La résurrection d'Emiri Kimidori [Libre]

Fujino ne semblait pas vouloir comprendre ce que voulait dire Tom et lui dit qu'il voit où sa quête l'a mené, qu'il s'est retrouvé dans un cachot avant de se tordre de douleur entre ses mains, qu'il n'aura plus à s'inquiéter à présent car c'est maintenant finit, qu'il connaîtra le repos éternel, qu'au fond de lui cela doit être futile et que ce qui lui est arrivé l'enrage et n'était que torture. Tom mit alors toute sa volonté et dit : "Je...je ne regrette rien de tout ce que j'ai fait, mon monde est à présent préservé, tout ceux à qui je tiens vivent en paix et c'est tout ce que je voulais".

Mushu regarde Tom d'un air triste ne sachant pas quoi faire pour l'aider. Fujino cri alors à Tom qu'il accepte son don, qu'il se torde et meurt. Tom serra alors encore plus fort le porte-bonheur de Cécilia.

*Cécilia, Rick, Jeena, désolé pour tout. Je ne pense pas que je vous reverrais*.

Mushu s'énerve alors, regarde Fujino d'un air sévère et dit : "Rha! Ça suffit maintenant! Laisses Tom tranquille! Comment peux-tu faire ça?! Il essaye de t'aider et te comprendre et toi, tu veux le tuer?! Il ne t'a rien fait de mal voyons! De plus, c'est vraiment lâche de s'attaquer à une personne qui n'est pas en état de se battre!"

"L...laisses Mushu".

"Mais elle va te tuer!"

"Si...si c'est le seul moyen pour...pour qu'elle ouvre les yeux et qu'elle...qu'elle se rende compte que ce qu'elle f...fait ne lui fait pas autant...autant de bien que ce qu'elle prétend, je suis prêt à prendre le risque".

Soudain, ils se retrouvent près de la sorti auprès de Yoriki, Fujino lâcha alors sa prise sur Tom qui suffoqua, ayant du mal à se remettre de tout ce qu'il a subit durant plusieurs minutes. Yoriki dit à Fujino qu'elle n'est pas sûre que ce soit après Tom qu'elle en a puis découvre son visage qui surpris Fujino qui dit que c'était impossible car elle l'avait tué, Yoriki lui répond que c'était la nouvelle elle bien que cela ne lui fasse pas de grandes différences. Les deux jeunes femmes commencèrent un combat dans les airs qui fit trembler les fondations. Des rochers tombaient du plafond. Mushu paniqua alors.

"Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! Il faut partir d'ici!"

Tom essaye de se relever mais n'y parvient.

"Je...je n'y arrive pas. Tu ferais mieux de me laisser et de partir".

"Non mais ça va pas?"

Soudain, une boule une boule rouge sort du corps du jeune gardien, explose en étincelles de feu qui prennent la forme d'un grand renard et Rökubi apparaît.


Rökubi regarde Tom et dit : "Il est hors de question qu'on parte sans toi Tom, essayes de te lever et grimpe sur mon dos".

Tom mis tout ses efforts pour se lever, alors qu'il se tenait debout, il retomba à genoux. Kökubi se saisit du haut du kimono de Tom avec ses crocs pour l'aider à se relever. Le rouquin se tont au dos du renard de feu qui l'aide à monter. Mushu monta à son tour.

"Accroches-toi".

Rökubi courut alors vers la sortie mais dès qu'ils fuent sortis, ils se retrouvèrent face à Hadès qui était rouge de colère(et ce n'est pas une expression).

"Vous pensez aller où là?"

Tom redescend du dos de Rökubi, il vacillait sur ses jambes mais repris son équilibre.

"Tom, tu n'es pas en état de te battre contre lui".

"Je...je le dois".

"Pauvre imbécil. Tu tiens à peine debout, tu es afaiblit et tu penses avoir une chance de me battre".

"Je préfère ça que retourner en enfer!"

Tom montre un air sérieux et déterminé, fait apparaître le juusatsu et se met en garde avant de charger vers Hadès.

Fujino et Shiki entamaient leur ballet aérien et une telle puissance émergeait de la haine de Fujino et de leurs pouvoirs respectifs que le toit des enfers semblait se craqueler. Même à la nécropole, Fujino n'avait jamais déversé autant de haine. Mais celle-ci se mêlait à sa déception de ne pas avoir réussi à la tuer la première fois. A moins qu'elle l'ait vraiment fait... La nouvelle elle ? Lui avait-on permis de renaître ? Si même la mort n'était pas de son côté...

Mais peu importe, cette femme nourrissait sa haine, la rendait plus fort, et s'il le fallait, elle la tuerait encore et encore. Une question se posait tout de même: son retour signifiait-il que Shiki allait encore à nouveau la pourchasser partout pour la tuer ? Et puis que faisait-elle auprès de Hadès ? Il avait parlé de shinigami, était-ce vraiment ce qu'elle était devenue ? Pouvait-on tuer une shinigami ? Son nouveau rôle la tenait-elle éloigné de Fujino ? Est-ce qu'elle allait toujours la traquer ?

Shiki évitait les assauts plus qu'elle n'attaquait. Elle connaissait si bien Fujino qu'elle parvenait à voir son pouvoir et à l'éviter. Une aura de bleu et de vert invisible à l'oeil nu mais que l'oeil de la mort de Shiki lui permettait de voir et ce plus Fujino l'utilisait. Plus Fujino envoyait son pouvoir et avec force, plus facile il était pour Shiki de le voir et de réagir.

Fujino ne se rendait même pas compte qu'elle volait. Chose qu'elle ne savait même pas pouvoir faire. L'amour donnait des ailes, la haine aussi visiblement. Mais des ailes noires et mauvaises conseillères. Fujino pouvait sentir le poids de son ventre, son bébé vers le bas, son ventre la faisant souffrir comme chaque fois qu'elle voyait sa rage grandir. Allait-elle pouvoir continuer comme ça ? C'était une roue sans fin. Utiliser son pouvoir l'apaisait, mais la douleur s'amplifiait par cette rage qui lui permettait d'utiliser son pouvoir.

En attendant, tant qu'elle n'aurait pas tué Shiki, elle n'abandonnerait pas. Même Emiri était passé au rang secondaire.

Le désavantage qu'avait Tom face au dieu des enfers se faisait sentir, Tom fatiguait de plus en plus et il devenit de plus en plus faible. Il ressentit à nouveau une douleur dans son coeur qui le plia en deux et le faisait baisser sa garde. Hadès en profita pour donner un coup de pied au visage de Tom qui se laisse tomber en arrière sur le dos avant de lui écraser le torse.

"Tom!"

Rökubi lâcha un grognement comme si il était prêt à à bondir sur Hadès. Celui-ci regarde Tom d'un air haineux et dit : "Je t'ai laissé une chance de t'en sortir mais cette fois-ci c'est fini, tu m'as causé beaucoup trop d'ennuis et je ne voudrais plus que tu m'en redonnes!"

Hadès tend sa main vers Tom pour en finir mais n'eut le temps de ne rien faire car il fut propulsé contre un mûr par Hercule, son neveu et pire ennemi.

"Alors Hadès?! On fait encore du grabuge?!"

Hercule met ses mains à sa taille, se met droit l'air fière et lança un regard sévère à Hadès, le diei des enfers dit : "Vous n'en avez pas finit avec moi".

Hadès disparut. Hercule s'approcha de Tom qui avait perdu connaissance, il le saisit et le porta sur son épaule avant de le monter vers la sortie qui menait au Colisé de l'Olympe, suivit de Mushu et Rökubi. Une fois à destination, il entra dans le bâtiment, puis dans une chambre où le héros déposa le jeune gardien sur un lit.

"Je pense qu'il a besoin de repos mais que s'est-il passé? Que faisait-il en enfer?"

"Heu...et bien..."

HRP-Un peu de suspens ^^-HRP

Fujino et Shiki continuaient leur bal endiablé quand Shiki put voir que Hadès avait perdu la bataille suite à l'intervention de Hercule. Elle sourit, sentant qu'à présent, sa tâche était terminée. Emiri et Tom étaient à présent hors des enfers et ne risquait plus grand chose. Enfin, théoriquement, les risques étaient minimisés et ils avaient surtout au moins réussis à sortir des enfers, ce qui avait été le but principal.

Malheureusement, il restait quelque chose. Si Hadès, une fois ses ennemis hors de sa demeure, se retrouvait avec un avantage de moins (et donc y réfléchirait à deux fois avant de remonter à la surface et de s'en prendre à Hercule), il restait tout de même le problème de Fujino. Elle n'abandonnerait pas Emiri si facilement. A vrai dire, Shiki était la seule raison pour laquelle Emiri n'était plus dans ses préoccupations et ce pourquoi elle ne risquait donc rien pour l'instant. Mais il était à parier qu'une fois ce combat quitté, Fujino partirait à la poursuite d'Emiri.

