Road to Glory [Pv: Emiri et Aube]

Trépignant, c'était bien le mot. Sasaki avait sans doute déjà en tête de trouver sa demi-soeur dès leur arrivée au jardin radieux. Ce ne serait sans doute pas aussi facile, mais c'était sa façon de penser. Et puis, en savoir plus sur Haruhi, pour mieux la connaître, peut-être moins la voir comme une étrangère quand elle la trouverait enfin, voilà qui l'excitait davantage. Et elle pressait Zéro de lui raconter. En plus, comme elle n'avait aucune connaissance en technologie, pour elle, tous ces boutons c'était barbant et elle ne comprenait pas que cela puisse lui prendre autant de temps. Pour elle, on pressait un bouton et puis basta !

Zéro brossa un portrait de Haruhi. Pas flatteur, mais pas pour autant noir. Mei ne put s'empêcher de faire remarquer:

-Foncer tête baissée sans réfléchir ? N'est-ce pas ce que notre Emiri a fait à l'instant en montant dans ce vaisseau ?

Sasaki pouffa de rire en reconnaissant volontiers qu'elle était aussi insouciante et d'imaginer sa demi-soeur nommer son fiancé: "tocard", voilà qui était amusant. Elle fut en tout cas rassurée que Zéro pense que Fujino ne représentait aucun danger pour Haruhi. Toutefois, elle s'interrogeait sur cette idée selon laquelle Haruhi n'avait plus les capacités pour se défendre. En son for intérieur, Shiki déduisait déjà de quoi Zéro pouvait parler en hypothèses. Mais elle n'était pas du tout du genre à bavarder, alors elle se taisait. Elle aurait pu expliquer que c'était sans doute dû au miroir et à la keyblade de Haruhi, mais elle n'était pas du genre à se prêter aux conversations. Contrairement à Mei...

-Une forte volonté ébranle les montagnes dit-on. Le souci c'est que les montagnes ne sont pas au courant de ce principe dirait-on.

Quelque part pour une fois cela allait dans le sens de ce que disait Zéro, mais nul doute que derrière il y avait une petite pique, un petit sous-entendu visant à rabaisser quelqu'un, sûrement dans la pièce au vu de son regard fixant.

Il arriva que le vaisseau fut en vue d'un monde, qui s'avéra ne pas être le jardin radieux mais la cité du crépuscule. Encore l'occasion pour Mei de se montrer cynique:

-Et bien... Il semble que plutôt que d'aller vers la lumière radieuse, monsieur Zéro préfère la lassitude du crépuscule. Bye, bye lumière, bonjour la nuit. Le soleil du couchant brillant sur la peau d'une femme te manque t-il déjà ?

Le temps d'atterrir en approuvant les dires de Zéro, oui, Haruhi et Fujino se trouvaient peut-être ici, et le temps de descendre que son chevalier servant demanda à Sasaki ce qu'elle comptait faire.

-Ah ? Bah... C-c'est moi qui prend les c-c-commandes ? Bah j'sais pas moi, je ne connais même pas cet endroit.

-Exact, demande plutôt au cerveau du groupe la prochaine fois, pas au sucre et au miel de tes nuits. Il est un peu tôt pour ça.

Pour une fois, c'était Sasaki qui se prenait une vanne déguisée, mais... Elle ne la comprit pas. Ou plutôt, elle n'arrivait pas à envisager une quelconque once de méchanceté dans ses paroles. Un peu naïvement sans doute.

-C'est une ville paisible. L'arrivée de nouveaux passants passe rarement inaperçue. Connaissant Haruhi, le centre des magasins serait un bon endroit où commencer.

Il y a quelques temps, Aube s'était retrouvé dans un monde qui s'appelait Port Royal où elle avait fait partie de l'équipage du célèbre capitaine Jack Sparrow qui lui a tout appris en maniement d'armes blanche ainsi qu'en vole. C'est ainsi qu'elle avait pu voler un vaisseau gummi d'un visiteur pour s'envoler et retourner chez elle. Mais l'aterrissage avait été brutal dans la place des fête qui se trouve à présent en construction. En plus de cela, son père, le maire de la ville, l'a puni de sortie pour être parti sans autorisation. Mais, là, Aube comptais bien profiter de son absence pour se carapater à nouveau. La jeune fille sort par la fenêtre de sa chambre à l'aide de draps pliés les uns aux autre puis se balada en ville. Sa mauvaise conscience, Akuma, que seule elle peut voire, apparaît.



"Héhé! Bravo, pour une fois que tu suis un de mes conseils".

"Que veux-tu, je commençais à en avoir marre de rester enfermée".

Après que Akuma disparut, au bout d'un moment, elle arrive à la gare et trouve des gens qu'elle n'a jamais vu, elle s'approche alors et dit : "Salut, vous êtes nouveaux ici. Qui vous êtes et qu'est-ce qui vous amène dans ce monde?"

La cité du crépuscule portait plutôt bien son nom. Mais ce n'était pas de ces crépuscules annonçant la froide nuit, promesse de soirées sombres, mais un crépuscule rougeoyant, chaud et apaisant. De ces crépuscules qui plaisent tant à ces balades amoureuses. Sasaki espérait avoir le temps de se balader avec Zéro et d'admirer tranquillement ce coucher de soleil tant qu'il était encore temps. Mais le jour était encore haut dans le ciel, il y avait le temps. Il était juste étonnant de se sentir, en plein jour, baignée de cette lumière orangée. En revanche, il ne devait pas être au goût de Mei qui avait sorti une petite ombrelle, qu'elle gardait sur l'épaule comme pour se protéger de ce soleil et demeurer dans l'ombre. Le tableau aurait pu être beau, comme ces femmes japonaises en kimono, une ombrelle sur l'épaule, mais Mei rendait sinistre ce tableau par son bandage et son regard perçant et sombre.

Soudain, une voix attira le regard de Sasaki et l'arracha à sa contemplation de cette ville magnifique. Une jeune fille s'approchait. Difficile de dire si elle était amicale, car malgré son apparence avenante, ses questions ressemblaient à un interrogatoire d'accueil d'immigrés. Toutefois, Sasaki se montra, prévisible, d'une rayonnante bonne humeur et politesse... Enfin, d'abord, Zéro l'interrompit alors qu'elle allait parler. Il posa sa main sur sa joue. Tiens, c'était la première fois. D'habitude, c'était elle. Elle déteignait déjà un peu sur lui ou quoi ? Elle passa sa main sur la sienne. Pourquoi l'aimait-elle à ce point ? Elle se pencha, tendit ses lèvres...

-Hum, hum. Dois-je me répéter ?

De toute façon, Zéro avait disparu. Elle battit des bras en poussant de petits cris tout en perdant l'équilibre et tomba. Rougissante, elle se releva d'un bond d'un seul, énergique, toujours si agréable.

-Pardon. Je m'appelle Emiri Kimidori. Voici Mei Misaki et voici Shiki Ryogi. Le jeune homme que je vous prie d'excuser pour son départ, se nomme Zéro. Elle passa sa langue sur son palais. Elle n'aimait pas ce nom, parce qu'elle savait que Zéro non plus. Elle aurait tant voulu lui trouver un nom adéquat sans pour autant le vexer. -Nous sommes ici pour retrouver ma demi-soeur, Haruhi Suzumiya, et réparer notre vaisseau. Mais mon ami semble s'en occuper. J'en déduis qu'on pourrait se concentrer sur ma demi-soeur.

-Quel esprit de déduction ! J'en reste coi. Ironisa Mei.

-Et vous-même ? Vous vous appelez comment ?

-Connaissez vous Haruhi, aurait suffi. Je ne pense pas que l'on ait du temps à perdre.

-Si vous voulez Mei... Mais cela ne nous empêche pas de rester courtois.

-Rassure-toi, je lui réserve un adieu courtois.

Personne ne répond au départ à la question de Aube, ce qui l'agaça assez car elle avait l'impression d'être invisible. Le mec du groupe s'en alla après avoir dit un truc à l'une des fille qui semblait assez symplette. Celle-ci se présente sous le nom d'Émiri Kimidori et présentent ses deux amies, Mei Misaki et Shiki Ryogi. D'ailleurs Mei semblait pas trop sympas. Aube se racla la gorge alors et dit : "Ahem! Je suis là hein, pas la peine de parler de moi comme si j'étais pas là. Sinon, je m'appelle Aube Twilight. J'habite dans le coin depuis toujours et je n'ai jamais vu de Haruhi Suzumiha. Par contre, j'ai déjà entendu quelqu'un m'en parler en relatant une de ses veilles aventures. Par contre..."

Aube fit semblant d'avoir oublié le nom de la personne, espérons que la paye pour cette information. Et oui, Jack Sparow et les autres pirates ont vraiment déteints sur elle.

"Désolée, mais je ne me rappelle plus de son nom. Peut-être qu'un petit quelque chose me rafraîchira la mémoire".

