Une mélodie au couchant... [PV Demyx]

C’était une belle journée qui se terminait dans le Jardin Radieux. Elle avait été chaude, bien que le soleil ne soit pas au rendez-vous. Depuis le matin, le ciel n’avait cessé de s’obscurcir, promettant un orage terrible pour la nuit qui arrivait. Mais Evy aimait ce genre de temps. Un temps sombre, avec une légère brise qui emportait ses cheveux. Il s’en était écoulé du temps depuis son arrivée, et la jeune fille avait été aux premières loges lors des divers évènements qui s’étaient passé dans son monde, bien qu’elle n’ai pu, à aucun moment, apporter son aide. Elle était bien trop faible pour aider qui que ce soit, et les autres lui avaient bien fait comprendre qu’ils n’avaient pas besoin d’elle. Elle n’avait jamais été qu’une simple figurante, dans toutes ces aventures. Mais elle avait l’habitude, et ne s’en plaignait pas. Au fond, qu’est-ce que ça aurait pu changer… Il y a des gens, comme ça, qui vivent une vie simple, qui observent et se taisent. Et puis il y a les autres, ceux qui vivent toujours des trucs dingues, ceux que les gens comme Evy envient secrètement. De toute façon, Evy ne s’était jamais bien intégrée au groupe. Elle avait essayé pourtant ! Mais c’est comme débarquer dans une classe qui se connaît depuis des années : suffit qu’il y en ai un qui vous aime pas dans le groupe et hop, personne veut de vous. C’est comme ça qu’Evy vivait sa vie, éloignée des autres, cherchant à comprendre pourquoi elle avait une santé si fragile, et pourquoi elle n’avait aucun souvenirs d’avant son arrivée. La seule chose qui lui restait de son passé, c’était son nom… Evy… Son nom, à elle… Personne ne pourrait jamais lui prendre ça. Il était aussi important pour elle que le plus précieux des cadeaux, bien qu’elle ignore pourquoi.
Lasse de marcher, la jeune fille s’arrêta dans son coin préféré de la place marchande : un petit coin, à côté d’un magasin, d’où on pouvait voir la Forteresse et toute la vallée qui s’étendait devant. C’est de cet endroit qu’Evy avait observé Sora se battre contre une armée de sans cœur, lorsqu’ils avaient envahit le Jardin Radieux. S’appuyant contre le mur du magasin, la jeune fille se laissa tomber doucement à terre et observa le soleil se coucher au loin, mêlant ses chaudes couleurs automnales au bleu froid de la vallée. A cette heure-ci, la place était déserte, et seuls quelques bruits du Faubourg étaient perceptibles. Bien que…
Non, ce soir, le silence n’était pas au rendez-vous. Evy pouvait entendre clairement de la musique. Une musique douce, légère, comme des gouttes d’eau glissant sur une surface imperméable, emplissait l’air d’une nostalgie qui frappa Evy en plein cœur. Elle ne pouvait expliquer comment, ni pourquoi, mais cette mélodie lui donnait presque envie de pleurer… Comme si un fragment de son passé disparut disait à son cœur de réagir, comme si quelque chose en elle lui disait que cette mélodie lui était destinée… C’était comme si cette mélodie expliquait, à elle seule, la mélancolie qui s’emparait si souvent de son âme. Et puis tout à coup, la musique s’arrêta.
Evy se redressa aussitôt, cherchant des yeux d’où elle aurait pu provenir. Elle s’approcha du bord du trottoir, donnant sur le vide, et scruta la vallée des yeux. Et elle trouva ce qu’elle cherchait, où du moins, elle supposa avoir trouvé. Quelques mètres plus bas, il y avait un jeune homme qui lui était totalement inconnu, avec un instrument qui ressemblait à une guitare…

« Excusez-moi… C’est vous qui étiez entrain de jouer, à l’instant… ? »