Il fallait donc trouver le moyen pour empêcher Fujino de sortir des enfers. Soit gagner ce combat (en la tuant ou en la mettant K.O.) soit en la piégeant. Elle sut bien vite comment procéder. Elle prit l'autre couloir, pas celui d'où ils étaient sortis mais celui en face à la droite du colisée. Elle s'engouffra dans ces sombres couloirs et obligea Fujino à la poursuivre et à s'enfoncer toujours plus loin dans ces couloirs tortueux. Quand elle fut certaine d'avoir suffisamment tourné en bourrique Fujino, elle disparut, la laissant dans ce labyrinthe dont elle n'avait que peu de chances de sortir, en tout cas, pas dans les prochaines minutes.

C'était certes plus un contretemps qu'un véritable retard. Mais Shiki espérait, sans doute à tort, que ce serait suffisant pour la retenir. En plus, le fait d'être perdu énerva encore plus Fujino la faisant maudire Shiki. Elle tomba à genoux et pleura un peu en se tenant le ventre. Non contente d'être perdue, en colère, d'avoir mal au ventre, elle était exténuée. Elle tomba à terre et s'endormit. Shiki put alors souffler, heureuse de voir qu'elle aurait plus de temps devant elle que prévu. Elle disparut pour de bon.

Pendant ce temps, "Emiri" gambadait gaiement dans le colisée, sous le chaud soleil brûlant le sable de l'arène. Elle tournait sur elle-même les bras écartés, les yeux fermés, riant à gorge déployée, heureuse. Elle savourait sa liberté retrouvée et n'espérait pas mieux. Elle s'assit dans le sable et finalement s'allongea. La question de savoir qui elle était, ce qu'elle faisait là, ce qu'il se passait, ne l'intéressait guère. Vivre était suffisant, une chose suffisamment agréable pour ne pas avoir à se poser des questions existentielles.

Mushu se mit à raconter à Hercule comment il avait trouver Tom dans les cachots des enfers ainsi que tout ce qu'il fait, tout ce qu'il a subit pour s'enfuir, les personnes qu'ils ont croisé et rencontré et ce, jusqu'à son intervention. Hercule l'écouta avec attention, et lorsqu'il eut fini, il dit : "Je voix. Il vaut mieux que vous partiez un moment le temps qu'il se repose, je vous tiendrais au courant de son étant".

Les deux invocations hochèrent la tête. Rökubi se retransforme en boule rouge qui rentre en Tom tandis que Musgu quitta la pièce et s'assit sur le sable au coté d'Émiri d'un air dépité.

"Emiri" était allongée et faisait des dessins dans le sable. En gros, elle dessinait d'abord des coeurs et ensuite, elle faisait plutôt des créatures mythiques. Certaines faisaient penser à des sirènes, un semblant de minotaure, et puis un chat, juste un chat. Mais le plus drôle dans l'histoire était qu'Emiri ne savait pas ce qu'elle dessinait. Sa mémoire était telle qu'elle ne se souvenait plus de ce qu'était un chat. Sans doute ce dessin n'était-il qu'une réminiscence de sa vie passée et oubliée. Elle demeurait étonnée de tout ce qu'elle voyait, se demandait ce que chaque chose était. Certains réagissent mals et sombrent dans la peur de l'inconnu, mais Emiri restait dans une attitude d'étonnement et de contemplation béate.

Par la suite, Mushu vint s'asseoir auprès d'elle, avec un air un peu dépité (et c'était un euphémisme). Elle fit un quart de tour sur elle-même, à même le sable pour pouvoir placer sa tête le plus proche possible de l'animal. Elle le regarda les yeux ronds. A la regarder, on aurait pas cru qu'elle venait d'avoir la peur de sa vie auprès de Hadès, qu'elle avait manqué de mourir et qu'elle n'avait jamais été faible et perdue.

On avait l'impression qu'une question la titillait. Genre: qu'est ce que tu es ? C'est des écailles ? T'es un dragon ou un lézard ? Mais qu'elle n'osait pas la poser parce que c'était inconvenant.

-Tu fais la tête ? Pourquoi ? Tu viens pas jouer avec moi ?

Elle se redressa, se mit sur ses jambes en riant et gambada un peu. Elle trébucha (volontairement ou pas, difficile à dire) et fit le tonneau sur le sol. Mais comme elle vit que Mushu ne semblait pas d'humeur à jouer, elle se rassit et se calma. Elle fit la moue comme si elle cherchait ce qu'elle pourrait faire pour lui rendre le sourire. Un sourire illumina son visage et elle quitta le dragon en courant vers un marchand.

Elle se tint au courant de ce qu'il vendait. Car à vrai dire, elle ne se souvenait de rien, donc savoir s'il vendait à manger, à boire, quelle utilité avait ses marchandises... C'était difficile. Elle ne savait même pas qu'elle devait payer. Mais le marchand fut dans un bon jour ("c'est pour les tournois, mais comme ce n'est que ce soir, que je m'installe, je t'offre la première tournée"). Elle ramena à Mushu et pour elle, deux ballons jaunes, un soda à deux pailles et un pot de pop-corn. Elle avouait qu'elle était curieuse de voir ce que Mushu en ferait, car elle ne comprenait pas ce que c'était, et s'il fallait le manger, comment boire... En tout cas, le ballon tutoyant le ciel l'intriguait. Elle le regardait en ayant de petis rires nerveux en tirant sur la corde pour faire ondoyer la corde.

Mushu continuait de montrer un air désespéré lorsque Émiri lui demande la raison pour laquelle il fait la têe et qu'il ne joue pas avec elle. Le petit dragon rouge ne prit pas les suv*creries quelle lui tendit et dit : "Parce que tu crois qu'ne sachant que Tom ne va pas bien ça me donne de l'appétit et me donne envie de jouer et de m'amuser. Et bien saches que non".

Pendant ce temps, Hadès arrive dans le combat entre Fujino et Yoriki. Il semblait vraiment énervé.

Emiri cligna des yeux tout en répétant "Appétit, appétit". Mot qu'elle avait du mal à prononcer correctement. Elle semblait retrouver peu à peu ce qu'était la réalité dans laquelle elle avait vécu. Elle répéta encore ce mot avant de poursuivre:

-Appétit ? Alors ça se mange ? Conclut-elle d'un grand air jovial.

Elle mordilla dans la paille et en arracha un bout. Elle le recracha aussitôt en grimaçant. Elle plongea sa main dans le pop-corn et avala, plus hésitante, cet aliment. Pour le coup, faut dire que c'était déjà plus logique, un sourire éclaira son visage tandis qu'elle savourait le salé et le croquant du maïs soufflé. Puis, elle tira sur la corde de son ballon pour le ramener à elle. Elle croqua à pleines dents dedans et celui-ci éclata. Elle resta longtemps penaude, les yeux ronds comme des soucoupes, avant de sangloter.

Elle renifla un peu avant de respirer bruyamment pour se répondre. Mushu n'allait toujours pas bien, elle devait vraiment essayer de comprendre pourquoi et l'aider à aller mieux, c'était vital pour elle. Surtout si elle voulait trouver un compagnon de jeu et ne pas passer pour une sans coeur (au sens de personne n'en ayant rien à foutre du malheur des autres, bien sûr)

-Tom ne va pas bien, alors ça te rend triste ?... Hmm, oui, ça semble logique. S'il m'a donné un nom et m'a fait sortir des enfers, je devrais faire quelque chose pour l'aider, non ?

Emiri se prit le menton en réfléchissant, faisant une jolie moue. Elle se gratta la tête avant de se redresser et de faire glorieusement:

-On va aider ton copain, dragounet ! Viens, j'ai une idée.

Elle prit le dragon par sa petite main et l'entraîna au plus profond de la ville de Thèbes jusqu'à arriver devant un grand temple aux gigantesques colonnes de marbre.

-Tout à l'heure, je me suis baladée, et j'ai entendu quelqu'un prier quelqu'un de guérir son mari. Et après, y a un autre qui est venu le remercier d'avoir guéri sa soeur.

Elle entra dans le temple, sans rien d'autre qu'une statue représentant un homme. Gravé au burin, il y avait écrit sur le socle: Asclépios. Il y avait aussi un prêtre en train de brûler de l'encens.

-Bonjour, m'sieur. On vient pour guérir un ami.

-Alors mets-toi devant l'autel, donne une offrande à Asclépios et prie pour sa guérison mon enfant. Mais sache que les dieux n'exaucent pas tous les souhaits.

Il lui tendit de l'encens fumant qui fit tousser Emiri. Elle s'approcha de la statue et mit l'encens à ses pieds. Ne sachant pas comment faire, elle resta simplement les yeux rivés sur la statue. Puis, elle demanda avec toute sa naïveté enfantine:

-Monsieur, pourriez-vous guérir Tom ?

Dans les enfers, Fujino était endormie, harassée par tant de combats, de haine et de pouvoirs. Shiki était partie. Et il n'y avait plus qu'elle, évanouie, perdue dans ce labyrinthe, ou en tout cas, elle se rendrait bientôt compte qu'elle était perdue.

Lorsqu'il voit Émiri essayer de manger une paille de sa boisson, Mushu la regarda 'un air perplexe. Elle conclut ensuite que le fait que Tom aille mal le rende triste. Mushu baisse alors la tête et la hoche. Émiri dit ensuite que puique Tom lui a donné un nom et l'a fait sortir des enfers, elle devrait l'aider à sontour.