Sasaki se montrait très gênée. Elle avait la sensation qu'Aube n'appréciait pas d'être ignorée. Mais ce n'était pas sa faute: entre un guerrier blasé, une Shiki aussi fermée qu'une huître et une Mei impolie, elle n'était pas aidée quand il s'agissait de se montrer amicale et avenante. Enfin, elle se présenta. "Aube Twilight". C'était plutôt... Bien trouvée. S'appeler Aube dans la ville du crépuscule, ça résonnait comme un bel espoir, la promesse du retour du soleil lorsque celui-ci s'éteint. Oui, Sasaki se sentait d'humeur poète.

Malheureusement, ce ne fut pas la promesse de retrouver Haruhi. Enfin, pas tout à fait. En effet, la jeune fille disait ne jamais avoir vu Haruhi, en revanche, elle semblait avoir entendu parler d'elle par quelqu'un d'autre, et ce quelqu'un d'autre aurait sans doute des informations à leur donner, peut-être même une piste à suivre. Si Aube avait vécu ici, c'était peut-être même une personne vivant ici, il n'y aurait pas besoin de chercher cette personne. Enfin, il fallait l'espérer, parce que chercher quelqu'un pour chercher une autre, ça fait un peu redondant.

En son for intérieur, Shiki poussa un soupir rassurée. Elle savait que le reflet de Haruhi avait croisé le chemin d'Aube, mais apparemment, elle n'avait pas laissé tomber son nom, épargnant à la vraie Haruhi de gagner une mauvaise réputation. Déjà qu'elle n'en avait pas une excellente... Mei, elle, savait pourquoi. Le reflet de Haruhi avait passé une longue partie du voyage déguisée, transformée. Ce ne fut qu'à un seul instant qu'elle se montra au grand jour pour tirer sur Kavitchie et fort heureusement, elle ne s'était pas présentée. Mieux valait juste que la vraie ne rencontre jamais Aube... Et Kavitchie sans doute... Encore que Kavitchie était au courant de la nature du reflet de Haruhi... Elle eut un petit sourire en pensant à Blackie, le corbeau.

Sasaki ne comprit pas ce qu'Aube voulait dire. Elle savait qui ou pas ? Ca voulait dire quoi "rafraîchir la mémoire" ? Encore une fois, ne la prenons pas pour une idiote, mais elle n'avait jamais côtoyé le monde de l'argent, et encore moins pour ce genre de choses. Vivre cloîtrée dans le noir, mourir, ressusciter et vivre sur une île loin de tout, avec des gens simples, ça n'aide pas à se tenir au courant des vices et des réalités de ce monde, même en ayant fréquenté une raclure comme Alois. Bon... Le temps de lui dire...

-De l'argent ? Mais j'ai pas, moi.

-Moi non plus.

Shiki frappa Mei derrière la tête. Au choc, quelques pièces tombèrent de ses mains et de ses poches. En fait, Mei allait payer, mais comme à son habitude, elle luttait entre plusieurs lignes de conduites contradictoires. Du coup, elle refusait de payer, même en sachant qu'elle en avait besoin pour retrouver Haruhi, car elle aussi, y tenait. En attendant, Shiki savait qu'elle aurait dû se méfier en tapant Mei, car elle était imprévisible, et elle aurait tout aussi bien pu devenir enragée et incontrôlable. Elle n'en fit rien heureusement.

-Oups. Oh ! Quelques pièces ! Qui est l'imprudent qui a laissé tomber ça ? Est-ce que c'est à vous ? Fit Mei à Aube d'un air entendu. Mais Mei se jeta soudainement sur les pièces, encore contradictoires dans sa volonté. Shiki lui prit les poignées et lui serra. Elle sentait que Mei luttait autant contre Shiki que contre tout le désordre que c'était dans sa tête et qui l'empêchait de suivre une seule ligne de conduite. Finalement, elle tendit les pièces à Shiki, qui les tendit vers Aube.

-Ca suffira pour vous rafraîchir la mémoire ?

Elle lui tendait une pleine poignée de pièces d'or. Mais Shiki se rappela qu'ici c'était les munnies qui servait de monnaies.

-Vous trouverez des agents de change en ville, je ne vous apprends rien. Venant d'ailleurs, c'est d'autres monnaies qui prévalent.

-Sinon je récupère hein... Aïe ! Ca va vraiment finir par mal... Finir. Fit Mei en se prenant une nouvelle tape derrière la tête.

Mei et Sasaki prétendent ne pas avoir de l'argent, ce qui se révéla faux puisque des pièces d'or tombèrent quand Shiki frappa Mei, ce qui attira de suite le regard de Aube. Auprès un peu de forcing au près de Mei, Shiki récupré l'or et le tendit à Aube en lui demandant si ça lui rendait la mémoire. La fille du maire de la cité pris les pièces, passa une à ses dents pour vérifier si c'était du vrai puis dit : "Ha oui! Ça me revient, il s'appelle Jack Sparrow. Par contre, je ne me rappelle plus de où il habite".

Encore une fois, Aube faisait semblant de ne pas s'en rappeler pour s'en mettre plein les poches. Pendant ce temps, Seifer et sa bande recherchaient Aube à la demande du maire qui avait remarqué sa fugue. Il croisent alors Zéro et s'approchent. Seifer dit : "Hé! Toi là! T'es qui? On t'as jamais vu dans le coin".

Sasaki se demanda si l'argent avait vraiment ce pouvoir sur la mémoire. C'était une étrange façon de procéder. Qu'est ce qu'elle ferait de cet argent ? Sans doute n'avait-elle aucune idée sur le coup, mais on aurait dit que par principe, il fallait la payer. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas simplement gentiment demander ? L'argent faisait-il tourner le monde ? Quelle époque. Heureusement que Mei avait de la monnaie. Et puis, c'était quoi cette manie de croquer dans les pièces ? Sasaki demanderait à Shiki... Ou à Zéro.

Et ce ne fut pas tout. Rapidement, Aube donna la réponse, il s'agissait de Jack Sparrow. Sasaki se demanda si ce Jack habitait ici, ou s'il faudrait le retrouver. Elle espérait bien qu'il serait ici et qu'Aube ne les mettait pas sur une fausse piste, ou une piste qui ne donnerait rien du tout. Elle avoua ensuite ne pas savoir où il habitait. Sasaki ne sut pas si c'était sincère ou si elle demandait encore rétribution. Elle se tourna vers Mei. Avec leur esprit d'analyse, Shiki et elle sauraient sans doute ce qu'Aube voulait.

A peine Sasaki s'était-elle retournée que Mei comprit le message et répondit:

-Inutile je sais où on peut le trouver. Malheureusement ce n'est pas ici. C'est à Port Royal. Et autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Toutefois, je sais de source sûre qu'il s'est rendu en Egypte dernièrement.

-Port Royal. Fujino et Haruhi en venaient. Je doute qu'elles y soient retournées depuis sans raisons. Mais ce Jack en sait peut-être quelque chose.

-J'en doute. La dernière fois qu'il a vu Haruhi, la vraie, c'était il y a très longtemps. Et s'il a vu Haruhi en Egypte, c'est son reflet, la fausse Haruhi, après qu'elle ait tiré sur une jeune fille. En d'autres termes, il nous enverra forcément sur une fausse piste.

-En revanche, il aura sûrement de fabuleuses histoires à son sujet ! Clama Sasaki, rayonnante.

-Donc Mei ? Verdict final ?

-Inutile. Ce piston ne va pas nous aider. Je récupère mes pièces.

-Roh ! Pour si peu...

Aube était déçue de ne pas pouvoir avoir plus d'argents en échange de d'autres informations qui pourraient utiles à ces gens, mais elles semblaient connaître des choses à propos de Jack et se mettent à parler de fausse et vraie Haruhi qu'elle ne comprit pas. Lorsqu'elles terminent leur discussion, Mei décide de récupérer son argent, mais Aube ne l'entendait pas de cette oreille-là. La jeune fille rangea les pièces dans un porte-monnaie qu'elle range dans sa poche en disant : "Ha non, donner c'est donner, reprendre c'est voler. Jack Sparrow a connu bien du monde le jour où il a rencontré cette Haruhi, peut-être qu'il vous mènera à une piste. Il se trouve que je le connais très bien donc je sais quels lieux il fréquente à Port Royale. Mais ces infos sont pas gratuites".

Aube insistait. Visiblement, elle jouait sa dernière carte, espérant que le groupe reverrait à la baisse sa confiance, sa capacité à retrouver Jack ou pas, les encourageant à penser aussi que Jack aurait peut-être plus d'informations qu'elles ne le pensaient. Sasaki ne savait vraiment pas quoi faire. Tout ça la dépassait un peu. Plus ça passait, plus elle avait surtout envie d'aller se promener, de découvrir ce monde aussi chaleureux, plutôt que de parler affaires. C'était assommant. Et cela ne menait à rien. Surtout que Mei ne semblait vraiment pas vouloir donner la moindre pièce de plus, négociant presque pour récupérer celle déjà donnée.

