

[ musique ♪ ]

Que faisait-elle ? Elle ne se sentait pas très bien, proche d'un mal à l'aise, la tête et les jambes lourdes, le regard perdu. Phoenix connaissait cette sensation, c'était la même que celle qu'elle avait ressenti lors de sa "naissance". Sa naissance en tant que Simili. C'était comme si son coeur lui manquait soudainement grandement, pourtant, cela faisait un moment qu'elle n'en avait plus, elle avait passé rapidement cet état presque comateux dans lequel se trouvaient les Simili lors de leur création, mais dans ce cas, pourquoi est-ce que cela arrivait à nouveau ? Vanitas aurait peut-être la réponse.

"Mademoiselle ? C'est le terminus, vous devez descendre s'il-vous plaît", que Phoenix réussit à comprendre même si elle avait un fort bourdonnement dans les oreilles. Était-ce Vanitas ? Impossible de reconnaître sa voix. Elle sentit une main se poser contre son épaule, et la secouer légèrement, ce qui la fit reprendre quelque peu ses esprits.
"Mademoiselle, est-ce que ça va ? Vous êtes toute pâle", cela n'était pas Vanitas, à l'évidence, celui-ci n'avait pas d'uniforme bleu et encore moins une moustache grisonnante. La demoiselle n'avait pas envie de montrer qu'elle ne savait pas où elle était, ni même ce qui venait de se produire, alors elle se leva du strapontin sur lequel elle était assise et sorti du wagon, en ignorant le moustachu qui lui disait de faire attention puisqu'il remarquait bien que la jeune fille n'était pas dans tout ses états au vue des mouvements hasardeux que faisaient ses jambes.

Néanmoins, elle réussit à arriver jusqu'au centre de la gare, et entendit le son d'un clocher. Sans nul doute, Phoenix se trouvait à la Cité du Crépuscule.
"Hm, Vanitas n'a pas l'air d'être ici, je ne le ressent pas", malgré le fait qu'elle considérait que son gardien comptait beaucoup pour elle, elle ne fut pas prise de panique ni même triste à l'idée de l'avoir perdu, parce qu'elle ne pouvait pas ressentir réellement ces émotions après tout. Et puis, Phoenix savait se débrouiller toute seule s'il le fallait, elle avait beau jouer les gamines la plupart du temps, derrière ce rôle se cachait une jeune femme. Une jeune femme, oui, mais qui avait rejoint les rangs de l'Organisation pour ne pas se sentir totalement libre tout de même.
Enfin bref, tout cela pour dire que Phoenix n'était pas perdue sans Vanitas, mais elle se questionnait quand même sur le pourquoi et comment elle était réapparu à la Cité du Crépuscule. Une volonté de l'Organisation peut-être ? Cela ne pouvait qu'être ça, alors la miss se devait de remplir sa mission, même si elle n'avait pas souvenir d'en avoir reçu une.

Elle pris le chemin vers la sortie de la gare, menant à une grande place, et commença à entendre pleins de paroles basses et méprisantes. Était-ce pour elle ? Cela ne serait pas choquant, la dernière fois que Phoenix était venu ici elle y avait répandu quelques un de ses Sans-coeur, et elle aurait pu être repairé, puisqu'elle s'y était baladée sans sa capuche. Cela lui fit penser qu'elle ne l'avait pas mise cette fois là non plus, alors elle s'empressa de le faire, et remarqua qu'elle avait de petites couettes rondes pouvant faire penser à des oreilles qui gênait quelque peu le fait de mettre sa capuche, mais elle ne se souvenait pas les avoir faite, mais les manteaux de l'Organisation pouvant s'adapter à toutes coiffures les plus épineuses les une que les autres, cela ne posa pas de problème en forçant légèrement. Elle pris la porte de la gare et remarqua la personne à qui était destiné les messes-basses que les gens du coin disaient. C'était un garçon avec une allure qui sortait de l'ordinaire pour la Cité du Crépuscule, était-il la raison de la venue de Phoenix dans ce monde ? Pour vérifier cela, elle claqua des doigts discrètement dans ses longues manches et fit apparaître des Sans-coeur aux allures de sucreries, qui encerclèrent le garçon et furent fuir les villageois.

"Kihihi, froussards", qu'elle ajouta avant de reprendre son attention sur le garçon que ses créatures favorites allaient attaquer.

Les Sans-Cœurs apparurent soudainement, provoquant irrésistiblement la panique parmi les habitants de la Cité du Crépuscule.
Mon cœur se serra : il y avait longtemps que je n'avais pas eu à affronter de tels adversaires. Sous leurs airs d'innocentes et délicieuses friandises, je devinais leurs Ténèbres, leur agressivité, leur envie dévorante de cœurs.
Je me demandai si le mien était susceptible de les intéresser.

J'en comptai une demi-douzaine au moins. Un rapide tour sur moi-même m'apprit que j'étais cerné.
Je ne devais pas avoir peur. Ce n'étaient que des Sans-Cœurs. Pas des cauchemars.

Je fondis sur un premier adversaire ; alors que je tendais la main vers lui, Rêveur Lucide apparut, belle, délicate et mortelle. Un geste fluide du poignet lui conféra un mouvement de rotation, et l'arme transperça le Sans-Cœur en une vrille meurtrière.