Radiant Garden, le Jardin Radieux, un monde… Bien agité, tel la fourmilière habitée par ses millions d’êtres et constamment en mouvement… C’était une journée banale qui se terminait aujourd’hui… Le temps était resté stoïque mais promettait un orage digne de ce nom pour donner un peu de mouvement à la nuit sombre et froide qui se préparait à envahir le ciel gris… D’ailleurs, le ciel, il semblait triste aujourd’hui… Il n’avait pas bougé, semblant figer ses nuages et le soleil pourtant invisible durant la journée dont seul quelques rayons avait percés les froides et larges masses gazeuses… Pourtant… Cette journée ne semblait pas si mauvaise que ça en fin de compte, car, une chose que beaucoup de gens appréciaient accompagnait ce temps tel quel et stoïque, qu’est-ce qui l’accompagnait ? Une petite brise fraîche qui faisait voleter les cheveux de gens dans un calme pourtant imperturbable. Enfin, ce temps était vraiment étrange, il était en même temps couvert, nuageux, mais agréable et tranquille. Ce temps… C’était celui qu’adorait un jeune homme, plutôt, un jeune musicien… Un jeune musicien à la chevelure d’or et au visage mélancolique mais en même temps adorable. Ce jeune musicien était assis sur un banc de bois moulu et mousseux, plus loin dans la petite cité, près de la place marchande pour être plus précis encore. Il s’était exilé là pour jouer de la musique, une de ses activités principales, logique pour un musicien, me direz-vous. Le jeune homme était donc assis sur ce banc noir dans un état piteux, il arborait comme vêtement un manteau noir long qui descendait jusqu’à ses talons. Dans sa main frêle mais aux doigts d’ors, il tenait le manche d’un instrument plutôt étrange. En effet, il était bleu et long, de forme étrange ressemblant à un cœur au niveau du corps de l’instrument mais finissant dans une sorte de trident au niveau de la tête. Le jeune garçon faisait balader ses doigts agiles et gantés sur le manche de l’instrument en le regardant, la tête baissée, le visage triste malgré la beauté de ses accords. Pourquoi triste ? Car des souvenirs qu’il ne voulait jamais oublier tourbillonnaient dans sa tête, comme pour lui dire ce qu’il ressentait au plus profond de lui. En jouant, il voulait sentir le cœur qu’il n’avait pas battre dans sa poitrine pour montrer à quel point il voulait revivre ses souvenirs, revoir cette personne qui tenait tant pour lui… Il sentait ses doigts qui effleuraient les cordes métalliques de son instrument de la couleur de l’eau, l’élément auquel il s’auto décrivait. Il voulait que sa musique soit entendue par celle que son cœur inexistant portait depuis toujours, celle qui lui donnait l’impression d’avoir cette chose qui donnait la vie aux humains normaux… Elle lui donnait l’impression… D’avoir un cœur…

Le ciel commençait à s’assombrir encore plus. Demyx cessa sa mélodie, plutôt, son ode à celle qu’il aimait depuis toujours, puis se remémora de la journée qu’il venait aujourd’hui de passer… Il était arrivé dans un début d’après midi tranquille au Jardin Radieux, les passants se promenaient entre les diverses échoppes ou tout était vendu, souvenirs, objets utiles ou inutiles… Et le reste… Il arborait sur son visage un sourire qui reflétait toute la naïveté qu’il y avait en lui, une naïveté qui lui donnait son charme fou, son visage éclairé par ce sourire devenait soudain le plus beau des visages… Il se baladait d’un pas ni lent ni rapide, un pas normal, à travers les rues étroites ou larges du Jardin Radieux. Ignorant le regard des gens sur lui, ne pensant qu’à soi même, à ce qu’il allait faire, ce qu’il voulait, ce qu’il pensait acheter. Il s’arrêta soudainement, se rendant compte qu’il n’avait pas d’argent sur lui. Il se frappa le front du plat de la main, poussant un juron contre lui-même mais reprenant tout de même sa marche. Il s’était arrêté sur un banc au milieu de l’après midi pour se reposer mais s’était assoupi en regardant un couple de tourterelles se donner des signes d’affections avec envie de vivre la même chose avec celle qu’il aimait toujours en secret. Il s’était ensuite réveillé, cherchant autour de lui quelqu’un, quelque chose, un signe de vie, mais se rendit compte bien assez vite qu’il s’était tout simplement endormi… Il avait alors fait apparaître sa sitar et avait tout simplement commencé a joué… Voilà ce que le beau et jeune homme avait fait de son après midi passionnant. Il poussa un soupir, faisant disparaître son instrument comme par magie dans un petit flash. Il s’étira nonchalamment, levant les bras vers le haut et les croisant. Cela faisait quelques jours qu’il pensait à une personne en particulier… Une personne qu’il voulait revoir plus que tout… Elle hantait son esprit depuis quelques années mais en réalité… Cette personne était celle qui avait charmé Demyx, cette personne qui avait eu si peur ce jour à la Tour du Souvenir, celle qu’il avait serré dans ses bras pour la rassurer. Celle qu’il avait laissée partir avec cette souris… Celle qu’il pleurait souvent pour l’avoir perdue… Celle qu’il aimait, celle pour qui le jeune musicien aurait donné même sa vie… Il baissa la tête, pensant et entrant par la même occasion dans une rêverie en pensant à cette fille… Demyx et elle étaient simplement assis, l’un à côté de l’autre, regardant simplement un horizon vide de combats, de violence, un horizon simple où l’animosité ne se faisait pas sentir. Demyx sortit de sa rêverie en entendant s’approcher de lui un bruit de pas, le bruit semblait d’abord faible mais il augmenta au fur et à mesure que la personne venant à lui approchait. Alors, au bout d’un moment, il put distinguer non loin de lui qu’une jeune fille s’approchait de lui.