-Pas gratuites ? Ca ne te rappelle pas quelqu'un Mei ?

-Si et c'est bien pour ça que ça ne me plaît pas de payer. C'est moi qu'on paye d'habitude.

-Alors, penses-tu nous prodiguer les informations que mademoiselle pourrait nous donner.

Mei mit son coude gauche dans le creux de sa main, et leva sa main gauche au niveau de son visage et tendit l'index et le majeur collés. Entre ses doigts poussèrent un support de cigarette long comme une baguette de magicien et bien sûr une cigarette au bout qu'elle alluma avant de prendre une bouffée de fumée et de la souffler lentement au dessus d'elle. Sasaki cligna des yeux en se bouchant le nez. Ca avait l'odeur d'un grenier poussiéreux et mal aéré.

-Bien sûr que je peux. Je peux même vous dire où est Haruhi en ce moment même.

-HEIN ?!?!? Sursauta Sasaki. Qu'est ce qu'elle attendait pour le dire ? Pourquoi ne l'avait-elle pas dit avant même le départ ? Pourquoi les laissait-elle tâter à l'aveuglette ? Pourquoi le dire maintenant ? Qu'est ce qui pouvait bien se passer dans la tête de cette fille bizarre pour se comporter ainsi ? -Comment le sais-tu ?

Mei eut un sourire narquois avant de passer son doigt sur sa bouche. Au final, ça n'avançait pas les choses. Elle le savait vraiment au moins ? Ou c'était du bluff ?

-Je vais juste avoir besoin d'un peu de temps. J'ai un QG ici. On devrait y trouver tout ce qu'il faut. Sur Haruhi comme sur Jack. Même sur cette arnaqueuse. Dit-elle en pointant Aube de sa cigarette. -Seulement, voilà. J'ai besoin de sang.

Sasaki leva les yeux au ciel. Ca n'allait pas recommencer ? Après Zéro qui lui demandait du sang pour le sauver, maintenant c'était Mei qui en exigeait. Bon d'accord, mais elle avait compris la leçon. D'abord demander quelle quantité, pour quoi faire, etc... Pas agir sans réfléchir.

-Des volontaires ? En ce moment, je suis un peu "just" niveau hémoglobine. Le sien ferait l'affaire. Refit-elle encore sur Aube.

-Pas question. Elle a déjà été assez gentille de nous proposer son aide.

-A un certain prix. J'appelle pas ça de la gentillesse mais de l'extorsion.

-Bien. Si le problème est réglée, alors visitons.

-HEIN ?!?!?!

-Bah ouais, j'ai jamais vu cet endroit.

-Emiri !

Shiki lança une bourse d'or à Sasaki qui la réceptionna de justesse. Shiki jeta un regard sur Aube, genre "pour elle". Elle comprit qu'elle voulait signifier qu'elle aurait besoin d'un guide et qu'elle aurait bien besoin de ça pour la convaincre. Elle ne le ferait pas pour ses beaux yeux c'était certain. En attendant, Mei remarqua que la bourse, ben c'était la sienne. Bien que son visage ne traduisit aucune colère, ses doigts se serrèrent tant sur son support-cigarette qu'il cassa.

-Vous pourriez me faire visiter ? S'il y a un endroit parfait pour deux nouveaux amoureux que vous connaissez ça serait super.

Aube fit la mou en voyant encore qu'elle a raté une occasion pour gagner plus d'argents car elles ont trouvé un autre moyen pour trouver les informations qu'elles recherches. Mais, heureusement, le fait que Émiri décide de visiter la ville risque de lui valloir un bon gagne pain. Lorsqu'elle lui demande si elle peut lui faire visiter la ville et trouver un coin pour amoureux, la jeune fille dit : "Hmm? Je ne sais pas, peut-être que je suis trop occupée. Mais, peut-être que quelques petites pièces brillantes me donnerait envie de vous accorder de mon temps".

Visiblement, Sasaki n'avait pas assez agité sous le nez d'Aube la bourse de piécettes que Shiki lui avait lancé. Aussi, elle regarda la bourse et se demanda: devait-elle tout donner ? Est-ce que Shiki lui avait donné cette bourse toute entière pour ça ? Elle se souvint que certains appelaient une activité nommée shopping, lors de leurs vacances. C'était un peu comme recevoir de l'argent de poche pour aller faire du "shopping". Alors autant essayer de ne pas tout donner. En plus, ce n'était pas son argent, elle s'en voudrait de tout dépenser.

Sasaki ne savait cependant pas la valeur de l'argent, pas plus qu'elle ne savait combien coûterait un guide. Et c'était si difficile de choisir. Elle aurait bien donné la moitié, mais la moitié c'était quoi dans ce grand amas de pièces qui se ressemblaient toutes ? Sasaki prit d'abord une première pièce qu'elle examina. Elle mordit dedans comme Aube l'avait fait. Sait-on jamais ? Ca avait sale goût en tout cas. Et qu'est ce qu'il fallait que ça soit sous la dent ? Dur ? Mou ? Un peu des deux ? Qu'est ce qu'on cherchait à faire à mordre des pièces ?

Elle en sortit une autre, puis une autre, puis une autre, jusqu'à avoir dix huit pièces d'or. Elle n'en était pas sûre, car elle n'avait pas compté. Elle avait évalué. Dans la paume de sa main, cela semblait déjà beaucoup. So why not ? Elle tendit ses pièces, d'un grand sourire jovial, un peu fière, comme si elle remettait un diplôme, ou une récompense.

-On commence où vous voulez. Qu'est ce qu'on achète quand on visite Shiki ? Et y a pas quelqu'un qui veut se manger quelque chose ? J'ai un creux.

-L'argent ne vaut que quand il est dépensé Emiri. Cependant, ce n'est pas parce que tu as de l'argent qu'il faut absolument dépenser. Fais-toi plaisir, mais rappelle-toi que c'est peut-être la seule somme que tu disposeras avant longtemps.

-Pas de souci. A la rigueur, je vais juste acheter un truc pour Zéro en échange de sa belle améthyste. Dit-elle en sortant son collier de sous son haut, ce beau collier orné d'une améthyste offert par Zéro.

-Et bien au fond, c'est pas plus mal. Allez vous promener, moi je vais au QG, au moins il restera secret comme il se doit. On se retrouve à la tombée de la nuit au "Twilight bar". Fit Mei en écrasant sa cigarette du pied avant de s'éloigner, blasée.

Quand Émiri tendit 18 pièces d'or à Aube, celle-ci les prit et les ajoute à son porte-monnaie en ayant un petit sourire aux lèvres tandis que Émiri se renseigne sur ce qu'elle pourrait acheter pour sa visite et elle finit par décider d'acheter un truc pour son chéri. Aube dit ensuite : "Bon, à présent, suivez-moi bien, si vous me perdez, vous devrez me donner encore des pièces pour que j'accepte de continuer la visite".

Sur ces mots, la fille du maire de ce monde commence à avancer d'un pas assuré en direction du centre ville en disant : "Bon, t'as des questions concernant ce monde?"

En marchant dans la rue, suivie de loin par Shiki, Sasaki observait ce monde si différent de ceux qu'elle avait pu visiter jusqu'alors. Il fallait bien admettre que chaque monde avait sa "signature". Entre les cavernes froides de l'enfer, l'orientalisme de la Terre des Dragons, le paradis balnéaire de Besaid, et finalement la chaleur de cette ville, elle avait eu la chance de visiter des endroits toujours plus différents. Oh et n'oublions pas les ruines oppressantes de Shinrya qu'elle espérait ne plus jamais revoir.

Elle s'arrêtait devant chaque chose. Un petit chien ? Elle n'en avait jamais vu de semblable. Non. Même jamais de sa vie. Le soleil apparaissant entre deux bâtiments. Le tram... Ah le tram. Ce superbe engin... Ah monter dedans... Justement Aube lui demandait ce qu'elle voulait savoir.

-Des questions peut-être pas. Mais j'adorerais savoir comment c'est vivre ici. On peut monter dans cette chenille motorisée ?

Aube marchait tranquillement en écoutant Émiri qui voudrait savoir comment les gens de ce monde vivent. Aube réplique alors : "Ils sont comme toi et moi, se sont juste des humains. Ils ont tous deux jambes, deux bras, une tête, ils mangent et boivent. Voit pas ce qu'il y a d'intéressant à connaître la façon de vivre des gens qui est très banale. Sinon, c'est pas une chenille, mais un tram et il est en arrêt comme tu peux le constater".

Sasaki ressentait un peu de cynisme dans la voix d'Aube. Son guide n'était pas très enthousiaste. Il fallait peut-être payer un supplément pour avoir le service avec le sourire ? Ah là, c'était elle qui devenait cynique. Elle désigna le tram, comme arrêté.