Je me retournai aussitôt en une attaque circulaire, projetant au loin les adversaires qui avaient choisi de m'attaquer dans le dos.
Rêveur Lucide fendait l'air avec grâce et élégance. Pour une fois, je n'avais pas l'impression d'être malmené, ou épuisé ; ce combat me rappelait celui de ce rêve, étrange, où j'avais découvert ma Keyblade.
Je n'avais pas encore remarqué la cause de cette agitation, ni la raison pour laquelle les créatures de Ténèbres avaient afflué.

Pour le moment, seul comptait mon combat.

- Fait moi goûter à ton arme, ordonna une voix féminine.
J'eus un mouvement de recul. Encore ? Ne pouvais-je donc avoir une minute de répit ?
Entre cette fillette accompagnée de son ours géant, et ce garçon aux yeux dorés et son imposante Keyblade de métal gris et rouge, ma vie dans cette ville avait tourné à l'enfer. Pourquoi diable éprouvaient-ils tous le besoin de se battre contre moi ? J'étais convalescent, tout de même !

Je reculai d'un bond, dégageant Rêveur Lucide de ce qui ressemblait à un énorme sucre d'orge. Je comprenais mieux pourquoi les Sans-cœurs ressemblaient à d'alléchantes sucreries.
En revanche, j'ignorais la nature de mon adversaire. Je ne pouvais que sentir les Ténèbres, et les craindre.

- Qui êtes-vous ? Questionnai-je, tout en me doutant qu'une personne portant volontairement une capuche pour dissimuler son visage ne coopèrerait pas si facilement. J'ajoutai quand même, au cas où : je ne veux pas me battre contre vous.

Je ne voulais me battre contre personne, je n'aimais pas ça. Je n'aimais pas l'idée d'en prendre plein la figure, et j'en avais assez de me retrouver à l'hôpital. Pire, je redoutais un nouvel infarctus, et les conséquences désastreuses qu'il pourrait avoir sur ma vie.

Aussitôt le jeune homme eu dit ce qu'il pensait, Phoenix rappela toutes ses créatures des Ténèbres, ne souhaitant pas les faire combattre plus longtemps contre un porteur de la Keyblade. La demoiselle soupira d'un ton et dit d'un ton, mal joué, déconcerté : "Halala, tu ne veux pas te battre ? Alors que tu es un porteur de la Keyblade ? Tu sais que tu ne sers qu'à ça pour tout le monde ?", elle en avait presque oublier la question du jeune homme, mais pris la peine de plus ou moins lui répondre "On peut dire que je suis comme un kilo de sel recouvrant une pomme d'amour, je ne devrais pas exister et les gens ne m'apprécie pas, mais il faut croire que nous avons ça en commun ? Les gens de la Cité du Crépuscule semble te détester, non ?"qu'elle ajouta en regardant les villageois qui se cachaient à l'intérieur de la gare et observaient plus ou moins discrètement, à travers les portes vitrées, la scène qui se déroulait sur la place. Dans la plupart des mondes, les gens savaient se défendre, mais ici rien, les habitants de cette ville ne faisaient que fuir constamment les dangers qui arrivaient et les oubliaient avant de reprendre leur vie insipide sous le ciel calme orangé de leur cité. Et pourtant la Cité du Crépuscule étaient un monde plutôt populaire ces derniers temps, les gens y venaient pour de nombreuses raisons, et des catastrophes ne pouvaient donc qu'arriver de temps à autre, mais peut-être que par nature d'êtres ayant vécus entre les Ténèbres et la Lumière ses habitants ne souhaitent pas prendre part à n'importe quel conflit ? Sans doute, où alors ils étaient juste tous inintéressants. Ainsi, Phoenix fut presque "contente" de n'avoir jamais connu pleinement son monde d'origine, peut-être que les gens et la vie y avaient été aussi peu sucré qu'ici, puisque la d'où elle venait et la Cité du Crépuscule partageaient ce côté "neutre".

- Halala, tu ne veux pas te battre ? Alors que tu es un porteur de la Keyblade ? Tu sais que tu ne sers qu'à ça pour tout le monde ?
Je ne pus m'empêcher de baisser la tête, mais pas le regard. En fait, j'ignorais quel était le rôle exact d'un porteur de Keyblade ; je savais juste qu'il s'agissait d'une arme redoutable, capable d'ouvrir n'importe quelle serrure et qui s'accordait avec le cœur de son porteur.
... C'était d'ailleurs la raison pour laquelle je ne comprenais pas pourquoi j'étais moi-même un Élu.

Je restai sur mes gardes, bien que les Sans-cœurs eussent déserté. Ainsi, elle en était l'invoqueuse. Tous mes ennemis possédaient des pouvoirs pour le moins surprenant. Je tâchai de me détacher de ma situation le plus possible, afin de ne pas laisser mes émotions me contrôler.

- On peut dire que je suis comme un kilo de sel recouvrant une pomme d'amour, je ne devrais pas exister et les gens ne m'apprécie pas, répondit mon interlocutrice, en une métaphore que je ne pus m'empêcher d'apprécier. Elle ajouta : mais il faut croire que nous avons ça en commun ? Les gens de la Cité du Crépuscule semble te détester, non ?
Touché.
Pour un kilo de sel, je la trouvais bien acide.
- Ils n'aiment pas ce dont ils ont peur, répondis-je avec méfiance. On ne peut les blâmer pour cela. Même si c'est très tentant, ajoutai-je en mon for intérieur. Et que voulez-vous, au juste ?

