(st)Rip Poker [PV : Celestia Ludenberg]

To strip : to take or pull off.
To rip : to tear or be torn violently or roughly.



Je fermai la porte derrière moi, sans un son.
Ce sera tout pour aujourd’hui, Hel.
Je me mis en marche, la tête basse et le cœur lourd.
Ce sera tout pour aujourd’hui, Hel. Passez une bonne après-midi.
Ma gorge était sèche et mes mains fébriles.
Ce sera tout pour aujourd’hui, Hel. Passez une bonne après-midi. Si vous avez quoi que ce soit d’autre à me dire…

Avais-je réellement tenté de tuer Seifer ?
Cette idée me hantait continuellement. J’étais sorti de l’hôpital très peu de temps après (« vous êtes en parfaite santé… physiquement parlant »).
Pas lui.
Je n’avais pas eu le droit de m’approcher de sa chambre.

Je passai par la place du Crépuscule.
Homicide involontaire. Schizophrénie paranoïde. Ces mots étaient marqués au fer rouge sur mon cerveau.
Et sur mon front, visiblement, puisque tout le monde m’observait…

Ne sois pas paranoïaque.
Je devais rester maître de moi-même. Leur regard n’était que le fruit de mon imagination. Leurs menaces n’étaient que le fruit de mon imagination. Les ombres qui s’étiraient sur le sol n’étaient que le fruit de mon imagination.

.. Cette aura Ténébreuse que je sentais n’était que le fruit de mon imagination.
Je ne pus m’empêcher de me retourner.

Grâce à l'aide des pouvoirs de Monokuma, Celestia mit pour la premières fois ses pieds dans la Citée du Crépuscule. Elle observa pendant quelques secondes les alentours. Un petit sourire se dessina sur son doux visage blanc. Tournant et baissant la tête vers son fidèle compagnon, elle prit la parole :


"Comme ce Monde est beau ! Mais... Je pense qu'il manque un peu de Désespoir ici...
-Upupupu ! Attendons encore un peu Celes-Chan, je veux connaître un peu plus cet endroit."

La jeune fille hocha positivement de la tête à cette réponse pleine de sagesse. Elle décida ensuite de commencer à se promener un peu, explorant quelques recoins par-ci par-là. En réalité, la Reine du Désespoir cherchait surtout un café chic où elle irait prendre un thé.

Elle finit par trouver l'endroit idéal et fut servie dans un grand respect, après tout, Celestia demeurait être une Duchesse !

Ayant finit sa boisson et payer, elle quitta la place et reprit son chemin tranquillement, avec un visage souriant et magnifique.

L'exploration s'arrêta à la place du Crépuscule, Celes vit alors une personne de dos. Pas spécialement intriguée, elle regarda e, jetant quelques coups d’œil. Lorsque cette personne se retourna, Celestia lui adressa un gentil sourire, fermant les yeux et plaçant ses deux mains croisées sous son menton.

"Bonjour. Quel beau couché de soleil, n'est-ce pas ?"

- Bonjour. Quel beau couché de soleil, n'est-ce pas ?
Je fixai la nouvelle venue avec méfiance. Je n’éprouvais plus d’autre sentiment, désormais.
Mais je dois avouer que ce qui m’inquiétait le plus, c’était surement l’ours qui l’accompagnait. Son asymétrie, sans doute. Son sourire, aussi.

- Je n’y fais plus trop attention, répondis-je d’une voix neutre. Inutile de montrer au monde entier que j’étais potentiellement un assassin doublé d’un fou.
Oh, ce ne pouvait être vrai… je ne pouvais être cette personne qu’ils décrivaient… je n’étais pas comme ça !

- … On s’en lasse facilement, je trouve, achevai-je. C’était idiot, mais ce couché de soleil interminable me frustrait.
En fait, en dépit de mes terreurs nocturnes, de mes cauchemars, je m’aperçus que la nuit me manquait.

Bien que les paroles du jeune homme n'étaient pas très chaleureuses, Celestia demeurait souriante. Elle mit ses mains ou niveau de ses hanches et répondit :


"Je comprends... Pour ma part c'est la première que j'en vois un aussi magnifique."

Il était vrai que dans le Monde de l'Ultime Parieuse le ciel restait noir à chaque instant : le jour était empli de nuages noirs prêts à faire tomber la pluie ou éclater l'orage, et bien sûr la nuit où on pouvait observer des étoiles.
Celestia avait eu peu d'occasion de voir le soleil, mais au fond d'elle, elle s'en moquait pas mal.
Monokuma s'amusait à attraper un papillon avec ses deux pattes. Il finit par réussir et l'écrasa de ses mains avec un petit rire sadique.

Celes avait remarqué que ce Monde était particulièrement composé de couleurs du crépuscule. Il était vrai que l'on pouvait facilement s'en lasser.
La jeune fille alla rejoindre son compagnon et lui chuchota à l'oreille :

"Je trouve ce Monde particulièrement trop joyeux...