-Ben justement. S'il n'était pas arrêté, on ne pourrait pas monter hein ?

Sasaki s'approcha du tram en courant. La technologie, elle n'en avait pas beaucoup vu, hormis le vaisseau de Zéro qui n'était pas très performant. Et puis, le tram, c'était plus joli qu'un vaisseau, pensait-elle. Surtout celui-ci. De la même couleur que le reste de la ville, ce beau orange chaleureux. Et au moins avec ces rails, Sasaki le trouvait plus sûr qu'un vaisseau. Au moins, on savait où on allait, pas d'autres alternatives.

Oui, Sasaki n'aimait pas trop l'imprévisible, l'inattendu. Elle restait ancrée à ses bonnes vieilles habitudes, et était perdue quand elle n'avait pas son petit confort habituel, comme son nounours pour le dodo, et le chocolat pour la tartine au goûter... Je grossis le trait. Mais voyager, l'inattendu, ne l'effrayait pas et même, elle en demandait, était toute excitée à découvrir de nouvelles choses. Chaque nouvelle chose l’émerveillait. Après, c'est sûr que ce n'était pas drôle sur tous les points.

-Emiri ! Je crois que le tram ne roule pas du tout aujourd'hui.

-Ah ? Pourquoi ? Il est fatigué ?

Shiki sourit discrètement, attendrie. Elle se demandait toujours si elle plaisantait ou si elle était naïve... Non, sans doute pas. Elle faisait sûrement un peu exprès pour s'amuser. Sans doute était-ce l'une des raisons pour laquelle elle était ce "rayon de soleil" sur les coeurs des gens qui la croisaient et la cotoyaient. Shiki, elle-même, sentait qu'elle déteignait un peu sur elle. Même si elle ne verrait sans doute jamais plus le monde comme elle le faisait. Mais c'était bien une chose qu'elle espérait pouvoir préserver... Même si ce n'était pas possible au vu de leur mission qui risquerait de la marquer à jamais, et changer son regard sur le monde. Un voyage initiatique en quelque sorte... La faire grandir, lui enseigner, la tenir prête aux dangers de ce monde, la rendre plus sage, lui faire prendre conscience de la noirceur et la dureté du monde sans lui faire perdre cet esprit d'enfant, était-ce seulement possible ? Certains se disaient "avoir encore une âme d'enfant", mais était-ce vraiment réel ?

Cela ne pourrait pas durer...

Sasaki descendit du tram.

-Bien. On fait quoi pour s'amuser dans le coin ? Ou bien on va chercher le cadeau pour Zéro ? Qu'est ce qui lui ferait plaisir ? Elle eut un sursaut. Elle ne savait même pas. Elle le connaissait si peu. Qu'est ce qui pouvait bien lui faire plaisir, vraiment ? C'était un peu triste de le connaître si mal. Elle s'en voulait. Un cadeau, le cadeau idéal, pour Zéro c'était quoi ? Oui, ça devait être parfait... Aussi rayonnant et beau que cet améthyste autour de son cou.

-Quand on parle du loup, on en voit la queue.

Sasaki reprit son sourire en poussant un petit son joyeux, en sautant sur la première marche du tram pour s'agripper à la rembarde pour se pencher, prendre de la hauteur et mieux le voir arriver.

-Zéro ! Elle se rua vers lui pour l'enlacer... Et bien, qu'est ce que ça serait s'ils s'étaient séparés deux mois ? -Voilà Aube, notre guide. Aube, voilà Zéro, comme j'ai dit. Tu as l'air fatigué. On a réglé le problème de ton vaisseau ? Mei est partie chercher des infos à propos de Haruhi... Parce qu'en vrai, elle sait où elle est. J'sais pas pourquoi elle l'a pas dit plus tôt.

-Hm, excuse-la. Elle est spéciale. C'est peu de le dire...

Aube soupire quand elle voit Émiri monter dans le tram alors qu'il était à l'arrêt, elle dit alors : "Y a pas d'intérêt d'y monter puisqu'il n'avancera pas. Les tram ne marcheront pas aujourd'hui".

Shiki soutint les dires d'Aube. En descendant du tram, Émiri réfléchit sur ce qu'elle pourrait offrir à Zéro. C'est à ce moment que le fameux Zéro revient sur qui Émiri se jette dans ses bras en les présentant. Suite aux commentaires sur Mei, Aube croise ses bras et dit : "Ouai, elle est surtout avare d'après ce que j'ai remarqué".

Sasaki se demandait un peu le fin mot de l'histoire, concernant cette "altercation". Elle ne connaissait pas bien Zéro, comme on l'avait déjà dit, et du coup, ignorait tout même de ses talents de bretteur. Elle était certaine qu'il savait se battre s'il s'était montré si insistant pour se faire son gardien, mais elle ne savait pas encore à quel point... Pas plus si le combat était un plaisir pour lui ou s'il combattait comme un gentleman ou comme une bête assoiffée de sang.

Une somme exorbitante... Décidément, ce monde était-il donc géré uniquement par l'argent ? Trouver un moyen pour payer cette somme... Ou réparer le vaisseau à la rigueur... Car avait-on bien besoin de payer ? Elle repensa à la façon dont Shiki avait réussi à soutirer de l'argent à Mei. Mais si la somme était élevée... Etait-ce bien honnête de pratiquer la même méthode sur Mei ? Si elle n'avait pas envie de verser une somme énorme, alors rien ne devrait l'obliger à le faire et Sasaki ne l'obligerait pas à payer contre sa volonté.

-Mais d'où vient l'argent ? Moi j'en ai pas par exemple... Enfin si, maintenant, j'en ai un peu. Mais Shiki a dit que l'on n'en aurait peut-être pas plus... Tu crois que si je propose mes services aux gens, ils me donneront de l'argent... Un peu comme Aube ?

Avant que de préciser "comme Aube", Shiki eut un rictus. Oui, une vision malsaine lui avait traversé l'esprit et ce que Sasaki avait dit pouvait être mal interprété même si Shiki savait très bien qu'elle ne pensait absolument pas à... Ca, quand elle disait cela. Elle voulait sûrement parler de services "comme Aube", visite, vente... Mais pas... Ca...

-Hum... C'est le moment de nous mettre à un endroit parfait pour passer du temps rien qu'à deux... Une suggestion ? Pis c'est quoi ça là bas ? Dit-elle en pointant un marchand de glaces à l'eau de mer. -En plus, on pourra attendre tranquillement Mei. Elle aura peut-être une solution à nous proposer.

-Elle en a forcément une. Mais tout comme pour Haruhi, impossible de savoir quand elle sera disposée à en parler.

Apparemment, la réparation du vaisseau des quatre visiteurs coûtait vraiment très cher et ils ne savaient pas comment ils trouveraient une telle somme, Émiri se demandait si elle gagnerait beaucoup en faisant comme Aube et proposer ses services en échange d'argent, Aube croise ses bras, secoue sa tête et dit : "Même si tu proposais, ça ne marcherais pas, t'as trop une tête de fille qui se fait avoir et t'es pas convaincante. Pour votre soucis d'argent, y a des petits annonces en ville pour du travail, si vous y mettez tous la main à la patte, vous pourrez peut-être rassembler la somme avant ce soir".

Zéro se mit à vouloir visiter la ville, et Émiri à trouver un endroit pour eux deux, ce qui n'était pas une bonne idée si ils voulaient avoir de l'argent, et elle compte bien le leur faire comprendre.

"Vous croyez que c'est en faisant du tourisme que vous allez gagner de l'argent?"

Aube n'y allait pas par quatre chemins quand elle disait ce qu'elle pensait d'elle. Ce n'était pas particulièrement insultant, mais ça pouvait être mal pris. Pas par Sasaki en tout cas. Après un petit instant de silence tendu, Sasaki pouffa de rire dans ses mains tout en trépignant. Elle était tout à fait d'accord avec Aube, elle risquait de se laisser avoir et ne serait jamais convaincante.

-T'as raison. La preuve... Elle prit délicatement Zéro par le col et lui susurra: -J'ai déjà été eu par le plus beau gros bras qui soit. J'suis pas convaincante moi ? T'en dis quoi, ma - ra-caille ? Dit-elle en donnant de petits coups affectueux de doigt sur le nez de Zéro tandis qu'elle disait ses derniers mots, syllabes par syllabes, avec un regard coquin.

Le groupe se rendit tout de même vers le marchand de glaces. Au grand bonheur de Sasaki, qui n'aurait vraiment pas voulu s'ennuyer à chercher de l'argent. Elle en oubliait un peu que c'était pour pouvoir retrouver Haruhi, car sinon elle se serait bien fichu de rester ici, coincé par ce problème technique.