Phoenix finit par s'asseoir soudainement, l'air un peu dépité.
"Pour tout t'avouer, je sais pas vraiment ce que je fait ici, je pensais que tu allais pouvoir m'éclairer un minimum, mais tu as l'air encore plus paumé que moi mon pauvre garçon. Je ferais peut-être mieux de partir, et retourner à la Citadelle, mais mes supérieurs pourraient m'en vouloir...", kit à perdre du temps à la Cité du Crépuscule, autant bien le faire, c'est pourquoi elle se releva et fit apparaître un canon aux allures de macaron, un douce arme qu'elle actionna en y insérant l'une de ses cannes en sucre d'orge. Du canon se jailli pas un boulet de canon, ni même la moindre explosion, mais un torrent de chocolat chaud qui vint s'écraser contre la porte vitrée de la gare. "Je n'apprécie pas être observer comme un monstre de foire", que dit la demoiselle en regardant son chocolat durcir pour devenir un véritable mur de pur cacao, "avec ça, ils ne pourront pas sortir avant un bon moment de la gare, et personne ne pourra y rentrer non plus, tu avais l'intention de prendre l'un de ses trains ?" demanda la Simili au porteur de la Keyblade, "ah et puis tu peux m'appeler Phoe-... Oph- Princesse, ça m'ira" qu'elle ajouta pour terminer, en retirant sa capuche et ajustant ses petites couettes ainsi que sa couronne.

J'observai la scène, médusé. Venait-elle réellement de sceller la porte de la gare avec du chocolat ?
- Je n'apprécie pas être observer comme un monstre de foire, fit-elle. Avec ça, ils ne pourront pas sortir avant un bon moment de la gare, et personne ne pourra y rentrer non plus.Elle ajouta, soudain : tu avais l'intention de prendre l'un de ses trains ?

Je ne savais pas quoi faire. J'aurais dû me sentir révolté ; j'aurais dû briser ce mur de chocolat d'un coup de Keyblade, et réprimander mon interlocutrice pour sa blague d'un goût douteux.
Mais je n'en avais pas envie. Pire, je ne voyais aucune raison de le faire : en vérité, personne n'avait été blessé. Il ne s'agissait que de chocolat, chose que les pompiers, la police et même les enfants de la Cité savaient gérer.
Moi non-plus, je n'aimais pas que l'on m'observe de la sorte. Quelque chose, au fond de moi, avait changé au cours de ces derniers jours. Et cette chose me soufflait que ces gens méritaient de se retrouver coincés dans une gare par un mur de chocolat.
Quant à moi, j'avais l'interdiction de poser ne serait-ce qu'un pied sur le sol de la gare.

- Ah et puis tu peux m'appeler Phoe-... Oph- Princesse, ça m'ira, lança mon interlocutrice, tout e enlevant sa capuche.
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si jeune, mais, visiblement, l'âge n'avait pas de signification : ces jumelles neko devaient avoir une douzaine d'années à peine, ce prétentieux garçon aux yeux jaunes avait au moins un an de moins que moi, et je n'aurais su dire pour Celestia.
Je remarquai d'ailleurs que beaucoup se faisaient appeler « princesse », et que toutes avaient des couettes. Peut-être était-ce la mode, en ce moment.

- Très bien, Princesse. Mon cerveau analysa sa première affirmation. Vous dites ne pas savoir ce que vous faites ici ? Le nombre d'amnésiques était plus important que ce que je pensais. Elle disait avoir des supérieurs ; « princesse » n'était donc peut-être qu'un titre honorifique. Je réfléchis, puis lâcha : pourquoi ne pas redemander à vos supérieurs ? Téléphonez-leur.

"C'est plus ou moins ça, je ne sais pas comment je me suis retrouvée à la Cité du Crépuscule, je ne me souviens de rien avant de m'être réveiller dans l'un des trains de la gare, sans doute je n'ai rien à faire ici", répondit elle au garçon lorsqu'il se questionna sur la Princesse, "Leur téléphoner ? C'est à dire ? J'ai du déjà pas mal les décevoir ces derniers temps, rien ne se passe comme ils le prévoient à chaque fois, j'vais finir par me retrouver à trier les vieux dossiers uniquement si ça continue", qu'elle tenta de dire avec une voix triste, mais ses talents d'actrice inexistants furent troublés par les bruits que faisaient les gens enfermés dans la gare. Ils tapaient comme des hystériques contre les vitres pour alerter les environs de ce qu'il se passait, contrastant énormément avec l'atmosphère calme du reste de la cité.
"Je n'ai pas envie de traîner ici plus longtemps, je vais finir par devoir en mettre plus d'un chez Hadès sinon", qu'elle dit avant d'attraper le garçon par la main et l'emmener plus loin. Une fois à l’écart de la place de la gare et de l'hypothétique foule qui aurait pu s'y attrouper, "Bon, au pire, il y a quoi d'intéressants dans le coin, autre que les glaces ? Que fais-tu à la Cité du Crépuscule ? Parle moi de toi, ça arrivera peut-être à me débloquer quelque chose" que demanda, ou ordonna, Phoenix au garçon dont elle ignorait toujours le nom.