-Ne t'en fais pas... J'ai bien analyser la situation !
-Vraiment ?"

Celestia sourit et se redressa, plus légère et heureuse.
Quant à Monokuma, il partit un peu plus loin pour chercher une victime...

Le sourire de l’ours fut l’événement qui me fit prendre conscience de la nature de mes interlocuteurs.
Danger.
Mes oreilles bourdonnaient comme si deux taons avaient décidé de tournoyer rageusement autour de ma tête.
Leur présence ÉTAIT un danger.

… Ou alors je voyais le mal partout ? Ou peut-être avais-je seulement l’impression qu’elle était dangereuse ? Et si j’étais fou ?
Après avoir échangé quelques messes basses, l’ours s’éloigna d’une démarche inquiétante, me laissant plus ou moins seul avec l’étrange demoiselle.
- Je ne sais pas ce que vous cherchez ici ; mais je pense que vous faites fausse route, finis-je par dire. Ce n’est pas attrayant pour une personne comme vous.
Ce n’était pas un jugement basé sur son style vestimentaire – je n’émettais jamais de préjugés sur les styles vestimentaires, et quand bien même cela aurait été le cas, je n’aurais pas eu mon mot à dire – mais bien sur son aura.
Cela me glaçait le sang.

Celestia espérait que Monokuma allait faire quelque chose de très satisfaisant. Elle avait confiance en lui.
L'Ultime Parieuse se replaça prêt du jeune homme. Celui-ci dit :

- Je ne sais pas ce que vous cherchez ici ; mais je pense que vous faites fausse route. Ce n’est pas attrayant pour une personne comme vous.

Celes plaça alors légèrement sa main droite vers ses lèvres pour montrer son amusement. Elle lança un petit rire sarcastique avant de répondre :


"Je ne vois pas de quoi vous parlez."

Elle ferma gentiment les yeux pour démontrer à quel point elle était heureuse. Celestia n'avait que deux objectifs dans sa vie : parier et répandre le Désespoir dans tous les Mondes. Rien d'autre ne l’intéressait. Plus elle parlait avec le jeune homme, plus elle le trouvait ennuyant. Il n'était point amusant pour elle... Il avait un air blasé selon son point de vue. Quel déception pour la Reine du Désespoir qui pensait au début qu'il pouvait l'aider. Elle hésitait presque partir pour rejoindre son compagnon et laisser le garçon seul.
Celes regarda alors un coin de ruelle depuis l'endroit où elle était. Elle aperçut alors Monokuma qui revenait, très heureux de son acte. La jeune fille alla à sa rencontre et lui demanda des nouvelles. L'intéressé répondit dans un rire discret :


"Oh je n'ai fait que d'utiliser ma technique... "Le Désespoir selon Monokuma"* !
-Et bien sûr ils n'ont pas réussi à te vaincre.
-C'est exact, ils étaient trop faibles ! Ils sont maintenant enfermés dans le casino jusqu'à ce que le Désespoir vienne peu à peu en eux !"

Quelle grande joie pour les deux compagnons ! Des pauvres victimes étaient à présent entre les griffes du Désespoir !

*Le Désespoir selon Monokuma : Monokuma déstabilise les adversaires en leur parlant de leur destin après les avoir enfermés dans un casino. Pour sortir, ils devront vaincre le mystérieux ours

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Je pense au contraire que si.
Elle ferma les yeux, visiblement ravie. Je haussai les épaules.
Au fond, est-ce que cela me concernait ?

Je venais de tabasser un homme avec une clé anglaise. J’avais son sang sur les mains. La culpabilité dans le cœur. Ce que ces gens faisaient ici me laissaient indifférent, au fond.
Ce n’était pas ma ville. Ce n’étaient pas mes amis. Ce n’était même pas des connaissances.

Je tournai les talons, cependant que la jeune femme allait au-devant de son ours. J’avais eu mon quota de paranoïa pour aujourd’hui. J’avais seulement envie de rentrer, et de prendre une douche chaude.
Je n’entendis même pas leur conversation. Je m’en moquer. Je devais m’en moquer.
- C'est exact, ils étaient trop faibles ! Ils sont maintenant enfermés dans le casino jusqu'à ce que le Désespoir vienne peu à peu en eux !

J’avais entendu.
Je n’aurais pas dû m’en mêler. Mais la curiosité fut trop forte. Ou bien j’étais paranoïaque au dernier degré, ou ces deux individus étaient venus semer la zizanie dans la ville de Seifer.
… que j’avais voulu tuer.

Lorsque je fus loin de leurs yeux, je bifurquai dans une ruelle. Je les connaissais toutes. Je les avais visité en long, en large et en travers.
J’ignorais ce que je cherchais.
À quoi pouvait ressembler ce casino ?

