Plus d'informations, toujours plus ! [PV : Teru]

[Vu que mon RP est pas mal long et que j’ai envie de le poster tout de suite, ils ne sont pas encore dans Space Paranoïds et encore moins dans le Jardin Radieux mais ils le seront dès le deuxième post ;3 ]

"T'es vraiment la pire des idiotes !!"

Hurla une voix très familière à travers les couloirs du château royal de Nomugo. Ishimaru se tenait debout devant les Jumelles. Les deux demoiselles étaient assises face à lui sur leur tapis duveteux. Le regard baissé, les oreilles abattues, elles n'osaient confronter le visage agacé de leur cousin. Pourtant, ce dernier ne rouspétait que l'une d'entre elles. L'autre n'avait rien à se reprocher mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable dans l'histoire. Elle aurait pu intervenir, empêcher cette décision fatale qui avait été presque suggérée impulsivement face à une issue incontournable.

Une semaine après l'union entre Vanitas et Yûki, les Himeji s'étaient donné rendez-vous. Durant tout le long des festivités, Ishimaru comprenait une manigance entre les sœurs et il avait bien perçu que Chiery souffrait en silence face à des maux qu'elle préférait cacher. La future Reine de Nomugo avait décidé de se cacher plutôt que d'exposer ses troubles, ne désirant pas gâcher la fête. Durant les quelques jours où tout le monde demeura ensemble avant que les deux tourtereaux ne partent pour leur soirée de noces, Vanilla s'était contenté d'afficher un semblant de minuscule sourire. Bien qu'elle était évidemment heureuse pour cette presque grande sœur et son ami, elle taisait une douleur, un chagrin profond.

Takamina avait pourtant tellement fait pour que sa Jumelle ne s'engage pas dans un tel risque. Hélas, l'intéressée était plus bornée que n'importe qui. Personne ne put changer son choix bien que cela pouvait presque paraître égoïste de sa part. Ainsi, Ishimaru crachait sa colère contre Chiery. Il la trouvait vraiment idiote d'avoir fait une telle chose car elle ne serait pas la seule à souffrir de ce deal arrangé avec la Reine actuelle, leur mère.

"Tu imagines comment va réagir Tarô quand il va apprendre la nouvelle ?! Lui qui cherche tant à se battre pour se montrer digne face à Reimu ! Et toi, tu gâches tout en une seule action ! Chiery ! Qu'est-ce qu'il t'a pris ?
- Je ne voulais pas décevoir Yûki et Vanitas... Je... je n'avais pas d'autre choix. Mère nous aurait empêchées, autrement, d'assister à leur mariage."

Elle avait redressé la tête. Son visage inexpressif était trahi par ses grands yeux bleus presque noyés à travers des larmes difficiles à retenir. Takamina grimaça. Elle comprenait la réaction de son cousin, elle-même ayant toujours du mal à se remettre de ce qu'il s'était passé ces sept derniers jours, cependant, elle n'approuvait pas ses paroles. Elle le trouvait trop rustre, pouvant être blessant. L'héritière au trône était déjà assez rongée par la culpabilité, leur cousin ne faisait qu'enfoncer le couteau dans cette plaie déjà bien trop grande.

"Arrête, Ishimaru, s'il-te-plaît... C'est à Chiery et Tarô d'arranger cette histoire. Ce n'est pas en la grondant que cela va changer ce qu'il s'est passé. Pouvons-nous parler d'autre chose ? Nous réglerons tout ça plus tard lorsque Tarô reviendra."

Elle afficha un grand sourire. Cela pouvait paraître déplacé dans une telle situation mais les intentions de la Neko brune étaient de changer cette ambiance pesante. Elle ressentait toute la douleur de sa sœur, la peine d'avoir pris une telle initiative qui mettait son couple en péril. Ishimaru se sentit presque gêné face à la remarque de sa protégée. Il rougit. Il comprenait qu'il s'était laissé trop emporté par ses émotions et qu'il était sans doute allé trop loin.  Il finit par hocher de la tête. Il s’approcha de Chiery et lui frotta les cheveux entre les deux oreilles. Celle-ci leva ses yeux saphirs en sa direction ce qui fit sourire le blondin.

"Désolé, Chiery. Je n’aurais pas dû m’emporter ici. Je comprends ta bonne volonté mais la prochaine fois, parles-en à tout le monde. Ne prends pas des décisions aussi difficiles toute seule, d’accord ?"

La concernée affirma d’un simple geste de la tête tandis que Chocola ronronnait, ondulant sa queue, ravie d’avoir mis à court la dispute. Plutôt que de réfléchir aux mauvaises choses, il fallait plutôt continuer de se réjouir des dernières festivités. Il fallait encore garder en esprit ces bons moments qu’ils avaient passé tous ensemble et comme l’avait si bien signalé Takamina : autant attendre le retour de Tarô pour régler toutes ces histoires.

"Bon ! En parlant de changer de sujet : j’ai fait un rêve, cette nuit… Je ne sais pas pourquoi mais mon inconscient a décidé de me montrer des souvenirs de Léon."

A cette remarque, Chiery se demanda si cela ne provenait pas des pouvoirs oniriques de Yûki qui se seraient manifestés malgré elle pour déclencher quelque chose en Ishimaru. Faire surgir à nouveau ce désir si cher et tendre de retrouver son frère disparu depuis trop longtemps maintenant. En entendant cela, Takamina se rappela d’une aventure lointaine. Leur première visite dans le Jardin Radieux où ils avaient pénétré dans le château, sans connaître Meiko à cette époque-là encore, et avaient utilisé l’ordinateur immense. Là-bas, étrangement, ils n’avaient trouvé aucune information sur le Royaume de l’Harmonie qui était pourtant inscrit dans de nombreux livres dans tous les Mondes. Comment une machine avec autant de données ne pouvaient rien posséder concernant Nomugo ? La jeune princesse connaissait cette raison et jamais elle n’avait partagé ce secret, ayant trop eu peur de blesser son cousin.

"Ça a été vraiment bizarre de le revoir à nouveau mais… ça m’a fait tellement plaisir ! J’aimerai tant le retrouver pour de vrai… au moins pour avoir de ses nouvelles !"

Takamina se sentit soudainement mal. Cela faisait depuis trop longtemps qu’elle avait tout gardé pour elle. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de songer à cette potentielle tristesse en apprenant que Léon ne tentait aucunement de donner le moindre indice de sa présence dans un quelconque Monde mais qu’il cherchait plutôt à détruire toute preuve de son existence, comme s’il encourageait les moralités de ses parents à oublier ce garçon trop timide pour vivre en paix.

Après une longue hésitation, Takamina rassembla tout son courage. Elle sentait son cœur battre fort dans sa poitrine. Elle avait peur, peur que son cousin soit en colère contre elle pour s’être tue tant de temps sur le cas de Léon, peur qu’il soit blessé par la nouvelle.

"I-Ishimaru… Je dois t’avouer quelque chose… Tu… tu te souviens quand on s’est retrouvé dans le Monde virtuel où on a rencontré Senjougahara ? Je… j’ai eu l’occasion de découvrir… des données sur Léon…"

Elle sentit les regards étonnés des deux autres, bien que celui du gardien des princesses était bien plus marqué que celui de la future Reine. Cela augmenta la pigmentation écarlate sur les joues de la petite Neko. Cela paraissait des événements qui dataient de longtemps. Tant de choses s’étaient produites depuis. Chocola avait décidé de ne plus y penser tant qu’Ishimaru n’évoquerait rien au sujet de son frère et d’une potentiel retrouvaille. Il s’agissait d’un sujet tellement délicat pour l’adolescent du soleil et à ne surtout pas prendre à la légère. La moindre parole pouvait provoquer de fortes émotions chez lui.

"Comment ça ? Tu peux t’expliquer ?
- Hum… et bien j’ai trouvé dans le Monde virtuel une vidéo de Léon… il y a cinq ans de cela… une vidéo d’une caméra du château. Je l’ai vu supprimé toutes les données de l’ordinateur concernant Nomugo. J’ignore pourquoi !"