Que voulait-elle donc ? Pourquoi s’approchait-elle du jeune musicien aux cheveux d’ors ? La jeune fille continua de s’approcher, en faisant s’interroger Demyx. Et là, une fois qu’il put la distinguer, ses yeux s’écarquillèrent, son air changea brusquement et devint étonné, heureux… Il rêvait, ce n’était pas possible… Que faisait-elle dans un endroit pareil… Et surtout… Non… Ce n’était pas elle, juste une passante attirée par sa musique qui s’arrêtait pour sûrement lui donner une pièce… Mais cela ne pouvait pas être elle… Demyx respira de plus en plus fort, fixant dans les yeux la jeune fille… Ce regard… Cet air… Cela ne pouvait être qu’elle… Il attendit alors qu’elle parle, sentant quelque chose d’étrange se produire en lui… Il attendit alors que la jeune fille parle… Qu’elle dise un mot… Qu’il puisse confirmer ce que lui montrait sa pensée… Ce qu’il ne dut pas attendre…

« Excusez-moi… C’est vous qui étiez entrain de jouer, à l’instant… ? »

Demyx écarquilla les yeux, il n’en revenait pas… Cette voix, si douce, si magnifique, inimitable, c’était elle, celle qui lui redonnait un cœur, Demyx sauta du banc, les larmes coulant sur son doux visage angélique, il regarda la personne devant lui… Evy… Puis voulut la prendre dans ses bras mais quelque chose le retint… Pourquoi lui avait-elle parlée comme ça ? Ne l’avait-elle pas reconnu ? Demyx commença à s’interroger mais préféra répondre à la jeune fille…

-Effectivement c’est bien moi… Enfin, oui… Mais… Evy… C’est moi, Demyx ? Tu ne me reconnais pas ? Pas besoin de me vousoyer ! C’est moi ! À la Tour du Souvenir… Rappelle toi ! S’il te plaît ! C’est moi !

Pourquoi ne le reconnaissait-elle pas ? Allait-elle se rappeler ? Demyx semblait un peu paranoïaque mais il savait que les souvenirs qui le liaient à Evy était inoubliables… Elle n’aurait pas pu l’oublier ! C’était impossible ! Il ne voulait pas ! Il en souffrirait trop… Demyx regarda sa secrète bien aimée avec espoir puis sentit alors quelque chose se rapprocher… Des Sans-cœur… Mais il préféra ne pas s’en soucier, maintenant, autre chose le préoccupait…

Quel dommage que la musique se soit arrêtée… Mais aussi, comme il était étrange que le jeune homme en face d’Evy ai ainsi fait disparaître son instrument. C’était sûrement un jeune homme venu d’un autre monde ! Il s’était levé avant même qu’elle ne lui parle, en pleure. La jeune fille ne comprenait pas bien pourquoi, d’ailleurs. Il avait eu l’air si heureux en la voyant que s’en étant étrange. Pourquoi ce visage s’était-il illuminé tout à coup, lui qui semblait si nostalgique l’instant d’avant. Et puis le jeune homme avait répondu, de façon un peu confuse.

-Effectivement c’est bien moi… Enfin, oui… Mais… Evy… C’est moi, Demyx ? Tu ne me reconnais pas ? Pas besoin de me vousoyer ! C’est moi ! À la Tour du Souvenir… Rappelle toi ! S’il te plaît ! C’est moi !

En entendant la voix du jeune homme, Evy porta la main droite à sa tête. Elle avait ressentit une brève douleur dans la tempe, a l’instant même où elle avait pensé que cette voix lui était familière. Elle ne comprenait pas bien… Demyx… Ce nom raisonna dans son esprit. Il avait quelque chose de particulier, comme si elle avait déjà entendu, et même prononcé ce mot par le passé. Mais encore une fois, lorsqu’elle essaya de se rappeler, la seule réponse que lui offrit sa tête fut une vive douleur, passagère cependant, au niveau de la tempe. Qu’est-ce que tout ceci signifiait ? Pourquoi ce jeune musicien connaissait-il son nom ? Serait-il possible qu’il… l’aie déjà rencontrée ? Serait-il possible qu’il en sache plus sur son passé ?

« Je suis… navrée… Je n’ai aucun souvenir datant d’avant mon arrivée ici… Je ne me suis jamais souvenue que de mon nom. D’après le roi, je souffrirais d’une amnésie due à la disparition violente du monde où je suis née. Il n’a, en revanche, jamais su expliquer le fait que je me souvienne de mon nom… C’est, d’après lui, probablement parce que mon nom représentait beaucoup pour moi… »

La jeune fille avait dit cela le regard perdu dans le vide, l’air désolée. Si, en effet, elle avait déjà connu ce jeune homme, elle s’en voulait d’avoir oublié. Pourtant, quelque chose en elle lui disait qu’elle le connaissait… Sa voix, son visage, tout en lui était familier… Son esprit avait oublié, mais son cœur se souvenait… Mais quoi… Qui… Pourquoi son cœur se serrait-il ainsi, qui appelait-il sans cesse ? Qui était cette personne qui hantait ses rêves chaque nuit, sans qu’elle puisse s’en souvenir au matin ? Demyx… Mais qui était-il vraiment… Quel rôle avait-il joué dans son passé ? Elle devait savoir. Mais ces maudits maux de têtes ! Pourquoi diable avait-elle mal à la tête ? Pourquoi seulement quand elle essayait de se souvenir… C’était à croire que quelque chose voulait l’en empêcher ! Mais quoi... Et comment...
Le tonnerre gronda soudainement, sec, violent, suivit rapidement d'un éclair vif et la pluie se mit à tomber averse. Un temps qu'Evy aimait en général. Sauf que cette fois, il y avait quelque chose de surnaturel dans cet orage. Quelque chose d'anormal... Malheureusement, les craintes d'Evy furent confirmées par l'apparition subite d'étranges créatures noires. Des sans-coeurs d'après ce qu'elle avait retenu des conversations entre Léon et Sora... Enfin, c'était bien beau de se rappeler ça, mais les créatures se rapprochaient et Evy, incapable de se battre, recula afin de se mettre à l'abri derrière Demyx. La jeune femme était incapable de se défendre seule, et elle espérait bien que le jeune homme en était, lui, capable...

