Lazy Afternoons [libre]

Seifer m’avais pris en grippe dès mon arrivée à la Cité du Crépuscule. Je pensais que ce n’était qu’à cause de ma tenue vestimentaire…
Jusqu’au jour où j’ai lu la peur dans son regard.



- Tu sais qu’en principe, ce sont les filles qui se maquillent ?
Je lâchai un très léger soupir. Ce garçon ne me laissait donc jamais tranquille.

C’était une après-midi comme une autre à la Cité du Crépuscule ; le soleil couchant baignait la ville de sa lumière orangée, et j’avais décidé de m’arrêter au parc pour lire un peu.
À peine m’étais-je assis sur un banc que Seifer avait surgit devant moi, le sourire aux lèvres et ses acolytes sur les talons.
Pour une raison qui m’échappait, le chef du « Comité disciplinaire du Crépuscule » avait une dent contre moi ; de ce fait, je devais subir, d’une oreille distraite, jour après jour, ses pathétiques tentatives pour m’énerver.

Aujourd’hui aurait dû être un jour de plus.

- Ça ne m’amuse plus, l’émo. Attrape cette batte et montre-moi ce que tu as dans le ventre !
Il me fallut quelques secondes pour analyser la phrase, et ce qu’elle impliquait.
Il jeta alors une batte de Struggle à mes pieds. Pour la première fois depuis mon arrivée, je lui adressai la parole :
- … Je ne veux pas me battre.
- Oh, mais je ne te demande pas ton avis ! Siffla Seifer, brandissant sa propre batte. Ça fait longtemps que j’attends ce moment, figure-toi ; aujourd’hui, j’en ai ma claque de voir ta tête d’idiot dans MA ville. Alors réglons-ça une bonne fois pour toute !
Il n’y avait rien à répondre : Seifer semblait déterminé à me passer à tabac ici et maintenant. Je scrutai rapidement les environs ; le parc était-il donc vide de tout témoin ?

Les deux Neko Jumelles visitaient tranquillement la cité depuis un petite demi-heure déjà. Elles ne savaient pas exactement comment elles avaient réussis à mettre leurs pieds sur ce Monde au ciel crépusculaire. Takamina bondissait un peu partout, plus en avant que Chiery qui demeurait de marbre devant ce paysage à couper le souffle.

Au bout d'une heure de marche, les deux Neko firent une pause dans un petit café et prirent vite-fait une boisson chaude avant de reprendre la route.

Chocola -Takamina- et Vanilla -Chiery-  finirent par arriver dans un parc où se situaient quelques humains. On aurait dit que deux d'entre eux allaient se battre ! Cela troubla fort Takamina qui fonça le plus vite qu'elle put vers les deux personnes. Une fois arrivé, elle lança :

"Mais que faites-vous ? C'est mal de se battre ! Pour quelle raison faites vous cela ?"

Son petite visage affichait des traits d'inquiétude pour les deux jeunes gens. La Neko Chocolat ne désirait pas les voir s'affronter. A cet instant-là, Takamina montrait son côté "petit chaton trop mignon".

"Je vous en prie ! Je ne désire point vous voir blessés !"

Chiery finit par arriver, le visage restant indifférent. Néanmoins, elle était impressionnée par les paroles de sa Jumelle qui étaient pleines de sagesse et dévoilaient en Takamina un côté princière, celui qu'elle montrait rarement mais qui était présent dans son cœur.

Je haussai les sourcils.
Diverses questions affleuraient sous mon cuir chevelu, à commencer par la plus préoccupante : pourquoi diable ces filles étaient-elles déguisées en chats ?
J’observai successivement l’une et l’autre : elles étaient clairement jumelles, et pourtant aussi différentes que le jour et la nuit. Outre les petites oreilles pointues qui ornaient leur tête, elles arboraient toutes deux une queue de chat et des robes à motifs.

La brune nous enjoignit de ne pas nous battre, une réelle inquiétude sur le visage. Je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle s’exprimait de façon désuète et plutôt altière, à la manière d’une princesse de conte pour enfant.
Toutefois, si elle s’imaginait pouvoir calmer Seifer avec de telles paroles, elle risquait d’être déçue.

- De quoi je me mêle ? Gronda le chef du Comité disciplinaire du Crépuscule avec agressivité, sous le regard impassible de Fuu, et celui, courroucé, de Rai. Et qui êtes-vous, d’abord ? Je ne vous ai encore jamais vues ici !

Chiery observait les personnes qui se trouvaient en face d'elle. Ils étaient tout de même drôlement vêtus ! La Neko Vanille fut énormément surprise par ces civils qui ne semblaient pas vraiment connaître les règles d'un royaume.

Quant à Takamina, elle fut choquée et ne put empêcher un de ces pieds de reculer un peu face aux paroles agressives du jeune homme habillé de bleu. Néanmoins, elle ne lâcha pas l'affaire et reprit d'une petite voix :


"Euh... Eh bien... Je suis..."

Chocola n'osait pas avouer son titre royal, ayant peur et étant influencé par le caractère puissant du porteur de bonnet. Elle craignait qu'il se moque d'elle. Ce fut donc Chiery qui prit la parole, froidement comme à son habitude, et annonça clairement :

"Baisse un peu le ton veux-tu ? On ne parle pas ainsi à la Reine Takamina Sakuya Himeji de Nomugo. Alors tu ferais mieux de la respecter si tu tiens à ta vie..."

La Neko Chocolat regarda avec de grands yeux sa Jumelle. Il était rare pour elle d'entendre Chiery parler d'une telle voix ! C'était impressionnant. Vanilla avait trouvé un ton à la fois dure, pure et douce. De quoi paralyser quelqu'un sur place, ou peut-être pas... Néanmoins, l'aura que dégageait la Neko Vanille était spéciale et brillante. Possédant un puissant pouvoir de la Lumière mais cachant une "autre personnalité" sadique et dangereuse, Takamina se sentait faible à côté d'elle ! Ne possédant que le pouvoir des Ténèbres et rien de plus.. La pauvre Neko Chocolat avait encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre sa Jumelle.

Les paroles de la jeune femme blonde provoquèrent, chez Seifer, un mouvement de recul ; la demoiselle brune, quant à elle, adressa un regard impressionné à sa jumelle.
Comment une personne dotée d’un visage aussi doux pouvait-elle s’exprimer d’un ton aussi dur ?
Il émanait, de la demoiselle, un charisme indéniable, doublé d’une inquiétante froideur.

Pour ma part, je restai de marbre : à vrai dire, j’avais beaucoup de mal à la prendre au sérieux, en grande partie à cause du caractère absurde de ses propos et de sa tenue vestimentaire.

Finalement, Seifer décida de lui faire face.
- Serais-tu en train de me menacer ? Dans MA ville ? Tu sais qui je suis ? Je suis Seifer, Comité disciplinaire du Crépuscule ! C’est MOI qui gère cette cité ! Et je ne tolère pas qu’on me menace dans ma cité !
- De toutes façons, t’es pas à « Numougo » ou je ne sais quoi ; alors princesse ou pas, ici, tu ne fais pas ta loi ! Renchérit Rai.

… Un instant, il me vint à l’esprit que, si j’ouvrais mon livre et me mettais à lire, personne ne m’en tiendrait rigueur.
Mais je ne le fis pas, bien sûr.

Takamina fut de nouveau troublée. Elle n'avait jamais eu contacte avec des personnes rustres puisqu'elle était respecter dans son royaume. Elle se retenait presque de se cacher derrière sa Jumelle mais si elle le faisait, elle connaissait très bien les conséquences, ces personnages grotesques auraient gagnés. Alors, la Neko Chocolat se retenait de trembler sur place.
Quant à la Neko Vanille, elle demeurait indifférente face à de telles menaces aussi ridicules qu'elles soient.


"Pff... Ton titre n'égalera jamais celui d'une personne de sang royale. Et si vous connaissiez un peu le principe -mais ayant des cervelles telles que les votre ce serait impossible d'avoir un peu de culture- on respecte toujours un membre princier, peu importe l'endroit où il se trouve..."

Comment Chiery arrivait-elle à garder son sang froid ? Elle n'affichait aucune expression sur son visage et sa voix en restait de même ! Takamina ne connaissait vraiment pas sa Jumelle ! Ou peut-être que cette dernière était devenue plus forte en affrontant le "Monde extérieur" qui n'est autre la vie en dehors du château. Si Chocola n'avait pas eu sa sœur à ses côtés, elle se serait sans aucun doute soumise aux règles de ce Seifer.

La pique déplût fortement à Seifer.
- Eh ben ici, on n’est pas dans une monarchie ! J’espère que tu sais te défendre, la princesse !

Sa batte de Struggle fendit l’air…
… Et se heurta à la mienne. Vif comme l’éclair, j’avais empoigné celle que le jeune homme avait lancée à mes pieds, et avais intercepté son coup.
 
Seifer écarquilla les yeux, surpris.
- Quoi, tu veux te battre, finalement, l’émo ?
- Tu ne sais rien du mouvement émo, Seifer. Et vous vous apprêtez à frapper une enfant.

Seifer resta un instant coi, et reconsidéra la situation.
Des adultes commençaient, en effet, à affluer dans le parc ; et, bien qu’il fût insupportable, teigneux et moqueur, Seifer n’était pas du genre à tabasser des petites filles, fussent-elles aussi irrévérencieuses.
Avec un grognement, il rangea sa batte et tourna les talons.
- On s’arrache ! Mais ce n’est que partie remise… l’émo !

C’est ainsi que le Comité disciplinaire du Crépuscule battit en retraite, m’accordant un répit.
Je me réinstallai sur mon banc et ressortis mon livre, espérant, cette fois, pouvoir avancer un minimum dans mon chapitre.

Voyant la situation s'aggraver de plus en plus, Takamina avait du mal à se contenir de crier de tout son cœur. Surtout que le "mauvais comportement" de Chiery agaçait éperdument Seifer qui était prêt à se battre contre elle ! Il allait porter un coup sur la Neko Vanille avant que le jeune homme qui n'avait pas parler depuis le début para l'attaque. Ce qui surprit tout le monde à part Chiery. Seifer finit par battre retraite en lançant une menace à "l'émo". Ce dernier s'assit sur un banc pour lire un livre.

Un lourd silence s'installa alors pour Takamina. Aucun des trois ne parlait. C'était trop pour la Neko Chocolat qui finit par prendre une petite place sur le banc où se trouvait le jeune homme qui avait contrattaquer l'arme de Seifer. Elle aimerait bien lui parler pour lui confier sa gratitude, mais elle ne savait par quoi commencer et n'osait prendre la parole face à l'aura que dégageait le garçon.