Le silence fut pesant. Les Himeji avaient presque tous le souffle court. Léon était un membre de leur famille, un frère, un cousin, une personne qui leur était chère, une personne qui avait décidé de s’enfuir en ne laissant derrière qu’une lettre à son cadet pour lui annoncer son départ sans donner plus d’information sur l’endroit où il se rendait. Léon, c’était cet adolescent qui s’enfermait dans sa bulle, trop intimidé à l’idée de révéler sa véritable personnalité mais protecteur envers son frère et ses cousines. Léon, c’était ce gars discret dont la présence était pourtant perceptible par ceux qui s’intéressaient à lui.

Léon, c’était Léon.

"A-attends, attends, attends ! Est-ce que… est-ce que ça veut dire qu’il y a des chances, même infimes qu’on puisse trouver des informations sur lui ?!
- Mais toutes les données de Nomugo ont été supprimées, Ishimaru… Takamina vient de dire que c’est Léon qui a fait ça.
- Mais il les a supprimées depuis l’extérieur de l’ordinateur ! Si on se rendait à nouveau dans le Monde virtuel, peut-être qu’avec l’aide de Tron, on pourrait atteindre des restes de données !
- Ça paraît improbable… Les ordinateurs ne fonctionnent pas comme des souvenirs…
- Ça ne coûte rien d’essayer !! Puis, ça donnera l’occasion de retrouver Tron après tout ce temps !"

Engagea joyeusement Takamina dans un miaulement aigüe. Elle regrettait de ne pas en avoir parlé plus tôt, mais comme elle avait pu l’apprendre, il fallait qu’elle se tourne vers le présent et non vers une réalité alternative où elle aurait fait telle ou telle action. Tant pis s’ils avaient perdu du temps, ce n’était pas quelques mois de retard qui allaient les empêcher de retrouver Léon !

Un ordinateur, c'est quoi ? ça ce mange ? C'était la question que j'avais posée à Hana, ma nouvelle amie lorsqu'elle m'avait proposé de continuer à ce parler par vidéo conférence via un ordinateur portable, ce qui l'avait fait rire et m'avait mise mal à l'aise. A présent qu'elle m'en avait offert un et qu'elle m'avait apprit les bases pour m'en servir, je ne pouvais plus dire que je ne savais pas ce que c'était, car je commençais à devenir, petit à petit, incollable sur le sujet.

J'aimais beaucoup ce pc portable, qui comme son nom l'indiquait, je pouvais emporter partout, même dans notre repère, où grâce à mon pouvoir d'illusion, j'arrivais à établir une connexion internet, ce qui était vraiment très pratique. Bien sûr, au début, Sandrine, ma meilleure amie, était un peu jalouse de ce merveilleux cadeau que m'avait offert Hana, d'ailleurs, elle était même un peu jalouse d'elle, mais à force que je le lui prête, et qu'elles fassent connaissances, elle avait fini par l'apprécier tout comme moi.

Bien sûr, j'apprenais aussi à ma mère à s'en servir, comme ça, quand je n'en avais pas besoin, je le lui prêtait et elle en était ravie. En faites, je crois que cet appareil électronique nous a beaucoup rapprochées, toutes les trois, ce qui me fait plaisir, car je n'aurais vraiment pas supporté qu'il nous éloigne, car je les aimais trop pour qu'on ce fâche et qu'on ce perde pour de telles broutilles.

La vie suivait donc son cours sans aucun nuages à l'horizons, bien que le terme vie était ironique en vivant dans la ville d'Halloween. Enfin bref, la vie suivait son cours, lorsque soudain, Sandrine débarqua dans ma chambre, sans frapper, ni s'annoncer alors que j'étais en train de traîner sur un site de musique, ce qui me fit sursauter et faillit me faire, faire une crise cardiaque. Reprenant ma respiration, je me tournais vers mon amie, en quittant le site tout en reprenant ma respiration.

"Tu es complètement malade ! Qu'est-ce qu'il te prend de débouler chez ma mère sans rien dire ?"

- Désolée, je ne pouvais pas attendre plus longtemps ! Je suis retournée voir ce qu'il ce passait dans mon monde d'origine, comme tous les jours et j'ai vu un truc trop cool ! Il falalit absolument que je t'en parle ! En faites, j'ai vu des humains qui jouaient à un jeu en ligne gratuit, avec tout un tas de personnages différents et une super histoire ! En plus, en jouant en ligne, tu peux joeur contre des joueurs ou avec des joueurs du monde entier. Alors, ça te dit d'essayer ? Je te dis le nom et tu fais la recherche, ok ?

Holà, la voilà repartie dans un de ces délires ! Depuis que j'ai mon ordinateur, dès qu'elle voit un truc qu'on peut faire avec, elle veut tout de suite l'essayer ! Je soupirais, moi qui n'était aps très sociable, je n'étais pas très emballée à l'idée de jouer avec des gens que je ne connaissais pas, mais ayant toujours du mal à lui dire non, je fini par céder.

"Ok, c'est quoi le nom ? On va faire en sorte de ce créer un compte qui nous plaise à toutes les deux, qu'est-ce que tu en penses ?"

- J'en pense que t'es la meilleure des amies que je puisse avoir !

Bien que je restais toujours très sérieuse, un léger sourire s'éclaira sur mon visage lorsqu'elle dit ce qu'elle pensait de moi. Etant un esprit, Sandrine arrivait à bouger les objets, mais si je pouvais le faire moi-même, elle préférait que je le fasse, ce qui la fatiguait moins. Après avoir obtenu le nom du jeu, je le tapais dans la barre de recherche et le trouva assez aisément. Le décor était plutôt joli et il était vrai que l'ambiance féerique du jeu m'arracha un nouveau sourire.

Après avoir mit des heures et des heures à nous décider du nom de notre personnage, de son physique et etc, on a finalement pu y jouer et je dois avouer que j'avais du mal à accrocher. Toutefois, le jeu ne semblait pas être à la top de la technologie, car il y avait , parfois, des petits bugs, rien de bien méchant. Toutefois, à force de faire comme si tout allait bien, je me retrouvais bloquée dans un gros bug, ce qui me fit froncer les sourcils.

- Il ce passe quoi ?

"Il ce passe que je vais devoir redémarrer l'ordinateur, j'espère que tout ce qu'on a fait ne sera pas perdu"

https://www.youtube.com/watch?v=26nHmIi8dq4

Alors que j'approchais mon visage pour être vraiment sûre que je ne pouvais plus rien faire, et que j'allais éteindre l'ordinateur, ce dernier ce mit à faire des bruits bizarres, puis totu d'un coup, un étrange portail s'ouvrit et je me retrouvais aspirée à l'intérieur, ce qui me fit crier de peur, car je ne m'y attendais pas. Derrière moi, le portail ce referma. Ayant perdu connaissance à cause de la frayeur, lorsque j'ouvris mes yeux, je me rendis compte que je n'étais plus le jeu. Par contre, j'étais bel et bien dans un monde virtuel. Je ne sais pas ce qu'il c'est passé au moment où il y a eut le bug, il y a dû y avoir une interférence avec je ne sais quoi qui a tout chamboulé le système de mon pc. Oh j'espère qu'il n'est pas cassé et que j'arriverais à rentrer chez moi avant que maman ne s'aperçoive de ma disparition.