La mélodie qui résonnait encore dans la tête de tous… Cette mélodie qui faisait danser les plus petits et les plus vieux et sages des hommes… Cette musique aux accords fins et mélodieux, cette mélodie digne de celle des anges, des Dieux. Ce musicien, au sourire qui semblait sans fin, qui jouait sa musique aux gens qui venaient l’observer, cette mélodie semblait faire même danser les arbres, elle arrachait des larmes aux gens, les rendait émus… Cette mélodie était jouée par un jeune adolescent, heureux, au sourire toujours sur le visage, ce musicien portait un nom qui lui allait à merveille, il s’appelait «… ». Pourquoi son nom n’est il pas visible ? Pourquoi ne s’en souvint-il plus… Il ne le sait pas… Mais le noir envahit tout… Et laisse des événement s bien plus sombre arriver…Mais pourquoi donc, pourquoi donc ne s’en souvint-il pas ? Son prénom, pourquoi est-il si flou ? Que se passe-t-il avec ? Il semblait… Sorti de la tête de son possesseur… Alors… Il se faisait aujourd’hui appeler Demyx… Demyx… Un prénom qui lui a été choisi par une personne à laquelle il tient… Ce nom était une partie de celle qu’il aimait secrètement. Il voulait le garder à tout jamais, ne pas changer et qu’il reste le même pour toujours…. Il aurait été capable de tuer pour son prénom, car selon lui, Demyx ne pouvait être un prénom que pour lui, le sien, que personne d’autre n’aurait, c’était celui qu’on lui avait donné et il ne voudrait jamais changer… Mais pourquoi ça ? Pourquoi tant d’obstination sur un prénom ? Car il lui avait été donné par une déesse venue sur terre, par celle qu’il était prédestiné à rencontrer, celle qui changea le sens de sa vie, son destin, son but dans l’existence. Cette personne ? Demyx lui avait donné un prénom, le plus beau de tous, le prénom rien qu’à elle, il l’avait nommée « Evy »… Ce prénom était celui de la personne qu’il aimait, celui qu’il retiendrait toute sa vie, celui de la personne qui lui donnait un cœur, tout le temps. Il voulait que ce prénom soit gardé, tout comme le sien, il voulait qu’il soit scellé à tout jamais dans sa peau, dans son âme, pour ne jamais l’oublier, pour penser toujours à celle qu’il aimait, celle qui était la personne la plus magnifique au monde… Ce prénom était en lui, et il pensait que son prénom était en Evy. Il aurait donné tout au monde, tout, pour la revoir, jusqu’à sa vie. Et aujourd’hui, son vœu le plus cher semblait enfin réalisé, on l’avait donc écouté lorsqu’il priait les étoiles le soir, on l’avait donc écouté pleurer toutes les larmes de son corps, on l’avait donc écouté rire mais garder une once de tristesse en lui… Pourtant, malgré le fait que son vœu fut réalisé après des années d’attentes douloureuse et longue, il y avait quelque chose qui clochait dans la réalisation de son vœu. Le problème que le jeune musicien avait était selon lui, gros comme une montagne, enfin, il en rajoutait souvent beaucoup sur tout mais là, il ne savait vraiment pas quo i faire. Sur son visage apparaissait un air presque désespéré mais qui lui donnait ma fois un air assez comique. Pourquoi donc avait-il un problème ? Hé bien, la réponse que la jeune fille lui avait adressée l’avait plutôt étonné. Mais voyez donc… Lorsqu’il l’eut questionné pour que la jeune fille le reconnaisse, elle lui avait répondu avec un air désolé :

« Je suis… navrée… Je n’ai aucun souvenir datant d’avant mon arrivée ici… Je ne me suis jamais souvenue que de mon nom. D’après le roi, je souffrirais d’une amnésie due à la disparition violente du monde où je suis née. Il n’a, en revanche, jamais su expliquer le fait que je me souvienne de mon nom… C’est, d’après lui, probablement parce que mon nom représentait beaucoup pour moi… »
Le jeune musicien écarquilla des yeux, la bouche ouverte, l’air abattu. Comment se faisait-il qu’Evy ne se souvienne plus de lui ? Celui qui lui avait donné un prénom ? Celui qui était là au début, quant elle pleurait dans ses bras ? Celui qui l’a prise contre lui ? Qui l’a rassuré ? Demyx baissa la tête puis regarda le sol, il comprit alors, on avait effacé la mémoire à Evy… Demyx sentit une rage incommensurable monter en lui, mais il ne fit rien. Demyx se retourna pour regarder autour de lui, et vit alors que le temps s’assombrissait, il se mit devant Evy, face à l’endroit ou il sentait que les Sans-Cœur allaient apparaîte en endurant la colère et la tristesse se mêler en lui, il soupira un peu, l’air toujours abattu puis dit en regardant celle qu’il aimait :

-Enfin, Evy ! Tu sais euh… Quant je t’ai pris dans mes bras, à la Tour du Souvenir, quant je t’ai rassuré ! Tu te rappelles hein ? Et après ils sont venus te prendre, le Roi et ses deux larbins ! Et je voulais te garder ! Mais je n’ai pas pu ! Parce que je t’aimais ! Et je t’aime toujours !