Celestia remarqua que le jeune homme venait de partir. Sans doute parce qu'il pensait qu'il n'avait plus rien à faire ici, ou peut-être parce qu'il avait entendu leur conversation. Cela n'avait pas d'importance pour l'Ultime Parieuse car le casino de Monokuma ne possédait pas d'entrée et ne se localisait pas dans la ville. Néanmoins, la jeune fille avait envie de s'amuser elle aussi...

Elle suivit discrètement sa cible pour tenter de le piéger quelque part. Ce qu'elle souhaitait ? Oh juste s'amuser... Le Désespoir, les personnes souffrantes, c'était ça qui animait sa vie et rien de plus... Elle ne craignait rien... Pas même la Mort.

C'est alors qu'elle fit apparaître des cartes dans ses mains et qu'elle les lança. Ces dernières se placèrent alors en cercle autour du garçon et une demi-sphère ténébreuse apparue, l’emprisonnant. Celes fit son apparition, toute joyeuse et s'avança gracieusement vers lui :


"Ce n'est pas poli de partir après avoir écouter une discussion alors que cela ne le regarde pas. Mais bon, on dit bien que les murs ont des oreilles, hihihi."

C'était un jeu pour Celestia, et rien d'autre. Un jeu de Mort, de Désespoir, bref, un jeu dangereux dans lequel elle se trouvait bien. De plus, elle trouvait sa victime un peu fragile moralement. L'amusement allait enfin pouvoir commencer !

Les cartes se refermèrent sur moi sans que je ne puisse rien faire ; la seconde qui suivit, j’étais coincé dans une sorte de bulle de couleur noire.
- Ce n'est pas poli de partir après avoir écouter une discussion alors que cela ne le regarde pas. Mais bon, on dit bien que les murs ont des oreilles, hihihi.

… Si ce n’était que je n’étais pas un mur, mais soit. C’était bien joué de sa part. Je n’étais pas en position de protester.
- Qu’allez-vous me faire ? M’enquis-je. Ma voix était calme, mon expression neutre.
Mais la peur me nouait l’estomac.
Une fois de plus, j’étais coincé, sans défense, à la merci d’une dangereuse sadique.
Avec un peu de chance, j'étais en train de rêver, et tout ceci était faux...
Non, bien sûr que non ; il était bien inutile de nourrir cet espoir que je savais vain. Ce jour-là, j'étais bien éveillé ; lucide, ennuyé, apeuré, dans une mauvaise posture, et éveillé.


... Avec le recul, je me rend compte qu'à cette époque, il m'aurait été possible de la vaincre ; mais je ne le savais pas. Cette ignorance m'a beaucoup coûté.

Celestia regarda sa proie prise en piège. Elle souriait, non pas avec un sourire machiavélique ou sadique, non, c'était simplement un gentil sourire. Sa victime lui demanda ce qu'elle allait lui faire. Pour elle c'était évident ! Le faire désespérer, le faire jouer à son jeu... Si elle ne faisait pas cela, la pauvre jeune fille s'ennuierait bien... Elle ne vivait que pour cela. Son comportement n'était pas forcément celui que l'on attendait d'une fille d'un riche Duc mais elle s'en moquait bien, car une partie d'elle montrait de l'élégance, de l'élégance, de la politesse, du goût de luxe, quant à l'autre, elle est a besoin de Désespoir, de s'amuser, de narguer la Mort et la Vie.


"Oh j'ai bien penser à quelque chose qui va sans doute vous amuser."

Son regard froid pouvait glacer les os, et même son gentil sourire n'était point du tout rassurant.
Celes reprit en disant le nom d'une technique :

"Faites vos jeux !*"

Et le décor changea en un casino brillant de mille éclat, empli de lumière des spots. Monokuma était avec eux, un cigare entre les lèvres et une paire de lunettes de soleil pour rajouter un côté chic. La victime de la Reine du Désespoir était simplement assis sur une chaise, sans être ligoté. Il n'y avait pas le besoin de le faire car le casino n'avait pas de sortie.
Celestia, assise un peu plus loin sur un trône avec une tasse de thé tenue par la poignée avec le pouce et l'indexe dans une main et une petite assiette dans l'autre. Elle prit la parole alors à l'intention du "joueur" :


"Les règles sont très simples : vous allez participer à un jeu que j'aurai choisi, vous devrez parier votre vie à ce jeu. Si vous gagner vous pourrez sortir, dans le cas contraire, Monokuma s'occupera du reste."

A la fin de ses paroles, l'ours sortit les griffes de son côté blanc avec un grand sourire. La jeune fille reprit :

"Aujourd'hui le jeu de notre cher ami sera... La Roulette."

Et une table du jeu de la Roulette apparut du sol qui s'était ouvert pour lui laisser la place de passer. Monokuma était là pour arbitrer. Il dit :

"Faites vos jeux !"

Ce n'était que du hasard... Soit la chance était avec le jeune homme soit non...