[Yay ! J’ai trouvé une raison de la présence de Teru dans l’ordinateur du Jardin Radieux ! XD Au début, c’était fait un peu au pif toute cette histoire autour du monde virtuel, mais en fouillant dans des vieux dossiers, j’ai retrouvé des scénarios à propos de Léon et le monde virtuel ! C’est cool !
PS : Oui, la rencontre, c’est pas encore tout de suite XD Mais mon RP est déjà tellement long et je prévois des trucs par rapport à Teru et Tron~]

Bien plus que d’avoir été transportée dans un univers virtuel, Teru avait été plongée dans l’ordinateur se trouvant dans le Jardin Radieux. Evidemment qu’elle n’était pas présente ici par un pur hasard. Malgré elle, la vampire s’était retrouvée ici par la volonté d’une personne. Non, pas une personne mais plutôt d’un programme à forme humanoïde. Ce programme était bien connu à travers les codages de l’ordinateur géant du château, un programme bienveillant avec un côté étonnamment et profondément humain, affichant quelques fois des sourires. Des expressions faciales, des expressions d’émotions, des gestes qui pouvaient être surprenants provenant d’un tel être. Mais tel était Tron. Un programme de sécurité réécrit par l’ancien propriétaire du Jardin Radieux : Ansem le Sage.

Teru demeura ainsi très peu de temps seule. Tron se trouvait devant elle, affichant un sourire accueillant. La connaissait-il ? Pas vraiment. Il avait simplement pu lire quelques données sur elle via son ordinateur. Comment l’avait-il amenée ici ? En programmant, évidemment. Pourquoi elle ? Il avait pris la première personne sur le pouce après avoir fait une rapide recherche sur sa personne. Une urgence, donc ? Evidemment. Un nouvel événement qui surpassait les capacités de simple système de sécurité informatique et nécessitait la présence d’un Utilisateur.

"Bienvenue, Utilisatrice Teru. Je me nomme Tron, je suis le Programme de Sécurité de cet ordinateur. Pardon de vous avoir amenée ici de force, je nécessite le soutien d’un Utilisateur. Une menace plane sur l’intégralité de notre système et toutes les données risquent d’être perdues. Ce sont des années d’informations sur les Mondes détruites. Pour maintenir la mémoire de mon créateur, je souhaiterais votre aide, s’il-vous-plaît."

Un genre de détresse étrange émanait de Tron. Simulée ou sincère ? Non, ce ne pouvait être qu’une véritable émotion. Le programme de sécurité était trop honnête et ne connaissait pas tous les codes humains qu’il pourrait utiliser comme par exemple la manipulation. Comme pour insister, l’étrange manifestation informatique à silhouette humaine s’était approché de Teru, sans doute désorientée par toutes ces informations, elle qui maîtrisait depuis peu son propre ordinateur. Il la prit même dans ses bras. Un geste qu’il connaissait depuis quelques temps déjà grâce à l’obtention de savoir sur le comportement humain. Il la lâcha rapidement, histoire de ne pas être trop envahissant et ne pas paraître forceur. Bien que son monde était en danger, il n’hésiterait pas à renvoyer la vampire chez elle, si celle-ci refusait de l’aider. Tron faisait tout pour le bonheur des Utilisateurs, jamais il ne les trahirait.


Le Portail se referma derrière eux. Les Himeji étaient devant l’entrée du château du Jardin Radieux. Cette immense demeure visible depuis n’importe quel point depuis les rues de la ville. Il suffisait de lever un peu les yeux pour que la bâtisse s’affiche fièrement dans sa vision. Elle en avait vu des propriétaires défilés, mais elle a surtout été marquée par un homme : Ansem le Sage ainsi que ses apprentis. C’était à présent l’un de ces disciples qui possédaient ce château, perpétuant la mémoire de ce grand homme savant avant d’être aveuglé par ses désirs de vengeance. Cela permettait ainsi aux Himeji d’y avoir accès libre. Après tout, ils connaissaient les personnes qui y vivaient. Meiko, la fameuse nouvelle propriétaire, était la Maître de Keyblade de Takamina et Chiery ; c’était elle qui leur transmettait le savoir pour maîtriser cette arme.

Ishimaru demeurait sur place, tandis que ses cousines pénétraient dans l’enceinte du domaine, le regard perdu face à cette architecture imposante. L’angoisse le saisissait doucement dans une étreinte qu’il aurait préféré éviter. Cette tendre accolade le rendait presque malade. Était-il possible qu’il retrouve la moindre trace de son frère ? Ne serait-ce qu’une petite information ? Était-ce perdu d’avance ? Serait-il oublié à jamais de la mémoire de tous ? Et quand bien même, s’ils arrivaient à trouver quoique ce soit, est-ce que Léon voudrait bien revenir avec eux ? Ishimaru imaginait déjà le rejet de son aîné, lui qui s’isolait si souvent, tel un introverti radical. Il savait que le grand timide n’était pas parti sur un coup de tête et que longuement, il avait envisagé ce départ qui paraissait pourtant précipité. Le gardien des Jumelles connaissait bien son frère et il était surtout conscient de ce mal-être qui rongeait l’intéressé.

Chiery remarqua l’absence de son cousin, tandis que Takamina continuait de s’enfoncer dans les couloirs du château pour retrouver la salle de l’ordinateur. Vanilla avait prévenu sa sœur. Elle allait chercher celui qui manquait à l’appel. Chocola hocha de la tête, déclarant qu’elle allait essayer de retrouver l’accès au monde de Tron pour ainsi préparer en avance leur excursion. Les deux Nekos se séparèrent après avoir échangé un sourire. La logique aurait préféré que ce soit l’inverse : Chiery s’occuperait de l’ordinateur et Takamina de leur cousin, mais le contexte prouvait le contraire : Takamina était trop effrayée à l’idée de dépasser cette frontière fragile qui pouvait déclencher une crise de la part de leur cousin. Même si elle se tournait vers le futur et cette possible retrouvaille, elle ne pouvait s’empêcher d’être rongée par la culpabilité d’avoir gardé un secret tant de temps. Surtout qu’il s’agissait de ses cousins ! Elle les aimait tous les deux, et les savoir séparés depuis plus de cinq ans lui fendait le cœur. Pourquoi s’était-elle tue tant de temps ? Sans doute par respect de Léon : quand elle était petite fille, elle admirait ce cousin jeune et pourtant capable de se battre, recevant des cours de combat depuis garçonnet. Cet adolescent aux airs mélancoliques mais au regard serein et à la voix apaisante. Ce jeune homme solitaire qui adorait, au contraire, une bonne compagnie. Il était ce grand frère qu’elle n’avait jamais eu, protecteur, joueur, aux sourires tendres, compréhensif et pourtant incompris. Et si Léon avait tant cherché à disparaître de l’existence : c’était pour une bonne raison qui lui appartenait. Seulement, Takamina s’était retrouvée partagée : tout dénoncer auprès d’Ishimaru et trahir Léon, ou respecter la volonté de Léon mais faire souffrir Ishimaru ? L’un des deux serait forcément blessé par l’une de ces options. Et cela touchait la jeune Neko brune qui souhaitait que personne ne soit brisé par une décision de sa part.

Cela, Chiery l’avait compris. Elle avait ressenti toute la détresse de sa Jumelle face à cette situation dont elle n’avait plus aucun contrôle depuis qu’elle avait délié sa langue après tant de mois. La future Reine de Nomugo voyait l’impuissance de sa sœur à l’idée de faire face à leur cousin. Oui, toutes les deux le connaissaient bien, oui, il était un proche avec qui elles passaient beaucoup de leur temps. Seulement, Takamina paniquait car elle craignait de décevoir ses cousins et surtout leur causer de la peine. Elle pensait déjà même avoir commencé à briser quelque chose en ces deux frères.