La naïveté de Demyx semblait infinie, il venait de se déclarer sans le vouloir, en essayant de faire se rappeler quelque chose à Evy. Il posa sa main sur sa bouche en rougissant puis décida de faire l’air de rien. Il prit un air décontracté malgré l’énervement mais ne tenta pas de se rattraper car il ne savait pas vraiment comment faire, il se contenta de rire un peu gêné en se grattant la tête. Mais il ne devait pas blaguer. Car au moment ou son rire s’arrêta, une nuée de Sans-cœur, cinq pour être précis, apparut devant les deux jeunes. Demyx prit sans réfléchir la main de Evy puis dit d’une voix fort avant de faire apparaître sa sitar :

-Je ne les laisserais pas te prendre cette fois ! Ils ne t’auront pas !

Demyx prit sa sitar dans la main avec une classe infinie puis commença à jouer une mélodie étrange, agréable à écouter mais qui donnait pourtant des frissons. Il fit apparaître cinq clônes de lui composés d’eau puis les envoya se battre, les Sans-Cœur furent vite abattus et Demyx se retourna vers Evy, il prit ses deux mains et le regarda au plus profond des yeux :

-Evy… S’il te plait, rappelle-toi de moi, de Demyx !

Le jeune Simili ne réfléchit pas plus et prit Evy dans ses bras, la serrant comme autrefois, faisant passer cette douce chaleur en elle, pour qu’elle se rappelle, qu’elle se rappelle de lui… Celui qui était fou d’amour pour elle…

Rien de tout cela n’avait de sens. Sa mémoire avait disparut suite à la destruction brusque de son monde, il ne devrait rester personne qui puisse la connaître… Non, personne. Pourtant, ce jeune homme affirmait le contraire. Et la réaction qu’il eut lorsqu’elle lui annonça la disparition de sa mémoire ne fit que la conforter dans cette hypothèse. Il avait eu soudain l’air abattu, comme si elle venait de lui annoncer la pire des nouvelles. Comme si son monde venait de s’écrouler. Elle ne sut pas trop d’où cela venait, mais elle s’en voulut immédiatement de lui avoir fait tant de peine. Comme si, lui faire de la peine, à lui, était la pire des choses, le pire des crimes. Comme si elle s’en était prise à la personne qui comptait le plus pour elle. Etais-ce ça, le message que son cœur tenait à lui faire passer ? Evy n’en savait trop rien…
Evy voulut tendre la main vers Demyx lorsqu’il baissa la tête, mais elle n’en eu pas le temps. Un groupe de sans cœur se matérialisa, et Demyx se plaça devant elle dans le but de la proteger

-Enfin, Evy ! Tu sais euh… Quant je t’ai pris dans mes bras, à la Tour du Souvenir, quant je t’ai rassuré ! Tu te rappelles hein ? Et après ils sont venus te prendre, le Roi et ses deux larbins ! Et je voulais te garder ! Mais je n’ai pas pu ! Parce que je t’aimais ! Et je t’aime toujours !

La première réaction d’Evy fut de passer de sa pâleur naturelle à un rouge écrevisse, suite à la déclaration de Demyx, bien qu’elle ne puisse retenir un sourire en le voyant gêné comme il était. Et encore une fois, au fond d’elle, quelque chose se réjouissait de la situation… Elle s’était soudain sentie soulagée d’un poids, comme si elle avait attendu cela toute sa vie. Mais, encore une fois, mais elle essaya de comprendre, sa tête la fit souffrir… Lorsque Demyx lui prit la main, elle releva les yeux vers lui. Il y avait une telle détermination dans son regard…

-Je ne les laisserais pas te prendre cette fois ! Ils ne t’auront pas !

Cette fois… La phrase raisonna dans son esprit, pendant que le sang battait dans ses tempes. La douleur ne cesserait donc jamais ?! Cependant, le lien fut vite fait entre « Cette fois » et l’allusion au Roi que Demyx avait fait précédemment. Le Roi… Serait-il possible qu’il en sache plus que ce qu’il voulait bien dire ? Serait-il possible… Qu’il ai un lien avec tout ceci ? La question commençait à vraiment se poser… Mais le calme refit vite son apparition, les sans-cœurs ayant été vaincu par… par quoi au juste ? Evy n’avait pas vraiment fait attention… Son attention se reporta sur Demyx lorsque celui-ci prit ses deux mains et plongea son regard bleuté dans le sien.

-Evy… S’il te plait, rappelle-toi de moi, de Demyx !