* "Faites vos jeux !" : Emprisonne sa victime dans un Casino et lui propose un jeu d'argent où il doit parier sa vie. Si la victime perd, il recevra une attaque de Monokuma

Parier ma vie à un jeu de hasard. La Roulette portait bien son nom : c’était une roulette russe et le canon était contre ma tempe.
Combien de chances avais-je face à l’ours ? Et combien de chances avais-je de gagner ?
Je me sentais mal à l’aise sur ma chaise. Trop exposé. Trop de lumières braquées sur moi. La sueur ruissela, glacée, entre mes omoplates.
Et si je refusais ?
Non, il n’y avait pas d’échappatoire : je ne distinguais aucune porte. J’étais pris au piège.

Je misai.
Je parie ma vie. Ma vie. Que ferais-je si je la perdais ? La mort m’effrayait autant qu’elle me fascinait. Juste mourir, ne plus être… Ne plus être.
Je pariais mon existence et je n’avais aucun contrôle.
Mon cœur me faisait si mal qu’il me fallut me contrôler pour ne pas pleurer.

Je fixai la bille cependant qu’elle roulait sur les cases. Rouge, noir, rouge, noir, rouge, noir… Chaque case passée faisait accélérer mon cœur, m’arrachant une grimace de douleur.
Le barillet tourne. Tu ne sais pas dans quelle chambre sera la balle lorsque tu presseras la détente.

La bille se stabilisa. J’écarquillai les yeux.
Avais-je gagné ?



[À toi de décider ^o^ Les deux me conviennent.]

Le jeu était commencé. Le joueur avait peur se demandant si la chance serait avec lui et si le hasard aurait pitié de lui. Pour Celestia, le résultat ne comptait pas, que le joueur gagne ou perde elle s'en moquait bien. Ce qu'elle aimait surtout c'était de voir la victime désespérer, attendant le fin mot de ce dangereux jeu qui pouvait lui coûter la vie. Mais pour la jeune fille tout était tout à fait naturel. Selon son point de vue, les plus courageux pariaient toujours leur vie, défiant tout. Elle ne savait plus combien de fois elle avait mis sa vie en péril, toujours sortant victorieuse.

Monokuma attendait que la bille s'arrête tout en fumant tranquillement son cigare. Il n'y avait vraiment que le jeune homme qui attendait, attendait, attendait encore et toujours que ce fichu jeu s'arrête.
Enfin la bille se stoppa dans une case. L'ours regarda au dessus et cria plusieurs fois :


"Victoire ! Victoire ! Victoire !"

Celes sourit, et se leva et dit calmement :

"Je vous annonce que notre joueur vient de gagner."

On pouvait se croire dans un show TV.

Les trois se retrouvèrent de nouveau dans le décor de la Citée du Crépuscule.
Tout joyeuse, la jeune fille s'adressa au garçon :

"C'était une belle partie. La chance vous a sourit."

Puis elle prit un air froid et sérieux :

"Mais pour combien de temps ?"

Elle quitta cette expression pour reprendre celle du visage souriant, toujours quelques projets dans sa tête au cas où l'ennuie viendrait.

[HRPG : … Hm, je suis déçue… J’aurais préféré qu’il perde… ]



J’étais dehors et vivant. Mon cœur battait la chamade et ma respiration s’était faite saccadée.
- C'était une belle partie. La chance vous a sourit… Mais pour combien de temps ? S’enquit-elle d’une voix froide.
Je m’écartai vivement. Trop vivement. J’aurais préféré ne pas lui montrer ma peur. Mais ces derniers jours avaient été trop éprouvants pour moi ; ce n’était plus qu’une question de temps avant que je ne sois assailli par l’infarctus.

- C’était tout… Votre but n’était que de jouer… Au final, le plus éprouvant, dans cette histoire, était que j’avais été éveillé. Car, pour être honnête, j’avais vécu bien pire au cours de mes cauchemars.
Pour une fois, je m’en sortais sans avoir subi de dommages physiques.

Mon subconscient me soufflait d'alerter la police. Ma raison me rétorqua que j'allais passer pour un fou et que, de toute façon, ils seraient incompétents face à elle.
Une voix me cria que j'étais le seul à pouvoir lui faire face. Je bâillonnai aussitôt cette voix.

[Oh mais Celes a d'autres plans en tête hein =3 ]

Ce mouvement... La peur... Cela ne fit qu'augmenter la joie de Celestia. Elle se trouvait comme dans une cour de récréation, comme une petite fille s'amusant avec des jeux de son âge. Mais ceci était beaucoup plus cruel.
Il était donc facile d'impressionner le jeune homme. L'Ultime Parieuse avait eu raison... Ce fut alors qu'elle prit la parole sans prévenir :

"Oh fait, je ne me suis point présentée. Où sont donc mes bonnes manières ? Je me nomme Celestia, Celestia Ludenberg, et vous ?"