Chiery jeta un coup d’œil à sa Jumelle pour lui annoncer qu'elle allait faire un tour dans le parc et donc que Takamina ne bouge pas. Cette dernière hocha de la tête un peu inquiète.

Et elle avait bien raison. Vanilla avait menti, elle était prête à aller trouver cet arrogant de Seifer pour lui expliquer qu'il ne devait pas prendre la famille Himeji pour une plaisanterie. On pourrait penser que tout ceci était un devoir royale, mais hélas pour la Neko Vanille, il n'en était pas le cas. Ayant vu sa couronne "briser" par sa mère, elle ne "faisait plus parti de la famille". Mais au fond des deux Neko, elles avaient consciences que ce n'était que mensonge.

Sartre avait fait preuve d’une lucidité incroyable lorsqu’il avait rédigé la phrase « L'enfer, c'est les autres ».
Dans mon cas, il s’agissait d’une autre.

La jumelle brune s’était installée à mes côtés sur le banc, et, à en juger par ses mimiques et sa gestuelle, il était clair qu’elle souhaitait me parler.
Parler.
Une chose dont j’avais perdu l’habitude. Oh, bien sûr, je parlais pendant avec mon psychothérapeute, chaque jeudi après-midi. Mais pouvait-on réellement qualifier cela de discussion ? Je parlais le plus souvent seul, et lui acquiesçait, reformulait mes phrases et me posait des questions.
Pour le reste, je n’avais pas vu grand monde depuis ma sortie de l’hôpital : les gens m’évitaient, me regardaient d’un air contrit, chuchotaient dans mon dos.
En perdant la mémoire, j’avais tout perdu.
Y compris la faculté d’aimer.

Je tentai de m’enfermer dans mon livre, mais sans succès : son silence et sa présence commençaient à devenir terriblement oppressants.
- Vous voulez me dire quelque chose, finis-je par déclarer, en levant les yeux de mon livre.

Ne me regarde pas en silence. Cesse de penser à côté de moi. Mets un terme à cette torture et parle.

Chiery étant partie, Takamina sentait en elle un vide. Elle devenait moins puissante lorsque sa Jumelle partait ainsi... Mais pour quelle raison s'était-elle éclipsée ? Même le lien entre elles ne donnait aucune indication à la Neko Chocolat.

Alors qu'elle rêvassait de son passé, elle n'entendit pas sur le coup les paroles de son voisin. Quand elle revint sur terre, elle sursauta et prit le temps de trouver ses mots. De plus, le fait que le jeune homme l'ait vouvoyé lui rappelait sa vie au château lorsque tout le monde exprimait sa bonté et son respect envers la famille Himeji, une longue lignée royale qui gouvernait le Royaume de Nomugo depuis le début de la civilisation. Takamina et Chiery avaient souvent eu le droit à ce genre de cours d'histoire.

"Ah ? Pas quelque chose de précis je dirai... Je pensais juste que ce serait amusant si nous nous présentions... Bon pour ma part c'est déjà fait..."

Tandis que l'on pouvait s'attendre à ce qu'elle reprenne son titre royale dans une salutation royale, comme l'aurait fait toute personne princière, Takamina présenta une chaude main vers son voisin, un large sourire sur son visage en disant seulement :

"Takamina."

Et elle attendit la réponse du garçon.

Du côté de Chiery, elle avait finalement réussis à retrouver l'odeur de Seifer et de ses amis. Elle quitta le parc et se promena dans les rues de la cité. Elle finit par les retrouver à une place où Seifer semblait faire des entrainements sportifs. Il veut montrer sa force au monde entier ? Quel bon à rien... soupira-t-elle.

[HRPG : je vais sans doute te décevoir, mais je ne pense pas rejouer Seifer ; je ne suis pas très douée pour jouer les personnages déjà existants.
Tu peux le jouer si tu le désires, ou générer un nouvel élément perturbateur, au choix ^^]


- Ah ? Pas quelque chose de précis je dirai... Je pensais juste que ce serait amusant si nous nous présentions... Bon pour ma part c'est déjà fait...Takamina.

La fillette me tendit sa main, et, pour la première fois depuis longtemps, je ne sus que faire.

Je n’aimais guère éconduire les autres de manière rude – même si c’était un domaine dans lequel j’excellais. Cependant, je ne pouvais décemment pas lui rendre sa poignée de main.
Parce que cela aurait signifié « créer un lien ».
Parce que cela lui aurait ouvert la porte à d’autres sentiments, et d’autres illusions.
Parce que cela aurait été profondément malhonnête.

Pour une raison qui m’échappait, je ne parvenais plus à éprouver le moindre sentiment pour autrui : ni amitié, ni amour, ni compassion, ni affection. Je n’avais plus qu’un vide, horrible et oppressant.  
… Une autre séquelle de cette fameuse nuit où l’on m’avait retrouvé à moitié mort dans les bras d’un cadavre, sans doute.

Mon éducation prit finalement le dessus, et je serrai la main avec réticence.
- Je m’appelle Hel. Avez-vous autre chose à me dire ? Dis-je sans agressivité, mais sans chaleur non-plus.

J’avais espéré que le vouvoiement la refroidirait. Lorsque j’étais sorti de l’hôpital, j’avais pris la décision de vouvoyer sans condition, car je considérais que le tutoiement était réservé aux intimes.
Malheureusement, je devais m’adresser à la mauvaise personne : la demoiselle au cosplay de chat ne semblait nullement choquée.

HRP-Ok je vais alors me débrouillée =3 Par contre niveau élément perturbateur, je n'ai aucune idée de ce que je pourrai faire ^^' -HRP

Après un petit moment d'hésitation, le jeune homme finit par saisir la main de Takamina. Cette dernière en fut ravie et bougea sa queue de chat dans tous les sens pour exprimer sa joie. De plus, il avait annoncé son prénom, Hel, suivi par une question pour savoir ce que la Neko Chocolat voulait lui dire.
C'était étrange pour Chocola qu'on lui pose des interrogations comme ceci. Elle avait l'étrange impression que Hel essayait de finir cette conversation et qu'elle parte au plus vite? Mais ce comportement ne rabaissait pas les bras de la Neko.

"Oh... Je ne sais pas moi... Après tout je ne suis pas douée pour parler avec des inconnus... A vrai dire... Je crois bien que j'en ai eu rarement l'occasion de le faire..."

Sur cette pensée, Takamina baissa ses deux oreilles. Elle se souvenait parfaitement qu'elle discutait avec les citoyens de Nomugo, mais là c'était différent. Tout le monde se connaissait et l'harmonie parfaite coexistait entre Lumière et Ténèbres. C'était même la raison pour laquelle les Jumelles étaient faites l'une de Lumière et l'autre de Ténèbres.
Takamina ne se rendit pas compte, mais elle pensait tout haut :

"Mon Monde me manque énormément... Si seulement je pouvais le retrouver ! Ce serait tellement magique et magnifique ! Oui ! Il faut que j'y crois ! De tout mon être ! Je retrouverai Nomugo ! Je le jure sur ma vie et ma couronne !"

Cette promesse redonna le beau sourire naturel de Chocola. Cette dernière se tourna vers Hel et lui demanda :

"Avez-vous des rêves vous aussi ? Si vous croyiez fort en vos rêves et que vous vous battez pour défendre votre point de vue, alors ils se réaliseront... C'est ce que ma Mère Grand Neko me disait souvent !"

Alors que Takamina parlait tranquillement avec Hel, Chiery s'approcha de la bande d'arrogants. Seifer s'énerva en voyant la Neko Vanille. Il lui cracha :

"Encore toi ?! Qu'est-ce que tu veux à la fin !
-Pourquoi te comportes-tu comme un enfant ?"

Décidément pour Seifer, cette Neko n'avait pas lâché l'affaire et elle était de marbre devant toute provocation et insulte. Quelle puissance ! Mais il ne se laissa pas abattre et répliqua :

"Tu te prends pour qui ?
-Pour qui je suis..."

Il y avait de quoi rester bouche-bée devant les réponses de la Neko blanche. Peu importe ce que répondrait Seifer et ses amis, elle aurait toujours le fin mot de l'histoire.

[HRPG : ok ^^ j’en ai en réserve, donc ça devrait aller ; discutons encore un peu, puis je m’occuperai du scénario.
Histoire qu’Hel active enfin sa Keyblade, et qu’il comprenne que la magie qu’il a oubliée existe !
*lève un poing conquérant et convaincu*]



- Oh... Je ne sais pas moi... Après tout je ne suis pas douée pour parler avec des inconnus... A vrai dire... Je crois bien que j'en ai eu rarement l'occasion de le faire...
Vous n’avez rien à me dire et pourtant vous insistez pour me parler ?
Ce genre de comportement me laissait perplexe. D’aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais aimé parler pour ne rien dire, et je n’avais jamais pu comprendre les personnes qui pensaient différemment.
En outre, n’avait-on jamais expliqué à cette fille qu’il ne fallait pas adresser la parole aux inconnus ?
Peut-être que cette fillette faisait partie de ces nombreuses collégiennes qui souhaitaient sortir avec des hommes plus âgés, et qu’elle avait jeté son dévolu sur moi. Cette pensée me fit frissonner d’embarras.

Je n’écoutai pas réellement la suite, fasciné par ses oreilles et sa queue : ces dernières se mouvaient avec souplesse et agilité, comme celles d’un chat. Cela me perturbait ; ce que j’avais pris pour un déguisement s’avérait être un gadget incroyablement performant…
- Mon Monde me manque énormément... Si seulement je pouvais le retrouver ! Ce serait tellement magique et magnifique ! Oui ! Il faut que j'y crois ! De tout mon être ! Je retrouverai Nomugo ! Je le jure sur ma vie et ma couronne !
Ses oreilles s’étaient couchées, comme celles d’un chat meurtri ou apeuré. En dépit de l’envie pressante de mettre un terme à la conversation, je dus admettre que tout ceci piquait ma curiosité.