Chiery sortit du château. Elle retrouva Ishimaru toujours sur place. Il n’avait pas bougé d’un poil si ce n’était qu’à présent, il avait la tête baissé sur un parterre de fleurs bleues. Des belles plantes aux allures de la nuit. Evidemment, il faisait un parallèle à son frère, alia le garçon nocturne. Vanilla le regarda pendant un moment. Elle n’était pas sa Jumelle, elle ne savait comment consoler quelqu’un comme elle savait bien le faire. Elle était bien trop tact pour trouver les mots justes qui pouvaient apaiser tous les maux. Elle ne possédait pas le sourire ravissant de Takamina qui faisait fondre les cœurs tel du chocolat. Mais Chiery n’était pas une personne froide envers ses proches et on pouvait deviner ses efforts et ses tentatives lorsqu’on la connaissait bien. La petite Neko s’approcha ainsi de son cousin. Celui-ci ne la remarquait pas. Après quelques instants d’hésitation, l’héritière au trône prit lentement le garçon du soleil dans ses bras. Le concerné fut surpris par ce geste qui venait de nulle part et releva son regard écarlate. Alors qu’il s’attendait presque à ce qu’il s’agisse de Takamina, il constata que cette étreinte ne pouvait être que celle de Chiery.

Chocola était la force enthousiaste. Un petit rayon de bonheur qui volait autour des gens aimants. Ce n’était pas des douces accolades qu’elle donnait mais plutôt des câlins emplis d’amour, de compassion et surtout de passion. Bien plus vives, plus spontanées, authentiques, aucune hésitation, voilà comment se définissait les embrassades de la jeune princesse. Des preuves d’amour sans faille mais aussi des gestes de réconfort. Vanilla, elle, était la force douce et plutôt retenue. Elle n’était pas du genre contact physique excepté pour quelques rares personnes évidentes. Elle n’était pas du genre initiative. Elle acceptait les câlins de ceux qu’elle aime majoritairement. Il s’agissait de quelques occasions uniques. Avec presque une certaine timidité attendrissante, Chiery offrait des accolades légères et pourtant porteuses d’un puissant message : "Je suis là" ou "Merci d’être là pour moi."

Ishimaru se reprit. Il répondit à l’enlacement de sa cousin, se penchant un peu pour que leurs têtes soient proches l’une de l’autre. Il la remerciait d’être revenue pour lui si rapidement. Si elle n’était pas intervenue, jamais il n’aurait osé entrer, maintenant trop effrayé par les réactions potentielles de son frère ou même l’impossibilité de trouver la moindre donnée. Cependant, il avait retrouvé confiance : il ne devait pas abandonner de sitôt sans même avoir essayé de faire le moindre effort. Et puis, l’improvisation, cela le connaissait : il verrait ce qu’il ferait au moment venu. Pour l’instant, il devait se rendre avec ses cousines dans le monde virtuel.

Le duo retrouva Takamina qui pianotait sur le clavier de l’ordinateur à vive allure. Savait-elle ce qu’elle faisait ? Bien sûr que non ! Néanmoins, elle avait tenté de faire quelques recherches tout en essayant d’ouvrir l’accès à la machine qui permettrait la pixélisation des Himeji.

"Je suis désolée… J’ai essayé de trouver des données sur Nomugo… mais je n’y comprends rien ! Léon est décidement super doué pour pirater un ordinateur !
- Ce n’est pas grave, Takamina ! Avec l’aide de Tron, je suis certain qu’on va trouver quelque chose ! La plus petite information peut être capitale !"

Ishimaru avait retrouvé le sourire. Il avait peur, oui, mais cela devait plus l’accompagner dans cette ascension plutôt que de l’utiliser comme excuse pour toujours plus reculer. Il assista sa cousine pour trouver la solution et ainsi entrer dans l’autre univers au-delà du réel. Quelques combinaisons de touches par-ci, quelques pianotages sur des dossiers par-là, quelques instants de réflexion sur des textes étranges au langage codé, puis quelques énervements. Cela prit un peu de temps et finalement, sans se mettre à taper comme un dingue sur l’ordinateur, les Himeji réussirent à enclencher la machine pour rentrer dans le monde de Tron.

"Vous êtes prêtes, les filles ? On va plonger dans le monde virtuel !"

L’enthousiasme d’Ishimaru contamina Takamina qui lâcha un miaulement de joie. Il ne fallait pas désespérer et encore moins imaginer le conditionnel. La tête dans le présent, toutes les possibilités du monde s’offraient à eux. Aucun "et si" ne serait toléré ! Les Himeji furent ainsi téléportés dans ce monde à la fois connu et inconnu. Des mystères dans les données informatiques résidaient encore parmi tous ces codes et avec l’aide de Tron, toutes les chances de retrouver Léon étaient de leur côté.

HS : Oh bah c'st cool ! Et sinon, c'est pas grave, prend ton temps pour la rencontre ^^

Après avoir fait un atterrissage plus que douteux et humiliant, je me relève et observe les environs. Je ne suis même pas dans le jeu auquel je jouais, non, j'ai été aspirée dans un tout autre univers ! Un univers bien informatisé que je n'avais encore jamais visité, mais en même temps, avant, je ne savais même pas ce qu'était un ordinateur, alors jamais je n'aurais songé à aller dasn un pareil monde ! Je susi vraiment étonnée que ce genre de choses puissent exister.

Je fais quelques pas, observant encore plus attentivement les alentours, jusqu'à ce que soudainement, un étrange être m'apparaît et me salue ! C'est quoi ce monde sérieux ? Il a fait comment pour savoir mon nom ? Après tout, il m'a appelé "Utilisatrice", donc, il a peut-être des liens avec mon ordinateur, enfin, c'est un peu tiré par les cheveux comme hypothèse, mais je ne n'en vois pas d'autres.

"Euh... Bonjour"

Répondis-je d'un ton peu assuré, tout en restant sur mes gardes, mettant instinctivement les mains dans mes poches, non pour sortir une arme, mais pour être certaine que ma pierre des voeux et ma tablette de sang soient toujours présentes à l'intérieur, car je ne supporterais pas qu'on me les voles, enfin plus la pierre que la tablette, mais puisque c'est ma bouffe, je pourrais devenir agressive si on me la pique, car même si je ne suis pas humaine, je suis aussi de mauvaise humeur quand j'ai fais, mais pour le moment, ce n'est pas le cas, alors tout va bien puisque j'ai tout à disposition.

J'enlève les mains de mes poches et je l'écoute ce présenter. Il s'appelle Tron, c'est original comme prénom et ça pousse aux calembours, mais puisque je ne suis pas une fille qui fait rire, je vais m'abstenir, surtotu qu'il dit être un programme aidant à la sécurité de l'ordinateur, donc ce n'est vraiment pas le moment de faire sa maligne. Il dit ensuite qu'il est désolé de m'avoir emmenée de force dans ce monde, et s'il l'a fait, c'est parce qu'il a besoin de l'aide d'un Utilisateur.

"C'est vous qui m'avez emmenée ici ? Vous avez fait comment ? Je suis très impressionnée !"

Je lui ais dit cela en ayant des yeux ronds de surprise, car n'y connaissant encore que très peu en informatique, j'étais incapable de faire une chose pareille. Bon, avec des pouvoirs, c'est simple, mais je me doute qu'il en ailles, car je vous rappel qu'il s'agit d'un programme informatique, rien de plus, alors comment il a fait ? Tout ça me dépasse complètement !

En continuant son discourt, il me dit qu'il a besoin de mon aide pour l'aider à ce débarrasser d'une menace qui pourrait détruire tout le système de l'ordinateur et qui détruirait tout le travail de son créateur. S'il est si fort pour appeler un "humain", pourquoi il n'arrive pas à ce débrouiller tout seul ? Après tout, ce n'est pas mon problème, pourquoi je m'impliquerais dans une histoire qui ne me concerne pas ?Toutefois, en prenant la peine de réfléchir cinq minutes, je me mis à songer que si c'était mon ordinateur qui avait un problème, je serasi bien contente qu'on vienne m'aider à le réparer.

"Hey Tron,, je..."

J'allais lui dire que j'étais ok pour l'aider, et au même moment, il me prend dans ses bras pour me faire un câlin. Un programme qui me fait un câlin ? J'hallucine ! Qu'est-ce qu'il croit ? Que je suis une fille facile et que son geste va m'amadouer au point de m'attendrir et de me faire des remords au cas ou je refuserasi ? Bon... ouais, j'avoue, je suis un peu déstabilisée, car je n'ai pas l'habitude d'être très affectueuse, de plus, c'est la première fois de toute ma vie que je vois un programme aussi "humain".. Il est encore plus humain que moi !