Bien qu'elle ait fait cet hostile partie au jeune homme, elle continuait de se montrer gentille et innocente. 
Néanmoins, le jeu n'avait pas été assez divertissant pour la jeune fille. Il manquait un peu de piment à toute cette histoire... Le garçon était fragile. Tout à coup, une idée retentit dans l'Esprit de Celes. Eh si elle recommençait le "Faites vos jeux !" ? Après tout elle arrivait facilement à piéger ses victimes lorsqu'elle désirait être amusée.
Elle lâcha alors un petit rire. Et si cette fois-ci, la chance ne souriait pas au jeune homme ? 

Et on refit du déjà-vu... Celes renvoya son fidèle compagnon, le joueur et elle-même de nouveau dans le casino.
On la retrouva assise encore une fois sur son trône, un large sourire s'affichait sur son beau visage blanc, elle annonça comme si elle s'adressait à un public :


"J'ai trouvé que la partie précédente n'était point amusante. C'est pour quoi j'ai décidé de recommencer. Mon cher ami, les règles sont les mêmes. Mais le jeu a changé. Nous nous retrouvons donc pour une partie de Poker. Le Joueur versus Monokuma."

Les deux adversaires se retrouvèrent donc face-à-face sur une table de Poker. Qui allait gagné ? Cette fois, Celestia voulait que ce soit l'ours qui le remporte. La Reine du Désespoir était quelque peu fourbe à ce moment-là. Néanmoins, cela la réjouissait de penser à la défaite du garçon, de même pour Monokuma.

- Oh fait, je ne me suis point présentée. Où sont donc mes bonnes manières ? Je me nomme Celestia, Celestia Ludenberg, et vous ?

Mes lèvres restèrent serrées. En quoi cela peut bien vous intéresser ? En quoi vous sera-t-il utile ? Le fiel me montait doucement dans la gorge, menaçant de sortir. Elle m’agaçait.

Mais, brutalement, nous nous retrouvâmes à nouveau dans le casino.
- J'ai trouvé que la partie précédente n'était point amusante, lâcha-telle avec une nonchalance très aristocrate. C'est pour quoi j'ai décidé de recommencer. Mon cher ami, les règles sont les mêmes. Mais le jeu a changé. Nous nous retrouvons donc pour une partie de Poker. Le Joueur versus Monokuma.
Je me retrouvai face à l’ours. Cette fois, je sentis que l’atmosphère était différente. Ce n’était plus du pur hasard : il fallait se montrer stratège. L’ours me fixa de son double visage.
Le visage fendu…
Je me recroquevillai sur ma chaise. Comme le pantin qui m’avait agressé, la veille…
N’y songe plus. Concentre-toi. Je revoyais encore ses doigts sans ongles s’approcher de mes yeux, ses visages de poupée me regarder avec démence.
Je devais rester calme.
Je me calai contre le dossier, et commençai. J’avais déjà joué auparavant. Je me souvenais des parties livrées avec mes amis ; sauf que nous ne parions que des billes, des jeux vidéo et autres babioles, jamais notre vie. Je gagnais souvent, à cette époque, car je savais me montrer impassible.
Saurais-je encore le faire ?

Nous jouâmes longtemps, je pense. J’étais si concentré que je ne vis le temps passer ; les cartes glissaient et filaient entre nos doigts. Mon visage était vide de toute émotion, de même que le sien. Je n’étais pas le seul à attendre le dénouement : mon hôte s’impatientait.
Pressée de voir ma chute ? Je ne vous en laisserai pas l’occasion… Doucement, cependant que je jouais, mon calme revenait, mon aplomb aussi.
Je maîtrisais ma situation.
J’avais le contrôle.
 
Lorsqu’enfin je j’étalai mes cartes sur la table.
- Carré, fis-je simplement, mes cinq cartes disposées devant moi.
Si j’étais heureux, je n’en laissai rien paraître. Trop tôt. Trop pressé.
J’attendis la réponse de mon opposant.

Que la partie fut longue et ennuyante pour Celes ! Le Joueur n'était pas en totale panique, on sentait qu'il s'y connaissait en Poker. Mais il n'y avait pas que de la stratégie dans ce jeu. La chance était encore présente, car la partie continuait selon le jeu que l'on avait en main. Néanmoins cela n'était plus du hasard. Il fallait bien connaître les règles du Poker et réfléchir à sa stratégie.

Monokuma était calme, posé. Il avait tellement fait de partie avec l'Ultime Parieuse pour qu'elle s'entraîne ou tout simplement dans des casinos. La plupart du temps contre Celes il perdait car elle devenait de plus en plus forte, mais face à d'autres personnes, il demeurait imbattable. Souvent ses adversaires étaient assez distraits par le physique de ce mystérieux ours qui était à craindre.

Celestia faisait une observation de sa manucure au bout d'un moment, attendant le fin mot de l'histoire. Si elle devait parier en ce moment même, elle n'hésiterait pas à mettre en jeu sa vie sur Monokuma, non pas parce que c'était son compagnon de toujours, mais parce qu'elle connaissait sa stratégie. Il était très rusé et réfléchissait à chaque mouvement qu'il faisait, ne cessait de penser. Tandis que pour le Joueur, elle ne connaissait rien de lui, mais il ne semblait pas être une personne allant souvent à des casinos... Peut-être n'avait-il simplement jamais mis les pieds dans ce bâtiments ? Seul lui le sait.