Le marchand était de dos en train de chantonner un air qui ressemblait pas mal à "Du côté de chez Swan". Sasaki regardait comme un gamin avide de sucreries tous les parfums que l'on proposait. Mais bon, c'était surtout la glace à l'eau de mer qui était à l'honneur. Ca paraissait bizarre comme goût, mais cela devait être très prisé. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter ?

-C'est moi qui paye ! C'est moi qui paye !

Le marchand se retourna. Il avait enfoncé sa casquette tellement profondément et rabattu le devant sur son visage qu'on discernait mal son regard. Seul ressortait vraiment ses cheveux noirs en bataille. Incroyable comme on pouvait se camoufler sous une casquette et une échoppe un peu sombre, non ? Il murmura:

-Ils ont tout pris. Jusqu'aux portes d'entrée.

Sasaki haussa les sourcils. Qu'est ce qu'il racontait ?

-C'est triste ça. Qui a fait ça ?

-Attends Emiri, laisse-moi faire. Fit Shiki en poussant doucement Sasaki sur le côté. Elle s'approcha du vendeur et murmura à son tour: -Ils ont laissé les portes de sortie ? Le vendeur acquiesça et tendit un ticket:

-Félicitations. Un ticket pour une glace gratuite. Dit-il d'un ton un peu blasé.

Sasaki était très contente. Seulement Shiki ne semblait pas l'être. Elle lisait le ticket d'un air grave.

-Une glace à l'eau de mer pour moi !

Shiki fronça les sourcils. Il s'approcha doucement de Zéro et lui tendit le ticket. Dessus on pouvait lire: "La cité n'est plus sûre. On nous a retrouvé. Quittez la ville dès que possible. Signé: M" Le M était dessiné ainsi: deux M l'un sur l'autre, un petit oeil surplombait les deux M.

Chercher un travail pour gagner de l'argent, pensant qu'il ne pourra pas réunir une grande somme d'argent en peu de temps. Aube croise ses bras et dit : "J'ai déjà réuni 10 000 munnies en 2 heures alors 18 000 munnies. ce qui veut dire que "mes annonces" ne sont pas si inutiles que ça monsieur j'ai un pile dans la main".

Aube ne paniqua pas quand Zéro se met à la limite de la menacer, garda son assuré et dit : "Ho! J'ai peur! Tu me feras quoi monsieur qui se la pête? Sinon, désolée, mais j'ai pas faim. Ciao!"

Aube s'éloigne alors, ne voulant pas voire le marchand de glace qui la reconnaîtrait certainement vu qu'elle était connue dans le coin par le fait qu'elle soit la fille du maire de la ville.

Le marchand de glace tendit une glace à Sasaki, sans que celle-ci ne se doute de sa véritable identité. Elle lui tourna le dos pour déguster sa glace. Ca avait un goût sucré-salé... Une fraîcheur incomparable... Mouis, c'était pas mal. Sasaki aurait préféré fraise finalement. Mais ça ferait l'affaire. On ne refuse pas une glace gratuite, même quand on n'a que peu de considération pour l'argent comme Sasaki. Elle se retourna en se souvenant avoir oublié de remercier le marchand. Peine perdue, il avait disparu. Sasaki fit les gros yeux. Elle n'avait pourtant pas tourné le dos si longtemps.

Elle jeta un regard à Zéro et Shiki qui avaient tous les deux un air grave. En même temps, cela ne les changeait pas tant que ça, mais là, ça avait l'air de les rendre songeurs. Elle n'était pas assez naïve pour ne pas se douter que quelque chose se tramait. Toutefois, comme à son habitude, elle laissait Shiki et Zéro s'occuper de tout. S'ils avaient besoin d'aide, ils lui demanderaient... Quoique... Avaient-ils seulement foi en ses capacités ? Etait-elle la dernière personne à laquelle ils s'adresseraient s'ils avaient besoin d'aide ? N'était-elle qu'une princesse à protéger ?

Un temps, et Zéro se dirigeait vers Aube que Sasaki remarqua s'être éloignée. Elle fut contente que Zéro la retienne. Elle n'avait pas envie qu'Aube s'en aille. En tout cas, pas fâchée ou mécontente. Et Sasaki en ignorait tant sur elle. Ne pouvaient-elles même pas être amies ? Shiki, elle, se dirigea vers elle après avoir acquiescé silencieusement à Zéro.

-Que se passe t-il ? S’inquiéta Sasaki.

-Rien. On doit juste quitter ce monde. On a une chance d'attraper Haruhi sur un autre monde, mais il faut partir aussitôt que possible ou il sera trop tard.

-OK. Mais pour le vaisseau ? Et j'ai le temps de dire au revoir et merci à Aube ?

-Ne le prends pas mal, mais je crois qu'elle s'en fiche un peu.

-Qui se fiche d'un chaleureux au revoir quand ça vient du coeur ? Sourit joyeusement Sasaki, confiante que sa politesse réchaufferait le coeur d'Aube.

Pendant ce temps, Mei sortit d'un bâtiment et enleva d'un revers de la main son costume. Ses vêtements claquèrent dans le vent tandis qu'elle le jetait d'un coup sec dans les airs. En gardant sa main dans les airs, elle fit apparaître sa canne avant de rabaisser son bras. Elle sortit ensuite une plaque de fer de sous sa veste et en la regardant fit:

-Et bien Hadès ? Visiblement, tu n'aimes pas qu'on te fasse des enfants dans le dos ? Fascinant de se retrouver la proie pour une fois. Elle hocha la tête en ayant un petit tic de la tête (sa tête donnait de petits coups secs sur la droite) et sa bouche se tordre bizarrement. Elle rangea sa plaque: -Bien, si on peut au moins faire gagner du temps... Elle posa son doigt sur son oreille: -Equipe Alpha, vous le voyez ? Position ?

-Négatif, M. Il nous a échappé.

-Nya ! Un pro ! Ne vous morfendez pas trop, pas votre faute les enfants. Equipe Fantôme, restez alertes, préparez-vous pour soutien aérien.

-Affirmatif. M. L'agent Araignée ne répond pas.

-Pas d’inquiétudes. Il est... Occupé. Une vieille rancoeur sur le coeur. Bien tout le monde à son poste. NB: le mec avec les cheveux blancs et la fille au foulard sur la tête sont négligeables, ne vous en préoccupez pas. S'il leur arrive quelque chose, tant pîs. En revanche, pas de coups perdus sur Sasaki et Shiki, ok ?

-Affirmatif.

-Que la partie commence.

Aube marchait à travers la Cité du Crépuscule en évitant de croiser des personnes qui la connaissaient comme la bande à Seifer qui, bien que mal en point, étaient toujours à sa recherche à la demande de son père. Cela l'exaspéra de voire combien son père était surprotecteur, ça en devenait lassant. Il fallait dire qu'elle se sentait beaucoup mieux chez les pirates de Port Royal qui vivaient que pour eux-même en toute liberté et en se fichant des règles. Elle aimerait tant pouvoir quitter ce monde pour vivre de nouvelles aventures loins des chaînes paternelles. Elle sortit de ses pensées quand elle entend quelqu'un l'interpeler, elle s'arrête et se retourne pour voir Zéro. La jeune fille le regarde d'un air intrigué avec ses yeux rouges.

"Qu'est-ce que tu me veux?"

Il lui demande alors de payer la réparation de son vaisseau, elle le trouvait assez gonflé de faire ça après l'avoir limite menacé il y a peu. Elle avait envi de lui dire d'aller se faire voire et qu'il se débrouille car ses problèmes n'étaient pas ses affaires quand Angel, sa bonne conscience que elle seule peut voire apparaît.



"Ils ont l'air d'avoir de sérieux ennuis Aube. Ne te montres pas si cupide et viens-leur en aide. Bon, je sais que tu n'as pas d'argent mais je suis certaine que ton coté cupide trouvera une solution pour les aider. Utilises tes connaissances et tes capacités pour la bonne cause".

Et Angel disparaît. Aube décida de l'écouter, elle montra un beau sourire e,joué et dit : "Très bien, je vais vous aider. Je n'ai pas assez d'argent pour payer des réparations, mais je connaîs un moyen d'avoir un vaisseau en bon état et gratuitement".

Sasaki se demandait quelle idée géniale Aube avait-elle pu avoir pour résoudre le problème du vaisseau. Shiki suivait comme un chien fidèle le petit groupe sans rien dire, les yeux aux aguets, la main légèrement derrière elle, prête à dégainer sa dague dans la ceinture de son kimono, dans son dos.

-Ben minute, c'est quoi le plan ? Je vous suis quoi qu'il en soit, mais quand même... Elle était un peu déçue parce qu'elle sentait que sa randonnée, sa visite de la ville se terminait ici. En même temps, s'ils avaient une chance de retrouver Haruhi, et que cela dépendait de leur diligence, alors soit. C'était même mieux et Sasaki était prête à se donner à fond pour faire vite. Prête à aider. En fait son sourire jovial était à présent remplacée par un air déterminé.