En dépit de la triste perspective de trier de vieux dossiers, mon interlocutrice ne semblait pas malheureuse outre mesure ; en fait, elle semblait même feindre une émotion qu'elle ne maîtrisait visiblement pas. Je connaissais cela : moi-même, je devais souvent feindre de la peine, de l'empathie ou de la sympathie pour des personnes qui ne m'évoquaient rien.
- Je n'ai pas envie de traîner ici plus longtemps, je vais finir par devoir en mettre plus d'un chez Hadès sinon, fit-elle alors, en m'entraînant par la main. Je fus surpris par le contact, je ne m'y attendais absolument pas.
Elle m'entraîna à l'écart de la foule, et je commençai à devenir nerveux.
Cette fillette était dangereuse.
Elle avait lancé une attaque de Sans-cœurs contre moi, elle avait séquestré des personnes dans une gare... Et je conversais avec elle comme si tout était absolument normal. J'en finis par me demander si je n'étais pas en train de faire un de ces rêves absurdes dont j'avais le secret.

- Bon, au pire, il y a quoi d'intéressants dans le coin, autre que les glaces ? Demanda-t-elle. Que fais-tu à la Cité du Crépuscule ? Parle moi de toi, ça arrivera peut-être à me débloquer quelque chose.
Oh que non.
Pas question de parler de ma stabilité mentale, de mon cœur fragile, de mon amnésie, de l'impression constante d'être menacé, de mes cauchemars qui prenaient vie lorsque j'étais seul.

- Il n'y a rien d'intéressant, ici, fis-je en toute honnêteté, mais sans répondre réellement. Parlons plutôt de vous : par exemple, pourquoi m'avoir attaqué, tout à l'heure ? Était-ce un ordre de vos supérieurs ? D'ailleurs, pourquoi invoquer des Sans-cœurs ? Vous n'avez pas peur qu'ils dévorent le vôtre ?
Et qu'est-ce que la Citadelle ? Quel est le rôle d'un manieur de Keyblade, puisque vous l'avez mentionné tout à l'heure ? Je ne posai pas ces question, même si elles me brûlaient les lèvres.
J'avais tant de questions à poser. Et personne pour me répondre. La frustration m'étouffait. Et je soupçonnais cette fillette de ne pas être en mesure de m'aider. Je me tint donc tranquille, m'en tenant à mes quatre premières questions.

Au moins, il était clair et net en répondant qu'il n'y avait rien d'intéressant à la Cité du Crépuscule, et puis Phoenix se rendit compte qu'il n'était pas bien ouvert ce type, ni même bien social. Néanmoins, il semblait intriguer par la miss, ce qui n'est pas surprenant à vrai dire -ce n'est pas comme si elle l'avait attaqué sans raison apparente-, et c'est pour ça qu'il lui posa plusieurs questions auxquelles Phoenix, en fin de compte, décida de répondre après quelques secondes d'hésitations.
"J'ai tendance à penser que passer à l'attaque est un bon moyen de connaître une personne, je m'attendais à plus de trempe, à un ennemi plus coriace, venant de celui que les autres regardaient si mal, et puis quand j'ai vu ta fameuse clé je me suis dit que, oui, tu étais peut-être bien la raison de ma présence ici", qui sait, Phoenix avait-elle pour mission de capturer ce garçon ? ou même peut-être de le tuer ? Cela ne ressemblait pas aux ambitions de l'Organisation XIII de tuer un porteur de la Keyblade puisqu'ils leur étaient essentiels à la libération des coeurs des Sans-coeur, même si ce but premier a un peu été abandonné depuis la chute du plan initial de l'originel et unique "Supérieur", "je n'ai pas peur de ses créatures, elles m'obéissent aux doigts et à l'oeil" qu'elle répondit en réfléchissant pour ne pas dévoiler sa nature d'être vide, "et puis les Sans-coeur sont principalement attirés par les coeurs remplis de Lumière, et à l'évidence tu te doutes que ce n'est pas mon cas", qu'elle ajouta avant de reprendre d'une manière dramatique "et puis tu es un porteur de la Keyblade ! Tu aurais été là pour me sauver des Sans-coeur s'ils en avaient voulu à mon joli petit coeur~".

- J'ai tendance à penser que passer à l'attaque est un bon moyen de connaître une personne, je m'attendais à plus de trempe, à un ennemi plus coriace, venant de celui que les autres regardaient si mal.
Cette fois, je ne pus m'empêcher de lever es yeux au ciel, agacé. Déception, déception ; tous mes adversaires tenaient le même discours : « tu as du potentiel, dommage que tu ne le sache pas ». Je m'attendais à plus de trempe, ce n'était tout de même pas de ma faute si je n'étais pas à la hauteur, avais-je même prétendu l'être ?
- ... et puis quand j'ai vu ta fameuse clé je me suis dit que, oui, tu étais peut-être bien la raison de ma présence ici, continua la Princesse.
Vraiment, je ne voyais pas comment. Je haussai les sourcils, sceptique.

- Je n'ai pas peur de ses créatures, elles m'obéissent aux doigts et à l'œil, ajouta-t-elle, en parlant cette fois des Sans-cœurs. Et puis les Sans-cœur sont principalement attirés par les cœurs remplis de Lumière, et à l'évidence tu te doutes que ce n'est pas mon cas.
- Je l'ignorai... Murmurai-je.
- Et puis tu es un porteur de la Keyblade ! Tu aurais été là pour me sauver des Sans-cœur s'ils en avaient voulu à mon joli petit cœur !
Je m'adossai au mur.
- Est-ce là le rôle d'un manieur de Keyblade ? Sauver les autres des Sans-cœurs ?
Si c'était cela, alors j'avais tout faux.
Je ne me servais de la mienne que pour me défendre, jamais pour défendre autrui. Je possédais une Keyblade que je pensais ne pas mériter. J'avais mal à la tête : tout cela était trop complexe.
- Écoutez, finis-je par dire, je ne pense pas être la personne que vous cherchez. Soit vous vous trompez sur mon compte, soit vos supérieurs se trompent, en tout cas... Je fis une pause, et passai une main sur mon front. J'avais froid. Je me sentais fatigué et perdu. Plus les secondes passaient, plus cette conversation me faisait prendre conscience d'à quel point j'étais dans l'ignorance.
Je ne savais rien.
- ... En tout cas, vous faites erreur sur mon compte.
Tous faisaient erreur sur mon compte. Même Rêveur Lucide. Ce potentiel que l'on me reprochait de ne pas utiliser, je ne l'avais pas.