Enfin, le jeune homme dévoila ses cartes en les étalant sur la table. Il annonça alors un carré, sans afficher la moindre expression, enfin physiquement... Peut-être se sentait-il soulager ? Monokuma en fit de même et répondit :

"Upupupu ! Quinte Flush ! Perdu ! Perdu ! Perdu ! La sentence ! La sentence !"

Celestia émit un rire discret et se leva :

"Les jeux ont été faits. Le Joueur a perdu. La punition va commencer."

Elle l'annonçait avec une voix transparente, comme si tout était normal, pour elle oui, mais pour le Joueur cela devait être l'inverse.
C'est alors que Monokuma quitta la table et envoya son adversaire dans les Ténèbres. IL n'y avait qu'eux deux dans un endroit complètement ténébreux. Et l'ours fit sa technique : la Monokuma Dance !

*Monokuma Dance : Suite de l'attaque "Faites vos jeux !"
Monokuma vient attaquer la victime en ne cessant de tourner sur lui-même de plus en plus rapidement.

- Upupupu ! Quinte Flush ! Perdu ! Perdu ! Perdu ! La sentence ! La sentence !
Ce fut comme un coup de poing dans l’estomac. Ou une balle dans la tête.
J’avais perdu. J’avais perdu à une partie de poker dont l’enjeu était… ma vie.

J’entendis Celestia rire discrètement.
- Les jeux ont été faits. Le Joueur a perdu. La punition va commencer.
Cette annonce, vide de toute émotion, était pire que tout. Je fus brutalement propulsé dans une salle dépourvue de toute lumière.
Je sentis le sol sous mes doigts lorsque je m’effondrai. Où étais-je ? Où étaient-ils ? Mon souffle était court ; la dernière fois que je m’étais retrouvé dans une telle situation, j’étais dans un établi, en compagnie de…

Un bruit m’arracha à mes angoisses. Me jambes se déplièrent, me propulsant hors de la trajectoire de l’ours. Enfin ; je supposais que c’était l’ours. Dans ces ténèbres, je n’y voyais rien…
Il me fallait sortir. La peur allait m’étouffer, si je ne faisais rien.
Voyons, Yen Sid m’avait parlé des portails… Peut-être pouvais-je m’en servir pour fuir ? Mais il m’avait aussi dit que, sans armure, je pouvais me faire blesser dans les Entrechemins…
Mais entre blessé et mort, mon choix était vite fait.

C’est alors qu’il me percuta. Un craquement sinistre retentit en mon sein, m’annonçant que mes os s’étaient brisés. La douleur, fulgurante et aigüe, traversa mon corps ; c’est à peine si je sentis le carrelage froid sous mon épaule lorsque m’écrasai au sol.
Il allait revenir.
J’avais mal et j’avais peur.
Il allait revenir, je pouvais l’entendre. Je devais me lever ; je poussais sur mes jambes et mes bras, tentant de m’arracher du sol. Ma hanche droite ne répondait que par des élancements de douleur.
Il revenait. Je serrai les dents et me redressai, la sueur ruisselant sur mon visage.

Je l’entendis sur ma gauche. Il avait encore pris de la vitesse. Je ne voulais pas mourir. Pas dans ces ténèbres, pas comme ça. Oh, comme j’avais peur !
Le manche de ma Keyblade apparut entre mes doigts fébriles au moment où il arrivait à ma hauteur. Je tournoyai sur moi-même.
Ma Keyblade rencontra sa chair, et la heurta de plein fouet.
Je ne m’arrêtai pas.
Comme lors du duel face au bretteur, je me ruai en avant, vrillai, tournoyai, frappai à chaque tour.
Je voulais qu’il s’éloigne. Je le voulais loin de moi.
Ma hanche me faisait si mal…

Pendant le combat acharné de Monokuma face au Joueur, Celestia repartit dans la Citée du Crépuscule. Tandis que l'ours faisait en sorte que son adversaire ne soit pas bien, l'Ultime Parieuse était en train de semer les graines de Désespoir dans les ruelles de la citée crépusculaire.
Les habitants paniqués se pressaient de rentrer chez eux, ne voulant pas subir les attaques de cette inconnue qui leur faisait du mal alors qu'ils ne lui avaient rien fait.
Ils étaient bêtes pour la jeune fille, car les voir tels des misérables insectes demeurait un jeu. Elle ne cessait de rire, joyeusement. Dans sa tête, seul le mot Désespoir trottait. Elle se moquait bien des conséquences qui allaient se passer par la suite pour la citée ou elle-même, elle profitait du moment présent.
Parfois, la Reine du Désespoir s'arrêtait pour faire sa gentille fille pour ainsi créer un piège où plusieurs personnes se retrouvaient enfermées.
Celes ne s'inquiétait pas pour son compagnon, car il n'était pas un ours, il était Monokuma, comme il répétait si souvent.
Au bout d'un moment, les rues étaient presque vides. Tout le monde s'étaient dépêchés laissant le plaisir à Celestia le plaisir de goûter aux saveurs de la victoire.