En une autre rue, deux enfants suivaient un homme. Celui là même que Mei avait demandé de suivre. L'équipe Alpha, ces deux enfants, armés d'une dague que l'un tenait dans une prothèse en bois qui formait sa main. Profitant de leur jeunesse physique, ils étaient agiles et rapides comme des singes.

Le destin se joua d'eux. Ils avaient retrouvé leur proie. Cela aurait dû être une bonne nouvelle. Du genre à réjouir Mei. Cela lui ferait sûrement plaisir. En effet. En la contactant, elle les félicita, certes pas avec beaucoup de joie, voir pas du tout, mais les mots suffisaient. Ils devaient continuer à le suivre, et même intervenir dans le cas où il se rapprocherait un peu trop du groupe.

La malchanse se joua d'eux. A la faveur d'une ruelle sombre, ils tombèrent nez à nez avec leur cible et le plus jeune d'entre eux ne put que recevoir le coup de pied violent qui l'expulsa sur un mur. Son corps se brisa comme une poupée de porcelaine, c'est une image heureusement. Cela n'empêcha pas à sa vertèbre d'en faire de même et à la vie de s'échapper peu à peu de son corps.

-Anzu ! Anzu ! Parle-moi je t'en prie ! Me laisse pas ! Anzu !

Au même moment, une autre rue. Mei ressentit un lien qui se brisait. Elle fut prise de violentes convulsions. Son ventre lui faisait un mal de chien, comme s'il cherchait à se déchirer, et son coeur battait à plein régime. Elle hurla, se rua aussitôt vers les lieux du crime. Une fois arrivée, à bout de souffle, elle s'approcha d'Anzu et de son frère et passa sa main tremblante sur sa joue.

-Mei, pitié aidez-le !

-Anzu, réponds-moi ! Ne t'en va pas !

-M-mère ? Je suis désolé. Y a t-il quelque chose... Après... La mort ? J'ai peur.

-Il n'y a rien, Anzu. Souviens toi de mes histoires. Il y aura l'apaisement de tes douleurs et puis le Grand Repos, calme et salvateur. Et dans le Grand Sommeil on se retrouvera. Anzu lui sourit avant de mourir. Son frère se rua aussitôt sur le corps de son frère mais Mei l'en empêcha. Elle le prit dans ses bras malgré qu'il était déjà grand, un corps de dix ans physiquement et le déposa un peu plus loin contre un mur. -Dai. Endors-toi, laisse-moi faire. Dai s'exécuta. Mei enserra l'enfant dans ses bras et se mit à inspirer très fort. Elle absorbait en lui quelque chose. Quand elle eut fini, l'enfant dormait et elle, était encore plus triste que jamais.

https://youtu.be/7Qy-I2sigD0?t=4m6s

Mei hurla une fois encore et encore, et encore, en allant d'un mur à l'autre en vacillant. Elle se mit à tourner sur elle-même, son bras gauche tremblant. Son bras s'approcha de son bandage à l'oeil.

-La... Partie... N'est pas finie... Un pion en moins... Ce n'est pas ce qui m'empêchera de prendre le fou ! Elle arracha son bandage d'un coup sec, ses cheveux tombèrent devant, cachant à nouveau cet oeil. Mais une aura oppressante commença à brûler en elle et les murs de cette ruelle s'assombrirent. Tout autour d'elle s'assombrit tandis qu'elle avançait dans la ruelle dans laquelle l'homme avait disparu. Elle était toujours prise de convulsions et de cris. Elle se mutilait elle-même à grands coups d'ongles, elle se griffait le visage, les jambes, les bras, le ventre. -Personne ne s'en prend à mes enfants.

Après que Zééro l'ai remercié pour son aide, Aube se contenta d'hausser avant de lui faire signe de la suivre et d'avancer u centre ville où ils recroisent Émiri et Shiki qui se mirent à les suivre. Zéro leur explique que Aube va les aider bien qu'il sait qu'il aura une dette envers elle après qu'il compte bien rembourser puis Émiri demande ce qu'était le plan. Aube s'arrête alors, se retourne vers eux en mettant ses poings à sa taille et dit : "Il est hors de question que vous me suiviez. j'ai dit que je vous trouverez un vaisseau tout neuf, gratuitement, et je n'ai qu'une parole. Attendez-moi ici et quand j'aurais le vaisseau, je viendrais vous chercher".

Aube commence alors à s'éloigner.

Bon, visiblement, Aube ne souhaitait pas qu'on la suive dans un but mystérieux. Pourquoi leur refuser de la suivre ? Sasaki ne comprenait pas, n'envisageait aucune réponse, contrairement à Zéro mais peu importe. Si elle avait la clé pour s'en aller d'ici, alors soit. Ils attendraient... Enfin Sasaki attendrait. En attendant, elle était plutôt déçue parce que du coup, ils ne faisaient rien. C'était un peu ennuyeux comme situation. En plus, il y avait cette sensation d'être pressée, c'était assez stressant.

Zéro sembla sentir qu'elle n'était pas tout à fait dans son assiette. Il la rassura. Ce n'était pas exactement pour cela qu'elle était déçue mais c'était gentil de sa part. Si au moins, ils pouvaient véritablement trouver Haruhi, que se presser servait vraiment à quelque chose. Elle croisait les doigts pour que cela ne soit pas inutile et que Haruhi soit là où ils se rendraient.

Soudain, il y eut comme un bruit effroyable, suivi d'un grand vide. Sasaki se sentit soulevée par Zéro et un tram passa dans les airs à quelques centimètres d'elle. Elle en eut le souffle coupé. Shiki sauta en hauteur, prit appui sur le tram au passage (car bien sûr que prendre appui sur un tram balancé sur soi, on ne peut pas vraiment rester dessus plus d'un dixième de de seconde) et sauta encore plus haut avant de retomber, le tram passé et crashé sur les murs des bâtiments derrière.

Sasaki, elle, eut tellement le souffle coupé qu'elle en eut une crise d'asthme incontrôlable. Elle balbutiait, avait du mal à respirer, et même n'entendait plus rien. Elle entendait juste son coeur battre fortement à ses oreilles et un grand vide autour d'elle. Elle était passé si près de la mort. Et comme fréquemment: la crise d'asthme l'angoissait, augmentant sa crise d'asthme et ainsi de suite.

Bon, du coup, elle n'entendit rien de ce que disait l'homme. En fait, elle n'avait même pas eu l'occasion de le voir. Celui-ci s'adressa à Shiki, enfin plutôt Yoriki, mais bien sûr il s'agissait de la même personne. Elle fronça les sourcils et tira sa dague de son fourreau dans le dos.

-Tu me crois assez lâche pour me rendre ou fuir ? Tu vas regretter d'être venue. Tout comme Hadès. Elle avait déduit que c'était Hadès qui l'avait envoyé parce qu'il l'appelait Yoriki et qu'elle n'avait utilisé ce nom qu'auprès de Hadès et celui-ci devait sans doute lui en vouloir de l'avoir trahi. -Je doute en tout cas que tu serves un être aussi infâme sans raisons. Quelles qu'elles fussent, rien ne t'y oblige, alors dernier avertissement: ne t'approche pas et rends-toi !

Aube fut satisfaite que Zéro et compagnie aient accepté de ne pas la suivre finalement. Vu ce qu'elle avait en tête, ils auraient gêné plus qu'autre. Elle s'approcha du magasin des mogs quand elle Seifer et les deux autres qui avaient quelque bandages se mettent devant elle, lui barrant la route. Seifer met ses mains à sa taille en regardant Aube d'un air sévère.

"Te voilà enfin. On te cherchait".

Aube le regarde droit dans les yeux d'un air sévère et dit : "Tien donc, je suppose que c'est mon père qui t'envoie. Tu peux partir, je n'ai pas besoin de chaperon".

"Ton père m'a demandé de te ramener et il me fait confiance pour ça".

"Si lui il a confiance en toi, moi je ne l'ai plus et je ne compte pas rester enfermer entre quatre murs comme il le désire, il en est hors de question".

Aube dégaine son bâton de struggle et à une vitesse halucinante elle se retrouve devant les trois personnes qu'elle assomme d'un coup avant de reprendre son chemin vers le magasin mog, cherchant un moyen d'entre dans le garage du magasin discrètement.

Sasaki perdait peu à peu la conscience de ce qui l'entourait. Déjà, les paroles de Zéro n'étaient que du vide à ses oreilles. Elle ne l'entendait pas, elle voyait juste ses lèvres bouger et cela la terrorisait davantage. C'était comme si la vie la quittait ou que le monde autour d'elle avait changé, rempli de créatures sans voix, murmurant des choses inaudibles. Elle cligna des yeux plusieurs fois sans pouvoir chasser le voile de brume devant ses yeux. Si seulement la peur pouvait passer. Celle de se faire écraser par un tram venait de passer, mais ce vide, ce silence et cette respiration saccadée créait une nouvelle peur qui la prenait encore plus et coupait encore et encore son souffle. Si seulement elle savait comment se calmer, comment passer cette angoisse.