"Oui, mais comment?"

Émiri réfléchit puis porta Mushu dans sa main ne disant qu'elle avait une idée. Durant le chemin, elle fait part de son idée. Mushudit alors : "Quoi?! Tu veux demander à un gros cailloux bien scupter de l'aide?! Non mais ça va pas!"

Ils arrivèrent dans un temple où la fille demande à une statut représentant un certain Aslépios de guérir Tom. Mushu descend de sa main et dit : "Pourquioi perdre ton temps avec un vieux tas de pierre! On ne peut pas compter sur eux! Crois-moi, je sais de quoi je parle".

Emiri soupira. Elle admettait que rester là les yeux rivés sur une statue en attendant que quelque chose se passerait, c'était un peu ridicule. Mais en même temps, que pouvait-elle faire d'autre ? Et puis, il y avait cette personne qui avait remercié la statue d'avoir guéri sa soeur, alors cela devait peut-être marcher. Ou n'était-ce que superstition ? Le prêtre avait dit que cela ne marchait pas toujours.

-Ah bah bien sûr, si tu n'y crois pas aussi... Un peu d'optimisme, mon dragounet. J'ai promis qu'on allait aider Tom et on va trouver quelque chose.

Emiri sortit du temple en tirant la langue à la statue. Elle se devait de trouver quelque chose, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Alors, elle s'assit sur les marches du temple pour penser.

-Après... Il a ptet juste besoin de se reposer... On est ptet inutiles. On s'inquiète ptet pour rien. A Shinrya, on avait une plante qu'on découpait en fines lamelles pour l'infuser... Mais d'où je sors ça moi ?

Emiri se prit la tête doucement. Elle sourit en se massant les cheveux.

-Allez, prenons une plante et infusons-la, puis on l'amène à Tom.

Elle prit une mauvaise herbe au hasard dans un bac de fleurs et se rua vers le colisée.

Emiri fit sa bouche en cul de poule, taquine, elle se pencha sur Mushu en disant:

-Oh quoi, tu n'aimes pas dragounet ? Dragouchou te conviendrait mieux ? C'est trop mimi.

Elle se redressa en se frottant la nuque, un sourire aux lèvres.

-Je plaisante. Boutique ? Mog ? Potion ? Ca va un peu vite pour moi. Mais enfin un peu d'optimisme, un peu d'entrain. C'est bien. On va trouver ça si tu penses que ça peut aider. Moi j'sais pas trop ce qui aide ou pas.

Elle se tamponna le nez du bout du doigt, les yeux vers le ciel. On aurait dit qu'elle cherchait quelque chose, qu'elle réfléchissait. Peut-être essayait-elle de se souvenir de ce qu'était un mog, à quoi servait une potion, ce que c'était une boutique ? L'aspect marchant, l'argent, tout ça c'était trop abstrait pour quelqu'un qui redémarrait totalement la vie, sans connaissance des us et coutumes.

Peu importe, si le dragon pensait que cela pouvait aider Tom, alors autant le faire. De toute façon, elle préférait que Mushu prenne les rênes, il connaissait mieux les choses. Elle, elle était surtout contente d'avoir secoué un peu le dragon et l'encourager à ne pas rester les bras ballants. Ce n'était peut être pas tout à fait lui rendre le sourire, mais ça y ressemblait et c'était encourageant. Elle était contente pour lui, et contente d'elle.

Lorsque Émiri tente encore de lui trouver un surnom débile, Mushu s'énerve et cri : "Je m'appelle Mushu! Pas dragounet ou dragouchou! Compris?!"

Elle dit ensuite qu'elle plaisantait et que tout ça va trop vite, mais qu'elle est contente de cet optimisme, qu'ils vontrouver une potion si il pense que ça peut aider. Mushu commence à avancer et dit : "Mais oui on trouvera, suffit de farfouiller un peu en ville. J'espère juste qu'on tombera pas sur l'autre folle des enfers. En parlant d'elle, ellete voulait quoi au juste?"

Emiri était vraiment contente. Voilà que Mushu prenait les devants et positivait. "Mais oui, on trouvera" avait-il dit. Elle ne pouvait s'empêcher de rayonner de fierté en suivant le reptile. Toutefois, le dragon sembla poser une question qui heurta Emiri. Elle s'arrêta en plein milieu de course et baissa le regard en frissonnant. Son regard s'assombrit alors qu'elle répondait à demi-mot:

-Je... Je... Je ne sais pas. Dans le noir, j'ai juste entendu sa voix. Je n'étais même pas sûre qu'on parlait de moi jusqu'à ce que Tom m'appelle Emiri et que leurs paroles trouvent leur écho. Ils ont peu dit de choses. La femme semblait en colère que je ne sois pas Emiri. Qu'elle voulait le vrai corps d'Emiri. L'homme lui a dit que c'était possible. Et la femme... Ils ont parlé de... Ont dit des choses comme si... Tout le but de ceci... Qu'ils voulaient juste... Me faire du mal... Et que tant que je n'étais pas Emiri, elle n'y prendrait pas de plaisir.

Emiri joignit les mains au niveau de ses jambes. Elle pleurait, frissonnait davantage. Elle semblait ne pas apprécier de repenser à cela. Quelque chose la traversait et la peinait.

-Je n'ai pas osé dire... Faire quoi que ce soit... J'étais pétrifiée... Je ne comprenais pas pourquoi vouloir me faire du mal. Pourquoi cela lui ferait plaisir... Mais je me suis dit... Que si c'était ce dont elle avait besoin pour être heureuse... Que, peut-être, je devais rester assise et laisser faire.

Elle tremblait des genoux, sur ses fines jambes, elle semblait en parfait déséquilibre, prête à tomber, à se dérober et à chuter. Une goutte de sang perlait sur sa joue. Visiblement, elle avait tant pleuré de larmes qu'à présent, elle avait mal aux yeux et c'était à présent du sang qui baignait son visage.

-Je n'ai pas eu peur... Repenser à elle ne me fait pas peur... Je ne pleure pas de peur... Je ne pleure pas parce qu'elle m'a traumatisé... En fait... Je me souviens... Que j'ai senti... Dans le noir, j'ai vu son visage... J'ai senti qu'elle avait mal. J'ai senti qu'elle criait à l'aide du plus profond de son coeur. J'ai vu son enfant et j'ai eu peur pour lui. J'ai senti un grand vide... En elle... Et en moi... Parce que je ne savais pas comment l'aider. C'est ça qui m'a touché... Et qui me touche chaque fois que je pense à elle... Je revois son visage et j'ai pitié... J'ai cru que c'était comme ça qu'elle voulait me faire mal... Car j'ai eu mal à ce moment. Elle... Elle... Je n'entendais rien... Mais je te jure que je pouvais la... La sentir, l'entendre crier dans ma tête et poser sur moi son regard...

Elle n'y tint plus. Elle chuta et se retint de justesse du bout de ses doigts, aussi légère qu'une araignée d'eau, effleurant à peine la surface de l'eau.

-J'aimerais... La revoir... En fait... Je ne comprends pas... Que tu la traites de folle... C'est blessant...

Elle ne disait pas cela de façon à l'accuser, elle n'accusait pas, ne critiquait pas. Elle avait toujours ce ton d'une jeune fille intriguée, étonnée, comme si cela ne lui semblait pas naturel et qu'elle essayait juste de comprendre.

https://www.youtube.com/watch?v=qiBnfgEl9Ew

Dans ses yeux, elle voyait très bien le visage de Fujino qui s'alliait peu à peu à celui d'un garçon aux cheveux blonds. Et là, dans les ténèbres, elle voyait très bien ce jeune homme sur un toit du colisée de l'olympe, une cape volant au ciel, un haut de forme, une canne. Mais elle ne voyait cela que dans ses yeux, et pourtant, elle savait que ce garçon qu'elle voyait en elle-même, il était là, et c'était lui qu'elle voyait comme à travers les murs. C'était comme voir un fantôme qu'elle était seule à voir.

-J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;

Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;

Viens, viens petit moucheron, ta petite mère n'aiguise plus mon appétit. Viens, viens petit moucheron, je te dévore déjà des yeux, mon aimé.

Mushu écouta tout ce que dit Émiri, et lorsqu'elle eut fini, il croise ses petits bras et dit : "Blessant?! C'est pas blessant la torture qu'elle a fait subire et qu'elle ait essayé de le tuer juste parce qu'il était ton ami? Il a bien essayé de la comprendre mais elle faisait la sourde oreille. Si Yoriki n'était pas intervenue, il ne serait plus de ce monde. En parlant d'elle, elle est passée où? Ça serait bien qu'elle nous passe un peu de monnaies pour acheter des potions".

Emiri secoua la tête négativement. Elle était convaincue que Fujino méritait mieux que ça. Mais elle n'était pas pour autant aveugle ou sourde. Elle comprenait les griefs de Mushu et elle aussi punissait que Fujino ait fait du mal à Tom, mais elle ne pouvait se résoudre à lui tenir compte. Il y avait mieux à faire.