Dès qu'il me lâche, je le scrute en rougissant un petit peu, puis je me ressaisis et sourit, me disant que Oogie Boogie aurait donné tout l'or de notre monde pour avoir un tel privilège, le pauvre, heureusement qu'il ne sait pas, sinon il serait devenu franc fou, mais pour être honnête avec vous, je préfère dix fois mieux un être virtuel qu'un vieux sac remplis de tout ce que je n'aime pas chez les hommes ! Après avoir reprit mes esprits, je repris la parole.

"je vais vous aider, même si cela m'étonne que quelqu'un d'aussi puissant ait besoin de l'aide d'une utilisatrice. Je peux faire quoi pour sauver les dossiers de votre créateur ? Vous savez, j'ai un de vos potes depuis peu, alors je connais à peine les bases, enfin je me débrouille, mais si c'est un problème d'informatique trop poussé, il faudra appeler quelqu'un de plus calé. Par contre, si je dois faire de la destruction, ça c'est bon, je sais comment m'y prendre, alors ne perdons pas une minute de plus et allons voir ce qu'il ce passe dans votre monde !"

Bon au début, j'étais un peu sceptique, mais au final, je me prend au jeu, car plus je passe du temps avec Tron, plus il me parait sympathique et digne de confiance, un peu comme l'ordinateur que m'a confié hana, d'ailleurs, il faudra que je regarde si je dispose également d'un système de sécurité dans mon cher Pc, afin qu'il ne ce sente pas seul, si lui aussi peu parler.

Tron comprenait le bouleversement de la demoiselle ; cette dernière maîtrisait à peine les bases de l’utilisation d’un ordinateur et la voilà plongée dans le cœur d’une machine bien plus complexe que celle qu’elle possédait. Pourtant, elle semblait posséder une bonne âme car, bien qu’elle aurait pu tout simplement abandonner le programme de sécurité, ne se sentant ni concernée par cette histoire ni capable d’aider, elle accepta la requête. Elle ne put s’empêcher tout de même de faire remarquer que cet être virtuel paraissait puissant et qu’il était donc étrange qu’il ait besoin d’aide avec de tels pouvoirs. A cela, l’humble Tron secoua la tête pour la contredire.

Non. Il n’était pas aussi fort qu’elle le prétendait. Il n’était qu’un programme, il nécessitait toujours les Utilisateurs car sans eux, son existence n’aurait plus aucun sens. Ils étaient comme leurs maîtres, des dieux, car c’était grâce à eux si toute cette technologie, tout cet univers virtuel prenait forme. Sans les Utilisateurs et leurs capacités infinies des nouveaux savoirs, l’ordinateur du Jardin Radieux n’aurait pas été créé et Tron ainsi que tout ce qui l’entoure ne serait rien. Tout reposait sur les épaules de ces personnes faites de chair et de sang. Teru devait le prendre pour un génie car elle ne connaissait pas les codes du Monde Virtuel, provenant de la dimension réelle et ne l’ayant jamais quittée jusqu’à maintenant.

"Merci ! Merci beaucoup. Votre aide nous sauvera !"

Il expliqua par la suite qu’il avait simplement profité d’un bug de système du jeu de Teru et exploiter la connexion Internet pour établir un lien entre les deux ordinateurs depuis un poste de contrôle. Il employa d’autres termes sans doute trop compliqués pour la vampirette. Cela l’encouragea à se couper net dans son discours, ne souhaitant pas la perdre. Il abrégea rapidement en synthétisant : il n’avait que trifouillé des codes en exploitant des problèmes provenant du jeu.

Tron invita Teru à le suivre. Il devait l’emmener vers le centre-ville pour commencer leurs recherches. La menace était présente mais elle savait se faire discrète et compliquée à localisée. Le programme de sécurité nécessitait l’accès à un nouveau poste de contrôle. Il permettrait d’avoir une visibilité sur l’ensemble des ordinateurs dans Space Paranoïds. Tandis qu’ils marchaient, Tron expliqua la situation :

"Un virus a envahi notre espace. Il détruit tout ce qui rentre dans son contact. Il cherche à se réapproprier les lieux et les données. Nous ignorons ses raisons mais nous connaissons son but et il faut à tout prix le stopper. Cet ordinateur ne doit pas tomber entre les mains de l’Utilisateur malveillant."

Tout un sérieux se dégageait du programme de sécurité. Cela semblait logique provenant d’un tel être, pourtant, il y avait cet aspect de dévotion envers Ansem le Sage qui était bien plus notable. Oui, Tron était réellement reconnaissant envers cet homme qu’il n’avait pourtant jamais rencontré. Il était son créateur et donc une personne importante pour lui. Ce n’était pas tous les programmes qui pensaient comme lui. Non, car lui, il était bien plus que cela.


Takamina ouvrit les yeux et le regretta immédiatement. Space Paranoïds était un univers tellement différent de la réalité. Ici, aucune lueur du soleil, des jolies zones d’ombre dessinées par les différents éléments du paysage, de belles couleurs harmonieuses reflétant les humeurs de la météo et de la saison. Ici, tout était éclairé de néons de couleurs brutes, une omniprésence du noir parmi les compositions des environnements. Et il s’agissait de cet éclairage artificiel qui avait tant poussé la petite princesse à clore ses paupières, ses pupilles non-habituées par ces pigmentations fortes et tapageuses.

Une fois sa vision sensible de félin, Chocola admira les environs. Elle reconnaissait l’endroit. Quelques mois de cela, c’était ici-même qu’ils étaient arrivés pour la première fois dans le Monde de Tron. La Neko brune s’enthousiasma. Elle sautilla et s’approcha de sa sœur pour la prendre dans ses bras. Cela lui faisait à la fois bizarre et l’amusait aussi de revoir Chiery et Ishimaru dans les tenues dignes des êtres virtuels bien qu’ils étaient des Utilisateurs. Tous les trois étaient vêtus dans des tons bleus au niveau des néons en plus du noir pour le tissu en lui-même.

"On y est ! On a réussi !
- Quoi ? Tu en doutais ?
- Nan ! Mais je suis tellement heureuse ! On va pouvoir commencer à faire des recherches sur Léon !
- Espérons que cela concluant… même au minimum."

Ishimaru n’avait pas perdu son sourire. Il avait confiance. Bien qu’il ne connaissait rien en informatique, il se disait que Léon ne devait pas être un génie lui non plus le jour où il était parvenu dans le Jardin Radieux pour supprimer toutes les données sur Nomugo. L’adolescent savait que son aîné n’avait pas touché à un ordinateur pendant leur enfance commune. Il devait forcément avoir fait une erreur et cette erreur ne serait qu’un avantage pour le trio de Himeji pour retrouver ce membre de la famille perdu depuis trop longtemps.

Le trio marcha quelque peu au hasard. Ce n’était que la deuxième fois qu’ils se rendaient dans ce Monde et ils avaient eu un guide à ce moment-là – d’autant plus qu’ils avaient passé pas mal de temps dans une tour intruse. Néanmoins, ils espéraient rejoindre la ville. Avec un peu de chance, ils allaient pouvoir retrouver le programme de sécurité – ou celui-ci les aurait découverts par on-ne-sait-quel miracle informatique.