- Avez-vous des rêves vous aussi ? S’enquit-elle soudain. Si vous croyiez fort en vos rêves et que vous vous battez pour défendre votre point de vue, alors ils se réaliseront... C'est ce que ma Mère Grand Neko me disait souvent !
Je me rembrunis sur le coup. Je sentis mes yeux se plisser, mes sourcils se froncer.
Oui, bien sûr. Tout le monde disait cela. Personnellement, j’aurais légèrement modifié la phrase en « Si vous croyiez en vos rêves, et que vous vous battez vraiment très fort, sans relâche et au dépend de votre santé pour défendre votre point de vue, alors, éventuellement, il y aura une faible probabilité que vos rêves se réalisent ».
Mais puisqu’elle tenait tant à discuter, je décidai de me montrer plus cordial envers cette petite fille si excentrique. Qu’avais-je à perdre ?
- Je n’ai pas de rêve, désolé, répondit-je avec plus de douceur.
C’était un mensonge, bien sûr. J’avais des rêves. Mais ce n’étaient que des cauchemars. Des cauchemars horribles, immondes, sordides dont j’étais la victime impuissante.

… Brutalement, mon rêve de cette nuit me revint en mémoire. Je me figeai, l’air pensif. Un bien étrange rêve, en vérité, très réel et très familier…*
- Je vous souhaite également de retrouver votre… « monde », dis-je, revenant à la réalité. Vous savez que l'on m'a affligé d'un psy pour moins que ça ? Dites-moi : votre déguisement est très réussi ; comment cela fonctionne-t-il ?


* Référence au RPG Falling Awake.

Takamina avait bien de la peine pour le garçon, il n'avait aucun rêve. Mais au fond d'elle, elle sentait qu'il mentait, c'était impossible qu'un être vivant vive sans rêve. Pour ce genre d'histoire, elle était forte ! Mais pourquoi diable Hel ne disait pas la vérité ? Pourquoi restait-il froid envers elle ? Chocola était bien déçue de voir qu'il ne lui faisait pas confiance. Pourtant, elle avait essayé de le défendre contre ce Seifer ! A moins qu'il souhaitait se battre avec lui ? C'était peut-être pour cette raison qu'il lui parlait ainsi ? Ou alors elle se faisait juste des idées idiotes.

Après avoir lancé une petite phrase d'encouragement, si on pouvait appeler cela ainsi, Hel ajouta :

"Dites-moi : votre déguisement est très réussi ; comment cela fonctionne-t-il ?"

Takamina eu le visage cramoisi. Elle ne savait pas de quoi parlait le jeune homme. A vrai dire, les Neko n'étaient pas rares à Nomugo, c'était pour quoi elle ne comprenait pas sa question. Après tout, c'était normal pour elle d'être comme elle était. Elle finit par répondre en balbutiant à moitié :


"Co-Comment ? Qu-Quel déguisement ? Je-Je ne porte pas de déguisement ! Pour-Pourquoi me dites-vous cela ?"

Pour Takamina, cet interrogation n'était pas du tout évidente. Pour des humains n'ayant jamais vu des Neko, c'était étrange de croiser quelqu'un avec une queue et une paire d'oreille de chat. Mais pour la jeune fille qui croisait un peu de toutes les créatures, c'était tout à fait naturel.

Chiery revint enfin au parc. Elle avait régler ses petites affaires avec Seifer. Elle retrouva sa Jumelle à la même place qu'elle l'avait laissée, mais ne comprenait pas pourquoi son visage était écarlate. Puis, elle sut la situation grâce au lien qui les reliait. Elle s'adressa à Hel de la même manière qu'elle faisait depuis qu'elle se trouvait dans la Cité :


"Ce n'est pas un déguisement... Nous sommes nées ainsi... Avec une paire d'oreilles et une queue de chat... Nous n'y pouvons rien... Nous sommes une sorte de fusion entre un chat et un humain. Nos parents étaient comme nous... On nous appelle des "Neko"."

Et elle se tut. Takamina jeta un regard interrogateur à sa Jumelle, quand elle finit par tilter. Hel pensait donc que la partie féline qu'elles avaient n'était qu'un déguisement.

[HRPG : Je me permets une réponse courte parce que le RPG avance assez vite ^^']



J’ignorai pourquoi. J’ignorai comment.
Mais au moment où la blonde déclara être une hybride de chat et d’humaine, je voulus la croire. Autrefois, je voulais croire aux extra-terrestres, aux monstres, aux fées, aux esprits, aux zombies. Je voulais croire que la réalité n’était pas aussi grise et prévisible que celle qu’avaient conçue adultes.

Ce fut sans doute pour cela que je choisis d’entrer dans leur jeu.
- Vous êtes donc des Nekos et vous venez d’un monde appelé Nomugo. Un monde peuplé d’êtres comme vous. Et pourquoi l’avez-vous quitté ?
Je fermai mon livre et les observai. Autour de nous, les passants s’amenuisaient avec l’arrivée de la nuit, mais je n'y prêtai guère attention.

... Avec le recul, je me dis que j'aurais dû.

La question de Hel déchira Takamina en deux. Chiery quant à elle ne montrait rien. Elle ne baissa même pas la tête pour exprimer sa colère et sa tristesse. Chocola voulait se lever pour la serrer dans ses bras mais quelque chose la retenait. Vanilla répondit à la question fatale qui détruisait à chaque fois les Jumelles Neko :

"Parce que je l'ai détruit..."

Cette phrase n'avait aucun sens, Chiery n'avouait pas tout mais en plus elle avait prit une voix transparente, comme si elle n'exprimait plus rien. A moins qu'elle ne voulait point qu'on la voit faible. Takamina comprit soudainement pourquoi la Neko Vanille se comportait ainsi : cette dernière craignait de voir sa "deuxième personnalité" ressurgir et blesser quelqu'un ! Chocola avait envie de pleurer, elle trouvait que leur vie était injuste... Si seulement elles pouvaient faire marche arrière ! Takamina s'en voulait tellement de ne pas avoir deviné plus tôt la détresse de sa Jumelle, sinon, elle l'aurait aidée sans hésiter ! Mais hélas, elle ne la pas su, ce qui fait que leur Monde n'ait plus...

Je fixai les jumelles en silence. Et l’évidence me sauta aux yeux : il ne s’agissait plus d’un jeu. Leur détresse était telle qu’elle en devenait presque palpable ; j’avais, en face de moi, deux fillettes dépossédée de tout et au cœur brisé.
- J’en suis désolé, leur dis-je doucement. Que pouvais-je dire d’autre, sincèrement ?

Je n’étais même pas désolé, puisque je n’en étais plus capable. J’eus envie de me maudire tant je me répugnais.
Mais nous avons tous nos problèmes…
Je ne savais comment briser le silence. En fait, j’ignorais si elles souhaitaient le briser elles-mêmes. Peut-être était-ce mieux de se taire, de respecter la minute de silence pour les morts.

Alors que je fixais le vide en attendant que l’une des jumelles reprenne la parole, je vis une ombre frémir au coin de la rue. Je clignai des yeux, intrigué.
Peut-être avais-je rêvé ?
Peut-être était-ce Seifer, lequel avait finalement décidé de revenir prendre sa revanche?

Je choisis d’ignorer la chose et reposai mon regard sur les jumelles.
- … Avez-vous trouvé un nouveau foyer, désormais ?

C'était un cauchemar en boucle pour les Jumelles. Chaque fois qu'on leur posait cette question, elles revivaient la destruction de leur Monde. Et Chiery s'en voulait tellement !
Hel demanda si elles avaient un foyer. Takamina répondit négativement de la tête. Les deux Neko ne faisaient que de se balader de Monde en Monde, et prenait des hôtels dans certains lorsqu'il se faisait tard et qu'elles devaient se reposer. Mais elles ne pouvaient continuer dans cette situation ! De plus, leur famille devait continuer à régner sur Nomugo ! Il ne fallait pas que tout ceci cesse à cause d'une dispute aussi stupide soit-elle ! Si le Monde de l'harmonie revivait et que leurs parents étaient de nouveau -sachant que leur père fut tué lors d'une terrible guerre dans un Monde voisin-, peut-être que Chiery pourrait se faire pardonner et donc réintégrer les Himeji ! Takamina y mettait tout son cœur pour que sa Jumelle retrouve sa légitime place parmi les siens !


"Nous n'avons peut-être pas de foyer, mais nous voulons reprendre le notre !"

Ces paroles pleines de détermination encourageaient de plus en plus Chocola. Elle n'était peut être pas forte en combats, mais niveau encouragement elle trouvait un point fort !

- Nous n'avons peut-être pas de foyer, mais nous voulons reprendre le notre !
- Le reconstruire, donc ? Demandai-je.
La demoiselle brune semblait déterminée. Je ne connaissais pas vraiment les enjeux d’une telle ambition, mais je supposai qu’ils étaient importants.
Je leur adressai un faible sourire.
- Je vous souhaite d’y arriver, alors.
Et j’étais sincère.

Soudain, je vis l’ombre de la ruelle.
Mon regard fut attiré par son mouvement fugace, et rencontra ses yeux.
Vides.
J’écarquillai les miens : j’avais déjà vu cette créature. Dans mon rêve dans cette nuit.
- Bien, sur-ce, je vais devoir vous laisser… Murmurai-je distraitement.
La créature fila dans la rue. Je me levai, saisis mon sac et mon livre, et me dirigeai vers la rue.
Qu’était-elle ? Que faisait-elle là ? S’était-elle échappée de mon rêve ?

J’accélérai inconsciemment, comme dans un état second.
Son regard vide me hantait.
Je bifurquai dans une ruelle. Elle filait sur le sol, comme une ombre chassée par une lampe-torche. La lumière s’était faite plus faible avec la tombée de la nuit, et dans la ruelle régnait la pénombre.
Je sentis mon cœur accélérer, mais je me maîtrisai. Ce n’était pas le moment d’avoir un accident.
La créature m’observa, et fila dans l’un des conduits de tramway.

Elle m’attend et me guide… songeai-je. Elle m’attire, et je la suis comme un papillon attiré par la flamme…
Je n’avais hélas plus aucun contrôle sur mon corps. J’étais le spectateur impuissant de ma vie, et je le suivis dans les sombres conduits.
Au risque de brûler mes ailes.

Takamina avait les yeux qui brillaient de mille feux, on pouvait voir qu'elle irait jusqu'à son dernier souffle pour rebâtir Nomugo s'il le fallait ! Elle ferma les yeux et revit son Monde.
Elle se trouvait dans la salle du trône près de ses parents et de sa Jumelle. Elles devaient avoir au moins 4 ans.