-Si on répond à la vengeance par la vengeance, la haine par la haine... Non. Elle a mal agi. C'est sûr. Mais je suis sûre au fond de moi que si son oreille restait sourde, son coeur restait attentif. L'oreille n'entend rien, jamais. Elle ne font que recevoir. Seul le coeur peut entendre, mais la route est longue de l'oreille au coeur, tu en conviendras.

Emiri se pencha vers Mushu pour lui asséner un coup amical du bout du doigt sur son museau en souriant, après avoir ravalé ses larmes. Comme un visage en chassait un autre, le nom de Yoriki la fit changer du tout au tout, la fit passer littéralement à autre chose:

-Yoriki... Ce nom m'est familier. Elle me parlait alors que je descendais des nuages. Je crois qu'elle me disait de ne rien dire, de ne rien faire. Elle n'avait pas une voix rassurante. Elle a dit que j'allais souffrir, que ça allait faire mal mais qu'il ne faudrait pas crier, ne pas avoir peur. C'était plus un ordre que pour me rassurer je crois. Alors j'ai acquiescé. Et puis, c'est tout.

Elle se tourna vers l'ouest, le regard perdu dans quelques contemplations inconnus. Elle semblait repenser à tout. Elle semblait avoir une grande mémoire sensorielle. C'était comme si un mot, un nom ouvrait de multitudes de portes en elle et déversait des flots de souvenirs, de paroles échangées et d'histoires. Peut-être qu'avec une mémoire pareille, elle retrouverait bien vite la mémoire.

-De la monnaie ? C'est quoi ? Demanda t-elle en revenant sur terre.

-C'est ceci mademoiselle. Et je serais bien un piètre gentleman si je ne vous offrais pas cette potion dont vous avez tant besoin. Fit une voix, à la fois empreinte de maturité mais qui ne pouvait cacher un timbre plus jeune, d'une voix à peine commencée de muer.

Derrière elle, un jeune garçon se tenait debout, haut de forme, canne, gants de velours, longue cape, et avec une pièce dans la main. Il la tendait à Emiri avec un grand sourire enjôleur.

-Qui... ?

-Alois Trancy. Comte de Trancy. Mais pour vous, délicieuse pequena nina, ce peut être Alois.

-C'est... Gentil... Pourquoi... ?

-Votre chagrin m'a profondément touché. Je ne peux vous laisser dans le besoin.

-Merci... Est-ce que je vous dois quelque chose ?

-Quelque chose ? Vous n'avez pas besoin. Vous le voulez tant ? Alors, faites-moi juste la promesse que nous nous reverrons.

-C'est... Et bien... C'est promis. Rougit Emiri. Le jeune homme fit voler sa cape avant de s'éloigner en abaissant son haut de forme sur son visage.

Emiri avait le visage aussi rouge qu'une tomate. Elle eut bien du mal à revenir sur terre, cette fois. Elle tenait la pièce du bout de ses doigts en regardant le jeune garçon s'éloigner. Incroyable comme ce garçon qui semblait plus jeune qu'elle semblait aussi mature et en avance sur son âge. De dos, avec sa cape et son haut de forme, on aurait vraiment dit un adulte. C'était aussi intriguant que le charme de sa voix et de son visage qui avaient tant troublé Emiri.

-Décidément, toi et moi, on a vraiment pas la même vision des choses. Mais j'imagine que vu la situation, tu dois avoir raison. Je ne devrais pas me laisser faire aussi facilement... Bredouilla Emiri à Mushu. -Allons, optimisme que diable. On a une belle pièce d'or à échanger contre une potion. Au diable les suspicions sans fondements. Acheva t-elle en souriant en arborant fièrement sa pièce d'or.

Elle entra dans le magasin où une peluche à pompon tenait le comptoir. Charmée, Emiri se jeta sur la peluche mais heurta un mur invisible et glissa le long de la paroi.

-Kupo ! Désolé. Mais nous avons préféré installer ceci pour éviter ce genre de désagrément. Que souhaitez-vous Kupo ?

-Une gnpotion, mongnieur. Dit-elle en massant son nez.

-Cela s'entend mademoiselle, Kupo. Nous sommes dans une boutique d'apothicaire. Mais quel genre de potion ? Poison, soins, mana, boost, caféinisé ?

-Euh... Ne sut dire Emiri qui avait la tête qui tournait devant tant de choses qu'elle ne connaissait pas.

-Ah bah voui, évidemment. Fit Emiri, gênée. C'était en effet évident, mais elle s'était très vite noyée, confuse que le mog n'ait pas compris de suite ce qu'elle voulait alors qu'elle avait dit ce que Mushu avait dit: une potion.

-Très bien, voici, Kupo, veuillez la récupérer dans le téléporteur triphaseur de particules là bas et y déposer une pièce d'or.

Emiri sentit ses neurones sauter. Télémachin tribidule de parchoses c'était un peu trop pour elle. Pas qu'elle était stupide, comprenons-nous, mais elle avait la mémoire encore trop embrouillée pour comprendre des termes pareils. Plus tard, cela viendrait, mais là, c'était trop demandé à une amnésique.

Elle finit quand même par comprendre qu'il s'agissait de la machine à sa droite quand la potion y apparut. Elle y déposa sa pièce et saisit la potion. La pièce disparut.

-Merci, revenez vite Kupo.

-Mais on est même pas encore parti. Fit Emiri qui n'avait visiblement pas compris. Comme le mog ne réagissait pas, elle rougit, sentant une certaine tension monter et préféra sortir plutôt que de multiplier les gaffes et les quiproquos.

Dehors, elle regarda la potion d'un air satisfait.

-Bon, maintenant, on fait la course jusqu'au colisée ?

Une fois qu'ils eurent récupérer la potion, Mushu et Émiri sortirent du magasin mog avec la potion. Émiri proposa à Mushu de faire la course, ce que le petit dragon réplique : "Ça va pas? Avec tes grandes jambes tu n'aurais aucun mal à me battre. On va plutôt au jouer aux coursiers. Toi tu fais le cheval et moi le cavalier".

Le petit dragon grimpe sur la tête de la jeune fille.

"Allez! Hu dada!"

Pendant ce temps, en enfer, Hadès s'approcha de Fujino qui était inconsciente et lui donne un petit coup de pied pour la secouer et essayer de la réveiller.

"réveilles-toi, nous avons des fugitifs à retrouver!"

Emiri sentit le vif corps souple de Mushu tournoyer et s'élancer sur son crâne en riant. Elle leva les yeux, le cherchant du regard. Elle pouffa entre ses mains avant de s'élancer vers le colisée. Elle avait le coeur léger et cavalait, pas très vite, car elle avait beau être élancée, elle restait terriblement faible, mais son enthousiasme semblait effacé cela, la rendre aussi rapide et vivante que si elle était normale.

Elle courut jusqu'à rejoindre le colisée. Elle avait le souffle coupé, avait bien du mal à respirer. Vraiment. Elle nous faisait une crise d'asthme. Elle sifflait et toussait violemment. Elle se laissa glisser contre le mur pour pouvoir s'asseoir et reprendre son souffle.

Cela prit longtemps, très longtemps. Mais elle affichait un faible sourire pour rassurer Mushu. Elle toussa une bonne fois avant de fermer les yeux et de laisser s'échapper la potion qui roula sur son côté.

-Juste besoin... De repos.

Fujino reçut le coup de pied de Hadès et se mit sur le dos en geignant.

-Trop mal... Pour bouger... Epuisée...

Mushu sautillait sur la tête de Émiri pour l'encourager à aller plus vite, jusqu'à ce qu'elle s'arrête brusquement en toussotant et dû s'asseoir au sol pour se reprendre et essayer de reprendre un souffle normal. Lorsquelle laissa rouler la potion, Mushu redescend pour la récupérer avant qu'elle se brise quelque part puis se rapproche de la jeune fille d'un air inquiêt en disant : "Est-ce que ça va?"

Pendant ce temps, hadès n'était pas content de la réaction de Fujino et dit : "Je m'en fiche! J'ai pas envi de les laisser s'enfuir. ta vegeance sur Émiri te motive un peu?"

Emiri réitéra son sourire pour rassurer à Mushu, les yeux fermés. Elle sentait de toute façon, son souffle revenir peu à peu à la normale. Il était clair qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme mais visiblement, elle s'en sortirait. Elle avait juste besoin de se reposer et de ne surtout pas trop en faire, comme à l'instant. Etonnant pour une fille qui avait couru un peu avant, roulant dans l'herbe en riant. Il fallait croire que cette dernière course avait été plus éprouvante, qu'elle avait tout donné.

-Nous devrions... Y aller.

En faisant légèrement le culbuto, elle se releva et épousseta ses habits. Puis, elle continua d'avancer le long du couloir, la potion récupérée, en se tenant au mur, pour être sûre.

Quand elle arriva au chevet de Tom, elle le regarda de haut, bouche bée.

-C'est fou comme il n'a pas l'air du même homme quand il dort.

Elle déposa sa potion sur la table de chevet. De toute façon, elle ne savait pas, n'était pas sûre de ce qu'elle devait en faire, elle ne voulait vraiment pas faire de bêtise. Elle préféra approcher une chaise et s'asseoir pour terminer de se reposer.