... J'en étais convaincu.

"Tu n'as pas l'air de bien connaître ton arme", que répondit Phoenix lorsque le garçon lui demanda à quoi servait la Keyblade, cela la surprenait un minimum, elle avait lu dans la bibliothèque de l'Illusiocitadelle que la plupart des porteurs recevaient un enseignement de la part de la personne qui leur a transmis le pouvoir, mais elle avait aussi lu que parfois, il y avait des exceptions, et les Keyblade naissaient dans le coeur des gens sans avoir subit de rituel de succession. Ce garçon avec donc l'air d'être de ce type.
"Certes, tu n'es sans doute pas la raison de ma présence ici, mais je peux peut-être me rendre utile pour toi, ça m'évitera de perdre trop mon temps", qu'elle dit d'une forte voix puisqu'elle voyait le garçon se sentir mal, il ne fallait pas qu'il tourne de l'oeil tout de même, "Ecoute bien. Je suis un être dénué de coeur, que l'on appelle Simili. Certaines personnes nous traquent et souhaitent notre disparition, car selon eux, nous ne devrions pas exister. Mais nous ne sommes que des humains qui ont perdu leur coeur, la plupart du temps voler par un Sans-coeur. L'Organisation est une confrérie où se retrouve les Simili souhaitant protéger les autres Simili, et essayer de leur rendre leur coeur. Le meilleur moyen de retrouver un coeur est de détruire un Sans-coeur, notamment à l'aide de la Keyblade, ton arme a ce don, de purifier les coeurs enfermés dans les Sans-coeur, à chaque coeur libéré c'est une chance qui naît pour qu'il retrouve un jour le corps qu'il a du abandonné, et si cela arrive c'est une personne qui renaît".
L'on pourrait penser que Phoenix enjolivait les choses pour que l'Organisation ne paraisse pas comme un groupe malveillant, mais à vrai dire, jamais ses supérieurs ne lui avaient ordonner de commettre un acte dénué d'humanité. S'il lui arrivait d'être violente, c'était uniquement de son propre gré, jamais l'Organisation ne lui avait dit d’éliminer telle ou telle personne, mais éventuellement parce que cela n'était pas le travail qui lui était attribué.
"La plupart des porteurs se servent de la Keyblade pour sauver la vie des personnes attaquées par les Sans-coeur, alors qu'ils pourraient aussi s'en servir pour sauver ceux qui ont déjà été attaquées par ses créatures"et se fut en disant ces biens belles paroles que Phoenix s'adossa contre le mur à côté du garçon avant de rajouter d'une voix légèrement faible "Moi, je ne suis pas sûre de vouloir retrouver un coeur, mais mon cas est loin d'être une généralité".

Je buvais les paroles de la Princesse, silencieux et passionné. Brutalement, je trouvai réponse à une bonne partie des questions que je me posais.
- La plupart des porteurs se servent de la Keyblade pour sauver la vie des personnes attaquées par les Sans-cœur, alors qu'ils pourraient aussi s'en servir pour sauver ceux qui ont déjà été attaquées par ses créatures.
Je me demandai si Yen Sid m'avait appris tout cela, autrefois, avant que je n'oublie tout. Le magicien m'avait dit que nous nous étions déjà rencontré en rêve, mais je ne savais même plus si j'avais rêvé cette conversation ou pas. D'ailleurs, je n'avais jamais testé le pouvoir de Rêveur Lucide, à savoir d'entrer dans les rêves.
Personnellement, j'avais même plutôt envie de rester dans la réalité.

- ... Moi, je ne suis pas sûre de vouloir retrouver un cœur, mais mon cas est loin d'être une généralité, termina la Princesse.
Je restai silencieux. On pouvait vivre sans cœur ? On pouvait vivre sans avoir à souffrir à cause d'un cœur malade, sans avoir peur de mourir d'une crise cardiaque à tout moment ?
- Donc... Vous faites partie de l'Organisation, si je comprends bien. Je réfléchissais. Quelque part, au fond de mon cerveau, une idée était en train de germer, malsaine mais ô combien tentante. Mais... Étant des Similis, vous ne pouvez avoir une Keyblade, si ? Comment pouvez-vous collecter des cœurs, en ce cas ?
Je me rendais compte que la réponse m'intéressait réellement.