Spoiler:

Elles avaient des petites robes noires et sautillaient comme des papillons devant les trônes de leurs parents. Ces derniers les regardaient avec un grand sourire joyeux. Dans cette scène, il n'y avait qu'un bonheur immense qui faisait régner l'espoir et la paix dans le Royaume. Tout le monde comptait sur les deux petites descendantes Himeji. On souhaitait qu'elles dirigent Nomugo avec grâce, sagesse, et courage. Elles devaient être dignes de leur mère, puissante et valeureuse guerrière soit elle. Tous les habitants savaient très bien que cette dernière, la Reine, était dur avec ses filles, mais s'était pour leur bien ainsi que celui du Monde.

Takamina sortit de ses souvenirs en entendant Hel qui les quitta d'une drôle de façon. Chocola voulut le suivre, mais Chiery la stoppa net. Elle lui souffla que ce n'était pas leurs affaires.


"Mais il..."

Et alors que la Neko Chocolat voulait se débattre, les deux Princesses déchues sentirent une aura puissante et mauvaise. Ce qui fit plus paniquer Takamina qui réussit à s'échapper de sa Jumelle et fonça à la poursuite de Hel en se fiant à son odorat. Chiery n'avait d'autres choix que de la poursuivre pour la protéger.

Finalement, les deux Neko se retrouvèrent face à de sombres conduits. Cette vue fit hérisser la féline queue de Chocola qui se cacha derrière la Neko Vanille. Cette dernière fixait les tunnels sans lâcher prise. Cette aura pouvait être sentie à des milliers de kilomètres dans le Monde !

Sans crier garde, Vanilla saisit la main de sa sœur et s'enfonça dans l'inconnu avec elle.

C’était un piège et j’y avais foncé tête baissée. J’étais désormais bien loin de la surface et de la sortie, perdu quelque part dans les entrailles du réseau ferroviaire de la Cité.
Je tournai la tête, à la recherche de la petite créature.
Petite peste. Maintenant que tu m’as amenée ici, tu ne veux plus te montrer. Heureusement que j’avais mémorisé le chemin au fur et à mesure que j’avançais dans la pénombre.

Je fis demi-tour… et tomba sur elle. Son corps noir et chétif. Ses antennes tordues. Et son regard…
Il en sorti soudain d’autres. Toutes identiques, mi- rampantes mi- marchantes, et toutes me dardant de leurs yeux.
Dans mon rêve, j’avais une arme.
Ici, je n’en avais aucune.
Les créatures glissèrent soudain vers moi, et, d’un geste, lancèrent leur main griffue vers ma taille. La douleur me rappela à la réalité ; je reculai vivement, portant la main à mon flanc lacéré. L’inquiétude me gagna, et je sentis mon cœur accélérer dangereusement. Ce n’était pas le moment. Et puisqu’elles me barraient la route, je choisis de m’enfoncer plus loin encore dans les tunnels, espérant déboucher quelque part. Il y avait plusieurs sorties, après tout.

Je courus, les créatures sur les talons. J’essayai de ne pas aller trop vite pour ne pas risquer de perdre haleine, ou, plus ennuyeux, perdre mon cœur. Cela me sembla familier. Bondir par-dessus les escaliers, bifurquer en s’aidant d’un mur, déraper, descendre un escalier en glissant sur la rambarde. Ces gestes, je les avais toujours faits, dans ma cité natale.
C’était un jeu auquel je jouais avec la police : moi, je taguais les murs ; eux, ils devaient m’arrêter. J’étais armé de mes bombes aérosols et de ma connaissance de la rue, eux avaient les menottes et les matraques. La lutte semblait équitable.
… Sauf qu’à l’époque, je n’avais pas mes problèmes de cœur, songeai-je avec amertume.

Je m’arrêtai, et regardai derrière moi : les créatures semblaient m’avoir abandonné. Mon soulagement fut de courte durée cependant : comme un grondement, un séisme intérieur, j’eus l’impression que mon âme était ébranlée par quelque choc ; quelque chose était proche, et son aura me terrifiait.
Je n’eus pas à chercher longtemps : la créature apparu, gigantesque, noire, dangereuse. Ses jambes musculeuses étaient ridiculement courtes, mais ses bras puissants étaient, pour leur part, immenses. Un immense trou ornait sa poitrine, et ses yeux brillaient derrière les filaments qui bougeaient sur son visage.



La douleur perça alors mon cœur, et me mit à genoux. Ce n’était pas le moment. Ce n’était jamais le bon moment, bien sûr ; mais c’était encore pire, là que la créature me surplombait de toute sa hauteur, les yeux brillant d’un éclat froid.

Les deux Jumelles continuèrent leur ascension dans les Ténèbres. Elle finirent par trouver des Sans-Cœur ! Décidément, ces créatures étaient partout ! Mais le plus étrange c'était qu'il n'y avait jamais eu ces créatures à Nomugo. Peut-être que l'harmonie qui se trouvait dans ce Monde était tellement puissante qu'il n'y avait pas ces monstres affamés de cœurs...

Ce fut Chiery qui les vit en première et leva son bras pour empêcher Takamina d'aller plus loin qui était encore dans son élan. Vanilla observait la scène, elle remarqua que les Sans-Cœur allait partir vers une cible qui s'était enfuie. Cette cible devait être Hel sans aucun doute ! La Neko Vanille fit apparaître sa Keyblade et demanda à sa Jumelle de ne pas la suivre. Cette dernière en avait assez d'être protégée. Elle voulait se défendre elle-même ! Hélas, l'aura de Chiery était trop puissante pour faire face à elle.

Une fois toutes les créatures vaincues, les Neko pistèrent le jeune homme. Elles finirent par le trouver en détresse face à un Sans-Cœur géant ! Takamina se sentait minuscule à côté de lui. Elle fonça vers Hel, et lui dit :

"Est-ce que ça va ? Attendez je vais vous soigner !"

Elle sortit une potion de sa poche et la donna au blessé. Puis, elle se tourna vers la créature. Elle le fixa longtemps, ne le quittant pas une seule fois et ne clignant jamais des yeux. Chocola essayait de trouver un point faible, c'est ce que sa chère Jumelle lui disait tout le temps. "Concentre-toi bien sur ta cible, observe-le et surtout ne le quitte jamais !"

- Est-ce que ça va ? Attendez je vais vous soigner !
Pour une fois, je fus heureux d’avoir un peu de compagnie. Je pris le remède tendu avec gratitude et l’avala d’une traite. Aussitôt, les plaies sur mon ventre se refermèrent, et la douleur dans ma poitrine s’apaisa.

Devant nous, la créature de ténèbres remua lentement, puis tomba à genoux. Des sphères lumineuses et crépitantes jaillirent alors de son torse – ou plutôt du trou béant sur son torse – et filèrent vers nous. Je n’avais jamais rien vu de semblable, mais je sus d’emblée que cela ne présageait rien de bon.
Je saisis la fillette par la taille et bondit de côté, esquivant la première boule. Je fis de même pour la deuxième, puis la troisième… Mais je réalisai trop tard qu’elles étaient au nombre de quatre.
Alors il se passa une chose étrange – encore une ! – : mon bras vint se placer devant moi, et se retrouva armé d’une tige de verre violette ornée de rosaces de cristal…



Je n’eus guère besoin de réfléchir : je fis tournoyer l’arme si familière devant moi, en un geste souple et vif. La sphère crépitante se heurta de plein fouet à la clé de verre, et fila en sens inverse, percuta la créature au front, la faisant vaciller.
Je jetai un regard fasciné à ma Keyblade. J’ignorais pourquoi je l’appelais ainsi, mais, au fond de moi, je savais que telle était sa dénomination.

La créature mugit de rage, et enfonça son poing dans le sol ; mais, au lieu de se fissurer, le béton devint noir et comme liquide, et d’autres petites créatures y apparurent.
- Écartez-vous, dis-je à Takamina, pour votre sécurité.
Je n’avais plus peur, parce que je savais que je l’avais déjà accompli par le passé.

Hel semblait allez mieux depuis qu'il avait pris la potion de Takamina. Cette dernière fut soulagée de le voir de nouveau sur pattes. Elle arrêta de regarder l'ennemi pour se tourner vers le jeune homme. C'est alors que l'adversaire s'agenouilla lentement pour finalement faire apparaître des sphères qui se dirigeaient vers Takamina et Hel ! Ce dernier prit la Neko par la taille, ce qui fit rougir la Reine Déchue qui était plus surprise par ce geste que gênée. Grâce aux esquives du garçon, aucun des deux ne reçut de dégâts. Mais il restait une dernière sphère ! Alors que Takamina s'apprêtait à encaisser l'attaque, elle fut étonnée de voir apparaître, dans la main de Hel, une Keyblade d'une beauté impressionnante !
Le jeune homme utilisa instinctivement son arme et renvoya l'attaque vers l'envoyeur qui 'énerva. Il planta son bras dans le sol et le sol devint noir de Ténèbres. La créature faisait appel à des alliés !

- Écartez-vous pour votre sécurité.

Takamina obéit à contrecœur. C'était dur pour elle d'avoir le rôle de demoiselle en détresse qu'il fallait protéger et surveiller.

Chiery se battait de son côté, elle était avec les deux autres depuis le début, mais des Sans-Cœur l'empêchaient de les rejoindre en l'attaquant en troupe.
Enfin, elle réussit finalement à tous les vaincre et se plaça aux côtés de sa Jumelle. Elle fixa longuement la Keyblade de Hel. Depuis quand possède-t-il cette arme ? Pas le temps aux questions, le combat était plus en urgence. Chiery invoqua sa Clé et prêta main forte au jeune homme, laissant ainsi Takamina qui se retenait de courir les aider. Surtout qu'elle avait le pouvoir des Ténèbres, alors que Vanilla était celui de la Lumière !

La jeune fille blonde finit par me rejoindre, elle aussi armée d’une gigantesque clé aux couleurs sombres et à la base enflammée. Parce que je l’avais vu se battre, je tolérai sa présence à mes côtés ; sinon, je restais méfiant à l’idée d’avoir une enfant dans les jambes.

- Occupez-vous des petites créatures, lui dis-je, avant de filer vers la montagne de ténèbres. Arrivé à sa hauteur, j’entrepris de frapper ses jambes, son flanc et ses mains, les seuls points que je pouvais atteindre ; mais il me sembla que seules ses mains étaient sensibles à mes assauts.
Et sa tête, songeai-je, me rappelant de l’effet qu’avait eu sur lui la boule lumineuse.