Fujino secoua la tête négativement en massant son ventre:

-Elle pourrait. Mais non... Je suis vraiment, vraiment trop fatigué. De toute façon, ils ont déjà quitté les enfers. Que je m'y mette maintenant ou plus tard, cela sera le même.

Soudain, un homme en queue de pie apparut, avec des lunettes rectangulaires, des cheveux aussi noirs que la nuit, rebiquant un peu. Il s'inclina, la main sur le coeur.

-Excusez-moi. Mais je crois qu'elle n'irait pas mieux ici. Je vais l'emmener au soleil où elle pourra reprendre des forces bien plus aisément.

-Je te connais... Claude... Claude, c'est ça ? Tu étais sur l'île du destin... Avec Irys...

Claude ne répondit pas et prit Fujino dans ses bras. Il disparut et la déposa sur le sable chaud d'une ruelle du colisée.

Émiri montre un faible sourire, se relève et dit qu'ils doivent y aller. Mushu hoche la tête et dit : "Ok, mais ne forces pas trop hein".

Il lui tendit la potion qu'elle prit puis ils reprirent leur chemin jusqu'à la chambre de Tom où Hercule semblait être partit. Émiri pose la potion sur la table de chevet et dit que Tom ne semble pas le même quand il est endormit. Mushu hausse les épaule.

"Ouai, si tu le dis".

Il prit la potion et la fait boire à Tom. Celui-ci sentit ses forces revenir peu à peu et la douleur d'atténuer. Au bout de plusieurs minutes, il ouvre ses yeux rouges embrasés et regarde autour de lui tout en restant allongé.

"Où...où suis-je?"

Emiri regarda faire en tâchant de calmer son rythme respiratoire. Au début, Emiri se demanda si cela avait eu un effet. Ce ne fut en effet que quelques minutes plus tard que Tom sortit de sa léthargie et put parler.

-Te morse pas trop, hein ? Se trompa Emiri en riant, un clin d'oeil à Mushu.

Emiri se fit un peu plus sérieuse. Il était un peu confus, un peu comme elle, la première fois. Il sortait d'un sommeil moins long mais tout de même, c'était pas évident après tout ce qu'il s'était passé aux enfers.

-Tu es au colisée. Je sais pas exactement comment tu y es tombé, j'étais pas là. Mais Mushu et moi on est allé voir un nog et on lui a acheté une potion. Même qu'il a fallu utiliser un tritacteur à ondulations faciales, là. Et puis, on t'a vite ramené ça. Ah, faudra aussi remercier le garçon blond, parce que c'est lui qu'a payé la potion. Bon, maintenant, on peut aller jouer ?

Fujino avait le menton sur le buste et se reposait. Elle respira à pleins poumons, heureuse de quitter l'ambiance oppressante des enfers. Elle leva un oeil et vit deux paires de jambes un peu floues devant elle. Elle releva la tête en plissant les yeux à cause du soleil et put voir Claude et Alois. Deux vieilles connaissances... Mais difficile de dire amis ou ennemis après ce qu'il s'était passé sur l'île du destin. Après aussi, son changement de bord.

-Ah, enfin réveillée. Ca va mieux ? Demanda Alois.

-Je crois... Qu'est ce que vous voulez ?

-Nous ? Juste nous assurer que Hadès ne te fera pas de mal. Il a un peu tendance à malmener ses alliés lorsqu'ils sont HS.

-HS... Ca pour être HS, j'suis HS.

-Pas encore assez forte pour rattraper Emiri...

-Ca va venir. Un instant...

Elle se concentra et sentit les ténèbres revigorer son corps, détendre ses membres endoloris. Elle put se lever, mais elle savait qu'elle ne pourrait pas supporter un combat, pas même une course poursuite.

-Merci... J'ai à faire.

Mushu regarde Émiiri d'un air perplexe, ne comprenant ce qu'elle lui disait, Tom écouta Émiri et lorsqu'elle finit en demandant si ils peuvent aller jouer. Tom se redresse doucement sur le lit en disant avec son habituel air sérieux : "Est-ce que j'ai vraiment l'air de quelqu'un qui passe son temps à jouer?"

"En tout cas, ton petit séjour aux enfers n'a rien changé à ton caractère de rabajoie. Mais bon, c'est peut-être une preuve de bonne santé chez toi".

"Très drôle".

"C'était pas une plaisanterie; dis, tu m'as pas dit comment tu t'es retrouvé aux enfers".

"Je ne sais pas moi-même, la dernière chose que je me souviens c'est que j'allais quitter Sky Sanctuary pour partir à la recherche de la princesse Aurore quand j'ai reçut un coup derrière la nuque, puis, le trou noir, je me suis réveillé dans ce cachot, enchaîné. Je ne sais même pas combien de temps j'étais là-bas".

"Un moment à mon avis vu ton chagement corporel".

"Hein?! Mais de quoi tu parles. Bon, j'ai peut-être grandi mais de là à parler de changement".

"Ben, regardes par toi-même".

Mushu pointa du doigt un miroir mural, Tom se relève doucement et alla se regarder. En voyant son reflet, il fut surpris, ses cheveux avaient poussé et étaient ébourriffés, les traits de son visages étaient plus sûrs sans oublié qu'il avait maigri, mais ça, ça ne l'éttonnait pas au vu qu'on ne le nourrissait jamais, mais le reste le choqua. Du bout de ses doigts de sa main gauche, il toucha sa joue.

Emiri bouda un peu qu'on ne puisse pas jouer. Pas qu'elle souhaitait jouer avec Tom en particulier, mais tout de même, elle aurait espéré qu'à présent que Tom allait mieux, on ne lui servirait plus de soupe à la grimace et de refus quand elle demandait à jouer. Après tout, elle l'avait fait parce que Mushu ne voulait pas jouer, et là, ça ne changeait rien.

Tom expliqua ce qu'il lui était arrivé, la raison de sa présence fortuite aux enfers. Et l'apparence de Tom laissait penser que son incarcération avait été longue et difficile. Emiri ne put s'empêcher de pouffer de rire en voyant la mine de Tom découvrant son état. Ca n'avait rien de drôle, elle en convenait, mais la tête qu'il faisait était assez rigolote, se disait-elle.

-J'ai du mal à croire au hasard. Même si on fera peut-être une exception ici. Ta présence et le retour d'Emiri, c'est quand même un bel hasard... Bref, j'ai du mal à apprécier te laisser Emiri alors que tu sembles avoir un ennemi tapi dans l'ombre qui t'en veut et que tu ne connais pas. Emiri ne sera pas à l'abri avec toi, si on s'en tient à ce qu'il t'est arrivé. Fit une voix qu'on eut aucun mal à reconnaître par ce timbre nonchallant. Encore qu'on aurait pu le confondre avec celui de Yuki.

Shiki s'approcha, sortit de l'ombre où elle s'était tapie, les mains jointes devant elle. Elle semblait très sérieuse. Pas un sourire ne transparaissait. Elle semblait résolue. Peut-être avait-elle mûrement réfléchi à la suite des évènements.

-Parce qu'il faut me protéger ? Ouhlà, je sens que je vais encore moins pouvoir jouer à présent.

-Le hic d'être reine...

Pendant ce temps, Fujino avançait lentement sans se soucier d'Alois et Claude qui avaient de toute façon pris la direction opposée sans rien dire d'autre. Quelles étaient leurs intentions ? Difficile à dire, mais elle savait qu'elle ne pouvait leur faire confiance. Elle s'avança peu à peu en se tenant au mur, les yeux rivés sur le colisée, surplombant Thèbes. Elle fronça les sourcils, résolue, la soif de vengeance remontant peu à peu, amère en bouche.

Tom continua se regarder, un peu perdu. Soudain, il entendit une voix familière dire qu'elle a du mal à croire au hazard même si on peut faire une exeption dans ce cas-ci car sa présence et le retour de Émiri est tout de même un bel hazard, qu'elle a du mal à devoir lui laisser Émiri sacgant qu'il a un ennemi dont il ignore l'identité car elle ne serait pas en sécurité avec lui après ce qui lui ait arrivé. Tom se retourne vivement et vit Yoriki sortir de l'ombre.

"Si c'est ce que vous pensez, vous n'avez qu'à la prendre vous-même sous votre protection".

Il croise ensuite ses bras et dit : "De toute manière, ça m'est égal, je compte bien mener mon enquête une fois que je serais certain que la princesse Aurore sera en sécurité; J'ai pas envi de quelqu'un qui me ralentisse dans cette quête".

Emiri fut soudainement choquée. Elle inspira d'un coup en ouvrant grand la bouche. Elle fronça les sourcils en retenant sa respiration. Elle semblait presque devenir rouge de fureur. Ses cheveux se hérissèrent sur sa tête tandis qu'elle essayait à grand peine de retenir ses larmes. Très émotionnelle, vivant à 100% les choses, elle prit très mal les paroles de Tom.

-C'est ça, dis tout de suite que je suis un boulet. Tiens, ça m'apprendra à t'aider. J'aurais préféré que tu restes endormi qu'entendre ça. C'est... C'est vraiment blessant.