Plus les secondes passaient, plus je me demandai si je pouvais me débarrasser de mon cœur. C'était fou, insensé, mais mon interlocutrice semblait pouvoir vivre sans.
Et en même temps, pourquoi les Similis cherchaient-ils à retrouver leur cœur, sinon parce que leur condition leur déplaisait ?
Je me rendis compte, aussi, que je ne savais rien de l'Organisation. Pourquoi Yen Sid ne m'en avait-il pas parlé ? Peut-être devais-je les contacter, eux, pour obtenir des renseignements ? Même si, a priori, ça ne m'aiderait pas à retrouver la mémoire, peut-être serait-ce déjà un pas en avant ? Le démon rouge avait dit être en mesure de me les rendre ; mais je ne l'avais jamais revu depuis.
Trop de choses tournaient dans ma tête, si bien que je ne parvenais plus à me concentrer : depuis mon retour de cette ville fantôme, les migraines m'assaillaient. J'avais l'impression que quelque chose d'important m'échappait.
- ... On peut vire sans cœur, n'est-ce pas ? Vous pensez que ce n'est pas indispensable... N'est-ce pas ?
Ma voix me parut dangereusement fiévreuse. J'espérai que cela ne s'entendait pas trop.

"Exact. Notre absence de coeur nous empêche de pouvoir utiliser la Keyblade, puisqu'elle a besoin d'être relié à un coeur pour exister", répondit la Princesse, "pour rassembler des coeurs, il faut que des porteurs combattent des Sans-coeur, c'est pourquoi la plupart des membres de l'Organisation ont pour missions d'envoyer des Sans-coeur à travers les mondes, pour qu'ils soient combattus par des élus de la Keyblade". C'était bien là le but initial de l'Organisation, il était même décris dans les contrats qu'il ne fallait pas faire apparaître de Sans-coeur dans les mondes sans porteurs pour les purifier, que cela n'avait pas d'utilité à part risquer à d'autres personnes de perdre leur coeur ou encore pire de faire sombrer un monde dans les Ténèbres. Même si Phoenix était rattachées à ces dernières en tant que Princesse des Ténèbres, l'Organisation elle était totalement neutre jusqu'à preuve du contraire, les membres ne devaient pas prendre parti pour les Ténèbres ou la Lumière, cela ne devaient même pas leur venir à l'esprit, leur "devoir" n'était que la protection et la renaissance des Simili qui se faisaient détruire et maltraiter à travers les mondes sous le courroux des alliés de la Lumière.

Le garçon lui demanda ensuite s'il l'on pouvait vivre sans coeur, pour Phoenix, c'était vrai. De toute sa vie, son coeur rempli de Ténèbres lui avait poser problème, elle fut renier de sa famille et sa bourgade et du rester à l’écart de celle ci, perdue dans les fins fonds de la Dure Forêt. Et alors qu'on aurait pu penser que la jeune Princesse des Ténèbres avait trouver sa place dans le foyer d'une Sorcière qui l'éleva, cette dernière tenta au final de lui voler son coeur. Non, vraiment, avoir un coeur n'avait posé que des soucis à la Princesse, elle était nettement plus "heureuse" maintenant, en tant que Simili, membre de l'Organisation, et portant le nom de Phoenix. Alors qu'elle allait lui donner son ressenti quelqu'un arriva et donna le sien.
[musique]
"Si l'on peut appeler ça vivre. L'on pourrait se dire que c'est frustrant de vivre sans coeur, mais l'on ne ressent même plus la frustration. Parfois, j'aimerais être totalement mort", que dit un homme d'une voix monotone derrière sa capuche noire. Oui, c'était bien là un autre membre de l'Organisation.

"Le Lancier ? Pourquoi es-tu ici ?" que demanda la Simili qui avait reconnu la voix de l'un de ses alliés.
"C'est plutôt drôle que ce soit toi qui pose cette question alors qu'on t'as perdu de vue déjà depuis pas mal de temps"
"De quoi est-ce que tu me parles ? Je suis passé donner mon dernier rapport il y a à peine quelques jours ?"
"Quelques jours ? Tu as retrouvé un coeur et le sens de l'humour qui va avec, Sucrerie ? On pensait que tu avais déserté nos rangs, mais il faut croire que non puisque tu parles à ce porteur", de part les mots de celui que Phoenix appela "Le Lancier", elle comprit que sa dernière aventure avec Vanitas en date n'était pas hier et que sa mémoire avait bien flanchée. L'allié de Phoenix retira sa capuche avant de tourner le regard vers le garçon. [image]

"Je retrouve la Sucrerie et tombe sur le Porteur de la Keyblade que l'on m'a envoyé chercher" qu'il dit en souriant, avant de reprendre avec sa voix monotone "C'est presque mon jour de chance, malheureusement pour moi je n'ai pas ce qu'il faut pour m'en réjouir. Alors, élu, que penses-tu de nous, l'Organisation ?".

- Si l'on peut appeler ça vivre. L'on pourrait se dire que c'est frustrant de vivre sans cœur, mais l'on ne ressent même plus la frustration. Parfois, j'aimerais être totalement mort.
La voix morne me fit sursauter. Décidément, il fallait réellement que je sois plus attentif aux changements autour de moi, afin de ne pas sursauter à chaque minute.
- Le Lancier ? Pourquoi es-tu ici ?
- C'est plutôt drôle que ce soit toi qui pose cette question alors qu'on t'as perdu de vue déjà depuis pas mal de temps.
- De quoi est-ce que tu me parles ? Je suis passé donner mon dernier rapport il y a à peine quelques jours ?
- Quelques jours ? Tu as retrouvé un cœur et le sens de l'humour qui va avec, Sucrerie ? On pensait que tu avais déserté nos rangs, mais il faut croire que non puisque tu parles à ce porteur.
Le porteur en question eut l'envie pressante de rentrer dans le mur contre lequel il était adossé. Ce nouveau membre ‒ de l'Organisation, sans doute, si je me basais sur sa tenue vestimentaire ‒ me donnait froid dans le dos. Cette impression se confirma lorsque l'individu ôta sa capuche, dévoilant sa chevelure violette et son étrange diadème. Je massai ma tempe endolorie par la migraine.