Alors qu’ils avançaient à vive allure, Ishimaru ne pouvait s’empêcher de penser sa potentiel retrouvaille avec son grand frère. Il tentait même de trouver la parfaite phrase pour ouvrir une conversation malgré l’émotion qui risquait de le saisir. De leur côté, les Jumelles étaient tout aussi silencieuses. Suivant de près leur cousin, l’une avait la tête baissée tandis que l’autre regardait droit devant elle. Takamina sentit la détresse émanée de Chiery. Elle tourna son regard ambre vers elle. La future Reine de Nomugo songeait à nouveau à ce terrible sort dans lequel elle s’était jetée tête la première. Chocola se pinça la lèvre inférieure. Elle savait que sa sœur n’avait cessé de songer à ce problème durant tout le long du mariage de Yûki et Vanitas et bien au-delà. Seulement, Ishimaru, en s’énervant contre elle en apprenant la nouvelle, avait amplifié cette flamme de culpabilité et de regret qui avait pourtant su s’étouffer légèrement. Takamina agrippa la main de l’héritière au trône et lui afficha un énorme sourire lorsqu’elle eut l’attention de cette dernière. Chiery l’observa intensément avant de lui en renvoyer un léger. Elle comprenait les actions de sa Jumelle. Celle-ci se voulait rassurante. Vanilla était dans une mauvaise condition mais rien n’était encore perdu ; elle n’était pas condamnée, ils pouvaient encore faire changer les choses. Comment ? Cela était encore la chose à voir mais la Neko brune souhaitait simplement donner de la force et permettre à sa sœur de garder espoir.

Rapidement, hasardeusement, les pensées quelques peu ailleurs, les Himeji trouvèrent une des entrées de la ville. Soudain, Chiery entendit des bruits de pas qui se rapprochaient, ses oreilles frémissant légèrement. Le petit son électronique produit à chaque fois qu’un pied touchait le sol se faisait de plus en plus distinctif et net. Takamina l’avait aussi remarqué ; elle s’approcha de son cousin et prit sa main pour l’arrêter d’avancer. Bien que la ville paraissait calme – pas l’ombre d’un Sans-cœur pour le moment, il valait mieux être prudent pour éviter tout ennui. Le trio se cacha derrière un bâtiment. Tout était si calme si ce n’était ces pas de plus en plus bruyants. Sans doute s’agissait-il d’une zone de la commune plutôt calme voire désertée.

Chiery épiait les environs en demeurant discrète. Elle remarqua cependant que l’alerte pouvait être levée car elle reconnut immédiatement Tron – cependant, impossible de savoir qui l’accompagnait, peut-être un autre programme d’ici. Vanilla prévint ainsi sa sœur et son cousin. Si le sens olfactif existant dans le monde virtuel, cela aurait fait depuis des lustres que les Jumelles auraient reconnu l’odeur de Tron, mais ici, il fallait se fier sur deux sens uniquement – et peut-être un troisième au grand maximum. En apprenant cela, Takamina fonça sur le duo, ronronnant.

"Tron !! Je suis trop contente de te revoir !!
- Oh ! Takamina ! Cela faisait longtemps. Tu es toute seule ?
- Nan, nan, Chiery et Ishimaru sont aussi avec moi !"

Le programme de sécurité semblait ravi de croiser à nouveau le chemin de cette "petite" famille. Les deux intéressés sortirent de leur cachette et s’approchèrent de leur ami de date. Ishimaru tendit fièrement sa main et Tron l’attrapa pour échanger une poignée rigoureuse. Le second avait appris ce geste depuis peu et cela l’amusait à vrai dire. Chiery salua de la patte de manière assez réservée comme elle faisait si bien. Takamina, ronronnant toujours, quant à elle, après avoir salué l’être virtuel, se tourna vers la femme qui l’accompagnait.

"Bonjour ! Je m’appelle Takamina, et voici ma sœur Chiery et mon cousin Ishimaru ! Nous sommes des amis de Tron ! Enchantée !"

J'eu un sourire au coin des lèvres lorsqu'il me remercia en me disant que je les sauve. Il ne s'emballerait pas un peu vite le Tron ? Qu'il attende de voir si je peux faire quoi que ce soit avant de dire de telles paroles ! En marchant, il m'explique beaucoup de choses, que j'arrive à comprendre, puisqu'il les simplifie pour que je puisse le suivre, enfin c'est l'impression qu'il me donne.

"Ah d'accord !"

Me suis-je exclamée à plusieurs reprises, étant contente d'arriver à suivre ce type qui était bien calé en informatique, mais en même temps, s'il ne l'était pas, je me serais posée des questions. C'est lorsqu'on arrive dans un endroit où il peut tout contrôler qu'il me parle de la gravité de la sitaution.

"Bon, bah dans ce cas, je vais l'exploser votre virus et ça sera vite réglé ! Dites, vous n'auriez pas un cousin qui s'appelle Kaspersky ? Faudrait l'appeler, parce que je suis sûre qu'avec cet antivirus à nos côtés, on serait capable de lui botter les fesses encore bien plus vite à ce méchant virus"

Oui, bien évidemment, je parle en toutes modesties de mon antivirus, même si c'est pas vrai pour la modestie... Enfin bref, j'essaie de trouver une solution, même si ce n'est pas terrible, il voit au moins que j'essaie de m'impliquer pour éviter le pire. Quelques minutes plus tard, une fille étrange fait son apparition en semblant connaître Tron.

*Un chat ?*

Cette interrogation me traversa l'esprit lorsque je remarquais les oreilles et la queue de la gamine qui parlait au programme de sécurité. En entendant leur conversation, je pu comprendre qu'elle avait ramené la famille avec elle, ce qui me laissait perplexe. Je ne suis pas agoraphobe, mais je trouve tout de même qu'on commence à être beaucoup dans ce réseau informatique, et je me commence vraiment à me demander si ma présence est si utile que cela à ce Tron, surtout avec ce trio qui vient de débarquer, et qui fini par me parler.

Je les regarde d'un regard méfiant, je ne sais vraiment pas trop quoi penser de cette bande. Je suis venue, malgré moi pour sauver un ordinateur en danger, pas pour faire ami-ami avec les premiers venus, de plus, qui me dit qu'ils ne vont pas piquer ma pierre des voeux s'ils la trouve ? Bon, un programme informatique aussi pourrait le faire, mais au moins, là je saurais la retrouver, mais puisque ce n'est pas sa priorité, je lui fais bien plus confiance qu'à ces trois rigolos. Bon, peut-être que je suis un peu trop parano, ils sont peut-être juste venu pour aider Tron, mais quand même... bof, je sais pas, leurs têtes me revient pas trop ! Bon, en même temps, je ne suis pas réputée pour être très sociable, donc je vais faire mon maximum pour pas mettre la honte au programme de sécurité.

"B'jour... j'm'appelle Teru... C'est des déguisement ou c'est réel ? Vous êtes venu parce que Tron vous a aussi aspiré ?"

Désolé Tron, j'arrive pas à être plus spontanée et avenante, même si ce sont tes amis, pourtant, je fais mon maximum... J'ai l'impression de donner une sensation de froideur au trio, avant de me reprendre en essayant de mettre un ton interrogateur en remarquant leurs attributs félins. Je fais genre que je m'intéresse à eux, encore plus lorsque je leur pose une question plus poussée, qui doit sûrement leur mettre la puce à l'oreille s'ils désirent savoir ce que je fou là.

"Bon Tron, Nous devrions peut-être y aller, non ?"

Demandais-je à l'intelligence artificielle avec un peu plus de conviction dans la voix, voulant lui faire comprendre qu'il n'y avait pas de temps à perdre s'il voulait sauver son monde.

L’air froid et distant de l’inconnue n’atténua pas la bonne humeur de Takamina. Elle ne souriait pas aux personnes en espérant pouvoir devenir amie avec elles ; non, c’était un réflexe pour elle, un simple geste qu’elle ferait en face de n’importe quel être bienveillant. Certes, elle ignorait tout de l’accompagnatrice de Tron mais elle connaissait ce dernier et faisait confiance en lui pour traîner avec de bonnes personnes. La Neko brune continuait donc de ronronner, faisant doucement onduler sa queue, expliquant à la demoiselle qu’elle et sa sœur étaient de vrais chats. Elle n’était pas vraiment à l’aise dans l’univers virtuel – en tout cas, elle l’était plus que dans l’océan – néanmoins, elle demeurait heureuse de retrouver le programme de sécurité.