Un masque à oxygène lui permit de garder le contrôle de sa respiration. Enfin presque... Disons qu'elle ne manquait plus d'air mais sa respiration refusait toujours de se calmer. Lui enlever ce masque ferait revenir ces problèmes comme ils étaient venus. Mais peut-être qu'à force, le fait de ne plus avoir la sensation de suffoquer finirait par la calmer et finirait par ramener les choses à la normale.

Pendant ce temps, Shiki faisait tout ce qu'elle pouvait pour combattre l'ennemi. Ses talents de combattante chevronné ne se démentissait pas. Elle était agile, rapide et ses longues années de formation, couplée à sa nature de shinigami, la rendait presque intouchable. Mais personne n'est jamais à l'abri d'une inattention. Elle pouvait discerner grâce à son oeil magique les ligaments que formaient son corps, les failles rougeâtres, là où il fallait frapper pour enlever la vie, qu'elle s'échappe. Au fur et à mesure, la rapidité de son adversaire l'empêchait de frapper. Toutefois, Shiki ne frappait jamais au hasard. Elle ne s'évertuait jamais dans un duel de sabre, où les lames s'entrechoquent et où tout n'est qu'offensive. Elle frappait toujours au moment le plus opportun quitte à passer des heures à bouger, sans tenter la moindre offensive. Elle n'en paniquait jamais et ne se montrait jamais impressionnée ou inquiète, tout au plus, elle se laissait habiter peu à peu par la rage, sans jamais la laisser guider son bras.

Une opportunité apparut. Elle frappa mais il s'avéra qu'elle ne fit pas comme à son habitude. Elle était plutôt du genre à lacérer. Une dague n'est pas vraiment une arme à planter en plein coeur en plein combat, disait son maître d'armes. Mais cette fois, plutôt que de tenter un coup latéral, le long du corps de son adversaire, elle tenta une attaque en plein coeur. Bien mal lui pris car sa force poussa en vain contre le torse de son ennemi, au point d'en faire péter ses veines. Elle ne put qu'accuser le coup, puis le suivant qui l'encastra contre un mur. Le temps pour elle de redescendre et de reprendre son souffle. Elle mordit dans son kimono et s'en arracha un bout de tissu afin de se faire un bandage autour de la main. S'il pensait que cela suffirait à l'arrêter...

Cependant, voilà que Zéro entrait dans la danse. Pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il se disait que l'ordre fut sans appel: éloigner Emiri. Fort heureusement, en effet, celle-ci n'avait pas encore été prise dans le combat. Dü sans doute au fait qu'elle était de toute façon déjà hors d'état de nuire et que les ordres de l'ennemi était de la ramener vivant. Mais elle ne resterait pas éternellement hors de tout danger. Et même sa présence pourrait finir par servir à l'ennemi. Bref, Sasaki n'était pas à sa place ici même. Shiki acquiesça, bien qu'elle était décidée de revenir aider dès qu'elle aurait trouvé le moyen de mettre Sasaki à l'abri. Elle sauta le long du mur qu'elle avait heurté, pris appui dessus et fit un salto vers Sasaki pour la prendre dans ses bras comme si elle avait été aussi légère qu'une plume. (ce qui n'était pas très faux, puisque Sasaki ne pesait vraiment pas grand chose au vu de son âge et de sa taille)

Il y avait comme remède cette fameuse "adrénaline" que Shiki ne pensait pas utile ou en tout cas dangereuse. Shiki sentit aussi que Sasaki devenait... Sombre... Elle dégageait quelque chose. Comme elle l'avait déjà remarqué, un trop plein d'émotions, en particulier tel que la peur ou l'angoisse, déclenchait chez elle une réaction violente, une libération de son pouvoir. Shiki repensa aux enfers. Elle avait eu juste peur que Fujino la torture et on avait vu le résultait. A présent, Sasaki était prise d'une crise deux fois plus importante qu'aux enfers. Qui sait ce dont elle serait capable si elle devenait incapable de retenir son pouvoir suite à cette crise ? Au moins, elle avait éloigné Sasaki de Zéro ce qui éviterait que sa crise ne s'amplifie à voir son fiancé en danger. (ce qui aurait été sûrement l'étincelle qui aurait mis le feu aux poudres)

Il ne restait plus que deux choses: ou Sasaki arrivait à se calmer (ou elle était guérie par quelque moyen que ce soit), ou elle libérerait son pouvoir et là, dieu seul savait ce qu'il adviendrait de Sasaki, de Shiki, de Zéro... Et de ce monde.

La rage, la haine et la peur étaient toutes trois réunis en ce monde. Rien de bon n'en sortirait. C'était ce que Shiki pensait. Elle savait déjà que Mei éprouvait une haine irrépressible, sans savoir pourquoi, ni où elle se trouvait. Haine et rage habitaient aussi ce guerrier aux étranges drogues influant son métabolisme. Quant à Sasaki, elle ne pourrait pas se départir de cette peur tant qu'elle n'aurait pas réussi à vaincre cette crise d'asthme. Elle ne savait pas en revanche que Sasaki ne pouvait l'entendre et donc que tous ses conseils et ses paroles se perdaient dans le néant.

Shiki était quelque peu désemparée. Elle était formée à protéger Sasaki contre les monstres et les humains qui voudraient s'approcher d'elle. En revanche, elle se retrouvait désemparée par la faiblesse physique de Sasaki. C'était un mal qui l'habitait, sa faiblesse, et seule Sasaki pouvait donc s'en sortir. Shiki pouvait tout au plus calmer les choses si cela était possible.

Malgré ce masque à oxygène qui lui permettait de reprendre son souffle, un peu, Sasaki ne pouvait chasser cette brume devant ses yeux, ce silence oppressant à ses oreilles et garder une respiration calme et régulière. La brume l'entourait. Sa vue devenait floue et soudain, elle tomba sur le côté comme un pantin auquel on coupe les cordes. Même incapable d'entendre Shiki l'appeler tandis qu'elle sombrait dans l'inconscience totale.

***

-Sommes-nous encore loin ?

-Plus beaucoup.

-Si je tombes, tu me rattrapes hein ? Promis ?

-Promis. Regarde.

-Shinrya ! C'est tellement beau ! Tous ces arbres !

-A présent, c'est notre secret. Promis ?

-Promis.

***

-Vous là ! Sauvez-la !

-Il est déjà trop tard. Dommage. J'ai accouru dès que j'ai su. Je l'aurais bien prise avec moi. Avec nous.

-Ce n'est pas juste.

-Rien n'est juste. Mais Shinrya meurt. Elle emportera qui Elle veut avec Elle. Rien n'échappe à Sa Volonté.

-Vous savez vaincre la mort, aidez-la, bon dieu !

-Regardez-moi ! Est-ce le visage de quelqu'un qui a vaincu la mort ?

***

Shiki ne savait pas ce qui était le plus rassurant: évanouie, elle ne risquait (peut-être) pas de déclencher ses pouvoirs sur un excès de peur, mais pourrait-elle se réveiller ? Ou était-il déjà tard ? Elle prit son pouls. Non, encore vivante. Mais les failles de la vie, qu'elle pouvait elle seule voir avec son oeil magique, déperissait... De pire en pire. Déjà elle sentait qu'un dieu de la mort avait été commandité. Shiki n'avait plus beaucoup de temps et contrairement à Yuki, elle ne risquerait pas de se mettre en travers du chemin d'un shinigami... Pourrait-elle ?

https://www.youtube.com/watch?v=1YQ0tjQxPoo

Shiki prit sa dague et la planta dans le buste de Sasaki. Elle porta sa bouche sur la plaie et aspira. Aussitôt qu'elle eut fini, la vie avait quitté Sasaki. Une fois encore, Shiki portait l'âme de Sasaki dans sa main et son corps sur son dos. Non. Sasaki n'était pas morte. En faisant cela, Shiki mettait l'âme de Sasaki à l'abri, s'assurant qu'elle ne puisse s'échapper ou être prise. Il fallait à présent purifier le corps et l'esprit séparément. Mais cela, Shiki ne savait le faire. Fort heureusement, elle savait qui pouvait le faire.

Shiki devait faire vite. Certes, les shinigamis ne viendraient pas prendre l'âme de Sasaki tant qu'elle la tenait ainsi entre ses mains (puisqu'en particulier, elle était elle-même shinigami et que l'on croirait qu'elle faisait son boulot: prendre les âmes), mais elle ne pourrait maintenir les deux séparés indéfiniment. Loin de sa coquille, une âme a tendance à s'étioler comme de l'éther et à disparaître. Mais Shiki était confiante. La personne qu'elle cherchait se montrerait d'elle-même une fois qu'elle aurait compris ce qu'il se passait.