- Je retrouve la Sucrerie et tombe sur le Porteur de la Keyblade que l'on m'a envoyé chercher, c'est presque mon jour de chance, lâcha le « Lancier » avec un sourire. Imperceptiblement, je me raidis, et mon regard se fit plus sombre. Ces derniers jours, on ne m'avait cherché que pour me nuire. L'autre continua : malheureusement pour moi je n'ai pas ce qu'il faut pour m'en réjouir. Alors, élu, que penses-tu de nous, l'Organisation ?
- Je ne sais pas, je n'ai pas assez de données, répondis-je honnêtement. Le terme élu sonnait comme un sarcasme dans ma tête. Cela ressemble à n'importe quelle autre association où les gens atteints d'un même problème se rassemblent pour en parler et s'entraider.
Un genre de « Similis Anonymes », en quelque sorte. Je n'avais rien à y redire, j'avais moi-même songé à trouver une association (les « Amnésiques Anonymes » ?). Maintenant que mon psy, à l'instar de la population de la ville, me prenait pour un fou, je n'avais plus personne pour me soutenir et m'aider.

- Pourquoi me cherchiez-vous ? Demandais-je alors.
Pas pour me tuer, s'il vous plaît ; j'avais eu ma dose de sang et de pleurs lors de ma dernière escapade.

Les mains de la Princesse parurent brûlantes sur mes doigts glacés. Je voulus reculer, mais j'étais déjà contre un mur.
Un but ? Un sens à ma vie ? Je baissai les yeux. Je ne pouvais me rendre compte d'à quel point mon regard était celui d'une personne perdue, déboussolée, car je n'avais guère de miroir ; mais mes interlocuteurs, même dénués d'émotion, ne pouvaient mésinterpréter une telle expression faciale.
Un but ? Sauver des milliers de gens ? Leur rendre un cœur, une vie ? Donner un sens à ma vie autre que de tourner en rond en espérant fuir ?
J'écoutai distraitement les paroles du Lancier. Peut-être étais-je juste aveuglé par ma migraine, peut-être n'étais-je pas en état de prendre la bonne décision.
... Mais peut-être m'offrait-on une chance de me racheter. Quelles qu'avaient été les horreurs commises dans mon passé, j'en payais aujourd'hui le prix fort. Peut-être cette vie au service de l'Organisation allait effacer les débâcles de la précédente.

- M-mais je manie à peine la Keyblade, bredouillai-je. Je serai ravi de vous aider, mais... je ne sais pas si j'en suis capable...
Je mentais. Mais je ne savais comment expliquer le fait que mon entourage se retrouvait toujours exposé à des horreurs que le commun des mortels ne pouvait imaginer. Je n'avais pas envie d'entacher l'Organisation avec mes cauchemars, de risquer de les emmener avec moi dans ma chute aux Enfers.
C'était tragique, mais j'avais besoin que l'on me protège ; j'étais trop faible pour survivre seul, cela ne faisait aucun doute. Ma dernière escapade m'avait bien trop ébranlé.
- ... J'ai moi-même du mal à rester en vie, avouai-je.

"Ne t'inquiète pas pour ça ! A la bibliothèque de notre quartier général nous avons pleins de textes au sujet de la Keyblade, tu pourrais en apprendre beaucoup sur ton arme et sur toi même aussi", lui dit Phoenix pleins d'entrain, pour lui faire prendre confiance en lui-même mais aussi en l'Organisation, tout en regardant Longinux pour qu'il acquiesce ses paroles.
"Je ne sais pas si on pourra lui ouvrir la salle des archives mais il est certain que nous pourrions lui prêter quelques ouvrages et lui amener à sa chambre", répondit Le Lancier à Phoenix avant de recommencer à citer les avantages que le porteur "Car oui, si tu rejoins nos rangs, tu auras accès à l'Illusiocitadelle et ses services. Nous vivons tous là-bas, comme une petite communauté. Nous nous épaulons les un les autres, bien que nous ne puissions plus ressentir d'émotions, nous n'avons pas oubliés notre humanité. Nous voyons notre monde, Illusiopolis, comme un endroit où peuvent vivre tout ceux qui sont rejetés par le Domaine de la Lumière, ceux qui sont délaissés ou à l'écart. La plupart d'entre nous n'ont plus de monde natal, en tout cas c'est notre cas à moi et Phoenix ici présente."