Je remerciai intérieurement les acteurs de mon rêve : le punk qui m’avait infligé ce parcours du combattant, les jumelles qui avaient éveillé ma logique, et le sabreur… Grâce à eux, je me sentais en confiance. Et c’était tant mieux ; moins la peur serait présente dans mon cœur, mieux je me porterais.

J’enchaînai les attaques, latérales, circulaires, en vrille, mais notre ennemi paraissait infatigable. Il était lent, certes, mais réellement agressif et incroyablement résistant.
Je devais ressembler à un tourbillon violet et bleuté, tant ma Keyblade virevoltait en tous sens. Je bondissais, tournoyais en une attaque circulaire latérale, puis me fendais en une attaque en vrille horizontale, propulsais les créatures en l’air en une série d’attaques semi-circulaires dirigées vers le haut.

Depuis quand savais-je faire cela ? Je n'en avais aucune idée. Depuis quand maniais-je cette arme ? Je l'ignorais. Un pan entier de ma mémoire était parti en fumée, me privant des trois dernières années de ma vie. Sans doute avais-je tout appris durant cette période. Et peut-être était-ce la raison de ces cicatrices sur mon corps dont j'ignorais la provenance.
Peut-être.

Un moment, je me fendis d’un saut en vrille, enchaînant salto sur salto, frappant à chaque tour la main noire striées de veines violacées. Lorsque je retouchai le sol, je jetai un coup d’œil vers ma partenaire : tenait-elle le coup ?

Ce moment d’inattention me coûta cher : le monstre frappa avec force le sol, à nouveau, mais cette fois, il n’ouvrit aucun portail : son poing provoqua une onde de choc lorsqu’il entra en contact avec le béton, et je fus repoussé à l’autre bout du hangar.
Je mis quelques secondes à comprendre ce qu’il venait de se passer, pourquoi mon dos me brûlait et et pourquoi mon souffle était coupé.
Je me relevai péniblement, juste à temps pour voir la créature préparer de nouvelles sphères. Je préparai mon arme, à la manière d’un joueur de base-ball : cette fois, pas une ne manquerait sa tête.

Takamina regardait la scène sans pouvoir venir en aide, Hel avait "autorisé" Chiery pour combattre mais la Neko Chocolat devait patienter sans donner le moindre coup de patte. Frustrée, elle s'était assise un peu dans l'ombre en attendant le fin mot du spectacle.

Chiery usait de sa magie pour vaincre facilement les petites créatures comme l'avait demandé Hel. Elles étaient tellement faciles à vaincre que la Neko Vanille s'ennuyait un peu.Bon au moins, il y avait un point positif dans cette histoire, sa "deuxième personnalité" se tenait tranquille car elle n'utilisait pas toute sa force. Donc, elle était plutôt apaisée grâce à cette situation.

Après un léger moment d'inattention, le pauvre Hel se retrouva propulsé contre un mur. Chiery voulut le porté secours mais il se releva seul et eut juste le temps de voir une sphère qui se dirigeait vers lui, et finit par se préparer à contrattaquer.

Vanilla remarqua alors que d'autres Sans-Cœur qui n'étaient pas invoquer par la créature géante firent leur apparition. Elles semblaient plus puissantes. Chiery se sentit alors mal-à-l'aise, la puissance des Ténèbres se faisait de plus en plus forte. La Neko avait le tournis et n'arrivait presque plus à rester debout. Elle allait s'approcher de ses adversaires, mais elle s'écroula sur le sol, épuisée par son point faible.

Takamina ne vit que sa Jumelle tombée, son reflex fut alors de s'enfoncer dans la bataille. Et au contraire de sa sœur, la présence des Ténèbres ne faisaient que de la renforcer. Chocola sortit sa Keyblade et commença à combattre les créatures qui voulaient s'attaquer à la pauvre Chiery.

Pourquoi diable étaient-elles si nombreuses ?
Il en sortait de partout, toutes plus agressives les unes que les autres. À peine l’on en vainquait une que deux créatures surgissaient, ténébreuses et avides.
Mais que nous voulaient-elles ?

Je renvoyai, en quatre attaques circulaires sèches, les quatre sphères dans la tête de la créature. Cette dernière oscilla dangereusement, mais se ressaisit.
Damnation. Je savais que j’y étais presque. Mais le combat devenait vraiment difficile, entre les petites créatures qu’il invoquait et celles qui avaient surgit du tunnel sans crier gare.
Ce fut ce moment que choisit la petite blonde pour s’évanouir. Je n’avais pas vu la scène, je ne pouvais dire s’il s’agissait d’un coup porté en traître ou d’un simple malaise. Sa sœur accourut pour l’aider, et je me demandai alors si elle était capable de se battre.

Je bondis et me plaçai entre les deux fillettes et les noires créatures qui leur en voulaient, et, d’une vrille, les fis battre en retraite.
- Éloignez-vous ! Leur fis-je, sans cesser de me battre.
Je commençais à avoir mal dans la poitrine. Trop d’ennemi, trop peu d’alliés. La douleur se répercuta dans mon bras gauche, l’engourdissant, entravant mes attaques. Je me donnai cinq minutes avant la crise cardiaque, si l’on s’en tenait à ce rythme.
Il fallait se montrer stratège : la grande créature, une fois défaite, ne pourrait plus invoquer de sbires, et nous nous retrouverions débarrassés d’un épineux problème.

J’armai mon bras.
Je pris de l’élan.
Puis, comme une catapulte, mon bras se détendit.
La Keyblade voltigea, tournoyant dans l’air comme une hache de jet.
Sa rosace vint se planter entre les yeux du colosse, lequel poussa un meuglement ; l’instant d’après, sa chair noire se désagrégeait en fumée, son corps s’évaporait.
Je jubilai : le colosse était vaincu !

Je n’eus guère le temps de savourer ma victoire, cependant : une créature noire à la silhouette allongée et aux bras décharnés profita de ce que j’étais désarmé pour m’attraper à bras-le-corps, m’immobilisant. Aussitôt, sa « compagne » se rua sur moi. Je poussai un cri lorsque ses griffes lacérèrent la chair de ma poitrine. Je me débattis, mais sans succès : la douleur qui irradiait dans mon cœur engourdissait mes membres, et devenait plus vive à chaque mouvement.

Takamina s'apprêtait à faire un élan pour attaquer les Sans-Cœur quand elle fut arrêtée par Hel. La Neko commençait à être agacée de ne pas avoir le droit de se battre. Elle savait parfaitement se défendre et voulait, de tout son être, protéger ceux qu'elle aime. De plus, elle avait appris l'art du combat grâce aux divers mentors qu'elle a eut, tels que : sa mère, la grande et célèbre "Guerrière de l'Avenir" et son cousin Ishimaru. Pourquoi ne la laissait donc pas utiliser sa Keyblade ?

Sur l'ordre de Hel, encore une fois, Takamina se soumit et glissa le corps inconscient de sa Jumelle à l'abri avec elle. Quand Chocola vit que le jeune homme était en mauvaise posture, elle s'énerva contre les créatures, sortit sa Keyblade et utilisa sa plus forte attaque qui allait user toute sa puissance mais qui allait pouvoir les sortir cette situation, il s'agit des Ténèbres Ardentes*. La Keyblade de Takamina se mit à mouvoir indépendamment et donna des coups aux Sans-Cœur jusqu'à ce que ces derniers disparaissent.

La pauvre Chocola s'écroula sur le sol épuisée par l'effort. Elle se releva légèrement et s’asseyait sur ses genoux. Vanilla ouvrit difficilement ses yeux et essaya de se remettre sur pieds. Au bout d'un petit moment, elle réussit à se mettre debout. Chiery baissait la tête, elle avait honte de ne pas avoir su tenir face à l'aura des Ténèbres. Takamina, quant à elle, faisait tout pour retrouver sa respiration.

"Eh bien ! Quel combat ! J'en suis toute épuisée..."

*Ténèbres Ardentes : La Keyblade se déplace seule et attaque tous les ennemis jusqu'à ce qu'ils soient épuisés ou morts [Attaque Ultime]

La puissance de l’attaque de Takamina suffit à éliminer toutes les créatures ; bientôt, je fus libéré de l’étreinte des monstres.
La fillette s’effondra à même le sol, exsangue.

Mais je n’y prêtai aucune attention : fébrilement, je dégrafai ma redingote. Fiévreusement, je fourrai ma main dans la poche intérieure. J’en extirpai avec précipitation un petit tube de plastique, et avalai avec la même hâte deux cachets blancs.
Je n’avais pas d’eau, mais j’avais appris à avaler sans. L’étau qui me broyait la cage thoracique se fit bientôt moins douloureux, et, au bout de quelques minutes, je pus à nouveau respirer correctement. Mon bras gauche, en revanche, continuait de m’élancer au rythme des pénibles battements de mon cœur.

Lorsque je revins à moi, je vis les jumelles : toutes deux allaient bien, si ce n’était que le brune était encore assise sur le sol et la blonde gardait les yeux rivés sur ses pieds.

- Merci… Murmurai-je. Pour votre aide. Parler m’était encore très douloureux, par conséquent je m’en tins à ces quatre mots.
Mais je brûlais d’envie de les questionner sur les Clés, les créatures, et ce que l’on venait de vivre.

Takamina demeurait assise sur le sol frais des conduits de tramways. Bien qu'elle voulait se lever, elle avait des crampes au niveau de ses jambes. De son côté, Chiery partit un peu plus loin pour essayer de se contenir et de ne pas montrer sa honte. Chocola la regarda surprise par cette action. Elle aurait aimé la suivre, mais ses membres inférieurs ne répondaient pas.

Hel les remercia pour leur aide. Takamina hocha de la tête, les joues légèrement roses.
Enfin, la Neko Chocolat put de nouveau se lever, ce qu'elle fit de suite. Chiery était toujours dans la même zone qu'eux mais dans l'ombre. On ne voyait d'elle que quelques mèches de cheveux roses pâles. Chocola comprit alors ce qui n'allait pas.
Elle décida de rejoindre sa Jumelle et mit sa main sur son épaule :

"Eh ! C'est pas grave ! Ça peut arriver à n'importe qui ce genre de chose ! Et tu sais ce qu'il peut se passer si tu continues à te morfondre ainsi..."

Chiery sursauta et regarda du coin de l’œil sa sœur. Cette dernière avait parfaitement compris ses pensées et les conséquences. Et elle avait raison, si Vanilla voulait prouver qu'elle était plus forte qu'on ne pourrait le croire, sa "deuxième personnalité" allait ressurgir. La Neko Vanille se secoua la tête, et toutes deux rejoignirent Hel. Takamina se gratta le derrière de la tête et lança :

"Désolée pour l'attente !"