Pendant ce temps, dans l'esprit de Sasaki:

***

-Qu'est ce que vous voulez que j'en fasse ?

-Je trouverais quelque chose pour la ramener. J'en suis sûr. En attendant, il faut que vous la mettiez en sécurité. Qui sait si Stain ne tentera pas quelque chose à nouveau ?

-Et que voulez-vous qu'il en fasse ? Elle est morte. Elle a servi, il n'en a plus besoin. Et je ne suis pas croque-mort.

-N'y a t-il donc aucun moyen de vous faire entendre raison ?

-Hmm... J'accepterais si vous acceptez qu'elle rejoigne mon organisation une fois revenue. Elle sera ainsi jeune pour toujours et son pouvoir ne sera plus à la portée de mauvaises mains.

-Je ne peux promettre quelque chose de ce genre. Elle ne sera peut-être pas d'accord.

-Alors il n'y a plus rien à dire.

***

Shiki s'arrêta soudainement de courir, bien qu'elle savait qu'elle n'avait pas forcément à courir, quand une grande ombre tomba devant elle. Un grand homme noir, aux cheveux noirs, au visage blanc, aux yeux jaunes avec une paire de lunettes rectangulaires, habillé d'un costume chic de majordome. Derrière lui, comme sorti de nulle part, se décala sur le côté Alois. Sa canne dans la main, ses cheveux blonds débroussaillés, et un visage fatigué mais souriant narquoisement.

-La pauvre petite ! Elle n'aurait pas dû s'en aller. Je lui aurais évité ça.

-Epargne nous tes remarques, Alois. Elle a grand besoin de ton aide. Si tu ne fais rien, elle mourra.

-Mourir de peur, d'elle-même. Quel mort pitoyable ce serait. On pourra inscrire sur sa tombe: "Sasaki, couarde, morte d'un manque d'inspiration".

-Alois... Grogna Shiki.

-Crois-tu que je me soucie d'elle ? Elle m'a laissé tomber.

-A cause de ce que tu es. Mais arrête ton char, tu n'étais pas amoureux d'elle, tu as voulu te servir d'elle.

-Et à cet instant, elle aurait utilisé son pouvoir pour se débarrasser de tout ce stress qui est en train de la tuer. Tant pis pour elle.

-Tu ne te serais pas montré juste pour me le dire. Tu as forcément quelque chose derrière la tête.

Alois avait tourné le dos à Shiki, mais lorsque celle-ci parla à nouveau, il se retourna en affichant son sourire le plus narquois possible.

-Il paraît que vous allez retrouver Haruhi bientôt. Une fois qu'elles seront ensemble, vous entamerez la deuxième partie de votre joli petit plan, n'est-ce pas ? Et bien, je veux que tu me laisses jouer rien qu'une fois avec cette jolie arme. Je donne la vie à Sasaki, il me semble normal que je vienne exiger mon dû un jour. Que l'on me rende ce qui fut donné. Tu comprends ?

Alors que Ikazuchi avait désormais le dessus sur Zéro et bouillait de rage envers son plus grand ennemi, et qu'il semblait avoir compris quelque chose qui n'était pas bon augure, alors à cet instant, quelqu'un s'avança sur les toits. Une voix monocorde mais haute et puissante résonna sur la place:

-Un homme fut décapité et un autre eut la tête tranchée. Mais pourtant un seul homme est mort. Pourquoi ?

Au sommet de l'un des toits des bâtiments enserrant la place, s'était avancé Mei Misaki. Ses cheveux tombaient toujours devant l'un de ses yeux, celui qu'elle cachait toujours sous un bandage. Celui-ci était encore dans sa main gauche, flottant au vent. En revanche, la rage qui l'avait habité semblait avoir disparu. Son visage ne laissait en effet rien transparaître. En revanche, on pouvait encore voir les marques de griffures qu'elle s'était elle-même infligée. Certaines perlaient encore de sang.

-Qui est ce qui... Oh. La proie vient trouver le chasseur... Mei Misaki...

-Hmpf. De nous deux, je me demande qui est la proie et qui est le chasseur.

-HAHAHA ! Moi une proie ? Viens me montrer ça !

Mei obtempéra et se laissa tomber du haut du toit. Comme porté par le vent, sa chute fut ralentie. Elle tomba tout doucement, droite comme un i, lévitant. Une fois le pied posé au sol, elle porta son regard sur son ennemi.

-Je me mettrais ma main à couper que c'est toi qui a tué Anzu. Tu vas me le payer. Bien. Donc Hadès n'a pas apprécié quon lui refuse mes services. Pourtant j'avais été claire et sincère avec lui: pas de garantie, ni remboursement.

-Il semble vouloir poursuivre cette coopération. Ce pourquoi il m'envoie en négociateur. Je dois te ramener vivante. Dans quel état, cela ne dépend que de toi.

-Négocier ? Et pour négocier, il m'envoie un tueur d'enfant et un ennemi de ceux que j'ai décidé dans les... Disons prochaines vingt quatre prochaines heures ? t-t-t-t-t. Shall we dance ? Conclut Mei en tendant la main, tout en souriant.

-Viens, gamine. Montre-moi ce que vaut celle à la tête du conseil des ombres, j'ai hâte de voir ça.

https://youtu.be/Hzyo02ulJGI?t=11m27s

Mei rabattit son bras et siffla entre ses doigts. Une seule note claire résonna dans la place avant que les quatre enfants embusqués sur le toit ne mettent en joue Ikazuchi de leurs fusils. Tous tirèrent en même temps. Mais Ikazuchi, plus agile qu'on ne pourrait le penser, en évita deux et en stoppa trois avec ses mains. Aussitôt, il les renvoya à deux des enfants qui le reçurent en plein front. Tous deux disparurent en une étrange fumée noire. Ikazuchi reporta son attention sur Mei... Mais celle-ci avait disparu.

-Tu veux jouer à cache-cache ? Bien.

-Hadès ne te l'a pas dit ? J'adore les jeux.

Mei réapparut dans son dos et planta sa dague dans le dos de son adversaire. Mais Ikazuchi tenta alors d'attraper le bras de Mei, n'ayant ressenti pas davantage que l'effet d'une piqûre. Mei sut s'éloigner à temps et traça un sceau à l'aide de sa canne qui envoya des orbes virevoltants. Ikazuchi réagit aussitôt en arrachant un pan du sol pour l'envoyer vers les orbes. Malheureusement, le coup allait aussi écraser Mei. Celle-ci réagit promptement en dessinant un autre sceau qui enserra le rocher. Le sceau avala le rocher droit dans une autre dimension... Et rien ne semblait dérider Mei. Malgré sa promptitude, elle semblait presque s'ennuyer.

-On veut jouer avec des cailloux ? Bien.

Mei dessina un autre sceau au dessus d'eux. Du sceau réapparut le bloc de pierre qui avait disparu. Mei pointa ensuite le rocher de sa canne et celui-ci se mit à se scinder en morceaux plus ou moins grands. Un premier, presque un quart du rocher fonça sur Ikazuchi pendant que le reste se scindait en petits morceaux pour couvrir la fuite de son adversaire en se ruant tels des balles de mitrailleuse.

Pendant ce temps, Shiki fronça les sourcils. Elle était prête à accepter l'offre mystérieuse d'Alois. Quand elle y pensait... Tout ça juste pour une bête crise d'asthme... Et juste pour ça elle devait passer par un procédé aussi compliqué que maléfique... Elle ouvrit la bouche pour prononcer son accord... Quand soudain...

-Hiiiiiiiiiii !!!! Quelque chose se rua sur Claude, le majordome d'Alois, dans leurs jambes à tous les deux et leur fit perdre l'équilibre. La chose s'arrêta aux pieds de Shiki. Cette chose, c'était une fille aux cheveux blonds coiffés en deux couettes. Elle se releva, la peau pâle, malade d'avoir tourné comme un tonneau que l'on laisse rouler le long d'une pente. Une autre jeune fille arriva, plus petite, aux cheveux noirs, très très longs, et surtout très imposants. Elle arriva en courant à une vitesse folle. Elle attrapa la jeune fille blonde et la posa sur sa hanche.

-Hiiii ! Mais qu'est ce que tu fais ? Arrêteuh !

Elle saisit ensuite Sasaki sur son autre hanche et fit un geste de la tête pour Shiki, l'intimant de la suivre. Shiki ne savait pas trop quoi penser mais elle ne pouvait de toute façon pas les laisser s'en sortir avec Sasaki, et elle n'allait pas rester avec Alois. Elle ne savait pas où ça allait les mener, mais elle espérait que ce serait pour le meilleur car il ne restait plus très longtemps avant que l'âme de Sasaki ne s'envole. Toutes trois s'enfuirent sous le regard désabusé d'Alois.