Elle alla dans un café chic encore une fois et demanda à un serveur un thé avec du lait royal. Le garçon ne voulait pas car il pensait à voix haute que cette cliente était dangereuse. Cette dernière perdit son sang froid, mis son indexe droit devant son propre visage et hurla avec des yeux aux pupilles rétrécis :

"Tu vas m'apporter ce putain de thé espèce d'abruti ?!"

Sur le coup, le serveur prit peur et partit vite préparer la commande. Alors qu'il se mit à courir, Celes ayant repris tout à coup son calme habituel et annonça gentiment :

"Je vous en prie, et merci."

Cela n’en finissait pas.
À moitié assommé, gisant sur le sol froid, je sentais mon sang s’échapper entre mes lèvres entrouvertes.
Il allait beaucoup trop vite, ne me laissait aucun répit.
Les Ténèbres m’oppressaient. Je ne voulais pas mourir. Il m’avait heurté plusieurs fois ; je savais qu’il m’avait fêlé des côtes. J’allais mourir, tabassé à mort par un ours bicolore.
Et ce n’était pas un cauchemar, bon sang ! Ce n’était pas un rêve ! C’était RÉÈL !

C’était trop réel ; mon corps entier était une blessure à vif, et mon cœur était sur le point d’exploser. J’avais tenté de fuir ; je n’avais fait que retarder l’échéance. Perdu dans le noir, je vivais mes derniers instants…

La panique m’arracha du sol au moment où l’ours fut sur moi. Non, laissez-moi, je veux vivre ! J’entendis ma propre voix hurler dans la pénombre :
- Laisse-moi partir ou va-t’en ! LAISSE-MOI !

Je fis une attaque circulaire. Je frappai sans relâche. Je n’essayais même plus de voir ; juste de frapper.
Soudain, une étrange image s’imposa à mon esprit : celle d’une affreuse clé gigantesque, couverte de chair visqueuse et pulsante, et munie d’un œil injecté de sang. Une Keyblade. Je ne l’avais pas reconnue la première fois, mais j’en étais sûr ; il s’agissait d’une Keyblade.
Je m’emparai de son manche strié de veines ; il me sembla qu’elle pulsait sous mes doigts.
Je frappai avec ; le coup fut plus lent, plus lourd.
Mais lorsque sa lame toucha l’ours, je sentis que je l’arrachai du sol. Le coup percuta Monokuma avec une telle violence qu’il l’envoya valser au loin.

Je restai, quelques secondes, interdit ; dans ma main droite, le manche visqueux avait disparu. Seul subsistait celui, lisse et froid, de Rêveur Lucide.
Il fallait que je sorte.

Alors qu'elle sirotait tranquillement son thé, Celestia essaya d'imaginer combien de temps le Joueur allait tenir, ou s'il allait réussir à vaincre Monokuma. Ou encore peut-être gracié par l'ours.
Posée calmement sur la terrasse, elle admirait les rues qu'elles pouvaient voir désertées par tout le monde. Où se trouvait la vie ? Dans les maisons des habitants apeurés et priant sans doute pour que cette fille dangereuse s'en aille. Oui, elle allait sûrement partir, mais seulement après avoir revu au moins une fois le Joueur et que Monokuma soit de nouveau à ses côtés.

En parlant de ce dernier, il apparu d'on-ne-sait-où et rejoint sa chère amie. Il hocha de la tête pour annoncer que le Joueur avait réussis. Il expliqua plus en détail en parlant qu'au début il avait du mal à se défendre mais que par la suite, il s'est montrer plus fort. Suite à cela, Monokuma avait décidé de sortir des Ténèbres avec le Joueur bien évidemment. Il avait échoué au jeu mais au combat il a montré qu'il pouvait être amusant de le provoquer en duel. Mais ce n'était pas le but des deux complices, du moins pour l'instant.

Monokuma avait ajouté qu'il avait lâché le Joueur sur la même place où ils étaient. Celestia décida donc de partir le rejoindre après avoir finit lentement son thé et avoir laisser l'argent.

Une fois arrivée, elle vit alors le Joueur et vint à sa rencontre :

"On m'a dit que tu t'étais bien battu à la fin. Bravo je vois que tu sais te battre finalement."

Même si elle le félicitait, il n'y avait aucune émotion dans sa voix. Était-elle réellement impressionnée par la performance du jeune homme ? Peut-être, peut-être pas...