-Je ne peux pas non plus m'occuper d'elle. De toute façon, s'il le faut, je la laisserais à Fujino, elle aura ainsi ce qu'elle veut et nous laissera tranquille. Mais je pensais que tu valais mieux que ça. Toute l'idée était simplement d'éviter que la vraie Emiri ne tombe entre ses mains. C'est fait. Alors le reste... Cependant, Emiri ne m'a sans doute pas demandé de ramener Sasaki pour rien.

Sasaki, puisque c'était son vrai nom, préféra ne pas en entendre plus. Même Shiki s'y mettait en la traitant d'inutile et presque comme un objet qu'on fourgue. Au fond, elle n'était que l'instrument qui avait servi à aider une fille qu'elle ne connaissait pas. Ou plus.

-Ben ouais, allez, allez-y. Je retourne à Fujino, comme ça vous serez à l'abri, et vous aurez pas à vous soucier de moi. Bien la peine. M'en fiche, de toute façon, j'ai sondé son âme et ce que j'y ai vu me prouve que même si elle me fait le plus de mal possible, elle vaudra surement mieux que vous. Au moins avec Fujino, j'ai une utilité, même si elle n'est pas enviable. Je me casse.

Elle sortit en courant, en se tenant les yeux en larmes. Elle avait l'impression qu'elle allait exploser. Pourquoi ne voulait-on pas d'elle ? Pourquoi ne voulait-on pas jouer avec elle ? Elle se rendit à Thèbes et fit exprès de tourner dans les ruelles au hasard, pour être bien sûr qu'on ne la retrouve pas. Ensuite, elle s'assit contre un mur pour essuyer ses larmes. Soudain, un mouchoir se posta presque sous son nez, tenu par une main gantée. Elle releva la tête: Alois. Le seul peut-être à s'être encore montré assez aimable avec elle dernièrement (sans compter Mushu)

-Permettez que nous honorions notre promesse. Décidément, chaque fois que nous nous voyions, vous pleurez. J'en suis tout chagriné. Qu'y a t-il ma chère ?

-Rien. J'ai pas envie d'en parler.

A la sortie de Sasaki, Shiki dit:

-Laisse-la. Elle ne nous écoutera plus. Emiri m'a prévenu de ses sautes d'humeur fulgurantes. Elle se calmera. De toute façon, de ce que j'ai compris, tu t'en fiches, tu te fiches d'elle ou de qui elle est, comme d'une chaussette sale. Comme moi, au fond. Mais on ne choisit pas qui vit dans un monde et qui croise notre chemin.

Pendant ce temps, Fujino avait raté Emiri de peu. En effet, à peine Emiri était-elle sorti que Fujino, quelques temps plus tard, atteignait enfin la cour devant la grande porte du colisée.

Alors qu'Émiri ou plutôt Sasaki partit en courant après les dires de Yoriki et de Tom. Tom allait courir pour la rattrapper mais s'arrête suite aux dires de Yoriki. Il sert des poings et dit : "Taisez-vous, je n'ai jamais dit ça. J'ai juste un rôle qui m'empêche de faire ce que je veux, cela ne veut pas dire que je me fiche d'elle et je n'ai rien avoir avec vous. Rien que pour la peine, je ne ferais pas ce que vous me demandez".

Tom commence à avancer, Mushu avance pour le suivre mais Tom lui demande de retourner dans son monde, il dû insister mais Mushu finit par disparaître. Alors qu'il descendit les escaliers, il vit Fujino, de suite, il fait apparaître sa keyblade et se met en garde.

Sasaki regarda Alois dans les yeux en prenant son mouchoir. Ses yeux étaient d'un bleu pâle, presque angélique. Elle ne voyait aucune raison de se méfier de lui, lui qui avait été si gentleman avec elle jusqu'alors. Alois l'aida à se relever et Sasaki se moucha bruyamment dans le mouchoir de soie qui sentait bon la vanille. Puis, elle baissa la tête sans savoir quoi dire. Peut-être juste merci ?

-Je vois pourtant que vous pleurez. Ne pas pouvoir être d'une quelconque utilité pour vous me fend le coeur.

-Ca ira merci. Vous en avez déjà beaucoup fait, comte.

-Allons, je vous ai dit que vous pouviez m'appeler Alois. Vous pouvez même me tutoyer si vous voulez. D'ailleurs... Je ne connais pas votre joli nom...

-Ben...

Sasaki se tordit les mains. Elle ne connaissait pas bien son vrai nom. On l'appelait souvent Emiri et pourtant dernièrement, son vrai nom semblait être Sasaki. Peut-être même que le fait qu'on l'appelle Emiri avait une importance... Pour protéger la vraie Emiri apparemment. N'étant pas cruelle, elle préféra jouer le jeu, d'autant qu'elle aimait bien ce prénom: Emiri, plus que Sasaki. Elle pouvait bien s'appeler Emiri Sasaki par exemple.

-Je m'appelle Emiri.

-Non, non, pas ce nom-là. Nous sommes entre nous. Votre vrai nom.

-Mais comment savez-vous... ?

-Cela sera notre petit secret.

-Sasaki. Mais je préfére quand même Emiri.

-Soit, Emiri donc.

Pendant ce temps, Shiki suivit Tom dehors, irritée qu'il n'en fasse qu'à sa tête, même si tout le monde faisait ainsi depuis tout à l'heure, Emiri compris. Dehors, qu'elle ne fut pas sa surprise de tomber sur Fujino.

-Emiri. Où est Emiri ? Rendez-la moi. Demanda Fujino, entre ses dents.

Elle se tenait à l'arche encadrant l'entrée du colisée, visiblement fatiguée et haletante. Ses cheveux en sueur lui collaient au visage.

-Je ne pensais pas que tu serais réveillée aussi tôt, Fujino.

-Shiki... Toi et moi, nous sommes destinés à nous battre sans arrêt, n'est-ce pas ? A jamais.

-Non. Je suis destiné à t'affronter à jamais, mais toi, tu disparaitras.

Fujino semblait bien vouloir empêcher Tom de continuer son chemin et n'avait pas abandonné l'idée de se venger d'Émiri. Losqu'elle demande où se trouvait celle-ci et de le lui rendre, Tom montre un air déterminé et dit : "Pas question. De toute manière, vous perdez votre temps, Émiri n'est pas là".

Yoriki arrive mais en la voyant, Fujino l'appela Shiki, ce qui intrigua assez Tom qui la regarde et dit : "Je crois que vous me devez quelques explications. Qui êtes-vous exactement?"

Emiri se sentait de mieux en mieux avec Alois. Il y avait juste ce côté déconcertant chez lui à force de le voir devancer ses pensées, de le voir en savoir plus encore qu'elle n'en savait sur elle-même... Bref, outre cela, elle le trouvait charmant. Elle se replongeait dans ses yeux autant que possible, et en devenait presque dépendante, comme à une bonne drogue.

-Ma douce, ma chère, puis-je vous offrir mon bras pour une petite balade ? Demanda t-il galamment en présentant son bras.

Emiri acquiesça en minaudant et prit le bras d'Alois. Et accrochée à celui-ci, elle marcha à son côté en respirant à pleins poumons l'air frais qui se faisait si rare dans sa poitrine qui battait la chamade. Elle avait du mal à respirer, mais ce n'était pas comme au colisée, pas une crise d'asthme, c'était le plaisir de se trouver au bras de ce charmant gentleman.

Par la suite, Fujino et Shiki se dévisageaient, visiblement irritées de se voir. Shiki ne s'attendait pas à voir Fujino remonter aussi vite. Au moins était-elle faible.

-Des explications ? Encore faudrait-il savoir ce que tu veux savoir.

-Cette femme, je t'en ai parlé. C'est elle qui m'a pourchassé. C'est elle qu'Emiri a nommé pour me tuer, et qui n'a cessé de me traquer au point de me faire mourir prématurément de fatigue.

-Prématurément ? Tu es déjà morte une fois. Mais je ne me cache pas. Oui, je t'ai poursuivi et quand on voit le mal que j'aurais pu épargné à certaines personnes, dont une présente ici, en te tuant réellement, je crois qu'il n'y a rien à regretter. Hormis d'avoir raté.

-Je te hais, Shiki. Je te tuerai.

Lorsque Shiki répond à Tom que pour avoir des explication il faudrait d'abord savoir ce qu'il veut savoir, Tom réplique : "C'est pourtant clair ce que j'ai demanddé. Qui êtes-vous exactement?"

Fujino dit ensuite que Shiki a été envoyé par Émiri pour la tuer et l'a traqué jusqu'à la faire mourir de fatigue.

"Quoi?!"

*C'est impossible. Émiri n'était pas comme ça. Elle n'a pas pu faire une chose pareil. Elle n'a jamais voulu faire de mal à à quelqu'un. A moins que...*

Quelque chose revient alors dans l'esprit de Tom, une personne assez manipulatrice pour faire casser l'image d'Émiri. Alors que Fujino dit à Shiki qu'elle la détestait et qu'elle la tuerait, Tom lui fit signe de ne pas bouger.

"Calmez-vous".

Il regarde Shiki d'un air méfiant.

"Est-ce que le nom de Stain vous dit quelque chose?"