- Désolée pour l'attente !
Je hochai la tête. Honnêtement, elles auraient pu aussi bien partir que je ne leur en aurais pas tenu rigueur.
Je titubai maladroitement vers le mur le plus proche est m’y adossai, la main crispée sur le torse. J’allais mettre du temps à m’en remettre. Beaucoup de temps.
Mais…
La Keyblade scintilla dans ma main, comme si jamais je ne l’avais lancée. Elle était belle, racée, fragile et si résistante en même temps. Une arme de qualité indéniable… Et d’origine inconnue.
- Vos Clés… Murmurai-je. D’où viennent-elles ? Savez-vous ce qu’elles sont, exactement ?

Après ce que je venais de vivre, je ne pouvais plus renier leurs oreilles, leur royaume, leur sang royal : après ce que j’avais vu, je ne pouvais même plus établir une claire distinction entre mes rêves et la réalité. En fait, je n’avais plus de réalité.
Et si mon expression était stoïque et calme, mon esprit était tel un véritable volcan en éruption… ou une mer houleuse dans laquelle je me noyais.

- Vos Clés… D’où viennent-elles ? Savez-vous ce qu’elles sont, exactement ?

Takamina laissa échapper un son, se demandant pourquoi Hel avait posé cette question. Elle fit apparaître sa Keyblade et l'observa pendant quelques instants. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment elle non plus ce que c'était exactement. Elle savait que Chiery avait lu des archives après être rentrée chez elles suite à la bataille où elles ont obtenu leur Clé. Mais Chocola n'avait rien fait. A part elles, aucun membre de la famille Himeji ne possédait de Keyblade. Elles étaient les premières. C'était pour cette raison qu'elles n'avaient jamais étudié sur cette arme puissante et mystérieuse. Takamina jeta un coup d’œil en détresse à sa Jumelle, cette dernière hocha de la tête et prit la parole :

"La Keyblade est une arme qui vient du cœur d'une personne courageuse qui a su faire ses preuves. Donc, si tu ne possèdes pas de cœur, tu ne peux pas avoir de Keyblade. Cette Clé a la capacité d'ouvrir et fermer n'importe quelle serrure et le pouvoir de libérer des cœurs. La Keyblade est très utile lorsque l'on fait le bien, mais dangereuse quand elle est entre des mains de mauvaises personnes. J'avais lu aussi qu'elles étaient en faite des copies d'une entité qui serait liée à Kingdom Hearts, la X-Blade. Malheureusement je n'en sais pas plus."

Takamina regarda Hel puis Chiery, et refit ce mouvement une bonne vingtaine de fois. Elle avait plus ou moins comprit ce qu'était cette Keyblade, mais Hel ? Avait-il capté chaque mot de Vanilla ?
Chocola était plus habituée aux éducations royales et historiques mais questions légendes et mythologies, elle ne savait rien du tout...

Au regard de Takamina, je compris que cette dernière n’avait pas tout saisi de l’explication de sa jumelle. Et pour cause.
Une arme liée au cœur de son porteur ? Mais comment mon cœur malade et dégénéré avait-il été en mesure de produire une arme aussi belle et aussi puissante ?
Et comment pouvait-on ne pas avoir de cœur ? Comment pouvait-on en libérer ? Et comment pouvait-elle ouvrir n’importe quelle serrure ? Fonctionnait-elle comme un passepartout ? Pourtant, le panneton me semblait bien gros et totalement inapproprié…
Et, soyons honnête, j’avais manipulé un bon nombre de passepartouts dans ma jeunesse.
Je sentais que ma soirée allait consister en une longue et fastidieuse recherche internet pour tenter de comprendre tout cela.

Finalement, j’optai pour une sixième et dernière question, peut-être la plus embarrassante, sûrement la plus intéressante :
- Qu’est-ce que Kingdom Hearts ?

Takamina vit en Hel que la réponse de Chiery était assez insatisfaisante par rapport à toutes ses questions qu'il avait en tête. Le pauvre jeune homme ne devait pas être prêt lorsqu'il avait reçu sa Keyblade. Mais était-ce la première fois qu'il la voyait ? Chocola n'en avait aucune idée et pour cause, elle ne connaissait Hel que depuis cet après-midi-là. Leur rencontre ne datait que de moins d'une demi-journée, ce n'était sûrement pas avec ce genre de questions qu'ils allaient plus se connaître !

Hel demanda à Chiery ce qu'était Kingdom Hearts. Vanilla ferma les yeux pour retrouver dans ses souvenirs les vieilles pages qu'elle avait lues dans un grimoire appartenant à un de ses aïeux.

"Eh bien Kingdom Hearts est une entité extrêmement spéciale... Il s'agit du cœur de tous les Mondes, ainsi que source de puissance et connaissance. C'est aussi dans Kingdom Hearts que l'on retrouve la Lumière, la véritable ! J'ai aussi découvert que l'on pouvait en créer un à partir de cœurs de personnes ou de Mondes... La X-Blade permettrait d'ouvrir la serrure de cette entité, c'est pour cette raison qu'une guerre éclata, la Guerre des Keyblade. Si une personne avait en sa possession Kingdom Hearts, alors il pourrait créer un Monde à son image..."

Que d'explications pour Chiery ! Takamina était vraiment impressionnée par la mémoire de sa Jumelle. Quel dommage qu'elle ne soit pas autant forte niveau royauté... A moins que tout ceci soit faux ? Peut-être que leur mère avait prétendu cette excuse comme quoi Chiery ne serait pas une excellente élève ? Si ça se révèle être vrai alors cela veut dire que ce n'est pas moi qui suis censée être la Reine ! Mais Chiery ! Pourquoi mère aurait-elle mentit et renier son existence ? Chocola devait avoir une discussion avec la Reine de Nomugo, mais pour cela, il fallait le reconstruire et le chercher... Takamina soupira. Il y avait tant de mystères à éclaircir. Mais une chose était sûre pour la Neko Chocolat, Chiery devait devenir la légitime héritière du trône de leur Monde ! Mais pourquoi diable ce mensonge de la part de leur propre mère ?!

- Je vois.
Je ne voyais rien. Les mots étaient clairs, mais il y avait trop d’inconnues pour que l’explication le soit.
Je refermai ma veste, et époussetai mon pantalon. Ce ne serait pas une soirée internet, mais une nuit entière. Qu’importe, il fallait que je sache. Que je comprenne.
En l’espace de quelques heures, j’avais vu trop de choses, et il fallait que je traite toutes ces nouvelles informations de la manière la plus méthodique qui soit.
Une question après l’autre.
Un fait après l’autre.
Et pour commencer, il me fallait une douche.

Je me tournai vers les deux fillettes. En dépit de leur jeune âge, elles avaient su démontrer une grande aptitude au combat, et m’avais sauvé la vie. Je ne savais comment les remercier, sinon avec des mots. Et les mots n’étaient pas mon fort.
- Vous sentez-vous capables de marcher ? Dis-je, en désignant la sortie du doigt. J’avais intégralement mémorisé le chemin, et j’aspirais à de l’air frais.


J’attendis leur réponse, puis nous reprîmes la route en sens inverse, et, cette fois, à un rythme beaucoup plus lent : toute la partie gauche de mon corps semblait sortir d’un long engourdissement.
- Je vous remercie pour vos explications, finis-je par souffler. Mais… savez-vous où je pourrais me renseigner davantage ? Je crains de ne pas tout saisir.

Et surtout, je me rendais compte que, en dépit de tous les livres que j’avais lus, en dépit de toutes les heures passées sur internet, je n’avais jamais vu la moindre mention concernant de telles entités.

Deux simples mots de la part de Hel pour montrer qu'il avait comprit. Mais il semblait que d'autres questions persistaient dans son esprit. Takamina se sentait un peu inutile, ne pouvant répondre au jeune homme. Elle ne faisait que d'écouter depuis le début de ce dialogue, comprenant à mi-mots ce que sa Jumelle expliquait. Cette dernière essayait de se rappeler de toutes les vieilles archives qu'elle avait eu l'occasion de lire. Néanmoins, tout ceci datait d'il y a une petite année... Heureusement que quelques bribes lui revenaient à elle.

- Vous sentez-vous capables de marcher ?

Les deux hochèrent en chœur de la tête, et tous les trois commencèrent à marcher pour sortir des conduits. Hel et Takamina avançaient assez lentement. L'un pour une raison inconnue des deux Jumelles, et l'autre par son Esprit embrouillé par les pensées qu'elle croit être exacte. Chiery quant à elle, marchait un peu plus devant, le visage indifférent comme elle en avait l'habitude...

- Je vous remercie pour vos explications. Mais… savez-vous où je pourrais me renseigner davantage ? Je crains de ne pas tout saisir.

Chocola fut encore dégoûtée, une nouvelle question à laquelle elle ne pouvait pas répondre. Hel ne pouvait donc compter que sur Chiery pour attendre des explications. Vanilla s'arrêta et lança au jeune homme:


"Je ne sais pas vraiment... Pour ma part, j'ai trouvé ces informations dans des archives du château royal... Néanmoins, si je me souviens bien, j'ai lu qu'il y avait des maîtres de la Keyblade qui enseigne à manier la Keyblade et apprend les légendes sur cette dernière... Ce serait à eux qu'il faudrait s'adresser..."

Des maîtres de la Keyblade ? Takamina n'avait jamais entendu parler de ce rang. Qu'y avait-il de spécial à être un maître de cette arme ?

Des maîtres de la Keyblade…
Nous progressions. Lentement, laborieusement, certes, mais nous  progressions tout de même : désormais, je savais par où commencer. Je me remis en route : je préférai parler et réfléchir en marchant, en déplaise à mes compagnes d’aventure.

Bientôt, nous atteignîmes la sortie ; j’inspirai aussitôt une grande goulée d’air frais. Dehors, la nuit était tombée, et la chaleur aussi.
- Encore merci pour votre aide, fis-je, d’une voix fatiguée.
Je n’avais pas envie de m’éterniser ici, il fallait vraiment que je me repose ; cependant, il valait mieux ne pas perdre les jumelles de vue : après tout, elles étaient les seules, à ma connaissance, à maîtriser une arme similaire à la mienne…

- J’ai encore beaucoup à découvrir, fis-je alors. À commencer par ces maîtres, cette arme… Mais pas ce soir. Peut-être pourrions-nous nous retrouver demain pour en discuter plus longuement ? Par exemple demain en fin de matinée, au parc ?