Sur la place, il n'y avait que eux trois. Depuis que Celestia avait installé la peur et le Désespoir, elle n'avait plus vu un museau dehors, néanmoins, les lieux publiques tels que des cafés, magasins, ect. restaient encore peuplés, les personnes n'ayant pas pu partir à cause de la terreur qui les avait tétanisés.

- On m'a dit que tu t'étais bien battu à la fin. Bravo je vois que tu sais te battre finalement.
Je remuais faiblement. J’étais revenu à la Cité du Crépuscule sans m’en rendre compte. Si j’avais été plus lucide, je lui aurais peut-être demandé d’où venait le « finalement ». Je n’avais jamais prétendu le contraire ; du moins, jamais à voix haute…

Mais je n’avais plus assez d’énergie. À genoux sur les pavés, je tentais de retenir, d’une main tremblante, le sang qui ruisselait de mon nez.
Je ne me souvenais pas de ce combat.
Tout était flou, rien ne me semblait véritablement réel. La réalité se mêlait au cauchemar en une sorte de chaos, et j’étais en train de m’y noyer.

Je m’entendis gémir ; il me fallait répondre à mon opposante, mais je n’avais rien à lui dire. Ma seule et unique pensée cohérente se résumait à : « laissez-moi par pitié ». Ce que je ne pouvais dire.

Soudain, je pris conscience du manche de Rêveur Lucide dans ma main gauche. Je n’étais pas désespéré. J’étais épuisé, blessé, apeuré ; mais j’avais encore de l’espoir.
Je me relevai en tremblant, essuyai le sang du revers de ma main, et posai sur mon interlocutrice un regard mauvais.
J’avais vaincu un Sans-Cœur gigantesque. Je possédais une Keyblade. Même si je n’avais pas la moindre idée d pourquoi elle m’avait choisi, le fait était qu’elle était là, prête à me servir.
J’allais donc m’en servir.

- Avez-vous… fini de jouer… maintenant ? Haletai-je, d’un ton froid.

Celestia attendit une réponse de la part du jeune homme qui essayait de se relever. Il réussit enfin et lança alors un regard qui aurait pu donner froid dans le dos, mais pas pour Celes. Elle ne faisait que de le regarder sans afficher la moindre expression. Pour elle, cela ne signifiait juste que sa victime montrait qu'elle était encore prête à se battre, qu'elle n'était pas totalement désespérée. Ceci n'était point gênant pour elle, du moment qu'elle s'était amusée et que le Désespoir avait réussi à trouver une place dans le cœur des faibles habitants.
Le Joueur résistait ? Eh bien, cela signifiait donc qu'il y avait encore plus de chance de se divertir en essayant de le vaincre. Mais ce n'était pas pour aujourd'hui. Celes avait pensé qu'elle partirait avec Monokuma et elle le ferait.

Enfin, le jeune blessé réussit à prendre la parole, épuisé, avec la voix froide :

- Avez-vous… fini de jouer… maintenant ?

La Reine du Désespoir afficha un petit sourire heureux et hocha positivement de la tête, puis elle tourna la tête vers l'ours :


"Nous nous sommes assez amuser ici. Nous partons."

Monokuma ria un "oui" et les deux compères tournèrent alors le dos au Joueur pour laisser ce Monde tranquille. Peut-être reviendraient-ils ? Seuls eux savaient ce qu'ils allaient faire...
Ils avaient joué, ils avaient répandu le Désespoir dans les rues de la Citée, Monokuma s'était battu, et Celestia avait eu le droit à son thé. Ils n'avaient plus rien à faire. Leurs objectifs avaient été remplis avec succès.
Ce fut donc avec le cœur léger qu'ils allaient partir de ce Monde, en laissant le jeune homme se remettre de ses blessures. Même s'il avait encore de l'espoir, il ne pourrait pas résister longtemps face aux deux adversaires qui étaient en pleine forme physique et mental.

- Nous nous sommes assez amuser ici. Nous partons.

Je les vis me tourner le dos nonchalamment. Je les regardai s’éloigner sans un mot. Soudain, une odeur âcre m’agressa les narines ; la seconde d’après, le sang remontait dans ma gorge, inondait ma bouche, jaillissait entre mes lèvres.
Je titubai jusqu’à un banc et m’y laissai tomber ; mes mains, fébriles et maculées du liquide rouge et épais, dégrafèrent ma veste, agrippèrent mon tube de cacher, et m’en enfournèrent deux dans la bouche.
Je me moquais éperdument de savoir s’ils m’avaient vu ou non. À ce moment-là, seule m’importait ma survie.

Je comptai les secondes. Ils mettaient de plus en plus de temps à agir. Ou alors j’étais dans un état plus grave que d’habitude. Ou encore la douleur me donnait l’illusion que le temps passait plus lentement.

Lorsqu’enfin le calme revint, je me laissai aller contre le dossier.
J’avais survécu.
J’avais réussi.
Les os brisés, les muscles endoloris, les chairs déchirées, je me laissai doucement sombrer dans un semi-coma.

[Fin de RP ?]

[Fin de rp =3 ]