Le musicien ne lui laissa pas le temps de répondre, il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Elle aurait pu se débattre, refuser. Mais elle se sentait bien. La chaleur qui se dégageait du corps de Demyx, elle la connaissait. Elle avait déjà été dans ces bras, elle en était certaine… C’était comme.. comme…

*Comme ce jour là…* pensa-t-elle sans vraiment comprendre pourquoi.

Le sang battait toujours dans ses tempes, mais elle ne faisait plus attention à la douleur. A vrai dire, la douleur s’en allait… Et, comme la douleur partait, Evy eut l’impression que quelque chose s’était ouvert en elle. Comme si une porte, jusqu’alors verrouillée, s’était alors brusquement ouverte à la volée… Mais c’était tout, sauf une impression. Le fait de se retrouver ainsi dans les bras de Demyx avait libéré l’esprit d’Evy, ainsi que chacun des souvenirs qui la liaient à Demyx, ainsi que tous ceux de ce qui s’était passé après…
C’était comme ce jour là…

-Demyx…

La jeune fille resserra un peu plus son étreinte avec le jeune musicien, avant de laisser ses larmes couler à flot.

-Comment ai-je pu oublier…

Tout venait de se passer à une vitesse à laquelle Demyx ne se serait jamais attendu, il jouait de la musique après une simple promenade en profitant du doux soleil dont les rayons ne faisaient que s’abattre paisiblement sur le sol lorsque deux nuages gris et épais bougeaient un peu pour laisser place aux rayons solaire cités plus haut. Mais Demyx préférait se remémorer de ses anciens souvenirs lors de son « séjour » comme il disait dans l’Organisation XIII, il avait échoué dans une mission de la plus haute importance au Colysée des Ténèbres et avait été grâcement châtié par Xemnas et ses compères, mais ces événements étaient tenus à l’ombre et peu de gens en connaissaient l’existence. Selon lui, Demyx avait été un larbin de plus dans l’Organisation, une personne à qui on aurait tout fait pour enlever son pouvoir, rien de plus qu’un déchet. Mais tout ceci était ce que pensait Demyx, en réalité, il avait quitté l’Organisation peu après sa résurrection. Car après avoir retrouvé vie, il apprit que l’Organisation XIII avait été vaincue par l’Élu de la Keyblade. Demyx fut étonné par cette nouvelle mais il s’en contenta et décida de suivre son propre chemin, tel un Playboy solitaire cherchant un sens à son existence, sauf que Demyx avait déjà trouvé un sens à sa vie, le sien était de retrouver une personne qui lui était chère, plus que tout à ses yeux, une personne que jamais il n’aurai t pu oublier même sous la torture la plus horrible et douloureuse, non, il tenait bien trop à cette personne pour l’oublier. Mais pourquoi, pourquoi faire autant pour une personne ? Si Demyx avait cherché cette simili qu’il aimait, était-ce par amour ? Car il la pensait comme lui, amoureuse en secret ? Car il pensait que lorsqu’il la retrouverait, elle se jetterait sur lui, se remémorant de ses instants incroyables que les deux jeunes dans l’oubli avaient vécus auparavant, dans cet endroit sombre et froid qu’était la grande Tour du Souvenir ? Peut-être, mais pour Demyx, ce qui comptait avant tout, c’était la promesse qu’il avait fait envers Evy, une promesse ? Laquelle ? Celle de la retrouver, même si cela lui prendrait toute une vie, il devait la retrouver. C’était par honneur pour lui, et pour ne pas qu’Evy l’oublie et ne se rappelle de lui que d’un vulgaire simili dans l’oubli dans cette si grande Tour. Il voulait montrer qu’il était devenu fort, confiant, et là pour la protéger de tout son cœur inexistant mais qu’elle lui redonnait pourtant l’impression d’avoir lorsqu’il pensait à elle ou lorsqu’elle était avec lui. Il sentait cette chaleur étrange envahir son torse et faire battre quelque chose à chaque inspirations, un sentiment magnifique auquel Demyx voulait toucher tout le temps, ce sentiment ne lui était qu’accessible que lorsqu’il était avec sa bien aimée, mais lorsque cela arrivait, il devenait subitement l’homme le plus heureux du monde, il ne pensait plus aux petits problèmes du quotidien et seul le présent l’importait. Demyx était un homme… Amoureux…

Et cela lui faisait-il peur ? Non, pas du tout, il voulait profiter de cet amour du mieux qu’il aurait pu, il voulait avant de penser à lui qu’Evy soit la plus heureuse des femmes, elle était tellement belle, resplendissante, un rayon de soleil dans la vie de ténèbres qu’avait mené le jeune Simili. Car oui, contrairement à ses confrères de l’Organisation, et comme tous les similis, Demyx préférait la lumière au noir, il s’était habitué à observer la lumière à chaque fois qu’il le pouvait, car malgré ses airs, Demyx n’était pas si ténébreux que ça, il ne se battait que pour exécuter les ordres lorsqu’il avait sa place dans l’Organisation XIII, pas pour montrer sa puissance, pouvoir se vanter ou sortir des phrases sans aucun sens à ses ennemis. Demyx aurait plus que tout voulu mener une vie normale, même sans son cœur. Une vie qu’il aurait passé tout de même à faire des recherches sur sa bien aimée. Une vie qui selon lui, n’aurait jamais été vaine, surtout pour la tâche qu’il exécutait, car retrouver la femme qu’on aime est plus que par promesse, on le fait par amour, par honneur.