Au fond de mon esprit, je sentais se former une idée, encore floue, mais sans aucun doute destinée à devenir très claire : il me fallait trouver ces maîtres. Si les archives de Nomugo avaient disparu avec le royaume, alors j’irai chercher ailleurs.
Et rien ne m’aurait fait plus plaisir que de quitter cette affreuse cité édulcorée et mon insupportable psy.

Le ciel était totalement noir, néanmoins, de nombreuses étoiles se faisaient voir et éclairait un peu plus la nuit. Takamina regardait de tous les côtés, regardant le ciel, pour observer celles qui devait être Nomugo... Mais elle ne distinguait bien sûr rien avec autant de distance qui séparait la cité et le royaume...

Hel demanda si les Jumelles et lui pouvaient se retrouver le lendemain dans la fin de matinée pour parler plus en profondeur par rapport aux maîtres de la Keybalde et de ces dernières. Chiery hocha de la tête sans demander le moindre avis de sa sœur qui se retint de le faire remarquer. Vanilla prit la main de Chocola et l'entraîna plus loin dans la ville après avoir saluer le jeune homme.

Il leur fallait trouver le plus rapidement un hôtel pour passer la nuit dans la cité. Cela fendait le cœur de Takamina en deux, c'était la deuxième fois qu'elles allaient dans un hôtel... Elle commençait à être agacée par l'étrange politesse du personnel, il les traitaient mi-clientes, mi-princesses... Si elles retournaient dans ce genre de bâtiment, tout le monde allait finir par savoir qu'il y avait deux Himeji dans la cité puisqu'elles devaient s'annoncer lorsqu'elle réservait une chambre...

Finalement, les deux Neko se retrouvèrent dans un hôtel luxueux qui avait l'habitude de recevoir des personnes de hautes sociétés néanmoins, les sangs royaux demeuraient rares.CE fut pour cette raison que les Jumelles furent si gentiment accueillies et reçurent la plus belle suite.

Une fois entrée dans leur chambre, Takamina, émerveillée par la vue, fonça vers la baie vitrée et s'extasia devant tout ce qu'elle apercevait. Chiery partit dans la salle de bain, puis se coucha sans dire un mot. Chocola finit par faire de même au bout d'une petite vingtaine de minutes. La suite fut donc plongée dans le noir et le silence complet.

La douleur était insupportable. Mon corps entier était une plaie béante et enflammée. Je hurlais à pleins poumons, je tirais sur les liens qui sciaient mes poignets et mes chevilles. Ma voix emplissait la pièce, jaillissant de ma gorge sans que je ne puisse rien contrôler.
J’implorais leur pitié.
Je répondais que je ne savais pas. Que je n’avais pas la réponse à leur question. Les larmes roulaient sur mes joues.
Je ne savais pas…  

Je me redressai en hurlant.
La pénombre et le calme régnaient dans la chambre. Ma chambre. J’étais dans ma chambre.
Je m’emparai du tube de cachets, et en avalai deux d’un coup. Ma respiration s’apaisa doucement, mon cœur ralentit sa course folle.
D’une main encore tremblante, je palpai les cicatrices sur mon ventre.
Et, seul dans le noir, silencieusement, je me mis à pleurer.

***
J’arrivai au parc en avance, comme à mon habitude. J’étais parvenu à masquer ma mauvaise nuit sous du maquillage noir. Le résultat était probant : j’avais l’air d’un vampire.
… Ce qui ne me changeait pas réellement de d’habitude, en somme.

Je m’assis sur le banc, le casque sur les oreilles. J’avais longuement mûri mon projet, la veille au soir. Et j’avais décidé de partir. Partir loin. Trouver ces maîtres, comprendre mon arme.
Et, peut-être, retrouver ma mémoire.

J'attendis donc les jumelles Neko, en me demandant si elles avaient trouvé un hôtel à leur goût.

Takamina se réveilla en sursaut. Elle avait rêvé durant la nuit. La Neko avait revu des images de Nomugo et de sa famille. Chocola tourna la tête et vit le lit vide de sa Jumelle. Vite, la Neko Chocolat s'habilla et sortit de la suite en pistant l'odeur de Chiery.

Elle finit par trouver cette dernière dans le restaurant de l'hôtel. Elle était en train de manger son petit déjeuner. Deux membres du personnel se tenait à sa disposition alors que les autres clients n'avait le droit qu'à un serveur par table. Ceci attirait donc beaucoup de regards des personnes de la noblesse n'ayant néanmoins pas de sang royal au contraire des Jumelles. Takamina s'assit timidement en face de Vanilla qui sirotait un thé vert. Pour sa part, elle demanda un bon vieux chocolat chaud sans sucre.

Le déjeuner terminé, les Jumelles Neko s'en allèrent dans leur suite pour se changer et partir se balader pour attendre la fin de la matinée avant d'aller au rendez-vous avec Hel.

Les deux sœurs arrivèrent dans le parc et virent le jeune homme assis sur un banc. Takamina s'installa une nouvelle fois alors que Chiery demeurait debout. Cette dernière prit la parole avec le même ton que la veille :

"Bonjour. Quelles questions voulez-vous que je réponde aujourd'hui ?"

Takamina commençait à se demander si sa Jumelle avait déjà été expressive... Elle essaya alors de se rappeler de ses souvenirs de treize années d'existence. Elle avait rarement vu sa sœur s'exprimer physiquement et en parole... Elle tenait sans doute cela de leur mère... Tandis que Chocola était plus de son père... Bon il était vrai que tout comme sa mère, la Neko Chocolat maniait l'art du combat, quant à Chiery, elle pratiquait la magie avec puissance tout comme leur père. Nous sommes tout de même une étrange fusion...

- Bonjour. Quelles questions voulez-vous que je réponde aujourd'hui ?
L’approche, très directe et dépourvue de chaleur, ne me surpris pas ; en fait, je réalisai que, dans son comportement, la jumelle blonde me ressemblait un peu.

- Bonjour, répondis-je sur un mode similaire. J’ai fait quelques recherches sur la Keyblade, les Maîtres, les mondes, hier soir (je ne précisai pas qu’« hier soir » avait, en vérité, commencé tard dans la soirée et fini vers l’aube).

»  Pour être franc, et en dépit de mes recherches, j’ignore encore beaucoup trop de choses. Je ne sais comment utiliser ma Keyblade, par exemple, ni d’où viennent les Sans-Cœurs, et pourquoi il existe autant de mondes ; toutefois, j’ai vu que je pouvais trouver toutes ces réponses en un lieu appelé « la Ville de Disney ».
Mes questions sont donc : connaissez-vous ce monde, et savez-vous comment je puis m’y rendre ?

En vérité, j’avais trouvé bien des choses sur internet ; mais beaucoup de sources s’étaient avérées fausses ou stériles, et, finalement, la seule piste que j’avais était ce lieu au nom étrange.

- Bonjour. J’ai fait quelques recherches sur la Keyblade, les Maîtres, les mondes, hier soir

Chiery se demanda alors où Hel faisait ses recherches... Cette ville semblait tenir des bâtiments privés où se localisaient des archives, mais parlaient-elles au moins d'autres affaires que ce Monde ? Cela étonnerait bien la Neko Vanille. Le jeune homme devait chercher vers une autre source que des documents. Et il semblait bien que cette fameuse source ne disait pas tout voir ne racontait pas toujours la vérité, ce qui expliquait sans l'ombre d'un doute la raison pour laquelle Hel avait encore des questions.

Le garçon demanda si les Neko Jumelles connaissaient un Monde du nom de "Ville de Disney", et comment pouvait-on s'y rendre. Vanilla mit deux doigts sur son menton pour montrer sa réflexion. Puis elle annonça :

"Il me semble bien avoir entendu des histoires de ce Monde lorsque j'étais petite... On y retrouve beaucoup d'habitants qui vivent en paix grâce à une pierre de Lumière... Si mes souvenirs sont exactes, on l'appelle "La Pierre Angulaire de Lumière" et elle réside dans le château de la ville... Elle empêche toute présence de Ténèbres d'entrer dans ce Monde..."

Takamina sursauta à ces mots. Elle ne pouvait donc entrer dans cette ville qui semblait respirer la paix... Cela l'affecta beaucoup, elle trouvait que bannir des êtres des Ténèbres était injuste, de plus, ces derniers n'étaient pas forcément mauvais ! Chocola aurait voulu le prouver puisqu'elle était elle-même faite de Ténèbres...
Chiery reprit :


"Pour accéder à différents Mondes, il peut y avoir deux options : soit on sait se téléporter ou créer des Portails, soit on prend un vaisseau Gummi... Néanmoins, je ne sais comment s'en procurer un... Pour notre part, c'est un évènement aléatoire... Nous nous retrouvons plongé dans un autre Monde sans aucune raison et explication... Néanmoins, je vais apprendre à faire des Portails."

Chiery sortit d'une petite sacoche, qu'elle portait en bandoulière, un manuel de magie de poche. Sur la couverture de ce dernirer, on pouvait lire : Le Livre du Sage, d'après sa Majesté Makoto Byakuya Himeji de Nomugo. Cela rappela à Takamina que sa Jumelle se baladait souvent avec ce livre créé par leur père, il s'était inspiré de sa propre expérience pour écrire ce livre. Ainsi donc, Chiery allait apprendre à fabriquer des Portails grâce à l'aide indirect de Makoto...

Je me calai donc dans le dossier du banc, attendant patiemment que la demoiselle ait fini.
Je vais apprendre à faire des Portails.
Ce n’était pas la réponse que je souhaitais entendre. J’aurais préféré un « je vais ouvrir un Portail » ou, dans l’idéal, « je vais vous apprendre à faire un Portail ».

En outre, je me demandai depuis combien de temps elle pouvait bien avoir ce livre, et pourquoi ne l’avait-elle pas d’ores et déjà dévoré, s’il contenait des secrets aussi importants. Je jetai un œil au titre : « Le Livre du Sage, d'après sa Majesté Makoto Byakuya Himeji de Nomugo ». Considérant que les deux jeunes filles s’étaient présentées comme des Himeji provenant de Nomugo, j’en conclus qu’il s’agissait d’un parent.

Je finis par me sentir bien inutile. Aussi, je croisai les bras et attendis la suite des événements. Je savais me montrer très patient.
... J'en avais été un des mois durant.