Présentation pragmatique mais interrogation qui montrait une pointe de curiosité, face à un tel comportement, Chiery ne pouvait que supposer de la méfiance provenant de la jeune femme nommée Teru. L’héritière de Nomugo devina rapidement qu’elle était une Utilisatrice au même rang qu’eux. Elle avait un véritable comportement humain, bien différent de Tron ou d’autres créatures virtuelles. Ishimaru, de son côté, se pressa de se tourner vers l’intéressé, ignorant et répondant à la fois à la question de Teru à propos de leur présence dans l’ordinateur du Jardin Radieux :

"Tron, on a besoin de ton aide, on doit retrouver des fichiers potentiellement supprimés sur le Royaume de Nomugo.
- Oh… voilà un problème. C’est urgent ?"

Tron tourna son regard vers la vampirette qui suggéra de partir dans l’immédiat. Evidemment, le programme n’avait pas oublié sa mission car il s’agissait tout de même d’une menace qui pesait sur son monde. Il fallait donc savoir où mettre les priorités ; d’où la fatale question si le but de la présence des trois Himeji ne pouvait pas attendre. A cela, Takamina comprit qu’il y avait un nouveau problème qui pesait sur Space Paranoïds. Lors de leur première visite, il y avait eu une tour qui provoquait l’apparition sans cesse de Sans-cœur qui menaçait l’existence paisible de tous les êtres virtuels de l’ordinateur.

"On cherche des traces du frère d’Ishimaru… Il s’appelle Léon Himeji, il a disparu depuis cinq ans. Mais, vous avez l’air d’avoir un souci, non ?"

Tron hocha de la tête, un peu gêné de ne pouvoir venir tout de suite à l’aide de ses amis. Ils devaient d’abord régler ce problème de virus. Si ce dernier n’était pas détruit, non seulement la requête ne pourrait être accomplie, tout l’ordinateur serait sous le contrôle de l’intrus et personne ne savait de quoi il pouvait être capable et ce qu’il arriverait aux quatre Utilisateurs présents. Tout en marchant et en invitant ces derniers à le suivre, la création d’Ansem le Sage expliqua à nouveau la situation pour les nouveaux-venus :

"Récemment, un virus a envahi notre système et menace de détruire toutes les données de l’ordinateur de mon créateur. Il est de mon devoir de l’arrêter mais je ne peux rien faire sans l’aide d’Utilisateurs. Ils ont accès à des sources qui sont fermés à tout programme. C’est le seul point sûr où le virus ne peut pas encore contaminé. Cependant, nous devons être rapides si nous voulons limiter les pertes."

Il guida son petit groupe jusqu’à un immense point de contrôle, chargé de claviers dans tous les sens et d’écrans à perte de vue qui grimpaient à des hauteurs presque exagérées. Face à tout cela, Ishimaru demeura bouche-bée un instant. Comment pouvait-on comprendre la moindre chose parmi tout ce bazar qui paraissait n’avoir ni queue ni tête ? Takamina voulut trifouiller un peu mais se retint, d’autant plus qu’elle craignait manipuler quelques programmes et données qui risquaient de tout faire perdre. Chiery s’approcha et observa, se postant sur la gauche de Tron.

"Que doit-on faire ?
- C’est justement là, la grande question… Ce virus est entré dans l’ordinateur en brisant ma protection…"

Le programme de sécurité n’avait pas réussi son travail en tant qu’antivirus. Teru en avait suggéré un en parlant de celui qu’elle avait sur son ordinateur portable mais il n’était pas assez puissant pour celui d’Ansem le Sage. C’était un monstre, une véritable machine géante qui était censée être protégée par Tron. Ce dernier comprenait que le créateur du virus n’était pas à prendre à la légère. Il devait s’agir d’une personne très douée en informatique et capable de programmation incroyable et sans faille. L’intrus avait réussi à transpercer sans difficulté le firewall installé par Tron qui cherchait sans cesse à le renforcer. C’était cela qui l’inquiétait surtout : d’habitude, l’ordinateur était suffisamment abrité pour braver n’importe quel virus. Hélas, pour ce coup-là, il avait failli.

"Nous devons trouver la faille qui a permis au virus d’envahir le système principal… Je vais vous montrer comment localiser les différents points d’accès de connexion au réseau. A plusieurs, il sera plus rapide de trouver la première source contaminée du firewall. Le firewall protège l’ordinateur des réseaux, au passage."

Il indiqua de la manière la plus synthétique possible comment bidouiller tous ces claviers et montrait le moindre cigle étrange sur les écrans. Tel un professeur éphémère pressé, Tron fut simple et clair dans ses explications. Le système était immense. Cela allait demander de la concentration. Le programme de sécurité, lui, allait tenter d’être plus rapide avec l’aide de son disque pour augmenter les chances. Il fallait d’abord trouver où était entré le virus pour établir un périmètre de sa propagation. Il devait être lent pour supprimer ou s’emparer des milliards de données présentes dans l’ordinateur ; il ne devait donc pas avoir beaucoup progressé. Une fois repéré, il suffirait de l’enfermer dans une zone de sécurité pour limiter les dégâts. Néanmoins, Tron regrettait déjà que cela ne soit pas aussi facile que prévu. Il devenait reconnaissant de la présence de ces nombreux Utilisateurs pour réparer ses mauvais calculs.

Takamina demeura planter devant son clavier quelques instants. Elle craignait de faire la moindre maladresse. Il fallait à tout prix éviter de ralentir Tron. Pour sauver son Monde, sauver les données et ainsi retrouver Léon par la même occasion. Elle gonfla un peu les joues avant de se mettre à pianoter pour passer de passage en passage sur le firewall. Elle repensait également au comportement de Teru lors des présentations. Certes, elle était légèrement déçue mais d’un autre côté, elle comprenait. La jeune femme semblait être présente ici contre son gré – contrairement à eux – et elle se trouvait dans une situation délicate où elle cherchait à aider Tron de sa détresse. Enfin, peut-être arriverait-elle à se détendre à force que la mission s’accomplisse dans le bon sens ? Elle paraissait très méfiante aux yeux de la Neko brune. Elle tourna par ailleurs son regard ambré sur l’intéressée avant de le détourner vers Chiery et Ishimaru. La première fixait tout ce qui s’affichait à son écran, elle paraissait presque déjà tout maîtriser du poste de contrôle. Dans des gestes nerveux, elle changeait rapidement de point de vue pour trouver l’entrée du virus. Le deuxième semblait patauger. Patauger dans son incompréhension malgré les informations et patauger dans ses pensées à propos de son frère. Il devait se concentrer pour aider Tron mais une partie de lui ne pouvait s’empêcher d’être impatient et de vouloir bousculer les choses pour partir à la recherche de Léon. Il essayait vraiment de tout donner pour son ami virtuel mais cela était compliqué.

Une nouvelle proposition de Teru qui montrait une véritable volonté de venir en aide auprès du système de sécurité. Mais encore une fois, il secoua la tête, presque l’air dépité. Les données que contenait l’ordinateur étaient bien trop lourdes pour pouvoir être enregistrées sur un simple disque dur. De plus, il faudrait l’aide d’un Utilisateur à l’extérieur du monde virtuel : donc il faudrait ramener l’un des quatre êtres réels dans le Jardin Radieux, ce qui ferait perdre du précieux temps alors qu’ils pouvaient contrôler la situation directement depuis l’intérieur. Non, il fallait être le plus efficace possible. De plus, si l’ordinateur était reset, cela pourrait modifier les programmes et Tron craignait de repartir de zéro lorsqu’il avait été créé par Ansem le Sage ; or, il savait le vieil homme absent. C’était un pari à éviter à tout prix.