Lorsque les horribles Sans-Cœur furent abattus par la musique du beau jeune homme aux cheveux châtains, Evy semblait se poser des questions, que se passait-il ? Même Demyx ne le savait pas, mais pourtant, il avait voulu la prendre dans ses bras, pour la rassurer, pour qu’elle se souvienne enfin, qu’il était là, qu’il avait tenu sa promesse et qu’au plus profond des ténèbres qui l’avaient entouré lors de sa mort, il avait trouvé un moyen de s’en sortir, par la force de son amour, car il savait que tant qu’Evy vivrait, il vivrait. Il ne pouvait en aucun cas se permettre d’oublier la jeune simili, il ne pouvait que la rechercher, espérant la retrouver et lui dire combien il l’aimait, lui faire parvenir ses récits, lui dire ce qu’il avait enduré pour la retrouver, ou alors écouter les histoires de la magnifique Simili, se laissant bercer par sa douce voix envoutante, avec envie en regardant ses lèvres d’oser voler dessus un ultime baiser dans lequel il déverserait tout l’amour, c'est-à-dire, à peu près tout ce qui faisait partie de lui dedans. Un ultime baiser qu’il lui volerait, même si elle ne répondrait pas à cette amour, il voulait pouvoir voler sur les lèvres de la jeune fille quelque chose et aussi y imprégner sa marque, sa marque d’amour, de folie et de tendresse.

Demyx avait pris Evy dans ses bras, il la serrait doucement mais en y mettant une certaine force, pour qu’elle se souvienne de lui, il avait enroulé ses deux bras autour du dos de la belle jeune Evy puis lui avait murmuré quelques mots, dont un « Je t’aime, et je t’aimerais pour toujours, mais si tu ressens pas cet amour, c’est pas grave » de façon maladroite comme à son habitude. Mais tout d’un coup, Demyx sentit quelque chose changer en Evy, un moment, son étreinte devint un peu plus faible puis peu après, elle fit parvenir quelques mots de sa douce voix aux oreilles du musicien.

-Demyx…

Le jeune homme écarquilla les yeux, semblant comprendre qu’elle se souvenait de lui, un sourire se dessina doucement sur ses lèvres quant elle resserra un peu plus son étreinte envers le jeune garçon pour dire ensuite d’une voix tremblotante

-Comment ai-je pu oublier…

Le jeune homme resserra à son tour l’étreinte puis lâcha Evy, gardant ses mains dans les siennes, il retira sa main droite de celle de la Simili puis retira son gant, de sa main maintenant nue, il essuya les larmes de Evy, même s’il en déversait lui aussi tout un flot silencieusement, puis remit son gant. Il regarda Evy droit dans les yeux, puis posa une main sur sa joue, son visage proche du sien, Demyx rougit un peu mais ne recula pas pour autant, pourtant, pourtant, il suffisait d’un seul petit mouvement d’Evy et ses lèvres se retrouveraient contre les siennes. Demyx espéra en secret qu’Evy fasse ce mouvement. Il garda sa main à nouveau gantée sur la joue d’Evy, sentant son souffle sur ses lèvres, sans oser bouger, mais il put marmonner un petit :

- Evy... Je... Je...

Il garda pourtant cette proximité avec la Simili, espèrant qu'elle l'embrasserait, qu'elle poserait ses lèvres sur les siennes...

Le brusque retour de sa mémoire avait laissé à Evy un goût amer en bouche. Le Roi… Celui qu’elle avait longtemps considéré comme un ami, qui avait été durant longtemps la seule personne à prendre soin d’elle, celui qui l’avait sauvée de la destruction de son monde… Avait été le responsable de tout cela. Rien de ce qu’il avait pu raconter n’avait jamais été vrai, il lui avait mentit sans remords, sans jamais sembler mal à l’aise devant elle. Alors qu’il lui avait tout prit... Si son monde avait été détruit, ce n’était pas au sens propre du terme « monde », qu’il fallait prendre la chose. Il ne fallait pas prendre « monde » comme le lieu où les gens vivent, mais « monde » comme un ensemble de ce qui existe, un univers… Son univers… Demyx, ses souvenirs… Le Roi avait lui-même détruit son univers, il avait emprisonné chacun des souvenirs qui existaient dans son esprit. Qui était-il pour décider ainsi que la jeune fille méritait un tel sort ? Qui était-il, pour ainsi l’avoir séparée de Demyx pendant tant d’années ? Et si Demyx ne l’avait jamais retrouvée, que serait-il advenu de lui ? Aurait-elle seulement retrouvé ses souvenirs, sans lui ? Bien sur que non… Parce qu’elle en était sur, si elle avait retrouvé tout cela, c’était uniquement grâce à lui… A la chaleur de ses bras, que son corps et son cœur n’avait jamais pu oublier. Et si elle n’avait jamais retrouvé la mémoire ? Demyx avait eu l’air brisé lorsqu’elle ne l’avait pas reconnu, comme si son monde à lui s’était effondré… Il ne l’aurait certainement pas supporté, si elle ne s’était jamais souvenue de lui. Alors que, quelques instants avant, son visage s’était illuminé lorsqu’il l’avait vue. L’avait-il cherchée, toutes ces années ? Avait-il pensé à elle comme elle l’aurait fait, si on ne lui en avait pas enlevé la possibilité ? Car, pas un instant, elle n’aurait cessé de pensé à lui, si elle avait pu.