… À cette époque, j’ignorais encore de quoi ma Keyblade et moi-même étions capables ; aujourd’hui, tout me semble clair et simple, mais, ce jour-là, mon esprit n’était qu’eaux troubles.

Chiery observa longuement son manuel avant de le tendre vers Hel, à la grande surprise de Takamina qui pensait plutôt qu'elle allait lire le chapitre où leur père parlait des Portails. Cette première dit :

"Tenez... Je n'en ai plus besoin... Je l'ai lu et relu à de nombreuses reprises. Mais je n'arrive toujours pas à faire des Portails... C'est pour quoi je vais demander à mon père de me le faire apprendre."

Ces paroles résonnèrent dans la tête de Chocola. Makoto Byakuya Himeji fut décédé il y avait un an de cela. Takamina se demandait si Nomugo était reconstruit, y avait-il une chance pour que le Roi soit ressuscité ? Il n'y avait aucun doute pour le sort de ceux qui furent tués lors de la destruction de leur Monde, mais pour ceux qui virent la mort il y a longtemps ? Pouvait-on les recompter parmi les habitants de Nomugo ? Tant de questions qui pour l'instant demeuraient sans réponse...

"Je vous oblige à prendre ce livre. Ce n'est pas un cadeau. Sachez que si mon père est de nouveau vivant... Il pourrait vous aider à comprendre... Il n'est peut-être pas un maître de la Keyblade, mais il connaît pas mal d'informations sur les Mondes ainsi que la magie, étant un puissant sage..."

Je pris le livre.
- Je vous remercie, fis-je, avec sincérité.
Je n’en attendais pas tant ; ce « présent qui n’en était pas un » était, à ce moment et à mes yeux, une planche de salut.
Je m’en voulus également d’avoir mal jugé la jeune femme, laquelle avait bel et bien lu le livre. Je ne n’étais pas sûr d’être capable de magie, mais j’ouvris tout de même le livre à la page des portails.

Je lus, rapidement, en diagonale, puis relevai les yeux vers les jumelles. Je sentis que ça n’allait pas être simple ; car moi-même, je ne voyais pas comment je pourrais suivre les instructions du manuel, alors que je ne possédais ni le matériel ni le potentiel adéquat.
… Croyais-je à cette époque.

- Si je comprends bien, il est possible que des personnes aient survécu à la destruction de votre monde ? Savez-vous où les chercher ?

Je supposais déjà connaître la réponse, bien sûr ; mais j'espérais me tromper. Puis, une fois qu’elles m’eurent répondu, je demandai :
- Quand devrais-je vous rendre le livre ? Je ne sais combien de temps je mettrai à le finir.  

Sur l'ordre de Chiery, Hel prit le manuel tout en remerciant au passage la Neko. Puis, il lut rapidement un passage. Cela rappela à Vanilla, quand elle avait dix ans, qu'elle prenait souvent un livre au hasard et regardait furtivement certains extraits pour voir si ce bouquin avait du potentiel pour lui plaire. Elle se tourna vers sa Jumelle et se souvint que Takamina lisait peu de livre à part ceux sur la royauté. Leur mère l'avait rarement lâcher des yeux. La pauvre petite Neko Chocolat se retrouvait souvent sous la garde de la Reine alors qu'elle désirait plus que tout jouer avec sa sœur.

- Si je comprends bien, il est possible que des personnes aient survécu à la destruction de votre monde ? Savez-vous où les chercher ?

La question du jeune homme fit sortir Chiery de ses pensées, elle en secoua même sa tête.
Elle répondit avec une voix presque inaudible :

"Je n'en ai aucune idée... Tout ceci ne reste que de l'espoir... Nous ne savons même pas par où commencer nos recherches...
-Ne t'en fait pas Vanilla ! Je suis sûre que l'on finira pas revoir Père !"

Ce fut la première fois depuis le début de l'interrogation sur les Keyblades et le reste que Takamina prenait la parole. Malheureusement pour cette dernière, cette phrase ne servait à rien pour faire avancer les recherches et répondre à Hel...

- Quand devrais-je vous rendre le livre ? Je ne sais combien de temps je mettrai à le finir.

Chiery demeura longuement dans le silence, restant plongée dans ses réflexions. Chocola finit par la secouer en l'appelant timidement :

"Euh... Chiery ?"

L'intéressée se réveilla une nouvelle fois et, avec des grands yeux terrifiés, elle chuchota :

"Ça n'a aucune importance... Si Nomugo est de retour, vous pourrez toujours le ramener au château... Et annoncez aux gardes de le remettre dans ma chambre..."

Takamina ressentit l’effroi de sa Jumelle. Cette dernière s'inquiétait sur l'avenir. Elle se demandait si on l'accepterait de nouveau en tant qu'Himeji sachant que personne à part la Reine n'avait compris cette décision absurde. Surtout que Chocola savait parfaitement que Chiery était plus forte qu'elle en toutes les matières... Sauf de l'art du combat...

- Ça n'a aucune importance... Si Nomugo est de retour, vous pourrez toujours le ramener au château... Et annoncez aux gardes de le remettre dans ma chambre…

Pour la première fois depuis que je la connaissais, le regard impassible de la Neko blonde se teinta d’effroi. Si Nomugo est de retour, c’était là tout le problème. Je contemplai les jumelles, tâchant de jauger leur calvaire, de comprendre leur désespoir. Si jeunes et déjà orphelines ? Dépossédées de tout et potentiellement perdues ? C’était bien triste.
… Je ne parvenais pas à me sentir désolé, ou même apitoyé – non, cela faisait partie de ces choses que je ne ressentais plus –, mais je saisissais leur détresse.

- Si jamais je trouve des informations pouvant vous être utiles, je promets de vous en faire part, finis-je par dire. C’était la moindre des choses, compte tenu de tout ce qu’elles avaient fait pour moi. Mais en l’état actuel, je ne pouvais rien faire.

Je rangeai donc le livre dans mon sac, et me levai.
- Je vous remercie d’avoir pris le temps et la peine de m’aider ; je vais tâcher de lire ce livre, et, dès que possible, je vous le rendrai, dis-je en inclinant légèrement la tête. Y-a-t-il autre chose dont vous souhaiteriez me faire part ?
… Avant que je ne vous quitte ? La conversation était, pour moi, sur le point d’être close ; je ne pouvais les aider, et elles m’avaient déjà donné tout ce qu’elles avaient : conclusion, il était temps pour moi de me préparer à renvoyer l’ascenseur. Et je n’avais pas besoin d’elles pour ça.

- … L’hôtel était-il à votre convenance ? M’enquis-je tout de même, autant par politesse que par curiosité.

Chiery se frottait les mains, nerveuse, ne cessant de penser à la réaction de leur mère lorsqu'elle rentrerait avec sa Jumelle. C'était tout de même de sa faute si la Reine était morte ! Cette dernière devait vraiment lui en vouloir et voudrait par dessus tout la faire exécutée ! Néanmoins, Vanilla ne pensait pas qu'il y avait aussi la faute de cette mystérieuse "deuxième personnalité" qui grandissait dans le cœur de la Neko Vanille. Chiery se demandait d'où pouvait bien venir cet étrange caractère qu'elle n'arrivait pas à contrôler et qui lui coûtait énormément. Elle souffrait mais ne pouvait être aidée par quelqu'un. De plus, elle ne savait pas la raison pour laquelle cette personnalité demeurait dans son cœur, et depuis combien de temps se faisait-elle une place en son être ? Une excellente question que Chiery pensait bien que ses parents pourraient répondre...

-Y-a-t-il autre chose dont vous souhaiteriez me faire part ?

La Jumelle de Takamina, avec une légère moue triste, secoua négativement sa tête. 
La Neko Chocolat se mit à se balancer en avant et en arrière sur le banc. Puis elle commença à chantonner, avant de prendre la parole :

"Heum... Aurions-nous l'occasion de nous revoir ? Dans un autre Monde ? A Nomugo ?"

Takamina était entrain de sous-entendre le fait d'être ami avec Hel. Elle redémarrait avec sa petite "enquête" de l'amitié. Elle se reprit alors ne voulant pas montrer ses objectifs au jeune homme :

"Enfin ceci n'est qu'une suggestion... Ne vous sentez pas obligé... Si vous ne voulez point nous revoir, je comprends parfaitement... Après tout nous sommes étranges pour vous..."

A ces derniers mots, elle se caressa le dos de son oreille droite, un peu gênée par ces propos.
Hel demanda leur opinion sur l'hôtel où elles avaient passé la nuit. Ce fut Takamina qui marmonna :


"Le personnel fut un peu agaçant... Nous avions trouvé un hôtel de luxe où des nobles sont reçus chaque jours, néanmoins, lorsqu'il est question d'une personne royale, ils se comportent comme si nous étions des déesses..."

Puis elle soupira par ces comportements ridicules.

Une réaction digne d’une princesse, à ne pas en douter. J’esquissai un léger sourire.
Par contre…

Par contre, je ne voyais pas quoi répondre à la jeune Neko, sinon la vérité.
- Vous n’êtes pas plus étrange que tout ce qui m’est arrivé jusqu’à présent, fis-je d’une voix douce et sans agressivité. Et vous rencontrer ne m’a pas déplu.
Vous avez été le tournant dans une vie minable et douloureuse dont j’avais besoin. Vous m’avez apporté plus en une soirée que mon psy en des mois.
Mais ça, je ne pouvais le dire.
Ne me considérez pas comme un ami. Ne me faites pas confiance.
Moins vous vous attacherez à moi, mieux vous vous porterez.
Je ne serai jamais capable de vous rendre la pareille, de toute façon.

- J’ignore si nous nous reverrons, finis-je par dire. Mais il me fera plaisir de passer à Nomugo, si je le puis. J’agitai doucement le livre. Ne serait-ce que pour ceci…
Je pris mes affaires et me mis en chemin.
Bonne chance, Mesdemoiselles Himeji.

Et, avec un signe de main, je m’éloignai.

[HRPG : À moins que tu n'aies un twist, je pense que je vais m'arrêter là ; mais nous nous recroiserons sans doute, et au pire, j'ai deux persos ]

HRP- Pareil pour moi =3 En tout cas ça été le plus rapide RP de toute ma petite vie ! Et merci d'avoir rendu mon compte plus actif ^w^ Hum... Si ça t’intéresse, Elysia et moi on fait un RP à Nomugo, et il reste deux places, mais je ne te force pas la main hein ! -HRP