Fujino grinça des dents aux paroles de Tom. Se calmer ? Mais elle était très calme. Enfin... Elle ne pouvait supporter que cet homme lui donne des ordres quand il se mettait entre elle et sa proie. Non, elle n'avait toujours pas de griefs particuliers contre Tom, mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir le tuer pour régler vite fait le problème. Il avait bien de la chance qu'elle n'avait pas mal au ventre, en plus d'être en colère. Il posa en plus une question qu'elle ne comprit pas. Où voulait-il en venir ?

Shiki, non plus, ne sembla saisir le but de cette question. Elle lui retourna son regard méfiant en affichant cependant un sourire malin et en hochant la tête vers le haut, ses yeux brillant d'une lueur démoniaque, comme en attente du combat, prête à délivrer un pouvoir intérieur.

-Quel Shinryen ne connaît pas Stain ? Tout Shinryen le connaît. Plus souvent comme le plus grand héros que ce monde ait porté. Car peu savent toute la perfidie qui sommeille dans son coeur. Mais pourquoi cette question ? Tu essayes de voir si je travailles pour lui, si je suis son alliée ? Raté. Je travaille, travaillais, pour Shinrya avant tout. Mais à l'époque, travailler pour Shinrya, c'était travailler pour Stain, en quelque sorte. Des jeux politiques, c'est compliqué.

-Quelle importance ? Stain est mort, éparpillé en cendres par cette petite fille Mélodie. Si vraiment c'est lui qui t'a sommé de me traquer, il est mort... Mais pas toi.

-Oh ça peu importe. Ce que Tom essaye peut-être de te dire, et tu l'as dit par toi-même, c'est qu'Emiri n'a rien à voir.

-Emiri était la reine. Elle n'a rien fait pour arrêter ça. Elle était consentante.

Shiki ne dit rien de plus. Visiblement, Fujino était assez bernée. Mais Shiki avait-elle le fin mot de l'histoire ? Avait-elle la preuve fatale qui prouvait indéniablement que Emiri n'avait rien à voir dans la traque de Fujino ? En tout cas, elle n'en disait rien.

Shiki répond à Tom que tout les shinryens connaissent Stain comme étant un grand héros, que peu d'entre eux connaissaient sa perfidie qu'il y avait en lui. Elle lui demande ensuite la raison de sa question et si il voulait savoir si elle travaille pour lui et bien que ce n'était pas le cas, qu'elle travaille pour Shinrya avant tout mais qie cela signifie travailler pour Stain d'une certaine façon. Fujino dit alors que stain est mort alors que Shiki est en vie. Shiki lui dit que tom essaye de lui dire est qu'Émiri n'y était pour rien, Fujino dit alors qu'elle n'avait rien fait pour arrêter sa traque. Tom baisse la tête alors et ferme les yeux.

"Je ne pense pas qu'elle ait été conscentente. A mon avis, elle n'était as au courant de cette histoire. Stain faisaient pas mal de choses derrière son dos. c'est en partie à cause de lui si Shinrya a été détruit et que Marina est revenu il me semble. Vous dégagez votre haine sur la mauvaise personne".

Il releva la tête, rouvrit les yeux et demnde à Shiki : "Dites-nous clairement, qui vous a engagé pour traquer Fujino? Je veux une réponse claire et précise, pas qu'on tourne autour du peau".

Fujino fulminait intérieurement, mais en même temps, elle savait qu'elle n'avait aucune chance, alors autant rester attentive, voir ce qu'il serait tiré de cette conversation. Tom posa la question que Shiki semblait éludé. Elle ouvrit grand ses oreilles. Ce serait le fin mot de l'histoire. Une fois que Shiki aurait parlé, ils seraient fixés. Et, pour Fujino, Tom serait bien obligé d'admettre qu'Emiri était la seule responsable.

Shiki baissa la tête avant de la relever en souriant d'un air assez sombre. Fujino en avait froid dans le dos. En plus, Shiki avait toujours ses yeux brillant d'une lueur presque démoniaque qui la rendait encore plus sinistre. Autant, en temps normal, elle ressemblait à une fille charmante et réservée, autant là, elle faisait presque penser à un démon.

-Stain a détruit Shinrya, et Marina fait partie des conséquences de ses actes, en effet. Mais la personne qui m'a demandé de tuer Fujino... C'est E.K. Dit-elle en étirant son sourire.

Elle tira une lettre de sa manche. Elle la lança à Fujino. Celle-ci l'attrapa.

-J'ai été commandité, mais j'ignore qui m'en a donné l'ordre. C'est classique chez les chasseurs de primes de Shinrya. Tout est assez secret, dans l'ombre, dans le plus pur style shinryen: à la mode du couteau dans le dos, des complots dans l'ombre. Ma récompense, je l'ai eu déposé sur ma table de chevet un matin.

-E.K.... Ce sont les initiales à la fin de la lettre. E pour Emiri, K pour Kimidori, ça me semble évident. En plus, je t'ai vu en rêve avec elle. Tu lui parlais, je t'ai surpris... C'est là que tu m'as tué.

-Aaaah oui. Je me souviens. Elle me demandait de surveiller Zarxnos. Rien à voir.

-Nous étions amies et un contrat sur ma tête a tout changé.

-Tu crois que ça m'a fait plaisir ? Je n'ai pas accepté de suite. Ce n'est que lorsque tu m'as montré ce que tu étais vraiment que j'ai compris que tu étais dangereuse.

-Ne parle pas de moi comme si j'étais un monstre !

-Fujino. Les mots sur le papier, on peut leur faire dire tout ce qu'on veut. E.K. n'est peut-être qu'une tromperie ou une autre personne portant ces initiales.

-En attendant, cela ne la disculpe pas.

-Mais cela ne l'accuse pas non plus.

Fujino mordilla sa lèvre inférieure. Shiki marquait un point. Qu'est ce qu'elle devait faire ? Elle avait tant basé sur sa vengeance sur Emiri... Non, pas tout. Elle passa sa main sur son ventre. Son enfant aussi était la raison pour laquelle elle vivait encore. Elle n'arrivait même plus à se rappeler pourquoi elle avait cru qu'Emiri était responsable de ses problèmes... Oui, cette rencontre avec Icy. Des voix, comme un flash-back, qui avaient résonné, disant qu'Emiri était responsable.

-Je... Je... Je vais peut-être laisser Emiri tranquille... Pour l'instant... Qu'elle reste vivante... Au fond, c'est peut-être mieux pour elle... Et si jamais, je trouve la vérité... Alors peut-être... Qu'Emiri devra payer... Ou pas...

Shiki dit que c'est une certaine EK qui lui a demandé de tuer Fujino et explique en détail comment cela s'est passé tout en répondant aux dires de Fujino qui finit par décider de laisser Émiri vivante pour le moment en attendant qu'elle trouve la vérité. Tom hoche la tête et dit : "C'est le mieux que vous puissiez faire. Je pense que je mènerais également mon enquête de mon coté. Si vous avez pensé qu'Émiri était coupable, c'était que quelqu'un a dû vouloir vous tromper, vous mettre sur une mauvaise piste et à la fois nuir à Émiri. En attendant, je vais la chercher".

Il commence à avancer puis s'arrête et dit en faisant dos à Shiki : "Encore une chose, Siki, rien ne vaut la peine qu'on sacrifie son amitié".

Le rouquin reprit sa marche et s'éloigna.

Fujino ne partageait pas la pensée de Tom. Pour elle, il était certain qu'Emiri était responsable. Mais dans son esprit, c'était aussi un besoin, de se trouver un bouc émissaire. Un besoin qui lui faisait aussi peur que son pouvoir. Elle ne voulait pas devenir un monstre mais tous ses sens, toutes ses envies, tout ce qu'elle était allait vers cette volonté stupide de faire du mal à quelqu'un qu'elle avait choisi.

Elle se sentait coupable, mais en même temps, sa haine ne passait pas et sa soif de sang non plus. Shiki n'avait pas tort. Intérieurement, elle ne pouvait le nier. Elle ne supportait pas qu'on la traite de monstre ou comme tel, mais elle savait qu'au fond, elle n'en était pas loin. N'avait-elle pas cette sensation de plaisir en torturant et cette envie constante de faire le mal ? Elle ne pouvait s'en passer et cela lui faisait commettre des erreurs et les gens la détestaient. Même ceux comme Tom qu'elle ne détestait pas, auxquels elle ne voulait aucun mal devenait des victimes et finalement ses bourreaux. Car peut-être avait-elle peur surtout de ça, de se faire malgré elle de plus en plus d'ennemis.

Shiki et Fujino restèrent ensemble à se dévisager sans rien dire, une tension énorme entre elles. Elles se détestaient.

-Bien... Tu laisseras Emiri pour l'instant.

-Uniquement tant que rien ne permet de la relier à ma mort. Mais toi, en revanche, tu es bien ma meurtrière. Toi, au moins, rien ne m'empêchera de te traquer et de te faire souffrir.

Elle savait qu'elle ne pouvait pas attaquer maintenant. Elle était trop faible. En plus, Shiki arrivait à voir, chose qu'elle était seule à faire, à voir le pouvoir de Fujino et le trancher d'un coup de dague. Elle n'était pas de taille.