Oui, c’était un goût bien amer qu’elle avait en bouche, en cet instant… Et sa gorge était nouée par toutes les larmes qu’elle versait, tant elle pouvait s’en vouloir, tant elle en voulait au Roi. Des larmes de rage, mais aussi des larmes de bonheur. Elle ne pouvait s’empêcher de remercier le ciel que Demyx l’ai retrouvée… Mais elle ne pouvait plus retenir ses larmes non plus… Elle aurait voulut hurler la haine qu’elle vouait à présent pour cette maudite souris, ainsi qu’à ses deux sous-fifres qui n’avaient jamais rien fait pour l’empêcher de faire ce qu’elle avait fait. Mais sa gorge était bien trop nouée pour ça…

Et puis Demyx avait relâché son étreinte, conservant cependant les mains de la jeune fille dans les siennes, et permettant à cette dernière de constater qu’elle n’était pas la seule à pleurer. Pourtant, son visage était illuminé par le sourire qui y trônait. Après s’être débarrassé de son gant, il avait essuyé les larmes d’Evy avant de remettre le gant à sa place. Elle avait alors arrêté de pleurer, car Demyx était sans doute plus à plaindre qu’elle… Il avait du être seul pendant si longtemps… Et alors qu’elle le retrouvait, elle l’avait à peine écouté, alors qu’il lui disait, pour la deuxième fois déjà, qu’il l’aimait… Pourtant, elle pouvait distinguer un immense bonheur au fond des deux magnifiques yeux bleus dans lesquels son regard se noyait à présent, alors que le visage de Demyx était proche, si proche… Il lui sembla même que son ami musicien était entrain de rougir. Il n’était sûrement pas le seul, il ne faisait aucun doute qu’elle était dans le cas elle aussi.

-Evy… Je… Je…

La jeune fille baissa les yeux, ne sachant plus quoi penser. Elle s’en voulait tellement… Elle n’avait opposé aucune résistance face au Roi, à aucun moment elle n’avait pu réagir…

-Je suis désolée, tu sais… Je n’ai pas su réagir, je n’ai pas su l’en empêcher… Et toi, tu m’as cherchée si longtemps, alors que je ne me souvenais même plus de toi quand tu m’as retrouvée… Si j’avais pu… Il ne se serait pas passé un seul instant sans que je pense à toi, parce que…

La jeune fille releva les yeux et replongea dans l’azur bleuté du regard du musicien. Est-ce que tout ça était bien réel… ? Ou bien n’étais-ce qu’un de ces rêves qu’elle faisait chaque nuit, sur les fantômes de son passé, sans jamais pouvoir s’en souvenir au matin ? Elle supplia le ciel que ce ne soit pas le cas… Elle refusait d’oublier encore… Mais l’instant était bien trop précieux que pour gaspiller son temps en pensées inutiles. Oui, dans un moment pareil, penser ne servait à rien… Il valait mieux arrêter de réfléchir, et vivre cet instant pleinement… Alors elle ferma les yeux et posa ses lèvres sur celles de Demyx. Réfléchir n’aurait fait que retarder ce moment… Alors qu’elle, comme Demyx, l’attendaient depuis tant d’années…

-Même privée de tout souvenir, tu es la seule personne que mon cœur n’ai jamais cessé de réclamer… murmura-t-elle lorsqu’elle détacha ses lèvres de celle de son musicien

*Par pitié, si c’est un rêve, faites qu’il ne s’arrête jamais…*

Des applaudissement singuliers se firent entendre en écho dans un coin plus loin au moment ou Evy,la simili amnésique retira ses lèvres de celle du cithariste.Dans un coin sombre,un moment de l'organisation laissa voir sa silhouette à la lumière le capuchon relevé et couvrant son visage.

"Et bien...quelles retrouvailles touchantes je doit dire...félicitation Demyx.Ta mission était un véritable succès.Je savait bien que tu réussirais."

Qui était cet homme étrange?Demyx le savait bien...et il ne tarda pas à se présenter en retirant son capuchon.Laissant voir un homme ressemblant incroyablement au dernier chef de l'organisation XIII qui avait été normalement détruit par Sora.Il regarda la jeune femme de haut en bas puis un sourire en coin se dessina sur ses lèvres.

"Alors c'est toi Evy?Je doit admettre que je ne suis pas décus.Une charmante jeune fille et un aura qui n'attend que de connaître sa véritable puissance.Tu es une simili très intéressante et Xehanorth avait raison de s'acharner sur tes recherches..."

Il tourna son regard sérieux vers le jeune guitariste et le pointa du doigt.

"Demyx,il est temps pour toi de réintégrer ton rang parmi nous.Ton destin est avec nous dès à présent mon frère."

Sujet: Re: Une mélodie au couchant... [PV Demyx]

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