Après avoir tout expliquer à la vampirette, il se concentra à nouveau sur sa tâche. Il n’était pas désespéré mais une pression de plus en plus lourde pesait sur ses épaules synthétiques. Il ne devait pas échouer à nouveau. Tout le système de l’ordinateur comptait sur lui pour rétablir l’ordre des choses face à ce virus. Heureusement que les Utilisateurs pourraient apporter leur touche dans cette bataille. Takamina jeta un petit regard vers Tron. Il lui donnait l’impression d’être au bord de l’explosion mais il parvenait à garder le contrôle de ses émotions grâce à sa nature de programme. Sans doute aurait-il craqué s’il était humain. Néanmoins, il savait se poser avec sagesse pour maîtriser chaque catastrophe même lorsqu’il était dépassé per les événements. Elle ne pouvait pas autant en dire à propos de son cousin. Ishimaru était torturé. Il avait enfin le potentiel, la chance, de retrouver la moindre trace de son frère mais il était là, à continuer d’aider les autres, mettant ses priorités sur le côté. Il ne disait rien ; il comprenait que certaines choses passaient devant. Takamina voulut le rejoindre pour travailler à ses côtés dans ses recherches, seulement Teru la dépassa.

Elle tapota l’épaule du blondin pour attirer son attention. Celui-ci tourna ses yeux rapidement vers elle pour confirmer qu’il l’écoutait, tout en veillant sur son écran et songeant à son frère. La demoiselle proposa son aide auprès du gardien des Jumelles. Etait-elle amusée par son égarement ? Avait-elle pitié ou en était-elle agacée d’un tel comportement ? Ishimaru ne perdit par de temps à réfléchir sur la raison de son aide. Elle s’imposa et indiqua au blond comment s’occuper de chaque chose sur le poste de contrôle. Ce n’était pas tant qu’il n’avait rien saisi des explications de Tron mais plutôt que sa tête était totalement ailleurs.

Takamina s’approcha de sa sœur, prenant un nouvel écran. Elle observa pendant quelques instants Ishimaru et Teru. Chiery, quant à elle, demeurait entièrement concentrée sur ce qu’elle faisait. Rien ne pouvait la distraire de sa tâche. La Neko brune avait bien remarqué que Vanilla se faisait discrète et était très silencieuse. Certes, c’était presque dans la nature de la future reine de Nomugo de se comporter ainsi, seulement Chocola se rendait compte à quel point sa Jumelle s’isolait. Elle supposait que cette dernière était enfermée à nouveau dans sa bulle pour cacher sa détresse. Ishimaru, malgré lui, avait agrandi la plaie en plantant violemment son couteau lorsqu’il lui fit ses reproches. Certes, ce n’était pas la volonté de son cousin de la blesser mais l’erreur était là. Oui, Chiery était à fond dans sa mission, néanmoins, elle s’imaginait toutes les réactions possibles et imaginables de Tarô face à la nouvelle. Elle était presque effrayée à l’idée de le retrouver de sitôt, elle qui, d’habitude, l’attendait patiemment et était ravie à chaque retour surprise de sa part – il prenait toujours soin de faire de jolies entrées.

Chiery avait conscience qu’elle avait mal agi à cause de son impulsivité. Elle était jeune, oui, mais elle demeurait une princesse et elle devait se comporter telle une adulte responsable, malgré son enfance encore encrée dans sa vie présente. Comment pourrait-elle trouver les mots auprès de Tarô pour lui apprendre la vérité ? Comment arranger la situation ? La petite Neko ne savait plus où en donner. Avec lui à ses côtés, elle parviendrait sans doute à trouver une solution mais il fallait d’abord parler du problème ; une chose bien difficile.

Teru attira l’attention du groupe lorsqu’elle déclara voir quelque chose sur l’écran d’Ishimaru. Tron s’approcha vivement et observa ce qu’il se produisait. Une étrange silhouette suivie d’une vague noire avançait tranquillement, faisant répandre d’étranges données dorées sur celles déjà présentes en bleu. Le système de sécurité claqua des doigts, affichant un sourire. Il n’était pas certain s’il s’agissait du virus mais il avait bien noté sa signature énergétique : il était un corps étranger à l’ordinateur. Responsable ou non de l’invasion, l’entité inconnue avait profité des failles dans le firewall pour pénétrer la machine. Tron pianota quelques trucs sur son disque pour obtenir la localisation avant de le placer dans son dos, paraissant plus serein qu’auparavant.

"Difficile à dire s’il s’agit du virus en lui-même mais il s’agit en tout cas d’un intrus. Il contamine des données. Nous devons l’arrêter et, avec un peu de chance, il pourrait nous guider à l’original."

L’être virtuel taisait le fait qu’il craignait beaucoup le créateur du virus. Ce génie de l’informatique qui devait posséder des connaissances et des talents incroyables en hacking. Il fit un geste du bras pour inviter le groupe d’Utilisateurs à le suivre. D’un pas pressé, il courrait presque, traversant la totalité de la ville pour rejoindre un endroit plutôt désertique. Il progressait jusqu’à une frontière. Ishimaru suivait presque à la trace. Il était plus ou moins intimidé par cette silhouette sombre. Cela le faisait frissonner de faire face à tant de noirceur, lui qui avait la phobie de la nuit. De ce qu’il avait pu voir sur son écran, l’intrus plongeait ce qu’il touchait dans le noir, éteignant à son passage toutes les lumières faites de néon du monde virtuel. Les Jumelles couraient aussi vite qu’elles pouvaient de leurs petites jambes. Ce n’était pas facile d’être petites et de suivre des grandes personnes !

Tron se plaqua derrière un mur. La présence était forte. Ils n’étaient pas loin de l’entité. Il invita les autres à faire de même que lui. Il fallait organiser un traquenard pour le piéger et l’empêcher ainsi de s’enfuir.

"Nous devons établir un périmètre. Il me semble que parmi vous, certains possèdent une Keyblade ?
- Oui, ma sœur et moi !
- Bien, donnez-moi vos disques. Grâce à vos capacités d’Utilisateurs, vous allez pouvoir coincer l’intrus.
- Attends, Tron, je ne comprends pas… C’est censé être toi le système de protection de l’ordi, nan ?
- Si, mais ils ont percé mes systèmes de sécurité. Je ne puis plus rien faire. Cependant, vous, en interagissant avec vos disques, vous avez une possibilité d’action semblable à celle lorsque vous êtes dans le monde réel. Il va donc falloir isoler l’entité. Les Keyblades seront utilisés s’il tente de briser notre barrière."

Tout en parlant, Tron manipulait le disque qu’il avait prit du dos de Takamina. Il ouvrait plusieurs fichiers avant de tendre le bien à la brunette. Chiery se pencha un peu pour observer ce qui était affiché dans le holographique. Elle prit son propre disque avant de faire les mêmes opérations pour obtenir le même résultat. Ishimaru, tremblant un peu en remarquant le noir qui commençait doucement à s’imposer, tentait de son côté également. Après avoir attendu que Teru en fasse de même, Tron prépara un plan, connaissant toutes les lois de son univers contrairement aux Utilisateurs :

"Avec vos disques, nous allons littéralement établir un périmètre. Le fait que vous soyez quatre permet d’un créer un bon. Un très bon, même ! Je vais vous placer chacun à un point. Quand vous y serez, vous rentrerez dans le dossier Sécurité & Firewall puis dans Analyses virus. Un compte à rebours se déclenchera. Cela me permettra d’analyser l’entité et de mieux la contrer. Lorsque je vous le signalerais, vous devez taper sur le choix : Contrer le virus. On établira ainsi un bouclier autour de l’entité. Evitons de l’éliminer pour le moment. Nous aurons besoin de lui, je vous rappelle."

Les Himeji hochèrent de la tête. Discrètement et stratégiquement, Tron plaça chacun des Utilisateurs pour former un carré. Les Jumelles étaient les plus proches du virus pour intervenir avec leurs Keyblades dans le plus grand des besoins si le périmètre ne résistait pas.