Ces derniers mots firent repenser à Phoenix que Longinux et elle provenait du même monde d'origine, elle l'avait presque oublier mais elle la couleur de peau et les cheveux de son supérieur hiérarchique ne trompaient pas, c'étaient bien ceux d'un habitant du monde au ciel rose dont elle venait.
Pourquoi Phoenix n'avait pas les mêmes caractéristiques ? Les cheveux proches du mauve ou du violet était un trait qui se retrouvait souvent chez les membres d'une famille importante de sa bourgade, mais Phoenix n'en faisait pas parti, voilà pourquoi elle était blonde. Même si cela était une couleur de cheveux assez rare d'où elle venait, il n'y avait rien d'extraordinaire à cela. Par contre la couleur de sa peau, qui était loin du bronzage de ses confrères puisqu'elle était grise, avait été la première chose qui choquèrent ses parents à sa naissance et qui mirent le doute quand à sa nature d'être déchu dont on la qualifia.
Sans cette particularité physique, le coeur de ténèbres pures de l'enfant que l'on appelait Ophine n'aurait peut-être jamais été pointé du doigt, et elle ne l'aurait probablement jamais perdu.
Longinux, lui, perdu son coeur plus tôt qu'Ophine, il fut sacrifié au nom d'une certaine divinité du quel il serait l'un des descendants d'après ce qu'elle savait. Comme quoi être le parfait héritier d'une longue et digne famille n'était pas mieux qu'être différent comme la Princesse des Ténèbres le fut. Quel monde de tarés obsessionnels. Heureusement qu'il n'existe plus. Heureusement que le monde de Phoenix, à présent, était Illusiopolis.

"On pourrait lui montrer Illusio' Longinux, non ?" que demanda la jeune femme au cyclope en se permettant de prononcer son nom, puisqu'il avait fait de même avec celui de La Sucrerie des Ténèbres, sans doute pour briser la barrière de l'anonymat et mettre le détenteur de la Keyblade plus en confiance.

"C'est une bonne idée. Qu'en penses-tu ?", s'adressa Longinux au garçon, "tu pourras y voir ton éventuel chambre, et si cela ne te plait pas, que tu ne veux pas être notre allié et être sous notre aile, rien ne nous empêchera de te ramener ici à la Cité du Crépuscule" qu'il promit avec un regard froid mais qui ne pouvait que le mettre dans la confidence d'une certaine sécurité.

Je restai rêveur, écoutant leurs paroles d'une oreille distraite. Brusquement, l'on m'offrait ce que je souhaitais le plus au monde : un but, une autre vie, peut-être l'opportunité de découvrir qui j'étais et, en outre, un moyen de quitter cette ville insupportable. Je nageais en plein rêve.
Le contrat me semblait bien plus clair que celui proposé par le démon, et bien plus honnête. En fait, c'était, de loin, la proposition la plus honnête que l'on m'ait jamais faite.
- On pourrait lui montrer Illusio' Longinux, non ? fit la Princesse.
- C'est une bonne idée. Qu'en penses-tu ? Tu pourras y voir ton éventuel chambre, et si cela ne te plait pas, que tu ne veux pas être notre allié et être sous notre aile, rien ne nous empêchera de te ramener ici à la Cité du Crépuscule. Renchérit son compagnon.
C'était une chance inespérée. Quitter la ville. Servir une bonne cause. Peut-être accomplir la meilleure action jamais accomplie dans ma vie. Pourquoi ne pas la saisir ?
Quelque part, une voix me soufflait que j'allais trahir mon psy. Mais lui-même doutait de ma santé mentale. Peut-être n'était-il même pas en mesure de m'aider. Et les cauchemars... Peut-être allai-je en être protégé là-bas ?
Je ne connaissais pas réellement le domaine de la Lumière, mais je pressentais que je n'y avais plus ma place.
En outre, les Similis et moi-même partagions visiblement quelque chose : personne ne nous en voulait d'être totalement insensible.

Je hochai la tête, encore à moitié sonné :
- Oui, c'est une bonne idée, murmurais-je. Je vous suis...
Pour une fois, j'avais l'impression de prendre une bonne décision.
... L'impression.

Même si cela fut d'un chuchotis, la réponse positive du garçon ne pu que forcer Phoenix à se réjouir comme le ferait une gamine à la quelle elle ressemblait toujours et se mit à tourner sur elle même pour faire voler sa robe de princesse~ mais elle se rendit compte que tout comme sa coiffure, ses vêtements avaient bel et bien changé aussi, et son petit short ne pouvait tournoyait comme le faisait sa robe. Au moins, ses manches trop longues et son manteau qu'elle n'avait zippé qu'à son cou (faisant ainsi office de cape) pouvaient tournoyer eux, même si cela ne donnait pas le même côté féerique et idyllique que celui d'une robe robe battante tournoyante suivant les pas et le vent environnant. Pour le coup, Phoenix avait eu l'air bien ridicule, heureusement qu'elle ne pouvait pas ressentir de honte et que Longinux ne pouvait avoir d'empathie.

Pour faire oublier ce petit moment de solitude, Phoenix fit apparaître un Portail des Ténèbres qui les mènerait jusqu'à Illusiopolis.
"Si vous voulez bien me suivre très cher, je vous emmène dans mon royaume" que dit la Princesse, bien qu'il ne s'agissait en aucun cas de ses terres, ce n'était qu'un rôle mal joué qu'elle se donnait une fois de plus.

"Prête lui ton manteau Phoenix" ordonna Le Lancier à la Sucrerie des Ténèbres, "nous utilisons ces portails de Ténèbres pour voyager d'un monde à un autre, nous ne craignons rien de l'obscurité puisque nous n'avons pas de coeur, mais ce n'est pas ton cas, c'est pourquoi tu dois enfiler ce vêtement qui te protégera d'elle. Arrivés à l'Illusiocitadelle, je t'en donnerais un qui te sera attribué pour te protéger" expliqua le garçon basané à sa future recrue avant de lui montrer le chemin vers le portail qu'il devint emprunter, devancé par Phoenix qui s'y engouffra après avoir retirer son pardessus qu'elle laissa tomber derrière elle.