-Hmm... Et euh... Et bien... Tu es enceinte ? Enfin je veux dire... Comment ça se passe ? Tu tiens le coup ? Comment vas-tu l'appeler ? Shiki, hésitante, semblait presque touchante à chercher ses mots, semblant presque essayé de calmer le jeu.

-Je ne sais pas. J'essaye déjà de m'assurer qu'il survive... Je ne sais même pas si j'aurais la force de le mettre au monde. Et où, comment naîtra t-il ? Je serais seule, perdue comme toujours, et il naîtra sous la pluie dans une ruelle obscure dans le froid... Alois...

-Hmm ?

-Si c'est un garçon, je l’appellerais Alois. Si c'est une fille, je l’appellerais Haruhi.

Shiki sembla bouche bée. Elle sut aussi, de suite, quel serait le prochain sujet de conversation...

Pendant ce temps, Sasaki se baladait bras dessus, bras dessous avec Alois. Celui-ci s'arrêta devant une taverne. Enfin... Taverne n'était pas le bon mot. Aujourd'hui, on dirait café. C'était loin d'être une gargote remplis de soiffards, juste un endroit assez huppé où on servait du vin. Alois déposa son haut de forme sur la table la plus proche et présenta une chaise à Sasaki qui s'assit avec grâce.

Alois s'assit en face et présenta sa main. Sasaki ne comprit pas, mais elle avança sa main à son tour. Doucement, Alois prit la main de la jeune fille et lui fit un baise-main. Il présenta son autre main et Sasaki présenta son autre en souriant, ayant compris et empressée que l'autre main ait aussi le plaisir d'être baisée. Une fois fait, ils se tinrent les mains au dessus de la table, yeux dans les yeux.

Tom marcha à travers les rues pour rechercher Sasaki. En vain. Au final, il se concentre pour repérer la présence de Sasaki. Une fois qu'il l'eaut repéré, il suivit sa présence jusqu'à ce retrouver dans une sorte de bar où il vit sasaki tenir les mains d'un étrange garçon. Le rouquin entra, se posta devant la table où se trouvait Sasaki, juste entre elle et le garçon, croise ses bras et dit d'un air sérieux : "Désolez de gacher cette ambiance romantique mais j'ai à parler. Sasaki, je viens de voir Fujino et elle a finalement décidé de te laisser et de ne rien te faire".

Fujino et Shiki continuaient à parler et le nom d'Alois avait quelque peu questionné Shiki. Elle avait une drôle de sensation en entendant ce nom et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi. L'évocation du nom de Haruhi ne les avait pas laissé insensibles toutes les deux non plus. Et comme Shiki l'avait prévu, c'est Fujino qui rouvrit le bal.

-J'ai vu Haruhi tout à l'heure. Elle était... Pas comme je l'imaginais.

-Je sais. En fait, celle que tu as vu, c'est son reflet. La vraie Haruhi est enfermée quelque part dans un miroir magique qui a inversé la réalité. Et c'est donc le reflet de Haruhi que tu as vu. Immortelle, à cause du miroir. Si tu veux la retrouver, il faudrait que tu tues le reflet pour pouvoir retracer le chemin que son pouvoir fera pour rejoindre le miroir.

-Pourquoi ne l'as-tu pas fait, si tu savais comment ?

-Je n'ai pas eu le temps, et puis... J'ai passé un cap. Aujourd'hui, je n'appartiens plus non plus à l'ancienne réalité.

-Je ne te demande même pas pourquoi. Je m'occuperais d'elle si c'est ce qu'il me reste.

-Il n'y a pas que ça qui soit bizarre ces temps-ci. Des choses qui n'auraient pas dû arriver sont arrivés, des choses réapparaissent... Méfie-toi. Prends cette amulette. Tu pourras ainsi réussir à repérer où le reflet de Haruhi s'envolera quand tu la tueras.

Shiki lui envoya une amulette. Elle continuait à penser au nom d'Alois qui lui rappelait quelque chose. Elle connaissait Alois bien sûr, savait qui il était, à peu près, mais ce n'était pas ça qui la chagrinait. Le fait que Fujino ait prononcé ce nom en parlant de son enfant lui faisait une drôle d'impression. Pourquoi Fujino voulait-elle appeler son enfant comme ce garçon répugnant ? N'était-ce qu'un hasard ? La rencontre entre Fujino et Alois avait-elle été si marquante qu'elle voulait un fils du même nom ? Quelque chose ne lui allait pas.

Shiki pensa à autre chose:

"A présent, tout est fait ici. Je me demande juste s'il est nécessaire que Tom sache la vérité sur Sasaki. J'ai l'impression que seul son vrai nom lui suffit. J'étais revenu parce que je pensais qu'il aurait des questions, mais il semblerait que ça n'a pas d'importance. Au fond, peut-être est-ce mieux ainsi."

Pendant ce temps, Emiri fixait Alois dans les yeux, noyée dans le bleu de ses iris. A tel point qu'elle n'écouta pas Tom. Elle lui répondit juste distraitement, un sourire béa aux lèvres et en continuant de fixer Alois, à demi perdue:

-Ah ?

Sasaki ne semblait pas du tout écouter Tom, ce qui ne lui plut pas vraiment. il s'est décarcassé pour que Fujino la laisse tranquille et voilà comment il la remercie.

"Bon, puisque tu sembles en si bonne compagnie je ne vais pas te déranger plus longtemps. Une dernière chose, ne comptes plus sur moi pour te sauver la mise".

Le rouquin tourne les talons et sort du lieu. Une fois dehors, il tendit son bras et ouvra un portail qu'il passa et qui se referma derrière lui. Pendant ce temps, Hadès ruminait sa rage du fait que son prisonnier lui ait échappé. soudain, il entendit une voix derrière lui lui dire : "On ne peux vraiment pas te faire confiance".

Le dieu des enfers se retourne pour faire face à un homme portant un long menteau noir dont la capuche dissimulait son visage.

"Mes consignes étant pourtant clairs, garder enfermer Tom jusqu'à ce qui dépérisse".

"Et bien il y eut des évènement imprévus. Si t'es pas content, tu n'as qu'à essayer de te débarrasser de lui toi-même".

"C'est bien ce que je compte faire vu que tu ne sers à rien!"

L'homme disparut ensuite comme il est arrivé.

Fujino avait donc un but, autre que celui de traquer Ondine, un autre but qui allait l'occuper et la motiver en attendant de voir si Emiri était coupable ou pas. Trouver Haruhi, ou plutôt son reflet, l'éliminer et retrouver la vraie Haruhi et la sortir de sa prison. Ca ne paraissait pas simple. En fait, même en sachant que la Haruhi qu'elle allait combattre n'était pas la vraie, elle avouait que devoir combattre quelqu'un qui avait l'apparence de son amie, lui paraissait difficile. Aussi dur qu'attaquer la vraie.

Mais ces préoccupations viendraient sur le moment. Pour l'instant, il fallait savoir où ce reflet était parti. Une fille qui avait tant la bougeotte, ce ne serait pas simple. Mais elle la retrouverait, il le fallait. Peu importait le prix. Au moins, voilà un but plus sain, pensa t-elle. Fujino rangea l'amulette et fixa Shiki, méfiante. Elle la détestait toujours autant et cette sensation de travailler ensemble, avec elle, c'était irritant. Mais non, elle le faisait avant tout pour elle-même. Fujino s'en alla peu à peu, quittant le colisée. Shiki, ne sentant plus Tom, disparut peu après.

Pendant ce temps, Emiri n'avait toujours pas remarqué la présence de ce dernier et peu lui importait qu'il parte. Cependant, elle entendit brièvement ses dernières paroles qui l'irritèrent quelque peu.

-Eh bien, quel grossier personnage.

-J'ai du mal à le comprendre. On s'est rendus service mutuellement, presque on s'est sauvé la vie et pourtant il reste méprisant. Tout le monde se fiche de ce qui peut m'arriver. Je viens à peine de revenir à la vie et tout le monde me jette comme une vieille chaussette.

-Tout le monde ?

-Tout le monde sauf toi, mon loukoum. Mais ça n'empêche... Ca fait pas plaisir. En plus, y avait cette Shiki qui semblait en savoir plus sur moi, sur cette Emiri... Même elle me laisse tomber, et du coup, je sais toujours pas qui je suis.

-Rectification mon ange: tu ne sais plus qui tu étais. Qui tu es, cela peut être ce que tu veux. La vie t'a donné la chance de recommencer à zéro.

-Tu as raison, mon canard. En fait je suis peut-être la plus chanceuse et la plus heureuse de toutes.

-C'est pour ça que ce garçon est si méchant. Il est jaloux de toi. Tu es tout ce qu'il n'est pas: joyeuse, pleine de vie, une nouvelle vie où tout reste à écrire, belle.

-Arrête, vil flatteur. Bon, on va jouer ?

-Hein ? Ah oui, on va jouer, ça, on va jouer. Fit Alois un petit sourire malin aux lèvres en embrassant Sasaki et l'emmenant se perdre dans les rues jusqu'à disparaître.